Pour les personnes dont les moyens d’existence et les besoins alimentaires dépendent totalement de l’agriculture et des ressources naturelles, les catastrophes peuvent être écrasantes. La FAO intervient dans les situations d’urgence de différentes manières, de la préparation et des mesures de prévention jusqu’au renforcement de la résilience des communautés, en passant par la reconstitution des moyens d’existence. ©FAO
Les catastrophes et les crises peuvent frapper brutalement – c’est le cas d’un séisme ou d’un coup d’État violent – ou au contraire prendre de l’ampleur plus lentement, comme dans le cas de sécheresses et d’inondations. Ces situations d’urgence ont des conséquences dévastatrices partout dans le monde mais, pour les personnes dont les moyens d’existence et les besoins alimentaires dépendent totalement de l’agriculture et des ressources naturelles, elles peuvent être écrasantes. La FAO aide les communautés à faire face aux situations d’urgence de diverses manières, des mesures de prévention et de la préparation jusqu’au renforcement de la résilience, en passant par la reconstitution des moyens d’existence.
Passons en revue ci-après cinq des divers moyens mis en œuvre par la FAO pour aider les gens avant, pendant et après les situations d’urgence.
1. Mesures préventives
De nombreuses crises, par exemple celles liées à une catastrophe naturelle, sont en général inévitables, mais beaucoup peut être fait pour en atténuer les conséquences. En juillet 2020, quand des experts ont mis en évidence un risque d’inondations massives des communautés bangladaises vivant le long de la Jamuna, la FAO est par exemple rapidement intervenue avec des partenaires pour protéger les populations concernées. L’Organisation a fourni à ces communautés des conteneurs cylindriques étanches qui leur ont permis de conserver en lieu sûr des semences, des céréales, des outils et d’autres biens essentiels.
Lors des premiers jours des inondations, lorsque son puits a été envahi par des eaux sales, Kokila Akhter a utilisé le conteneur de la FAO à une autre fin. Elle était enceinte depuis trois mois et sa santé était plus importante que jamais. «J’ai conservé de l’eau potable dans le conteneur pour pouvoir la boire et cuisiner, dit-elle, et j’ai ainsi pu rester en bonne santé pendant ma grossesse.»
Ci-dessus, à gauche: Avant que les inondations n’atteignent leur maximum au Bangladesh, la FAO a fourni aux familles des conteneurs cylindriques pour qu’elles puissent protéger leurs biens essentiels, par exemple des semences et des outils. ©FAO; ci-dessus, à droite: Avant, pendant et après les situations d’urgence, la FAO distribue des kits agricoles pour que les agriculteurs puissent recommencer à cultiver des denrées alimentaires et perçoivent de nouveau un revenu. ©FAO/HCR/Albert Gonzalez Farran
2. Investir dans le capital humain et l’économie au niveau local
Les transferts monétaires, les systèmes de bons et les programmes «espèces contre travail» permettent aux personnes de décider elles-mêmes quels sont leurs besoins les plus pressants et quels biens et services elles désirent acquérir sur les marchés locaux. Ces programmes peuvent rapidement renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables en période de crise.
Une femme à la tête d’un foyer en Afghanistan, qui a récemment bénéficié d’un tel soutien de la FAO, dit qu’elle a ainsi pu aller de l’avant pendant les temps difficiles dus à la pandémie de covid-19.
«Notre problème est que nous n’avons pas les moyens d’acquérir des biens essentiels. J’ai utilisé l’argent de la FAO pour acheter du riz et des fournitures scolaires pour mes petits-enfants», explique‑t‑elle.
À ce jour, en 2021, la FAO a aidé environ 200 000 ménages particulièrement vulnérables en Afghanistan au moyen de transferts monétaires et de programmes «espèces contre travail».
3. Aider les personnes à subvenir à leurs besoins
Lors des crises ou des catastrophes naturelles, les personnes perdent souvent leurs terres, leurs animaux, leur matériel agricole et d’autres actifs, si bien qu’il leur est difficile de reconstituer leurs moyens d’existence.
Avant, pendant et après les situations d’urgence, la FAO distribue des kits agricoles pour que les agriculteurs puissent recommencer à cultiver des denrées alimentaires et perçoivent de nouveau un revenu. L’Organisation fournit aussi des vaccins et offre d’autres services vétérinaires afin de protéger les animaux d’élevage, qui représentent une part importante des moyens d’existence de nombreuses personnes.
Quand des inondations et des essaims de criquets pèlerins voraces ont frappé la Somalie l’année dernière, la FAO est intervenue pour remettre les gens en selle.
Iraado Amir Omar et d’autres paysans ont non seulement reçu une assistance monétaire de l’Organisation, afin de satisfaire leurs besoins immédiats, mais aussi des semences et des outils pour relancer leur production agricole et soutenir leur activité à long terme.
«Les semences sont arrivées quand nous en avions le plus besoin, dit Iraado. Je n’ai pas d’argent pour en acheter, mais au moins, maintenant, je peux les semer.»
«L’aide que la FAO nous a fournie est très importante car nos vies dépendent de la terre, ajoute Ali Mahamud Rubaax, son voisin. J’espère que les semences que je plante aujourd’hui vont changer ma vie et la vie des membres de ma famille.»
4. Renforcer la résilience des moyens d’existence
Les personnes qui disposent de moyens d’existence résilients peuvent plus facilement devancer et réduire les effets du changement climatique et des catastrophes.
Dans divers pays et régions du monde entier, la FAO évalue les effets du changement climatique et donne des conseils sur les techniques agricoles intelligentes face au climat. Grâce à l’utilisation de différentes variétés de semences, de meilleurs filets de pêche ou de techniques de rotation des cultures, l’Organisation aide les gens à améliorer immédiatement l’efficience de leurs moyens d’existence et à rendre ces derniers durables.
En Amérique centrale, par exemple, la FAO soutient des familles d’agriculteurs vulnérables du «couloir de la sécheresse» afin d’améliorer leurs stratégies de gestion de l’eau.
Quand un conflit ou une catastrophe déracine des populations, la FAO contribue au soutien apporté tant aux communautés d’accueil qu’aux personnes déplacées afin d’accroître la production d’aliments et de créer des débouchés économiques dont tous peuvent profiter. ©FAO/Telcínia Nhantumbo
5. Soutenir les communautés déplacées
Quand des familles vulnérables sont forcées de quitter leur foyer en raison d’un conflit ou d’une catastrophe, elles s’installent souvent provisoirement au sein d’une autre communauté ou dans un camp. Les communautés d’accueil sont parfois déjà aux prises avec des problèmes de ressources. Du fait que les nouveaux arrivés cherchent eux aussi des sources de revenus et d’aliments, des tensions peuvent apparaître avec les communautés au sein desquelles ils ont cherché refuge. Afin d’aider à la fois les communautés d’accueil et les personnes déplacées, la FAO met en œuvre des projets visant à accroître la production alimentaire et à créer des débouchés économiques dont tous peuvent profiter.
Par exemple, après les violences à Cabo Delgado, au Mozambique, la FAO aide les familles déplacées en leur fournissant des outils et un accès au crédit qui leur permet d’acheter des semences et d’autres produits. Les communautés qui accueillent ces personnes déplacées bénéficient d’un soutien analogue afin d’alléger la pression exercée sur les ressources et d’accroître la production alimentaire des ménages.
La FAO collabore avec des partenaires importants tels que ses institutions sœurs du système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales (ONG), les gouvernements et le secteur privé pour s’attaquer aux multiples facettes des situations d’urgence et faire en sorte que les communautés soient en mesure de mieux faire face aux chocs et de se relever, aujourd’hui comme demain.
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