La consommation de produits biologiques accroît-elle le risque de contamination biologique?
 

Questions fréquemment posées sur l'agriculture biologique

  1. En quoi consiste l'agriculture biologique?
  2. Où peut-on obtenir des informations sur la consommation et les prix des produits biologiques?
  3. Existe-t-il des aides financières pour se convertir à l'agriculture biologique?
  4. Où peut-on obtenir des informations sur les méthodes et les systèmes de gestion de l'agriculture biologique?
  5. Les agriculteurs biologiques peuvent-ils produire assez pour nourrir tout le monde?
  6. Comment l'agriculture biologique préserve-t-elle l'environnement?
  7. Pour quelles raisons les produits biologiques sont-ils plus chers que les produits traditionnels?
  8. La consommation de produits biologiques accroît-elle le risque de contamination biologique?
  9. Que recouvre l'étiquetage des produits biologiques?
  10. Que signifie 'produits certifiés issus de l'agriculture biologique'?


La consommation de produits biologiques accroît-elle le risque de contamination biologique?

Normes d'innocuité alimentaire. L'augmentation du risque de contamination microbiologique a souvent été associé à la consommation de produits biologiques. Pourtant les études qui se sont penchées sur cette question n'ont jamais apporté de preuve. Il est important de remarquer que tous les produits biologiques doivent respecter les mêmes normes de qualité et d'innocuité que celles appliquées aux produits traditionnels, à savoir les Normes CODEX sur les dispositions générales portant sur l'hygiène alimentaire et les programmes de qualité des aliments, qui sont fondés sur la procédure de l'HACCP 'Analyse des risques - Points critiques pour leur maîtrise', lorsque requis par la réglementation nationale. Cependant, les normes fixées par les organismes privés chargés de garantir les produits issus de l'agriculture biologique sont souvent plus strictes.

Fumier. Le fumier est souvent considéré comme source de contamination microbiologique. Puisque cet engrais naturel est employé dans l'agriculture tant traditionnelle que biologique, le risque s'applique donc aux deux systèmes. Le fumier, on le sait, est porteur d'agents pathogènes chez l'homme, mais correctement traité (c'est-à-dire composté), il constitue un engrais biologique sûr et une source de nutrition riche pour les cultures. Par ailleurs, les producteurs biologiques agréés ont l'interdiction d'utiliser du fumier non composté moins de 60 jours avant la récolte et sont soumis à des inspections pour vérifier le respect des normes et des limites imposées en la matière.

E. coli. La contamination par E.coli, en particulier des souches virulentes comme E-coli 0157:H7, est également source de préoccupation. Selon le US Centre for Disease Control (CDC), la principale source d'infection humaine par E-coli est la viande contaminée durant l'abattage. Les recherches montrent que les souches virulentes se développent dans le tube digestif des bovins qui sont essentiellement nourris de céréales amylacées. Les vaches dont l'alimentation principale est le foin produisent moins de un pour cent des E.coli trouvés dans les matières fécales des animaux nourris aux céréales. Les ruminants élevés dans le respect de l'élevage biologique reçoivent une alimentation riche en herbage, ensilage et foin, ce qui réduit non seulement la dépendance à l'égard des fourrages produits à l'extérieur des exploitations mais aussi le risque d'infection par E.coli.

Mycotoxines. Les fongicides ne sont autorisés à aucun des stades de production et de transformation des produits biologiques et le problème de la mycotoxicose - intoxication due à des champignons se développant dans des aliments mal conservés - a donc été soulevé. Les aflatoxines sont les substances les plus dangereuses et peuvent induire un cancer du foie à de très faibles doses si elles sont absorbées sur une longue durée. Il est donc important d'appliquer de bonnes méthodes de production, de manutention et de traitement, comme l'exige aussi bien l'agriculture biologique que l'agriculture traditionnelle, afin d'éviter le risque de moisissure. Les études réalisées ne portent pas à conclure que la consommation d'aliments biologiques entraîne un risque accru de mycotoxicose.

Traitement après-récolte. Des risques de contamination peuvent se produire aux diverses étapes de la chaîne alimentaire - emballage, traitement, transport et stockage - et ceci, à nouveau, que ce soit dans l'agriculture biologique ou classique. Le but du conditionnement est de garantir une stabilité microbiologique des aliments pour une période déterminée, résultat atteint par les aliments biologiques. Les ingrédients non biologiques entrant dans la transformation des produits sont limités et l'irradiation des aliments pour lutter contre les parasites ou altérer les produits est interdite, ce qui ne signifie pas pour autant que les produits sont nécessairement moins sûrs. Il est important de souligner que l'irradiation elle-même n'est pas acceptée par certaines catégories de consommateurs et les denrées biologiques offrent donc une option. Le label « bio » ne garantit pas la salubrité et l'innocuité des produits, mais il est certain que le mode de production biologique influe sur la qualité des aliments.

Pour de plus amples informations, consultez le document de la FAO intitulé 'Influence de l'agriculture biologique sur l'innocuité et la qualité des aliments' (Influence de l'Agriculture Biologique sur l'Innocuité et la Qualité des Aliments).