Stade 3 : amorcer l'élimination de la TAA
L'objectif des stades finaux du PCP (3 à 5) est de créer des zones durablement libérées de la TAA. En particulier, l'objectif du stade 3 est l’interruption de la transmission de la TAA. De nombreuses activités déjà décrites pour le stade 2 doivent être effectuées (ou poursuivies) au stade 3, mais à des degrés différents. La collecte des données de base et le suivi sont plus intenses qu'au stade 2, afin de répondre aux exigences d'information plus élevées d'une campagne d'élimination [1, 2]. L'accent est mis sur les données relatives aux tsé-tsé, y compris la surveillance longitudinale des densités de tsé-tsé [3], la structure par âge et les taux d'avortement naturel (ce dernier n’est nécessaire que pour mesurer les taux d'avortement induits par la SIT, si une composante SIT est prévue) [4]. Quand les densités de glossines deviennent très faibles, une analyse statistique avancée des captures de tsé-tsé est nécessaire pour mesurer la probabilité d'avoir atteint l'élimination de la mouche tsé-tsé [3]. Malgré l'accent mis sur les données relatives aux tsé-tsé, des données essentielles sur la TAA [5-7] et socio-économiques [8] sont encore nécessaires.
Afin d'éliminer les mouches tsé-tsé de la zone cible, une phase de suppression se concentre sur la réduction des densités de tsé-tsé, tandis qu'une deuxième phase complète l'élimination. Une gamme d'outils peut être utilisée dans le processus, seuls, ou de préférence en combinaison suivant une approche intégrée de lutte anti-vectorielle. Ceux-ci incluent les méthodes déjà mentionnées dans la phase 2 comme ITC et ITT. Cependant, des méthodes plus coûteuses peuvent être utilisées dans un contexte d'élimination [9], comme SAT [10] et SIT [11, 12]. Certaines méthodes sont plus appropriées pour la suppression, tandis que d'autres sont plus efficaces pour l'élimination. Par exemple, la SIT est la seule technique dont l’efficacité est inversement proportionnelle à la densité du vecteur (c.-à-d. elle fonctionne mieux lorsque les densités de glossines sauvages sont très faibles), donc il est particulièrement efficace pour l'élimination [13].
Une fois que les mouches tsé-tsé sont éliminées, il faut évaluer la nécessité d'éliminer le réservoir parasitaire dans le bétail. Un traitement général peut être particulièrement important pour éliminer T. vivax, dont la transmission mécanique peut se produire en l'absence de tsé-tsé. Le contrôle et la surveillance du mouvement du bétail peuvent également être nécessaires pour réduire le risque de réintroduction de la maladie.
Par rapport au stade 2, l'élimination de la TAA nécessite une gestion et une coordination plus centralisées, de type « top-down ». Malgré cela, la sensibilisation et l'implication des producteurs restent essentielles. Les campagnes d'information publiques (par exemple, la radio, la télévision, etc.) garantissent l'engagement et le soutien des bénéficiaires, qui peuvent également contribuer directement à la campagne (par exemple, si ITC est utilisé). La transition du stade 3 au stade 4 est liée à l'interruption de la transmission de la TAA (c.-à-d. non directement à l'élimination du vecteur, la tsé-tsé).