Plateforme des Connaissances Pastorales 

Dans les zones arides et semi-arides d’Afrique orientale et australe, les populations vivent essentiellement du pastoralisme. Plus de 90 pour cent de la viande consommée en Afrique de l’Est et plus de la moitié du lait produit proviennent de l’élevage pastoral. En outre, des pays comme le Soudan, le Kenya, la Somalie et l’Éthiopie sont de grands exportateurs d’animaux d’élevage vers les pays du Golfe, ce qui leur permet d’engranger des recettes en devises et de contribuer à l’économie.  

Dans cette région, les éleveurs pastoraux occupent des parcours composés de divers pâturages, terrains arbustifs et terres boisées et pratiquent la transhumance horizontale sur des territoires gérés de façon communale ou en accès libre, parfois en traversant les frontières, par exemple entre le Kenya et la Tanzanie, ou encore l’Ouganda. Ils élèvent des chameaux, des bovins, des moutons et des chèvres et comptent dans leurs troupeaux des espèces réputées comme l’ankolé et la tswana, deux races bovines. 

Les pasteurs de la région sont confrontés à un appauvrissement des ressources dû à l’industrialisation à grande échelle, à la dépossession généralisée des terres, en particulier en Tanzanie, aux sécheresses récurrentes en Afrique australe et dans la corne de l’Afrique, à l’insécurité et à la privatisation des terres communales. De ce fait, ils sont moins mobiles et plus vulnérables aux fluctuations du climat. Au cours des dernières années, tous les pays de la région ont connu un conflit sous une forme ou une autre, notamment dans les zones frontalières.  

Les priorités et les besoins des éleveurs pastoraux de la région sont multidimensionnels et interconnectés. Au premier rang, citons l’amélioration de l’accès aux terres et à l’eau par le renforcement des mécanismes de gouvernance, le renforcement des capacités et des compétences des jeunes au profit de la chaîne de valeur pastorale, la prise en compte des voix des éleveurs pastoraux dans les structures décisionnelles, et l’amélioration des services sociaux fournis aux populations pastorales, notamment dans les zones marginales. Les régions entendent aussi mettre en place des plateformes multipartites inclusives au service de la gouvernance communautaire des parcours et travailler en concertation plus étroite avec l’Union africaine pour établir la plateforme des éleveurs pastoraux de l’Union africaine. 

Le protocole de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) relatif à la transhumance a été signé par cinq de ses pays membres: la République du Soudan, la République du Soudan du Sud, la République de Djibouti, la République fédérale démocratique d’Éthiopie et la République du Kenya. Le protocole a pour objectif de permettre aux bergers et aux animaux en transhumance de la région de l’IGAD de traverser les frontières librement, de façon ordonnée et en toute sécurité.  

La Plateforme des connaissances pastorales a été extrêmement utile pour la création du réseau des éleveurs pastoraux d’Afrique orientale et australe (Eastern and Southern African Pastoralist Network [ESAPN]). Malgré le rôle déterminant du pastoralisme dans la région et le grand nombre d’éleveurs qui le pratiquent, il n’existait pas encore de réseau régional rassemblant des organisations de pasteurs de la société civile. Le réseau ESAPN a participé à plusieurs rencontres, notamment des sessions du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, des journées européennes du développement, des réunions des partenaires de la Plateforme des connaissances pastorales ainsi que des rencontres régionales, comme le dialogue sur le protocole de l’IGAD relatif à la transhumance et les semaines pastorales du Kenya et de l’Éthiopie. 

La Plateforme a apporté son appui aux initiatives suivantes:  

  • les dialogues communautaires et les rencontres régionales tenus en vue d’étendre le réseau. La première réunion a eu lieu à Lukenya (Kenya) en janvier 2016 et la deuxième à Arusha (Tanzanie) en mai 2017;  
  • un atelier de mise en commun des connaissances sur les régimes fonciers pastoraux réunissant des éleveurs d’Afrique orientale et australe, qui s’est tenu à Nairobi (Kenya) en novembre 2017, avec l’appui d’une équipe de la FAO chargée des régimes fonciers. L’atelier a abouti à la publication d’une étude de cas sur l’application des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale dans le cadre de la prospection pétrolière dans le comté de Turkana (Kenya), ainsi que d’une brochure informative sur ces Directives en swahili. 

En outre, en juillet 2024, la FAO et l’Union européenne ont signé un programme doté de 47 millions d’EUR visant à renforcer la résilience des éleveurs pastoraux en Afrique de l’Est. Le programme relatif à l’adaptation du secteur pastoral et de l’élevage au changement climatique en Afrique de l’Est (Pastoralism and Livestock Adaptation to Climate Change in Eastern Africa Programme [PLACE]) vise à relever, dans un contexte en évolution, les défis liés à la mise en place de systèmes pastoraux durables et climato-résilients en tenant compte des dimensions environnementales, économiques et sociales du pastoralisme. 

 


 

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Amérique latine  

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Asie centrale 

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