Alliances parlementaires

Les élus du peuple consacrent deux journées de travail aux investissements agricoles responsables pour garantir une sécurité alimentaire et nutritionnelle au Congo


17/12/2021 - 

Le 23 novembre dernier 150 membres de l’Assemblée National et du Senat de la République du Congo ont participé à une formation sur les investissements agricoles responsables organisé par la FAO et l’Institut International de Développement Durable (IISD), sous l’égide de l’Alliance parlementaire congolaise pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (APCSAN).

Dans son discours d’ouverture de l’atelier, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mr Paul Valentin Ngobo, a rappelé l’exigence de « permettre à nos systèmes alimentaires de nous satisfaire sans compromettre la santé de la planète et la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins alimentaires, d’où la nécessité d’engager des investissements responsables ».

L’atelier, qui s’est tenu au Palais des congrès de Brazzaville avec la participation en ligne des experts de la FAO et de l’IISD, a continué le jour suivant avec un groupe d’environ 50 membres des commissions en charge de l’agriculture, de l’environnement, de l’économie et des finances et les conseillers parlementaires.

La République du Congo a été le premier pays dans lequel le Guide pratique à l'intention des parlementaires et des conseillers parlementaires sur les Investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires a été appliqué pour une formation nationale, tel que sollicité lors de son lancement en Afrique en décembre 2020.

Selon les priorités identifiés lors de l’atelier d’analyse des besoins en formation (FAO - news article: Les parlementaires de la République du Congo soutiennent les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires), la formation s’est concentrée sur trois rôles clés des parlementaires, et notamment : assurer un contrôle parlementaire efficace en vue de veiller à l’application des lois et réglementations relatives aux investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, assurer un financement adéquat pour la mise en œuvre des lois pertinentes, et accroître l'efficacité de la communication et de la collaboration avec des parties prenantes précises dans le pays pour promouvoir un environnement favorable aux investissements responsables. L’affectation d’au moins 10% du budget national en faveur de l’agriculture et de la sécurité́ alimentaire, suivant l’engagement pris par les états africains dans le Déclaration de Maputo et a été réaffirmé dans la Déclaration de Malabo, a fait l’objet de discussions approfondies.

Une Déclaration avec des engagements concrets du Parlement Congolais a été adoptée à la conclusion des travaux, et peut être en bas.

« Assurer le maintien d’une activité agricole et développer l’industrie agroalimentaire contribue à fournir des emplois décents, en particulier aux jeunes, à fixer les populations rurales et accroitre leur niveau de vie, à assurer aux populations la maitrise de leur avenir », selon les mots du Vénerable Pierre Ngolo, Président du Sénat et Président d’Honneur de l’Alliance Parlementaire Congolaise pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.

L’atelier de formation a été «une grande valeur ajoutée pour la promotion de la filière agricole», selon les mots de l’Honorable Isidore MVOUBA, Président de l’Assemblée Nationale et Président Actif de l’Alliance Parlementaire Congolaise pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, qui a souligné qu’ «il faut investir massivement dans la recherche pour permettre à l'agriculture d'assurer la transition agroécologique» afin de couvrir la demande d’une population mondiale croissante, ainsi que le rôle clé des parlementaires pour «mettre en cohérence les textes législatifs avec le savoir-faire du paysan, de l'éleveur et du pécheur dans une logique d'investissement responsable». Le Président a tenu ainsi à rappeler les engagements que les gouvernements africains ont pris à ce propos à Maputo en 2003 et à Malabo en 2014 et réaffirmer le soutien de l’Alliance Parlementaire Congolaise pour l’atteinte de ces objectifs à travers de l’élaboration et mise en œuvre de lois et politiques pertinentes.

La FAO et le système des Nations Unies ont réaffirmé leur soutien et leur soutien technique pour assurer la mise en œuvre de la déclaration afin de permettre à la République du Congo de garantir le succès de lutte contre la faim et la malnutrition ainsi que la réalisation des objectifs de développement durables (ODD). Un programme de coopération technique d’appui à l’Alliance Parlementaire du Congo pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle a été mis en place par la Représentation de la FAO au Congo à cet effet.

 

Liens connexes

Investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires - Guide pratique à l'intention des parlementaires et des conseillers parlementaires

Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l'agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie

 

DECLARATION FINALE

Nous, Membres du Parlement de la République du Congo,

Constatantles potentialités agro-sylvo-pastorales et halieutiques dont regorge le Congo, et le rôle important que peuvent jouer l'agriculture et les systèmes alimentaires pour la croissance et la transformation économique de notre pays ;

Reconnaissant les engagements et les documents stratégiques du gouvernement congolais relatifs à la lutte contre la malnutrition, la réduction de la pauvreté, le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ainsi que la réalisation des ODD ;

Reconnaissant les efforts d’amélioration de l’investissement agricole et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle,

Réaffirmant notre engagement à la Déclaration de Brazzaville sur le repositionnement institutionnel de la nutrition comme facteur de développement de la CEEAC, 

Tenant compte des résultats de la feuille de route nationale de la République du Congo en vue de la transformation des systèmes alimentaires pour soutenir l’accélération de la réalisation de l’agenda 2030 dans le cadre du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires,

Rappelantles Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, approuvés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale lors de sa 41ème réunion en octobre 2014 comme instrument primordial de soutien des investissements publics et privés à petite et grande échelle dans le but de renforcer les moyens d’existence,

Conscients d’assurer la promotion des droits de l’homme et d’atténuer les risques pour la sécurité alimentaire et la nutrition en l’intégrant dans le cadre normatif ;

Conscients qu’il est primordial d’augmenter massivement les investissements dans l’agriculture et les systèmes alimentairesafin de reconstruire une agriculture et des systèmes alimentaires meilleurs et plus inclusifs, durables et résilients, capables de résister aux futurs chocs,

Considérant l’engagement des gouvernements africains pris à Maputo en juin 2003 et réaffirmé à Malabo en juin 2014, d’allouer au moins 10% de leur budget annuel dans l’agriculture, stimuler la production et la productivité afin de créer les emplois d’au moins 30 % des jeunes dans les chaînes de valeur agricole,

Vu le guide pratique à l'intention des parlementaires portant sur les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, développé par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et
l’Institut international du développement durable,

Nous engageons à :

  1. Promouvoir le renforcement du cadre juridique qui s’inspire des principes d’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires garants des investissements plus importants et de meilleure qualité.
  2. Procéder à l’évaluation des lois qui régissent les investissements agricoles et les systèmes alimentaires afin de procéder à des réformes idoines et assurer l’efficacité du cadre légal.
  3. Susciter l’affectation au moins 10% du budget national en faveur de l’agriculture et de la sécurité́ alimentaire et nutritionnelle ainsi que de la recherche agronomique appliquée.
  4. Faciliterl’inclusion, la participation et la prise de décision des parties prenantes lors du traitement des lois relatives aux investissements en agriculture.
  5. Formaliser et approfondir les relations et les consultations avec les parties prenantes dans le processus législatif.
  6. Solliciter du Bureau de l’Alliance Parlementaire Congolaise pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle afin de suivre la mise en œuvre de cette Déclaration finale en établissant une feuille de route à soumettre à l’Assemblée Générale de l’Alliance pour examen, adoption et mise en application.

 

                                                  Fait à Brazzaville, le 24 novembre 2021

 

                                                                                              Les Parlementaires