Pour redonner vie au secteur de la pêche à Gaza, il est indispensable de rétablir la paix ainsi qu’un accès sûr à la mer

Une fois ces conditions remplies, la FAO sera en mesure de fournir une aide dans le cadre de projets de réparation de bateaux et d’équipements et d’octroyer des financements d’urgence.

Le poisson, autrefois source vitale de protéines et d’autres nutriments essentiels pour les Gazaouis, est désormais presque indisponible.

©FAO/Yousef Alrozzi

24/12/2024

Gaza – Le conflit en cours a conduit le secteur de la pêche de Gaza, autrefois florissant, au bord de l’effondrement, mais il est encore temps d’inverser la situation à condition de rétablir la paix et de garantir aux pêcheurs un accès sûr aux eaux de pêche, tout en permettant la reprise des importations d’intrants et d’outils essentiels à la production de poisson, a déclaré aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 

Les conséquences de l’escalade en cours pour le secteur de la pêche sont désastreuses. Entre octobre 2023 et avril 2024, le volume moyen des captures quotidiennes à Gaza a chuté pour s’établir à seulement 7,3 pour cent des niveaux de 2022, entraînant une perte de production d’un montant de 17,5 millions d’USD. La destruction des deux principales exploitations aquacoles de Gaza, ainsi que de l’écloserie, a en outre privé le secteur de sa capacité à produire d’autres aliments d’origine aquatique grâce à l’aquaculture.  

Selon une évaluation, on comptait à Gaza avant le conflit 6 000 personnes pour qui la pêche était la principale source de revenus, dont 4 200 pêcheurs et propriétaires de navires enregistrés. Le secteur faisait vivre environ 110 000 personnes. 

Avant même la récente escalade militaire, les pêcheurs de Gaza n’étaient autorisés à pêcher que dans des zones de pêche limitées à six milles nautiques au nord et 15 au sud. L’on rapporte qu’aujourd’hui, ceux qui se livrent à la pêche à seulement quelques mètres du rivage sont pris pour cible, ce qui met leur vie en danger. Au nord de Wadi Gaza, cours d’eau séparant les parties nord et sud de la bande de Gaza, le port de la ville de Gaza a été sévèrement endommagé et la plupart des navires de pêche ont été détruits. 

Répercussions sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence 

Les dommages infligés au secteur de la pêche à Gaza ont exacerbé la crise de la sécurité alimentaire, déjà catastrophique. Le poisson, qui était une source vitale de protéines et d’autres nutriments essentiels pour les Gazaouis, est maintenant presque introuvable.  

«Dans les zones de pêche de Gaza gisent à présent des navires endommagés, des filets troués et des infrastructures en ruine, qui offrent un contraste saisissant avec l’industrie jadis dynamique ayant fait vivre des milliers de pêcheurs sur plusieurs générations», a déclaré Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO. 

«Pour les Gazaouis, la mer n’était pas uniquement source de nourriture: elle leur procurait également des moyens de subsistance et était un élément constitutif de leur identité. La FAO peut aider à reconstruire le secteur de la pêche à Gaza, mais il faudra pour cela que la paix soit assurée et que les pêcheurs puissent naviguer et tendre leurs filets sans crainte», a-t-elle ajouté.   

Le rôle de la FAO 

M. Ciro Fiorillo, chef du Bureau de la FAO pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, a déclaré: «La FAO se tient prête à redémarrer des projets, à remettre en état les bateaux et les équipements endommagés et à octroyer des financements d’urgence dès que l’acheminement d’intrants clés pour la production halieutique dans la bande de Gaza sera autorisé, qu’un cessez-le-feu durable sera instauré et que l’accès à la mer sera restauré. Les pêcheurs gazaouis pourront alors reprendre leurs activités, retrouver leurs moyens d’existence, contribuer à la reprise économique et rendre au peuple de Gaza sa dignité». 

Avant l’escalade des hostilités, la FAO prêtait un appui à plus de 4 000 pêcheurs gazaouis, contribuant ainsi à renforcer la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire des aliments et la durabilité de la production alimentaire. Des initiatives clés, telles que le projet portant sur l’élevage marin en cage et l’amélioration du suivi des stocks de poissons, ont aidé à la mise en place d’exploitations aquacoles continentales, au renforcement du savoir-faire des pêcheurs et à la mise en commun des meilleures pratiques, et ont permis de fournir des ressources essentielles en matière de chaîne du froid, notamment des panneaux solaires, offrant ainsi une source d’aliments plus résiliente pour Gaza. 

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On the ground in Gaza 

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