Le Directeur général de la FAO ainsi que le Secrétaire général de l’ONU et la Première ministre italienne prennent la parole lors de la cérémonie d’ouverture.
Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, s'adresse à la cérémonie d'ouverture de l'UNFSS+2
©FAO
Rome - Le Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (le Bilan 2 ans après le Sommet) s’est ouvert lundi au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome. Il a débuté par une cérémonie d’ouverture de haut niveau à laquelle ont assisté plus de 20 chefs d’États et de gouvernements et par un fort appel à accélérer l’action en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires.
La manifestation de haut niveau de trois jours est organisée par le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et est accueillie par l’Italie, en collaboration avec les organismes des Nations Unies ayant leur siège à Rome (FAO, Fonds international de développement agricole [FIDA] et Programme alimentaire mondial [PAM]), l’objectif étant de faire le bilan des progrès accomplis depuis le premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021. La cérémonie d’ouverture était conduite par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, et la Première ministre italienne, Mme Giorgia Meloni.
Dans son discours d’ouverture, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a souligné que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires avait fait clairement apparaître que les systèmes alimentaires disposaient d’un pouvoir et d’un potentiel immenses en matière de contribution aux objectifs de développement durable.
Il s’est arrêté sur les progrès accomplis en ce qui concerne les solutions que l’on peut apporter dans les systèmes agroalimentaires pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie – notamment les pratiques agricoles durables, la gestion efficace de l’eau, l’emballage responsable, le reboisement et la réduction du gaspillage alimentaire – et a souligné que pour mettre en place ces solutions, il fallait nécessairement transformer les systèmes agroalimentaires mondiaux pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.
«Face aux incertitudes croissantes et aux multiples crises, nous devons engager de toute urgence cette transformation afin de répondre aux fortes attentes que nous avons placées dans nos systèmes agroalimentaires», a-t-il souligné.
Pour avancer plus vite, selon lui, il est nécessaire de s’appuyer sur des accélérateurs transversaux et, à cette fin, la FAO se concentre sur quatre domaines principaux: la science et l’innovation, le renforcement des capacités en matière de données, l’accroissement des financements publics et privés ciblés et coordonnés et la mise en place de mécanismes de gouvernance inclusifs dans les systèmes agroalimentaires.
«Nous ne pourrons exploiter tout le potentiel des systèmes agroalimentaires que si nous nous concentrons sur ces quatre accélérateurs, le but étant de minimiser les arbitrages et de maximiser les synergies», a fait savoir M. Qu.
Des aliments sains pour tous
Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, en tant que convocateur de la manifestation, a prononcé l’allocution principale, dans laquelle il a, lui aussi, pris acte des progrès accomplis depuis le premier Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021.
«Plus de 100 pays ont présenté à titre volontaire des rapports sur les progrès accomplis dans la transformation des systèmes alimentaires. Les pays prennent des mesures décisives pour tenir compte de cette priorité dans leurs réglementations, politiques et programmes nationaux et sous-nationaux», a-t-il indiqué, avant d’ajouter que l’utilisation des données pour orienter les politiques et les partenariats avait également progressé.
Il affirmé que, toutefois, pour sauver les objectifs de développement durable, il fallait aller beaucoup plus loin, et que le temps pressait.
Le chef de l’ONU a appelé à investir massivement dans des systèmes alimentaires durables, équitables, sains et résilients et a demandé aux gouvernements et aux entreprises de collaborer pour bâtir des systèmes qui placent l’humain au-dessus du profit et pour trouver de nouveaux moyens de faire baisser les coûts et accroître la disponibilité des aliments sains pour tous, ainsi que de réduire l’empreinte carbone des systèmes alimentaires afin de mettre un terme à la guerre «absurde» qui est menée contre notre planète et de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.
«Continuons à nous tenir mutuellement responsables et à apprendre les uns des autres. Transformons les systèmes alimentaires pour l’avenir et veillons à ce que chaque personne, dans chaque communauté et chaque pays, ait accès aux aliments nutritifs et sains dont elle a besoin et qu’elle mérite», a-t-il plaidé.
La Première ministre italienne, Mme Giorgia Meloni, a officiellement ouvert la réunion de haut niveau et a prononcé un message de bienvenue, déclarant que Rome deviendrait la capitale mondiale de la sécurité alimentaire pendant trois jours, un choix «qui fai[sai]t honneur à l’engagement traditionnel de l’Italie en faveur de cette question cruciale».
«La sécurité alimentaire a toujours été une des orientations stratégiques de notre politique étrangère et un domaine prioritaire de la coopération italienne pour le développement. Elle est devenue un des principaux défis de notre époque, dans un monde complètement interdépendant», a-t-elle déclaré, avant d’inviter les pays à investir dans la recherche, la technologie et le financement à grande échelle et à coopérer pour transformer les systèmes alimentaires.
Trois jours pour se réunir
Ont également participé à la cérémonie d’ouverture le Premier ministre de l’Éthiopie, M. Abiy Ahmed, la Première ministre du Bangladesh, Mme Sheik Hasina, la Première ministre du Samoa, Mme Fiame Naomi Mataafa, le Premier ministre du Népal, M. Pushpa Kamal Dahal, le Président de l’Arménie, M. Vahagn Khachaturyan, ainsi que M. Alvaro Lario, le Président du FIDA, Mme Cindy Mcain, la Directrice exécutive du PAM, et Mme Agnes Kalibata, la Présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et ancienne Envoyée spéciale des Nations Unies pour le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.
Le Bilan 2 ans après le Sommet durera jusqu’au mercredi 26 juillet et comprendra une série de manifestations de haut niveau, de dialogues et de manifestations parallèles ayant trait à la transformation des systèmes agroalimentaires qui porteront sur des sujets tels que le gaspillage alimentaire, le changement climatique, l’alimentation saine, les partenariats, la science et la technologie, les connaissances des peuples autochtones et le transport.
La manifestation de haut niveau se tient au moment même où près de 785 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, un tiers de tous les aliments produits sont perdus ou gaspillés et plus de trois milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement.
Les modes de production et de consommation des aliments et les méthodes d’emballage qui ne sont pas durables exacerbent également la crise climatique, car ils contribuent à un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre, consomment 70 pour cent de l’eau douce dans le monde et provoquent de vastes pertes de biodiversité.
Selon le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, il faut tenir compte, lors du Bilan 2 ans après le Sommet, du fait que les systèmes agroalimentaires doivent être transformés afin de répondre à la demande croissante d’aliments et, dans le même temps, d’atténuer la pression sur les ressources naturelles, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de protéger la biodiversité, d’accroître la résilience face à la crise climatique, aux conflits et autres perturbations qui touchent les chaînes d’approvisionnement, de garantir des emplois décents et d’assurer l’accès de chacun à des aliments sans danger et nutritifs et à une alimentation saine.