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©Prahlad Inala@Unsplash

Croissance verte

Les ressources en terres et en eau jouent un rôle vital dans la vie quotidienne : leur qualité et leur disponibilité se situent au cœur de l’agriculture et du développement rural et possèdent un lien intrinsèque avec la sécurité alimentaire et des régimes alimentaires nutritifs. Plus de 95 % de notre alimentation sont produits sur terre et commencent par les ressources en sols et en eau. Grâce à la Croissance verte, les ressources naturelles sont à même de maintenir durablement les services écosystémiques dont dépendent les moyens d’existence, les régimes alimentaires et le développement économique. La FAO estime qu’en 2050 l’agriculture devra produire près de 50 % de plus d’aliments pour l’homme et les animaux, ainsi que de biocarburants, qu’en 2012.

La FAO soutient les politiques de production verte durable cohérentes et pérennes.

Des problèmes majeurs tels que la dégradation de l’environnement et l’épuisement des sols et de l’eau contribuent à une insécurité alimentaire à grande échelle. La dégradation due aux êtres humains touche 34 % des terres agricoles. De ce fait, la gestion efficace des ressources en terres et en eau requiert une gouvernance et des politiques durables. La FAO collabore avec des acteurs de divers horizons, notamment gouvernements, société civile et secteur privé, afin que les décisions soient prises en toute connaissance de cause et fondées sur des données factuelles. Les analyses et la synthèse des données constituent le cœur du travail de la FAO en matière de politiques de Croissance verte : elles aident les institutions nationales à élaborer des systèmes de gestion des connaissances sur les ressources en terres et en eau et à harmoniser le travail international en matière d’appui aux politiques de Croissance verte.

Messages clés

  • Moteurs de la Croissance verte. Les principaux moteurs de la Croissance verte sont, notamment, des systèmes de gestion des denrées alimentaires, des terres et de l’eau qui produisent des aliments diversifiés, sains, sûrs, en quantité suffisante et d’un coût abordable, mais aussi qui améliorent les moyens d’existence et l’accès aux ressources naturelles et assurent la durabilité de services écosystémiques essentiels. Au cours des récentes décennies, les changements dans l’utilisation des terres (urbanisation, déforestation et pratiques non durables de gestion des cultures et de l’eau) ont contribué à la dégradation des terres, des sols et de l’eau, à la perte de terres arables, ainsi qu’à l’amoindrissement rapide des ressources en eau. Afin d’œuvrer à un avenir durable pour la planète et ses habitants, la FAO encourage les pays à adopter une gestion durable des terres, des sols et de l’eau afin de produire plus avec moins, caractérisée par des rendements décents, l’augmentation de la séquestration de carbone dans le sol et la réduction des impacts négatifs sur l’environnement.
  • Gestion durable des terres et de l’eau (GDTE) dans les systèmes de production agricole. La FAO aide les gouvernements à promouvoir l’adoption d’une gestion durable des ressources naturelles par le biais de solutions agricoles fondées sur la nature aptes à contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition tout en conservant et restaurant les milieux naturels. Les pratiques agricoles fondées sur la nature soutiennent les services écosystémiques nécessaires à la production agricole, atténuent le changement climatique et permettent de s’y adapter et renforcent la biodiversité. Elles contribuent au Programme de développement durable à l’horizon 2030. Par exemple, la GDTE peut prévenir l’érosion des sols, capturer les nutriments et améliorer l’humidité du sol pour lutter contre la sécheresse, restaurer les habitats cruciaux pour le bassin versant et la santé des écosystèmes et soutenir la biodiversité.
  • Séquestration du carbone dans le sol et agriculture régénératrice. La FAO promeut l’application des Directives volontaires pour une gestion durable des sols dans le but de renforcer la santé des sols et d'apporter de multiples avantages à l'appui de la Croissance verte en recourant, par exemple, à une rétention et une filtration accrues de l’eau, à l’amélioration du cycle des nutriments, au renforcement de la biodiversité des sols et à l’augmentation progressive des rendements grâce à la séquestration du carbone organique dans le sol.
  • Économie verte circulaire. L’approche d’économie verte circulaire de la FAO maintient la valeur des produits et des matériaux et assure la récupération de ressources essentielles. La FAO fournit aux pays une assistance technique pour renvoyer les ressources naturelles dans le cycle des produits à la fin de leur utilisation. Par exemple, les eaux non conventionnelles, telles que les eaux de mauvaise qualité, peuvent jouer un rôle essentiel dans l’atténuation de la rareté locale de l’eau et du changement climatique grâce à la mise en œuvre d’une approche intégrée One Water One Health/Récupération des ressources. Celle-ci aide à récupérer des nutriments essentiels pour les cultures tels que l’azote et le phosphore tout en capturant le méthane lors du traitement des eaux usées et en éliminant les pathogènes et les polluants. Par le biais de l’initiative Villes vertes, la FAO et ses partenaires œuvrent à identifier les liens entre les zones urbaines et péri-urbaines afin de stimuler l’innovation dans le système eau-alimentation-énergie.
  • Défis de gouvernance. Un défi crucial, qui constitue aussi une opportunité, consiste à réussir à gérer les compromis entre utilisation des terres, des sols, de l’eau et de la végétation/biomasse pour en éviter la dégradation tout en assurant la sécurité alimentaire et la nutrition. Cependant, la fragmentation et les conflits demeurent des caractéristiques généralisées des systèmes de gouvernance de l’eau et des terres. Les utilisateurs des terres et de l’eau sont répartis entre de multiples secteurs et juridictions (p. ex., énergie, alimentation, environnement, commerce, industrie) et les rôles et la réponse des acteurs privés et publics sont rarement en adéquation. Les interventions des politiques de gestion des terres et de l’eau doivent assurer la viabilité des petits exploitants sur la durée, car, dans de nombreux pays à faible revenu, elle joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire locale. Afin de traiter les priorités et d’accélérer la transformation, le programme de Croissance verte peut cibler l’innovation technique et managériale grâce à l’adoption de nouvelles technologies et approches de gestion faisant appel aux données numériques et à l’intelligence artificielle, qui vont au-delà de l'exploitation agricole pour s’attaquer à la gouvernance.

    La gouvernance responsable des terres et de l’eau s’appuie sur des processus en phase avec les intérêts des citoyens, qui médient leurs différences et garantissent l’exercice transparent et équitable des droits et des devoirs relatifs aux terres et à l’eau, conformément aux Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale adoptées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale en 2012. Le rôle du régime foncier des eaux dans le traitement de la gouvernance de l’accès aux ressources en eau est également plus largement reconnu.

    Assurer un financement adéquat pour les terres et l’eau et promouvoir un environnement favorable fort peut contribuer à réduire les investissements à risque et, ce faisant, encourager les investissements commerciaux. Des politiques en matière d’eau cohérentes, une répartition de l’eau fiable, l’existence d’un régime foncier des terres et des eaux et la transparence concernant les rôles, la disponibilité de l’eau et l’adéquation des terres constituent des facteurs importants en la matière.

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