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Être prêt à répondre si la chenille légionnaire d’automne frappe à la porte.


Les nouvelles directives de la FAO aident les pays à limiter la propagation de cet organisme nuisible à l’échelle mondiale.

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Les efforts visant à enrayer la progression de la légionnaire d’automne sont devenus une priorité mondiale. Aujourd’hui présent dans plus de 70 pays, cet insecte ravage les cultures et menace les moyens d’existence et la sécurité alimentaire. ©FAO/Lekha Edirisinghe

18/11/2021

La chenille légionnaire d’automne est l’un des organismes nuisibles les plus dangereux: elle se nourrit de plus de 80 espèces cultivées et a une incidence sur la santé des végétaux dans plus de 70 pays, tandis que de nombreux autres risquent de la voir s’introduire sur leur territoire.

Les régions dans lesquelles ce ravageur est inexistant ou peu répandu se comptent sur les doigts d’une main. En raison de conditions favorables, les pays d’Europe du Sud, du Pacifique Sud-Ouest, du Proche‑Orient et d’Afrique du Nord sont plus particulièrement exposés à de graves dégâts si la légionnaire d’automne entre sur leur territoire.

De nombreux pays et régions du monde ont maintenant inscrit la légionnaire d’automne sur la liste des organismes nuisibles qu’il faut repérer et dont il faut prévenir la propagation, du fait de ses taux de reproduction incroyablement élevés et de la quasi-impossibilité de l’éradiquer lorsqu’elle s’est établie quelque part. Les activités visant à enrayer sa propagation sont devenues une préoccupation mondiale.

La FAO et la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) ont de ce fait élaboré de nouvelles Directives relatives à la prévention, à la préparation et aux interventions menées dans le cadre de la lutte contre Spodoptera frugiperda, afin de limiter la propagation de la légionnaire d’automne à l’échelle mondiale. Ces directives présentent des mesures et initiatives harmonisées à l’échelle mondiale que les pays peuvent prendre pour réduire autant que possible la propagation du ravageur et protéger leur territoire.

Voici cinq mesures que les pays peuvent prendre dès maintenant pour prévenir les infestations.

1. Investir dans la prévention

Mieux vaut prévenir que guérir. Cet adage est particulièrement vrai s’agissant de la chenille légionnaire d’automne car, lorsque celle-ci a atteint d’elle-même un nouveau territoire, les pays touchés peuvent seulement lutter contre sa présence et gérer ses dommages. Les pays doivent concevoir des plans de prévention et de préparation quand l’organisme nuisible n’est pas encore présent. Consultez les directives pour découvrir quels sont les éléments importants qu’il faut intégrer dans ces plans. L’investissement dans la prévention permet aux pays de préserver leurs ressources techniques et financières.

2. Évaluer les risques

La chenille légionnaire d’automne cause chaque année des pertes de rendement d’une valeur de 9,4 milliards d’USD en Afrique. Sur la base des estimations de douze pays africains, jusqu’à 17,7 millions de tonnes de maïs, soit une quantité suffisante pour nourrir des dizaines de millions de personnes, pourraient être perdues chaque année sur le continent africain faute d’une prévention efficace et d’une bonne gestion de cet insecte ravageur. La légionnaire d’automne se nourrit de plus de 80 espèces cultivées, notamment le maïs, le blé, le sorgho, le millet, la canne à sucre et le coton, et peut avoir des conséquences dévastatrices sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence. Pour éviter cela, les pays peuvent mener une analyse des risques visant à déterminer par quelles voies la légionnaire d’automne est susceptible d’entrer et à renforcer les mesures phytosanitaires à prendre contre elle.

La FAO et la Convention internationale pour la protection des végétaux ont élaboré des directives relatives à la prévention, à la préparation et aux interventions pour aider les pays à limiter la propagation de la légionnaire d’automne à l’échelle mondial. ©FAO/Lekha Edirisinghe

3. Coordonner et coopérer

Chaque année, plus de 180 pays du monde entier se réunissent pour adopter des normes internationales relatives à la santé des végétaux et définir les mesures à prendre pour que les végétaux et les espèces cultivées qui entrent dans un pays ne soient pas les hôtes d’organismes nuisibles soumis à des restrictions de quarantaine. Les pays qui se savent davantage exposés au risque d’entrée de la légionnaire d’automne doivent actualiser la situation de cet organisme nuisible et la liste des produits qui sont l’objet d’exigences phytosanitaires en matière d’importation. Cette mesure est fondamentale pour commercer les végétaux et les produits agroalimentaires de manière sûre, ainsi que pour éviter que des organismes nuisibles soient introduits par l’intermédiaire de marchandises, de véhicules ou d’autres moyens.

À l’heure actuelle, les pays d’Europe du Sud, du Proche-Orient, d’Afrique du Nord et du Pacifique sont particulièrement exposés au risque d’introduction.

4. Bloquer la chenille légionnaire d’automne aux frontières

Les autorités frontalières doivent être bien formées pour couper court à l’entrée de la légionnaire d’automne par quelque voie que ce soit. Heureusement, celle-ci peut être détectée et identifiée sans aucun équipement particulier. Une loupe et une bonne observation sont suffisantes pour la repérer, y compris aux premiers stades de son développement. Les inspecteurs frontaliers doivent vérifier si des œufs sont présents sous les feuilles et utiliser des pièges à phéromones pendant l’inspection. On peut trouver les larves adultes dans des produits transportés à basse température. Les activités de diagnostic visant à confirmer l’identification des spécimens détectés peuvent être confiées à un laboratoire.

À cet égard, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) fournit un excellent exemple: au moyen d’inspections phytosanitaires des envois aux points d’entrée, ses agents ont été en mesure d’intercepter la légionnaire d’automne sur des produits entrant en Europe, notamment des piments doux et forts, des aubergines, des asperges, du maïs, des roses coupées et d’autres espèces végétales qui ne font pas partie des principaux hôtes de cet organisme nuisible. D’après les estimations de l’EFSA, plus d’un million de larves pourraient entrer chaque année dans l’Union européenne via des produits hôtes.

Les autorités frontalières doivent être bien formées à la détection de la légionnaire d’automne et être en mesure de bloquer son entrée. Heureusement, ce ravageur peut être repéré et identifié sans aucun équipement particulier. ©FAO/Lekha Edirisinghe

5. Faire mieux connaître les risques

La communication est fondamentale, non seulement aux fins du suivi et de la gestion de la légionnaire d’automne avant et après son incursion, mais aussi en vue de la mise en commun des informations et des meilleures pratiques susceptibles d’aider les pays à adopter de bonnes pratiques dans la lutte contre cet organisme nuisible. La mise au point de stratégies de communication relatives aux risques phytosanitaires, ainsi que de programmes de sensibilisation des parties prenantes, est essentielle pour aider les agriculteurs, les producteurs et le secteur en général à être prêts en cas d’introduction de la légionnaire d’automne. Les organismes publics et les organisations de protection des végétaux peuvent fournir des avis techniques sur les moyens qui permettent d’identifier la légionnaire d’automne et sur les modalités de communication de sa présence aux autorités nationales.

En Lombardie (Italie), par exemple, le service chargé de la protection des végétaux a lancé une application mobile qui permet aux citoyens et aux acteurs du secteur de participer ensemble à la prévention des ravageurs et aux alertes rapides. Grâce à l’application FitoDetective, on peut en savoir plus sur les organismes nuisibles, y compris sur la légionnaire d’automne, et communiquer des signalements, qui seront vérifiés par les inspecteurs phytosanitaires locaux.

La prévention de la propagation de la légionnaire d’automne et d’autres ravageurs vers de nouvelles zones est un enjeu mondial. La mise en œuvre des directives de la FAO et de la CIPV relatives à la prévention, à la préparation et aux interventions menées dans le cadre de la lutte contre la légionnaire d’automne doit permettre aux pays de prendre collectivement des mesures en vue de réduire autant que possible les pertes alimentaires, de préserver les moyens d’existence et de protéger la santé végétale dans le monde entier.

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