La FAO, ONU Femmes et l'ONG «Amis d’Afrique» au chevet des femmes vulnerables victimes de la crise en Centrafrique

Bangui, 14 septembre 2015. La salle de conférence de la Représentation de la FAO a abrité la cérémonie de lancement officiel du programme dénommé « Les femmes affectées par la crise, victimes de violence sexiste en RCA renforcent leur capacité de production et l'accès aux marchés pour améliorer leur sécurité alimentaire et leur économie ».
Ce programme qui est le fruit d'un partenariat entre la FAO, ONU Femmes et « Amis d'Afrique » est financé par le Gouvernement japonais. Il s'inscrit dans le cadre du projet « Appui aux autorités de transition en République centrafricaine en vue de renforcer la participation des femmes dans la paix et la sécurité et l'assistance aux femmes et filles touchée par les conflits » coordonné par ONU Femmes.
Environ 1220 ménages des zones de Bangui et de la préfecture de l'Ombella-M'Poko à travers 61 groupements sont visés par ce projet. La moitié de ces groupements sera prise en charge par « Amis d'Afrique » et le reste par un autre partenaire à identifier. L'approche « Caisse de résilience » est retenue dans le cadre de ce projet. Elle repose sur trois piliers visant à créer une autodynamique au sein des groupements, à savoir : le pilier technique pour améliorer l'environnement agricole à travers la mise en place de bonnes pratiques, le pilier financier pour renforcer le capital des groupements, l'accès aux crédits et aux fonds d'urgence et le pilier social pour créer une dynamique d'inclusion et de dialogue pour la cohésion sociale avec une forte participation des femmes.
Trois objectifs sont visés dans le cadre de ce partenariat. Il s'agit d'abord de permettre aux femmes chefs de ménages affectés par la crise d'augmenter leur capacité de production et de transformation en leur facilitant un approvisionnement en matériels (outils, semences, animaux, machines de transformation, etc.) et en vulgarisant la diffusion des techniques innovantes pour les groupes de production des femmes à travers l'approche « Champ école paysan », ensuite, le renforcement des capacités des activités génératrices de revenus de ces femmes à travers un mécanisme d'épargne à base communautaire (relance de la production, transformation et commercialisation de produits vivriers et de petit bétail), et enfin, le rôle des femmes dans la cohésion sociale et les structures de gouvernance locale afin d'améliorer et de renforcer la sensibilisation sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles et sexistes.
Tout en louant cette collaboration avec ONU Femmes, le Représentant de la FAO en République centrafricaine, Monsieur Jean-Alexandre Scaglia a souligner que ce que les centrafricains désirent avant toute chose, « c'est d'avoir un espoir de retrouver un développement économique, de retrouver une perspective d'avenir qui commence par le fait de retrouver un emploi et des sources de revenus. Ce projet est un excellent exemple de ce qui peut être mis en œuvre pour un retour à la vie en commun et pour la stabilisation du pays ».
En insistant sur l'importance de soutenir les femmes victimes, la Coordonnatrice de ONU Femmes, Madame Chantal Kingue Ekambi a précisé que ce projet marque un tournant décisif dans le cadre de l'appui aux autorités de transition pour renforcer la participation des femmes dans les domaines de paix et de sécurité. « Nous pensons que l'espoir peut venir par cette réhabilitation économique. Et ce qui a séduit ONU Femmes est l'approche « Caisse de résilience » en ses trois piliers qui forment quelque chose de très intégrateur, et qui sont à la fois technique, financier et social. Cette efficacité va permettre non seulement de renforcer l'égalité des genres dans le développement rural et la production agricole, mais cela va contribuer à l'autonomisation économique des femmes, à leur résilience, à leur inclusion dans la gouvernance communautaire, à la cohésion sociale, et les femmes vulnérables seront protégées contre les violences basées sur le genre par les leaders de leur communauté et les jeunes. Nous louons ce partenariat qui va commencer », a-t-elle ajouté.
La Directrice d' « Amis d'Afrique » madame Tokunaga Mizuko a exprimé sa joie de collaborer avec les deux agences onusiennes. « En 23 ans de présence en République centrafricaine, c'est la première fois que l'ONG est appelée à travailler avec la FAO » a-t-elle déclarée. Intervenant initialement contre la propagation du VIH sida, « Amis d'Afrique » a élargi le champ de ses interventions en mettant en place un système de microcrédit et une activité agricole lui permettant de disposer des légumes nécessaires aux démonstrations culinaires pour les enfants malnutris.
Le Chargé de programme de la FAO, Monsieur Etienne Ngounio-Gabia a pour sa part mis un accent particulier sur l'importance que l'Agence accorde à cette activité, surtout par rapport à la « Caisse de résilience » qui est une approche introduite par la FAO et à laquelle beaucoup de partenaires et de bailleurs adhèrent. « Au moment où le Gouvernement n'a pas la capacité de se déployer sur toute l'étendue du territoire, les ONG sont devenues les principales partenaires de l'Agence sur le terrain », a-t-il soutenu.
Les prochaines étapes de ce partenariat sont entre autres, la signature d'un protocole d'accord, l'organisation d'un atelier d'accompagnement pour la définition du plan opérationnel et des sessions de formation.