Tourisme durable: une voie vers la prospérité et l’inclusion pour les populations de montagne

La FAO et l’Organisation mondiale du tourisme présentent une nouvelle publication lors d’une manifestation de haut niveau organisée à l’occasion de la Journée internationale de la montagne 2021

©FAO/Joan Manuel Baliellas
10/12/2021

Rome – Le tourisme durable est essentiel pour renforcer les moyens d’existence, faire reculer la pauvreté et favoriser la conservation de l’environnement dans les régions montagneuses. C’est ce qui ressort d’un rapport présenté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) lors d’une manifestation organisée aujourd’hui en l’honneur de la Journée internationale de la montagne 2021.

L’étude, intitulée Mountain tourism – Towards a more sustainable path (tourisme de montagne: prendre une direction plus durable) et réalisée par la FAO, le Secrétariat du Partenariat de la montagne et l’OMT, donne un coup de projecteur sur l’importance que revêt le tourisme pour le développement durable des régions de montagne. On y trouve des exemples d’innovation, de pratiques optimales et d’initiatives observés aux quatre coins du monde ainsi que des directives et des recommandations pratiques à mettre en œuvre pour reconstruire en mieux et mettre en place un tourisme durable en montagne.

«De nombreuses populations de montagne vivent du tourisme», a souligné le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors de la manifestation. «Promouvoir un écotourisme, un agrotourisme et un tourisme bien-être durables, c’est un moyen de créer de nouveaux emplois, de diversifier les revenus, de bâtir une microéconomie solide et de redynamiser les zones dépeuplées qui ont des services et des produits locaux à offrir», a-t-il ajouté, encourageant toutes les parties intéressées à œuvrer de concert pour protéger les écosystèmes fragiles de la montagne et à «repenser et reforger le tourisme de montagne au profit des communautés qui y vivent, du bien-être de la population mondiale et de la santé de la planète».

«Le tourisme durable peut être un moteur important pour le développement socioéconomique des régions de montagne. Lorsqu’il est bien géré, le tourisme local augmente et diversifie les revenus des ménages, améliore les perspectives en matière d’emploi et de moyens d’existence, fait vivre les systèmes traditionnels, renforce la résilience et contribue à la conservation et à la promotion du patrimoine naturel et culturel des différents sites», a expliqué le Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili.

Thème de la Journée internationale de la montagne 2021

L’Organisation des Nations Unies a choisi la date du 11 décembre pour célébrer la Journée internationale de la montagne et désigné la FAO comme principale institution chargée de sa coordination. Chaque année, elle est l’occasion de sensibiliser à l’importance vitale des montagnes, de mettre en avant les possibilités à saisir et les difficultés à surmonter en ce qui concerne le développement de ces régions, et de former des alliances qui profiteront aux populations et aux environnements de montagne du monde entier.

Étant donné que les destinations de montagne attirent 15 à 20 pour cent du tourisme mondial, choisir le tourisme durable en montagne comme thème pour la Journée internationale de la montagne 2021 est une manière de prendre acte du rôle que joue le secteur dans la valorisation du patrimoine naturel et culturel des montagnes et des personnes qui y vivent, dans la promotion de systèmes alimentaires durables et dans la protection des écosystèmes de montagne et de la biodiversité qu’ils renferment.

L’idée est aussi d’attirer l’attention sur les conséquences de la pandémie de covid-19 et sur les possibilités qu’elle offre de reconstruire un secteur touristique plus durable et plus inclusif en montagne, ce qui veut dire faire participer les populations locales, mesurer correctement les répercussions du tourisme sur ces milieux, gérer efficacement les ressources et les déchets et définir la capacité d’accueil des destinations.

Une entreprise commune

La manifestation de haut niveau sur la Journée internationale de la montagne s’est ouverte sur les interventions du Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, et du Secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili. Étaient également présents la Ministre des affaires étrangères de l’Andorre, Mme Maria Ubach, Mme Christine Bulliard-Marbach,

parlementaire suisse, membre du Conseil national et Présidente du Groupement suisse des régions de montagne, M. Roberto Natali, Ministre plénipotentiaire, de la Direction générale de la coopération au développement du Ministère italien des affaires étrangères, Mme Maria Anthonette Velasco-Allones, Responsable des opérations au sein du Tourism Promotions Board (Conseil pour la promotion du tourisme) des Philippines, et M. Reinhold Messner, alpiniste. Les observations finales ont été prononcées par Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO. Mme Stella Jean, styliste italo-haïtienne, a été nommée ambassadrice de bonne volonté du Partenariat de la montagne, en hommage au travail qu’elle réalise avec des artisanes kirghizes. Mme Dilshodbegim Khusravova, jeune militante tadjike, a quant à elle été nommée jeune ambassadrice de bonne volonté du Partenariat de la montagne pour son action en faveur des systèmes d’alerte rapide et de prévention des catastrophes dans les montagnes du Tadjikistan.

La manifestation a été l’occasion d’encourager le dialogue et la coopération afin que l’on puisse exploiter pleinement le potentiel du tourisme en montagne et le mettre au service du développement durable. Elle a également servi à mettre en avant l’action que mènent de nombreux membres du Partenariat de la montagne et États membres de l’OMT pour que les populations des montagnes ne soient pas laissées pour compte, dans l’esprit du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Pratiques optimales durables

L’étude conclut que les produits et services touristiques durables de montagne devraient s’éloigner du tourisme à forte incidence pour s’orienter vers des pratiques ayant peu de répercussions et tenant compte du climat, et que le secteur doit créer de nouvelles perspectives pour offrir des avantages concrets aux populations locales tout en contribuant à la conservation du patrimoine exceptionnel de la montagne. Il devrait également être inclusif et proposer des emplois de bonne qualité dans des conditions décentes. C’est précisément l’objectif des projets décrits dans la publication et mis en œuvre aux quatre coins du monde, notamment dans la région de la Cordillère, aux Philippines, où le Ministère du tourisme, le Secrétariat du Partenariat de la montagne et Slow Food relient les prestataires de services touristiques aux petits producteurs pour permettre aux visiteurs de découvrir des produits de montagne d’excellente qualité, et dans l’Himalaya, où les communautés locales proposent des «astroséjours» chez l’habitant au cours desquels les touristes peuvent observer les étoiles.

La FAO et l’OMT

La FAO et l’OMT ont entamé leur collaboration il y a de nombreuses années et l’ont récemment renforcée en signant un protocole d’accord où elles s’engagent à nouveau à cultiver l’innovation et l’esprit d’entreprise, à faire avancer le développement durable et à renforcer les moyens d’existence en passant par le tourisme rural, l’agrotourisme, le tourisme de nature, les activités en plein air et d’autres types de tourisme axés sur les paysages. L’accord prévoit, entre autres, l’exécution d’activités conjointes dans le cadre des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), de la Coalition pour les écosystèmes fragiles et de l’Initiative Villes vertes de la FAO.

Contacts

Miranda Wadham Smith Spécialiste en communication [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]