La réunion de haut niveau vise à conclure un Pacte parlementaire mondial
Le Représentant régional de la FAO en Amérique latine et dans les Caraïbes, M. Mario Lubetkin, prononce une allocution au nom de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, lors de la cérémonie d’ouverture du deuxième Sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition à Valparaiso (Chili).
©FAO/Max Valencia
Valparaíso – Le deuxième Sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition s’est ouvert ce jeudi au Chili avec un appel vibrant en faveur de la conclusion d’un accord entre les parlements du monde entier en vue de faire de la sécurité alimentaire une réalité pour tous.
Le Sommet est organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), le Congrès national du Chili et le Gouvernement chilien, avec le soutien de la Commission européenne, de l’Agence mexicaine de coopération internationale pour le développement (AMEXCID) et du Front parlementaire contre la faim en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Cette rencontre de deux jours a rassemblé au siège du Congrès national, à Valparaíso, plus de 150 parlementaires pour qu’ils partagent leur expérience de la mise en place de législations en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, débattent des besoins et des priorités face aux défis que représentent la faim et la malnutrition et évaluent les possibilités de coopération.
L’objectif du Sommet est de promouvoir, via des réseaux de parlementaires, des engagements volontaires formels reposant sur un pacte parlementaire mondial; celui-ci, inauguré vendredi en fin de réunion, prévoira un contrôle et un suivi périodiques des résultats et acquis législatifs.
«Vous avez un rôle important à jouer dans la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux, qu’il s’agit de rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables», a déclaré aux parlementaires le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors de la cérémonie d’inauguration, dans une allocution prononcée par le Représentant régional de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes, M. Mario Lubetkin.
M. Gabriel Boric, Président du Chili, pays hôte, a participé à la cérémonie d’ouverture; il a déclaré que son pays était fermement décidé à éliminer la faim et la malnutrition.
«Aucun effort n’est négligeable ni secondaire dans la lutte contre la faim et sur la voie de la sécurité alimentaire et de la durabilité en matière d’agriculture, comme l’énonce le deuxième des objectifs de développement durable du Programme 2030», a-t-il souligné, en reconnaissant l’importance de la promotion de la coopération entre les parlementaires.
Parmi les autres participants de premier plan se trouvaient M. Juan Antonio Coloma, président du Sénat chilien, M. Vlado Mirosevic, Président de la Chambre des représentants du Chili, Mme Carolina Marzán, Vice-Présidente du Front parlementaire contre la faim au Chili, et la sénatrice Mme Carmen Gloria Aravena, membre du Front parlementaire contre la faim et la malnutrition.
Un appel à l’action
Dans l’allocution lue par son représentant, le Directeur général de la FAO a rappelé aux parlementaires qu’il y a cinq ans, lors du premier Sommet de Madrid, ils s’étaient engagés à suivre et à évaluer les progrès de leur travail législatif dans la lutte contre la faim et la malnutrition.
«Vous êtes réunis aujourd’hui pour réaffirmer ces engagements, évaluer de nouvelles formes de coopération et trouver des solutions novatrices pour relever les défis que la faim dans le monde continue à poser, maintenant plus que jamais», a-t-il souligné, avant d’expliquer que, en tant que représentants de millions de citoyens, les parlementaires avaient la lourde tâche de proposer, d’élaborer et de renforcer des lois et des politiques qui promeuvent le droit à l’alimentation pour tous, ainsi que des systèmes de production durables et inclusifs.
M. Qu a rappelé que, au cours des dernières années, la situation engendrée par les conflits, les menaces climatiques, la pandémie et le ralentissement économique avait mis en péril le développement des nations et provoqué une augmentation spectaculaire des chiffres de la faim.
Il a ajouté que l’augmentation des prix des denrées alimentaires à la consommation a également eu une incidence sur le nombre de personnes n’ayant pas accès à une alimentation équilibrée, qui atteint aujourd’hui 3,1 milliards; la malnutrition infantile, qui se manifeste aussi par l’obésité et la surcharge pondérale, demeure à un niveau préoccupant; et les femmes, qui sont toujours les premières à subir l’insécurité alimentaire, le sont en plus grand nombre encore depuis la pandémie de covid‑19.
«Dans ce contexte, et à mi-parcours de l’échéance fixée pour la réalisation du Programme 2030, l’appel à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs internationaux, en particulier l’objectif de développement durable 2 relatif à l’éradication de la faim, exige la participation ferme et efficace de chacun d’entre nous», a encore souligné le Directeur général, ajoutant que les défis actuels auxquels l’humanité est confrontée «nous obligent à prendre des mesures urgentes et efficaces».
Pour M. Qu, les parlementaires sont et resteront des acteurs du changement et, par leurs fonctions, ils peuvent guider, sensibiliser et mobiliser les sociétés pour qu’elles travaillent ensemble, en encourageant la participation des citoyens et en étant à l’écoute de leurs préoccupations et de leurs propositions.
«En participant à ce Sommet, vous démontrez une fois de plus votre engagement et votre volonté de faire de la sécurité alimentaire et de la nutrition une priorité dans les politiques nationales et les programmes législatifs, en défendant les contextes et les besoins spécifiques de vos pays», a-t-il déclaré, tout en affirmant la volonté de la FAO de continuer à fournir une assistance professionnelle et technique à l’appui de l’avancement des objectifs mondiaux d’éradication de la faim et de la réalisation des quatre améliorations – amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie.
«Il nous appartient de conclure des accords qui permettront d’avancer vers un monde plus juste, plus pacifique et plus prospère pour les générations actuelles et futures», a insisté le Directeur général de la FAO.
Deuxième Sommet parlementaire mondial contre la faim et la malnutrition