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Uruguay: de meilleures techniques d’élevage ont un effet positif sur le bien-être des familles et la lutte contre le changement climatique


Des pratiques intelligentes face au climat augmentent les revenus et la résilience de l’environnement.

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Avec le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial, le projet «élevage et climat» de la FAO a pris contact avec des organisations de producteurs uruguayens pour évaluer la situation des différentes exploitations et aider les producteurs à appliquer des stratégies intelligentes face au climat qui non seulement améliorent la production de viande, mais favorisent également la repousse de la végétation et le retour de la biodiversité. © FAO

16/08/2022

Il y a 50 ans, Maria Teresa De Los Santos et son mari, Abayubá Rivas, ont hérité d’un élevage de vaches et de moutons de  495 hectares situé dans le département de Salto, dans le nord de l’Uruguay. Cet élevage de San Ceferino appartient à la famille d’Abayubá depuis la naissance de ce dernier. Quand Abayubá a perdu son père et est devenu responsable de l’exploitation, Maria Teresa a quitté son poste d’institutrice pour y travailler. 

Au fil des années et avec les connaissances dont ils disposaient, Maria Teresa et Abayubá, qui vivaient avec deux fils, une fille et un petit-fils, ont consacré énormément de temps et d’énergie à l’exploitation de leurs prairies naturelles et à leur cheptel, qu’ils se sont efforcés de rendre le plus productif possible, afin de pouvoir nourrir les six membres du foyer. Grâce à leurs efforts considérables, la famille avait de quoi manger et satisfaire ses besoins essentiels, mais c’était à peu près tout. Étant donné que leur maison était en mauvais état et que leur exploitation avait besoin d’être modernisée, Maria Teresa et Abayubá ont cherché le moyen d’améliorer leur source de revenus.

À cette époque, une équipe du projet «élevage et climat» (Ganadería y Clima) de la FAO est venue dans la région pour rencontrer des organisations de producteurs et Maria Teresa était présente. Abayubá et elle ont été très intéressés par la perspective d’augmenter leurs revenus et leur résilience face au changement climatique tout en réduisant le travail physique nécessaire dans leur exploitation. Ils ont donc demandé à intégrer le programme et ont été sélectionnés.

Leur famille est l’une des 62 choisies pour participer à ce projet de la FAO piloté par le Ministère uruguayen de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche et le Ministère uruguayen de l’environnement, avec le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial. Les activités de terrain sont menées par l’Institut de recherche agricole et la Faculté d’agronomie, sous la direction technique de la FAO. Les équipes travaillent avec les éleveurs pour mettre en place des pratiques intelligentes face au climat qui améliorent la production et les revenus tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en restaurant les écosystèmes naturels.

Malgré des décennies de travail acharné, la productivité de l’exploitation de Maria Teresa et Abayubá stagnait. Grâce au projet, le couple a appris des stratégies qui leur ont permis d’améliorer les sols, de gérer les prairies et les ressources naturelles de manière plus durable et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de leur cheptel. À gauche/en haut: ©Maria Teresa De Los Santos À droite/en bas: © FAO

Au début du projet, Luisina Torres, spécialiste de la vulgarisation agricole, a travaillé avec la famille pour analyser sa situation et définir des objectifs.

Les résultats de l’élevage étaient insatisfaisants: la production de viande était moins élevée que prévu à cause du manque de fourrage et l’état du sol, déjà médiocre au départ, s’était dégradé en raison de l’évolution des conditions météorologiques.

Avec l’aide de la spécialiste de la vulgarisation agricole, le couple a appris des moyens d’améliorer les sols, de gérer les prairies et les ressources naturelles de manière plus durable et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de leur cheptel. Il s’agissait notamment d’adapter la quantité de fourrage à l’état corporel des animaux et d’éviter le surpâturage afin de faciliter la repousse.

Ces stratégies et d’autres pratiques ont conduit à une augmentation de la production de fourrage, essentielle pour renforcer l’efficacité globale du système, et ce, malgré les deux dernières années marquées par une grave sécheresse, la pénurie d’eau et d’autres conditions climatiques difficiles. 

Dès la première année du projet, en moyenne, 60 pour cent des exploitations ont augmenté leurs revenus nets de 50 pour cent. Les coûts ont baissé de 7 pour cent et les émissions de gaz à effet de serre par kilo de viande ont chuté de 16 pour cent. Ces prochaines années, l’objectif est d’intégrer 700 exploitations familiales supplémentaires au projet. © FAO

En un an, la production de viande de Maria Teresa et d’Abayubá est passée de 57 à 86 kilos par hectare, augmentation qui a porté le revenu net de l’exploitation, initialement de 56 USD par hectare, à 132 USD par hectare. Sur le plan environnemental, leurs émissions de gaz à effet de serre sont passées de 20 à 14 kilos d’équivalent CO2 par kilo de viande. Grâce à une meilleure gestion des prairies et à l’arrêt du surpâturage, la couverture végétale a également augmenté et par là même la surface photosynthétisante et la séquestration de carbone dans les feuilles et les racines des plantes. Cela a également eu des effets positifs visibles sur la flore, les oiseaux et la biodiversité en général dans leur domaine.

Les revenus supplémentaires générés grâce aux changements introduits dans le cadre du projet ont permis à la famille de moderniser l’exploitation et de rénover la maison.

Abayubá et Maria Teresa étant très actifs à l’échelon local, de nombreuses personnes ont suivi leur exemple et souhaité mettre en place les mêmes pratiques dans leur exploitation. 

En seulement un an de travail avec un peu plus de 60 petits producteurs basés dans différentes régions du pays, l’initiative a produit d’excellents résultats. En moyenne, 60 pour cent des exploitations ont augmenté leurs revenus nets de 50 pour cent. La production bovine par hectare a augmenté de 10,3 pour cent et la production ovine de 15 pour cent. Les coûts ont baissé de 7 pour cent et les émissions de gaz à effet de serre par kilo de viande ont chuté de 16 pour cent. La FAO et des organisations locales ont commencé à élargir le projet «élevage et climat» à d’autres producteurs dans l’optique de développer et de généraliser ses bienfaits environnementaux et économiques dans tout le pays.

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