Tenue d’une réunion ministérielle dans le cadre du Forum de la science et de l’innovation afin d’examiner de nouveaux moyens et de nouvelles technologies
(G à D) Thin Lei Win, William Dar, Anxious Jongwe Masuka, Oumar Ibn Daoud et Omer Hussein Oba lors du Forum pour la science et l'innovation organisé dans le cadre du WFF - Session ministérielle sur les innovations pour la gestion des sols et des nutriments des plantes.
©FAO/Victor Sokolowicz
Rome – Les efforts visant à renforcer et promouvoir des sources d’engrais alternatives et à trouver des technologies moins chères, plus propres et plus efficaces pour nourrir les sols et les végétaux étaient au programme jeudi, lors d’une manifestation qui a eu lieu au titre du Forum de la science et de l’innovation organisé dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation.
La réunion ministérielle de haut niveau sur les innovations en matière de gestion des nutriments des sols et des plantes, qui s’est tenue au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, portait sur l’action à mener pour s’assurer que les sols mondiaux seront en mesure de nourrir une population croissante sans endommager la planète.
La question des sols
Le sol est un ingrédient essentiel pour produire des aliments et constitue un élément de base important des systèmes agroalimentaires. La sécurité alimentaire actuelle et future dépend de notre capacité à améliorer les rendements et la qualité des aliments en renforçant la fertilité des sols et la nutrition des végétaux.
La fertilité des sols décline sous l’effet de plusieurs facteurs, notamment l’érosion des sols, le déséquilibre des éléments nutritifs et la salinité, qui font partie des moteurs de la dégradation des sols, ainsi que les pratiques non durables de gestion des nutriments.
La terre arable, qui est la couche du sol la plus fertile, s’appauvrit en raison de divers facteurs, notamment l’agriculture non durable. On estime que, chaque année, 24 milliards de tonnes de sols fertiles sont perdues à cause de l’érosion.
Cette perte s’inscrit dans le contexte d’une population mondiale croissante, qui devrait atteindre 9,7 milliards de personnes d’ici à 2050, d’une concurrence autour des ressources en terres et en eau et des effets du changement climatique.
En outre, les pays vulnérables, en particulier ceux d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, font face à une envolée des prix des engrais et leurs petits exploitants n’ont pas accès aux engrais inorganiques et organiques.
Protection à long terme
Dans son allocution prononcée pendant la réunion ministérielle, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, a formulé un large éventail d’observations sur l’importance de la santé des sols et les innovations qui permettraient de la préserver.
«Les sols ne sont pas seulement un problème à court terme – nous devons tous être conscients que cette question se pose sur le long terme. Nous pourrions nous y consacrer une vie entière sans toutefois parvenir à voir les résultats concrets et directs de nos efforts, mais nous devons agir pour les générations futures – nous devons nous mobiliser sur le long terme. Selon mon expérience, si vous essayez de régler le problème des sols noirs, par exemple, il faudra 40 ans pour voir un accroissement d’un centimètre de la terre arable», a affirmé M. Qu.
Le Directeur général a ajouté que nous devions fonder nos efforts sur la science et la technologie pour comprendre, par exemple, comment augmenter la quantité de matière organique dans les sols.
«Réfléchissons de manière plus pragmatique et plus systématique lorsque nous cherchons, par exemple, des moyens de remédier à l’érosion, à la dégénération et à la salinité des sols», a déclaré M. Qu.
Il a en outre souligné qu’il fallait investir, en particulier à long terme, dans la cartographie des sols, qui, selon lui, fait diminuer les besoins en engrais, mettre sur pied des équipes scientifiques spéciales qui assurent le suivi et mènent des inspections sur le long terme, et harmoniser les pratiques agronomiques avec d’autres mesures, notamment le labourage.
Améliorer la nutrition des sols et des végétaux
Cinq ministres ou anciens ministres ont fait des déclarations au sujet des principaux problèmes liés aux sols auxquels ils sont confrontés dans leur pays et ont fait part de leurs réflexions quant aux efforts à mener pour préserver et améliorer la santé des sols.
Les intervenants étaient les suivants: M. Oumar Ibn Daoud, Ministre du développement agricole du Tchad, M. Omer Hussein Oba, Ministre de l’agriculture de l’Éthiopie, M. Redouane Arrach, Secrétaire général du Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts du Maroc, M. Anxious Jongwe Masuka, Ministre des terres, de l’agriculture, de la pêche, des eaux et du développement rural du Zimbabwe, et M. William Dar, ancien Ministre de l’agriculture des Philippines. Le débat était animé par Mme Thin Lei Win, journaliste.
Lors des déclarations et du débat, le sujet de la cartographie des sols est revenu fréquemment, tout comme celui des engrais biologiques. Les données sur le sol, les politiques agricoles, l’analyse des sols, la conservation des ressources en eau, les programmes sur la santé des sols, la modernisation des systèmes de gestion des sols, l’investissement et la préparation au changement climatique ont également été mentionnés.
La Scientifique en chef de la FAO, Mme Ismahane Elouafi, a contribué à la réunion en présentant un résumé des principaux points abordés pendant le débat et a souligné que l’information était au fondement de la gestion durable des nutriments. Elle a également indiqué que, de l’avis général, la gestion durable des sols était une des solutions présentant le meilleur rapport coût-efficacité pour accroître la teneur en macro- et micronutriments des sols.
La FAO participe à de nombreuses initiatives qui concernent les sols, notamment le Partenariat mondial sur les sols, le Programme «Médecins des sols» et la publication de rapports tels que l’Évaluation mondiale de la pollution des sols.
Sean Sampson FAO Actualités et médias (Rome) [email protected]
FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]