Président actuel du partenariat tripartite (FAO, OIE et OMS) en faveur de l’approche «Une seule santé»
La Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) Mme Monique Eloit et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
©FAO/Isahane Euloafi
Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, participait à la réunion des ministres de la santé du G20, qui se déroule à Rome. Il a affirmé que le monde avait la possibilité de renforcer les méthodes collectives et collaboratives visant à prévenir les pandémies en misant sur une approche «Une seule santé» universelle et inclusive.
Le Directeur général s’est exprimé lors de l’ouverture de cette rencontre de deux jours et a souligné qu’il fallait intensifier la coopération entre les pays, entre les secteurs et entre les disciplines pour mener une action viable et coordonnée contre la covid-19.
M. Qu Dongyu a loué le travail accompli par l’Italie, dans le cadre de sa présidence du G20, «pour faire en sorte que nous apportions de nouvelles solutions réalistes et pragmatiques concernant la santé et les systèmes agroalimentaires en vue d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et d’éliminer la faim d’ici à 2030».
Le Directeur général est intervenu au nom de l’Organisation qu’il dirige, mais aussi en sa qualité de président de l’alliance tripartite «Une seule santé», qui réunit la FAO, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et préconise des solutions fondées sur l’idée d’«Une seule santé», c’est-à-dire sur le lien qui existe entre la santé des personnes, celle des animaux et celle de l’environnement.
M. Qu Dongyu a fait observer que l’alliance tripartite considérait l’universalité, la légitimité, l’inclusivité, la cohérence et l’obligation de rendre des comptes comme les cinq principes cardinaux qui sous-tendent une gouvernance plus solide et durable et l’investissement dans les capacités de réaction et la riposte face aux pandémies.
«Nous devons profiter de ce tournant historique pour mettre en place les mesures nécessaires pour empêcher l’apparition de nouvelles pandémies», a déclaré le Directeur général, qui a également évoqué le consensus et l’appui croissants au sein du G20 – dont les membres représentent deux tiers de la population mondiale et 85 pour cent de l’activité économique à valeur ajoutée (produit intérieur brut) – et la nécessité d’accroître les investissements sans tarder, en particulier au niveau national. Il a aussi ajouté que l’alliance tripartite avait des propositions quant au financement rapide des objectifs de l’approche «Une seule santé» qui pourraient être examinées lors d’une réunion ministérielle conjointe des ministres des finances et des ministres de la santé, en octobre 2021.
Une approche cohérente
Le Directeur général a mis l’accent sur les liens qui existent entre les systèmes de santé et les systèmes agroalimentaires et rappelé que les bouleversements provoqués par la pandémie au sein de ces derniers, qui sont essentiels à la vie et à la santé humaines, auraient des conséquences durables.
La FAO a réagi en créant son Programme d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19 et en accélérant la mise en œuvre de l’Initiative Main dans la main, programme phare dans lequel les petits États insulaires en développement, les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral, qui rencontrent des difficultés bien particulières depuis un an et demi, tiennent une place centrale.
L’alliance tripartite aide le G20 à élaborer un appel à l’action pour «Une seule santé» dans le cadre de la mise au point du plan d’action mondial y relatif à partir des orientations définies par le Groupe d’experts de haut niveau sur l’approche «Une seule santé» qu’elle vient de mettre sur pied.
Le Directeur général a appelé à joindre le geste à la parole et à traduire plus rapidement les discussions en opérations concrètes sur le terrain.
Dans le contexte de l’approche «Une seule santé», la FAO œuvre sans relâche pour aider ses Membres à prévenir, repérer et maîtriser les maladies et autres menaces pour la santé, où qu’elles se manifestent, notamment en surveillant l’apparition d’une résistance aux antimicrobiens et en exécutant des programmes visant à combattre et à éradiquer les maladies animales et zoonotiques.
L’idée d’«Une seule santé», reconnaissant les liens entre humains, animaux et environnement, s’applique à la lutte contre toutes les menaces pouvant peser sur les systèmes agroalimentaires et les moyens d’existence. Il s’agit d’un axe particulièrement important dans les communautés agricoles en milieu rural, où les animaux sont utilisés pour le transport, le carburant et les vêtements, mais aussi pour l’alimentation. L’amélioration de la nutrition, par exemple, a des effets bénéfiques évidents sur la santé humaine et peut être liée à la gestion des terres et aux pratiques agricoles. «Les relations entre les systèmes agroalimentaires et la santé de l’environnement, la crise climatique, la dégradation des écosystèmes et l’appauvrissement de la biodiversité doivent aussi être mises en évidence», a affirmé M. Qu Dongyu.
La réunion du G20
La réunion des ministres de la santé du G20 comprendra plusieurs débats avec des experts tels que M. Peter Doherty, lauréat du prix Nobel de médecine en 1996 pour ses travaux sur la manière dont le système immunitaire reconnaît les cellules infectées par un virus, ou encore la Directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Mme Ngozi Okonjo-Iweala.
La rencontre devrait déboucher, avec le concours de l’alliance tripartite, sur un appel à l’action des ministres de la santé du G20 pour une plus grande résilience fondée sur «Une seule santé», qui renforcera et orientera les promesses concernant l’accès équitable aux vaccins et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens faites dans la Déclaration de Rome par les ministres de la santé du G20 lorsqu’ils se sont réunis en mai 2021.
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