L’habitat favorable aux coques dans l’estuaire du Seomjin est à cette date le dernier site inscrit sur la liste des SIPAM.
Les coques sont la principale source de nourriture et de revenus pour les résidents locaux de la région de l'estuaire de la rivière Seomjingang
©Korea Fisheries Infrastructure Public Agency
Rome – Le célèbre espace de l’estuaire du Seomjin, en République de Corée, au sein duquel on utilise des épuisettes pour pêcher les coques est le site qui a été le plus récemment désigné officiellement SIPAM.
Cette désignation du système qui utilise un type d’épuisette appelé sonteul pour pêcher les vénéridés dans l’estuaire du Seomjin a eu lieu lors d’une réunion du Groupe scientifique consultatif chargé des SIPAM, qui s’est tenue à Valence (Espagne), du 4 au 7 juillet.
Selon les critères de sélection de ce programme phare de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les sites en question doivent revêtir une importance mondiale, avoir une valeur en tant que biens publics, favoriser la sécurité alimentaire, la sécurité des moyens de subsistance, l’agrobiodiversité, les systèmes de connaissances et pratiques durables, les valeurs sociales et la culture, et être constitués de paysages remarquables. Nombre de ces sites mettent en valeur d’excellentes pratiques qui rendent les systèmes agroalimentaires plus résilients face au changement climatique. Ils permettent aussi d’utiliser la biodiversité et de gérer les écosystèmes de manière durable, tout en soutenant la production alimentaire et les moyens de subsistance.
Un sanctuaire pour les coques
Le système de pêche des coques au moyen du sonteul dans l’estuaire du Seomjin se trouve au centre-ouest de la République de Corée. Les bivalves vénéridés ont pratiquement totalement disparu dans la plupart des cours d’eau du pays. La diversité environnementale et écologique du bassin du Seomjin, renforcée par les efforts de la communauté locale, offre au contraire un habitat hospitalier à ces coquillages qui s’enfoncent profondément dans le lit du fleuve.
Les pieds dans l’eau, les pêcheurs de coques raclent le fond à l’aide d’un outil connu sous le nom de georaengyee (drague à main), puis récupèrent les bivalves. Cette méthode traditionnelle est une pratique durable. Bien adaptée aux caractéristiques écologiques et environnementales du fleuve, elle contribue à l’élimination des sédiments pollués et facilite l’apport de nouvelles matières organiques et la production d’oxygène d’origine aquatique.
Aujourd’hui, comme depuis de nombreuses générations, les vénéridés sont toujours la principale source de nourriture et de revenus des habitants de la région, qui cultivent aussi le riz et le thé vert et produisent des prunes, des kakis, des châtaignes et d’autres denrées agricoles.
D’avril à novembre, la collecte des coques au moyen du sonteul crée un «paysage culturel» original. Tirant parti de ce système de pêche traditionnelle, un festival des vénéridés est organisé en juillet et la saison de la pêche attire toujours de nombreux touristes, qui souhaitent photographier et découvrir en personne les paysages et les activités ancestrales du lieu.
Sixième site en République de Corée
Ce sixième site de la République de Corée désigné dans le cadre du programme SIPAM rejoint ainsi Les Rizières traditionnelles irriguées en terrasse Gudeuljang à Cheongsando (2014), le Système agricole batdam de Jeju (2014), l’Écosystème agricole traditionnel du thé de Hadong à Hwagae-myeon (2017), la Culture traditionnelle du ginseng à Geumsam (2018) et le Système agricole de champs de bambous à Damyang, République de Corée (2020).
Grâce à ce nouvel ajout à la liste des SIPAM, le réseau mondial de la FAO consacré aux systèmes du patrimoine agricole mondial compte désormais 78 systèmes dans 24 pays à travers le monde. Un événement important a récemment été organisé dans le cadre du programme pour décerner des certificats aux derniers sites inscrits sur la liste et des expériences immersives ont été proposées pour célébrer la diversité des SIPAM dans le monde entier.
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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]