Les prix alimentaires mondiaux atteignent leur plus haut niveau depuis juillet 2011

La production mondiale de céréales est sur le point d’atteindre un record historique, mais les stocks devraient diminuer.

©FAO/Anatolii Stepanov

Un employé montre des grains de blé sur un tapis roulant pendant son chargement pour stockage dans des réservoirs au grenier de Tchernihiv, en Ukraine.

©FAO/Anatolii Stepanov

04/11/2021

Rome- Le baromètre des prix alimentaires mondiaux a de nouveau bondi, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis juillet 2011, a indiqué aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires, qui suit l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un panier de produits alimentaires, s’est établi en moyenne à 133,2 points en octobre, soit 3 pour cent (ou 3,9 points) de plus qu’en septembre. Il s’agit de la troisième hausse mensuelle consécutive de l’indice. 

En octobre, l’Indice FAO des prix des céréales a progressé de 3,2 pour cent par rapport au mois précédent, les prix mondiaux du blé augmentant de 5 pour cent dans un contexte de resserrement des disponibilités mondiales dû à une baisse des récoltes dans les principaux pays exportateurs, notamment le Canada, les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie. Les prix internationaux de toutes les autres principales céréales ont également augmenté par rapport au mois précédent.

L’Indice FAO des prix des huiles végétales a grimpé de 9,6 pour cent en octobre, atteignant ainsi son plus haut niveau jamais enregistré. Cette hausse s’explique par l’affermissement des cours des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza. Les prix de l’huile de palme ont affiché leur quatrième hausse mensuelle consécutive en octobre, laquelle est largement due à des craintes qui persistent quant à la production limitée en Malaisie, où l’on manque actuellement de travailleurs migrants. 

L’Indice FAO des prix des produits laitiers a gagné 2,6 points depuis septembre, sous l’effet d’une demande à l’importation mondiale dans l’ensemble plus forte pour le beurre, le lait écrémé en poudre et le lait entier en poudre, en raison des efforts consentis par les acheteurs pour trouver des disponibilités, afin de constituer des stocks. En revanche, les prix du fromage sont restés globalement stables, car l’offre des principaux pays producteurs était suffisante pour satisfaire la demande mondiale à l’importation. 

L’Indice FAO des prix de la viande a cédé 0,7 pour cent par rapport à sa valeur révisée de septembre, affichant ainsi son troisième recul mensuel consécutif. Les cours internationaux de la viande de porcins et de la viande de bovins ont baissé, respectivement en raison de la diminution des achats en Chine et d’un fort recul des cours des disponibilités en provenance du Brésil. En revanche, les cours de la viande de volaille et de la viande d’ovins ont augmenté, sous l’impulsion d’une forte demande mondiale et du faible accroissement de la production. 

L’Indice FAO des prix du sucre a perdu 1,8 pour cent depuis septembre, ce qui marque sa première baisse après six hausses mensuelles consécutives. Cette baisse s’explique principalement par une demande à l’importation mondiale limitée et par des perspectives de disponibilités exportables abondantes en Inde et en Thaïlande, ainsi que par la dépréciation du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis.

Une production de céréales record en 2021, mais les stocks devraient baisser.

Malgré une production mondiale de céréales record prévue en 2021, les stocks mondiaux de céréales devraient se contracter en 2021-2022, selon les nouvelles prévisions figurant dans le Bulletin de la FAO sur l’offre et la demande de céréales, publié également aujourd’hui. 

Les prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2021 s’établissent à présent à 2 793 millions de tonnes, soit un recul de 6,7 millions de tonnes depuis le rapport précédent datant d’octobre, un recul principalement dû à l’abaissement des estimations concernant la production de blé aux États-Unis d’Amérique, en République islamique d’Iran et en Turquie. En revanche, les prévisions concernant la production mondiale de céréales secondaires ont été revues à la hausse. Le relèvement des prévisions concernant la production de maïs s’explique par des rendements meilleurs que prévu au Brésil et en Inde et par l’amélioration des perspectives dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Par rapport à l’année dernière, la production mondiale de céréales devrait augmenter et atteindre un nouveau niveau record.

Estimée à 2 812 millions de tonnes, l’utilisation totale de céréales en 2021-2022 devrait augmenter de 1,7 pour cent par rapport au niveau estimé pour 2020-2021, principalement en raison de la hausse attendue de la consommation alimentaire mondiale de blé, qui devrait croître au même rythme que la population. La hausse prévue de l’utilisation de maïs dans l’alimentation animale et à des fins industrielles devrait également contribuer à l’augmentation annuelle attendue.

Les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2022 devraient diminuer de 0,8 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture, pour s’établir à 819 millions de tonnes. Le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial devrait donc légèrement reculer. Il passerait de 29,4 pour cent en 2020-2021 à 28,5 pour cent en 2021-2022, un niveau encore globalement satisfaisant.  

À la suite d’une révision à la hausse apportée ce mois-ci, parce que les échanges mondiaux de blé et de riz ont été plus soutenus que prévu, on envisage à présent une expansion des échanges mondiaux de céréales, qui devraient atteindre un nouveau record de 478 millions de tonnes en 2021-2022, soit 0,3 pour cent de plus qu’en 2020-2021. 

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