La transformation des systèmes agroalimentaires est l’approche à adopter pour aider les populations les plus pauvres dans le monde entier

Le Directeur général de la FAO prend la parole au Sommet des Nations Unies sur le financement du développement, organisé au Vatican

@ PASS/Gabriella C. Marino

Des personnalités politiques, des experts financiers, des philosophes, des économistes et des responsables religieux se penchent sur les mesures permettant de faire en sorte qu’un soutien financier soit apporté aux plus pauvres parmi les pauvres dans le cadre d’une séance tenue sur ce thème lors du Sommet des Nations Unies sur le financement du développement, organisé au Vatican.

©PASS/Gabriella C. Marino

02/04/2025

Rome – Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les mécanismes financiers conçus pour rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables peuvent contribuer à prévenir et à atténuer les crises alimentaires et garantir l’accès des populations les plus pauvres au monde à l’aide dont elles ont tant besoin. 

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a été invité à participer à une séance du Sommet des Nations Unies sur le financement du développement – une manifestation préparatoire organisée au Vatican en amont de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit se tenir du 30 juin au 3 juillet à Séville (Espagne). 

Lors du Sommet, qui s’est déroulé les 1er et 2 avril, des personnalités politiques, des experts financiers, des philosophes, des économistes et des responsables religieux se sont intéressés aux mesures permettant de faire en sorte qu’un soutien financier soit apporté aux plus pauvres parmi les pauvres. 

Le Directeur général de la FAO a rappelé aux participants que 80 pour cent des plus pauvres dans le monde vivent en zone rurale et que près des deux tiers ont un rôle actif dans les systèmes agroalimentaires. La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont étroitement liées en milieu rural et, selon les derniers chiffres de la FAO, environ 733 millions de personnes dans le monde ont souffert de la faim en 2023. Lors de son intervention, M. Qu a souligné que le droit à l’alimentation était un droit humain fondamental. 

Les principaux obstacles qui entravent l’accès aux financements des exploitants agricoles pauvres en zone rurale sont l’importance des risques et des coûts, l’insuffisance des garanties, la modeste rentabilité, le faible niveau d’instruction et le manque de compétences. 

Face à cette situation, la FAO joue un rôle central pour ce qui est de faciliter l’accès des populations pauvres et des exploitants agricoles des zones rurales à des services financiers formels, notamment en travaillant aux côtés d’institutions financières internationales afin de contribuer à la mise en place et à la consolidation de financements à petite échelle au niveau local. Le Directeur général a indiqué que ces initiatives visaient à aider les exploitants agricoles les plus démunis à obtenir une première forme de financement, sans recourir aux mécanismes de protection sociale, tels que les programmes de transferts monétaires. 

Promouvoir des mécanismes de financement novateurs 

En ce qui concerne les exploitants agricoles démunis qui sont susceptibles de mener des projets pouvant attirer des financements, la FAO encourage l’adoption de mécanismes de financement novateurs, notamment des programmes d’assurance-récolte, des instruments de financement d’une agriculture climato-intelligente et des services financiers numériques. Ces mécanismes visent à réduire les risques encourus par les prêteurs et à rendre les financements plus accessibles aux petits exploitants agricoles.  

L’accès aux financements nécessite également un renforcement des capacités et des institutions. C’est pourquoi une part importante de l’action de la FAO consiste à améliorer la culture financière des populations rurales en formant les exploitants agricoles pour leur permettre d’acquérir les connaissances dont ils ont besoin sur les outils et les services financiers. 

Par ailleurs, la FAO encourage activement l’établissement de partenariats entre les petits exploitants agricoles et le secteur privé, notamment les entreprises du secteur agroalimentaire, les banques et d’autres institutions financières. En mettant les exploitants agricoles en relation avec les acheteurs, les marchés et les prestataires de services financiers, l’Organisation contribue à créer des chaînes de valeur durables et rentables qui améliorent l’accès des agriculteurs aux financements. Cependant, il est nécessaire d’aller encore plus loin.  

«Pour transformer les systèmes agroalimentaires et les rendre véritablement inclusifs, nous avons besoin de politiques publiques intégrées et ciblées visant à éliminer les barrières et les discriminations qui entravent l’accès des groupes marginalisés aux financements et aux marchés», a déclaré M. Qu.  

Pour cela, il faut orienter les capitaux en faveur de projets et d’initiatives qui tiennent compte des besoins de ces groupes et qui ne creusent pas les inégalités existantes. Les femmes sont, par exemple, plus touchées que les hommes par la pauvreté multidimensionnelle, les disparités de genre étant portées par les inégalités structurelles et les normes sociales discriminatoires.  

«Il est essentiel d’établir des modalités de financement plus diversifiées, plus efficaces, plus équitables et plus innovantes au service de la transformation des systèmes agroalimentaires afin de relever les défis mondiaux les plus urgents, de venir en aide aux plus pauvres parmi les pauvres et de réduire la faim et la malnutrition», a ajouté M. Qu. «Ensemble, nous pouvons bâtir une architecture financière qui ne laisse personne de côté et faire ainsi en sorte que tous les investissements contribuent à construire un avenir qui associe sécurité alimentaire, développement économique, durabilité environnementale et équité sociale.» 

Contacts

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Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]