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©Fundación OMACHA/ Fernando Trujillo

Peuples Autochtones

Les Peuples Autochtones jouent un rôle central dans la protection de la biodiversité et la génération de moyens d’existence. Mais le fait qu’ils protègent 80 % de la biodiversité mondiale ne parvient pas à améliorer leur situation.

La FAO encourage les politiques qui reconnaissent l’intérêt des connaissances traditionnelles, des systèmes alimentaires et des pratiques de gestion des territoires des Peuples Autochtones pour réaliser les ODG.

Les Peuples Autochtones continuent à se heurter à des défis disproportionnés dans la lutte qu'ils mènent pour conserver leurs pratiques traditionnelles. Non seulement leurs communautés ont du mal à se nourrir, mais la protection de la biodiversité, un facteur essentiel pour l’agriculture et la production alimentaire, devient plus difficile.

La FAO considère les Peuples Autochtones comme des alliés essentiels pour réaliser les ODG. Elle aide les gouvernements à élaborer des cadres nationaux garantissant la reconnaissance et le respect des droits collectifs et individuels des Peuples Autochtones, par exemple en fournissant une assistance technique aux gouvernements et aux Peuples Autochtones et en assurant la participation des dirigeants autochtones aux processus décisionnels.

Messages clés

  • Absence systématique de reconnaissance des droits individuels et collectifs des Peuples Autochtones. Les Peuples Autochtones ne constituent pas des populations vulnérables en soi. Depuis des milliers d’années, ils gèrent leurs territoires et leurs ressources naturelles et assurent une alimentation et des moyens d’existence en harmonie avec la nature. Cependant, l’absence de reconnaissance et de protection de leurs droits, notamment ceux à un sentiment d’appartenance à un groupe et à un régime foncier collectif, les placent dans des situations accrues de vulnérabilité, de pauvreté, d’insécurité alimentaire, de déplacement et de conflit. Depuis 2014, la FAO dispose d’une équipe (transformée en unité en 2019) dédiée à la coordination de l’action de la FAO avec les Peuples Autochtones. Le plan de travail de l'unité chargée des Peuples Autochtones de la FAO a été élaboré en 2015 avec des représentants d'une Assemblée des Peuples Autochtones issus des sept régions socioculturelles. La FAO assure l'assistance technique aux gouvernements en matière d'élaboration de politiques publiques adaptées visant à soutenir le développement et la sécurité alimentaire des Peuples Autochtones dans le respect de leurs droits. Par exemple, elle a fourni une assistance technique à l’élaboration du plan national pour les Peuples Autochtones des gouvernements d’El Salvador (2017) et du Paraguay (2021).
  • Les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones changent à une vitesse extraordinaire et risquent de disparaître. Sans politiques adéquates, les systèmes alimentaires des Peuples Autochtones sont menacés de disparition. La pression des marchés commerciaux, le changement climatique et des acteurs externes empiètent sur leurs territoires et les terres ancestrales connaissent une transformation importante de leurs systèmes alimentaires. Cette évolution de la situation exerce des effets massifs, durables et parfois irréversibles sur la continuité et la durabilité des systèmes alimentaires autochtones. Afin que les systèmes alimentaires de ces populations gagnent en reconnaissance, la FAO, en partenariat avec The Alliance of Biodiversity International et le Centre international d’agriculture tropicale et en collaboration avec d’autres organisations, a élaboré une méthodologie de recherche participative dans le but d’établir le profil des systèmes alimentaires autochtones dans le monde et d’en identifier les principales composantes relatives à la durabilité et à la résilience. À l'occasion du Comité de l'Agriculture (COAG) de 2020, les membres de la FAO ont donné leur accord à la création de la Plateforme mondiale sur les systèmes alimentaires autochtones afin de combler l'écart entre les décisionnaires, les chercheurs et les systèmes de connaissances autochtones. Le Comité a rédigé collectivement le document White/Wiphala Paper on Indigenous Peoples’ food systems à partir des informations fournies par 60 personnes et 39 organisations autochtones et universitaires issues des six régions socioculturelles du monde. Ce document montre que les systèmes alimentaires autochtones ont leur place dans les débats sur les systèmes alimentaires durables, la conservation de la biodiversité, l’atténuation du changement climatique, la restauration et la résilience.
  • Les Peuples Autochtones luttent en permanence contre le changement climatique depuis des décennies. Dans le passé, le dynamisme de leurs techniques de gestion des territoires a permis aux Peuples Autochtones de s’adapter à l’évolution des schémas migratoires et des variations climatiques. Cependant, la situation et les pressions actuelles les confrontent à des défis majeurs et sont de plus en plus difficiles à contrer. De plus, la compétition croissante pour les ressources naturelles a intensifié la pression exercée par d’autres acteurs et intérêts sur leurs territoires. Cette compétition croissante conduit à une hausse de la violence et des actes criminels à l’encontre des dirigeants autochtones qui défendent leurs ressources naturelles et leurs terres. En outre, la COVID-19 touche les Peuples Autochtones de façon disproportionnée et compromet leurs modes de vie et leur existence. La FAO a publié une déclaration et un document d'orientation contenant des recommandations et des actions visant à assurer la survie culturelle et physique des Peuples Autochtones. Elle collabore avec les Peuples Autochtones des sept régions socioculturelles afin d’assurer leur participation au débat mondial et à la formulation de politiques relatives au changement climatique et à la conservation de la biodiversité, entre autre.
  • Respecter les systèmes de gouvernance autochtones. Les Peuples Autochtones possèdent des systèmes de gouvernance traditionnels et des structures institutionnelles complexes qui régissent leurs sociétés, en fixent les normes et résolvent les conflits. La FAO appelle les gouvernements à respecter et protéger les systèmes de gouvernance et les approches des Peuples Autochtones de multiples manières, notamment par le respect du droit au libre consentement éclairé préalable à l’ensemble des activités et projets susceptibles de les affecter. Depuis 2015, la FAO a fait de ce libre consentement éclairé préalable une étape obligatoire de son cycle de projets et le garde-fou de tout projet impliquant des Peuples Autochtones. Elle assure en outre la participation aux concertations sur les politiques de représentants des Peuples Autochtones choisis par eux afin de garantir l’inclusion de leurs préoccupations dans le processus décisionnel.
  • Les femmes et les jeunes autochtones constituent des alliés clés pour réaliser les ODG. Il est fondamental de reconnaître et de rendre visible les rôles sociaux et économiques des femmes autochtones dans la réalisation de la sécurité alimentaire. Les femmes autochtones sont productrices de denrées alimentaires et gardiennes des semences locales et des connaissances traditionnelles. L’intégration des dimensions genre et Peuples Autochtones dans les politiques publiques est fondamentale pour réaliser les ODG. Depuis 2015, la FAO et des organisations de Peuples Autochtones mettent en œuvre le programme Leadership School of Indigenous Women pour soutenir la participation des femmes autochtones aux discussions sur les politiques. En 2018, la Campagne globale pour l’autonomisation des femmes autochtones pour la Faim zéro a généré une forte adhésion des organisations de femmes autochtones, qui l’ont reproduite partout dans le monde. En outre, il est crucial de reconnaître, valoriser et traiter convenablement le rôle des jeunes autochtones dans la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030. Leur rôle ne peut pas être sous-estimé dans le contexte de l’identité des Peuples Autochtones, de la préservation de leurs connaissances traditionnelles et de leurs langues, de la réduction de la pauvreté, du droit à la terre, aux territoires et aux ressources, de l’accès et de la protection des systèmes alimentaires autochtones et de leur droit à l’autodétermination dans la perspective du développement durable.

Ressources mises en avant

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