Le nombre de personnes souffrant de la faim en Asie-Pacifique a augmenté de plus de 50 millions depuis l’arrivée de la covid-19

Selon l’aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Asie - Pacifique 2021

L'aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Asie - Pacifique 2021

©FAO/Saikat Mojumder

15/12/2021

Bangkok – L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Asie et dans le Pacifique a empiré: selon un rapport conjoint qui vient d’être publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 375 millions de personnes dans la région ont souffert de la faim en 2020, soit 54 millions de plus que l’année précédente.

Le nombre de personnes ayant un accès insuffisant à des aliments nutritifs était lui aussi en hausse.
D’après l’édition de 2021 de l’aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition (2021 Asia and the Pacific Regional Overview of Food Security and Nutrition), dans cette seule région, plus d’un milliard de personnes n’ont pas eu accès à une alimentation adéquate en 2020, soit une augmentation de près de 150 millions en seulement un an.

Une alimentation saine, du fait de son coût et de la persistance de niveaux de pauvreté et d’inégalités de revenu élevés, demeure hors de portée de 1,8 milliard de personnes dans la région. 

Une évolution défavorable aggravée par l’arrivée de la covid-19

Ces dernières années, les progrès en matière de réduction du nombre de personnes sous-alimentées ont marqué le pas, et les chiffres correspondant à certains indicateurs nutritionnels, comme le retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans, étaient déjà bien trop élevés d’après les données publiées dans le rapport de l’an dernier. 

Or, la situation a encore empiré depuis. S’il n’est pas encore possible de quantifier dans leur totalité les dommages que la covid-19 a causés à la sécurité alimentaire et à la nutrition, on sait néanmoins que l’impact de la pandémie sur la région a été considérable. Même les pays qui n’avaient initialement signalé qu’un faible nombre de cas de covid 19 ont subi les effets indésirables des mesures prises pour endiguer la pandémie qui, combinés à l’inquiétude de la population vis-à-vis de la situation sanitaire, ont entraîné un fort ralentissement de l’activité économique dans la région et dans le monde. La perturbation des chaînes d’approvisionnement alimentaire n’a fait qu’ajouter aux problèmes. 

Perspectives d’avenir

La situation aurait pu être pire si les gouvernements n’avaient pas réagi et mis en place un impressionnant train de mesures de protection sociale durant la crise. Pour que les environnements alimentaires puissent être reconstruits en mieux, les futurs systèmes agroalimentaires devront permettre d’améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie.

La FAO et l’UNICEF considèrent qu’il faut pour cela s’attacher en priorité à satisfaire les besoins des petits exploitants familiaux et des populations autochtones de la région. Les systèmes alimentaires doivent également être orientés en priorité vers les besoins alimentaires des groupes vulnérables, notamment les jeunes enfants et les femmes.  

Des engagements ont été pris pour garantir le redressement après la crise, et le travail difficile consistant à faire progresser la sécurité alimentaire et la nutrition en transformant les systèmes agroalimentaires a pu commencer, notamment dans le cadre du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, du Sommet Nutrition pour la croissance et de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021 (COP26). Ces engagements devront être tenus si l’on veut réaliser l’objectif de développement durable no 2, qui vise à éliminer l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Contacts

FAO
Allan Dow
Spécialiste régional des communications
[email protected] 

UNICEF
Shima Islam
Spécialiste régionale des communications
[email protected]