FAO en République centrafricaine
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Bien plus qu’une démarche technique, la restauration des forêts et des paysages vise à restaurer...
Face à l’impact des chocs économiques induits par les conflits récurrents, la pandémie de COVID-19,...
En Afrique centrale, des millions de personnes dépendent de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche,...

L'évaluation du Cadre de Programmation Pays (CPP) de la FAO en République centrafricaine 2018-2022 et la définition des nouvelles priorités pour la période 2023-2027 en appui aux priorités du gouvernement sont des étapes cruciales pour assurer le développement durable du secteur agricole du pays.

La République centrafricaine est un pays aux ressources naturelles abondantes mais qui a été confronté à de nombreux défis, notamment des conflits armés et des instabilités politiques, qui ont gravement affecté son secteur agricole. Le pays s’est doté en 2016 d’un plan de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA) sur la période 2017-2023 avec trois piliers qui portent sur le soutien à la paix, la sécurité et la réconciliation nationale, le renouvèlement du contrat social entre l’État et la population, le relèvement économique et la relance des secteurs productifs.

En vue d’appuyer la mise en œuvre de ce plan, et dans le cadre de son action en faveur de la sécurité alimentaire et du développement agricole en République centrafricaine, la FAO conformément à son mandat, s’est engagée au côté de l’équipe pays des Nations Unies à mettre en place un cadre de programmation pays pour la RCA sur la période 2018-2022. Ce cadre était basé sur quatre domaines prioritaires, à savoir la contribution à la consolidation de la paix et de la cohésion sociale ; l’appui à la résilience des communautés et des ménages face aux crises et aux changements climatiques ; la restauration de l’autorité de l’état et de ses compétences et renforcement des capacités des autres acteurs et de leurs organisations et l’appui à l’amélioration durable des chaines de valeur agricoles, animales, forestières et halieutiques.

Une programmation pertinente et cohérente pour la République centrafricaine

L’évaluation du CPP 2018-2022 a démontré qu’au regard des perpétuels conflits entre agriculteurs et éleveurs, des déplacements massifs de populations provoquant une chute vertigineuse des productions agricole, pastorale et halieutique, et aussi de l’insécurité alimentaire grandissante dans le pays, ce plan de programmation était très pertinent pour la survie des populations et la stabilisation du pays. Il était cohérent avec les priorités nationales, car ses domaines d’impact prioritaires étaient alignés sur les trois piliers du RCPCA 2017-2023. Ce plan était cohérent avec l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 06 février 2019 de Khartoum signé entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés du pays. Cette cohérence du CPP 2028-2022 a également concerné les engagements sous régionaux, régionaux et internationaux tels que les priorités sous régionales et régionales de la FAO, l’agenda 2063 de l’Union Africaine et les objectifs de développement durable.

Une contribution significative 

Le plan de programmation pays de la FAO 2018-2022 a été mis en œuvre dans un contexte difficile, caractérisé par des ressources limitées, la crise sanitaire mondiale de la Covid 19, des infrastructures dégradées, des défis sécuritaires et autres. Malgré cela, des progrès significatifs ont été accomplis dans plusieurs domaines clés. « La FAO a apporté une contribution stratégique aux préoccupations des populations les plus vulnérables à travers non seulement les actions de renforcement de capacités techniques et institutionnelles, les distributions directes des semences, les foires semencières et les cash transfert en utilisant l’approche ‘’Champs École Paysans’’ mais aussi la mise en place des ‘’Ecoles pratiques d’agricultures et de vie pour les jeunes’’», a souligné le Dr Salomon Namkosserena, Directeur de cabinet au ministère de l’Agriculture et du développement durable.

Pour Walter De Oliveira, Représentant intérimaire de la FAO en Centrafrique, la mise en œuvre du cadre de programmation a connu de bons et de mauvais moments. Dans l'ensemble, cependant, le CPP a été une source d’espoir pour les communautés et les acquis doivent être consolidés : « Le CPP a suscité́ beaucoup d’espoir au niveau des différentes communautés des localités fragilisées par les crises et la pauvreté́. Elles ont retrouvé́ grâce aux projets un sentiment de fierté́ et d’espoir de vie. Pour ne pas compromettre les acquis qui méritent d’être consolidés, le prochain cadre devrait en principe non seulement mettre l’accent sur la consolidation des acquis mais surtout étendre les actions dans d’autres localités qui présentent des situations similaires et d'être en pleine coordination avec les actions du gouvernement concernant le secteur agricole ».

En effet, il est important de noter que des défis persistants subsistent. La sécurité alimentaire reste un problème majeur en République centrafricaine, avec une grande partie de la population vivant dans des conditions d'insécurité alimentaire chronique. De plus, les effets du changement climatique, tels que la sécheresse et les inondations, continuent de menacer la production agricole du pays.

La prochaine étape

L'évaluation du CPP 2018-2022 de la FAO en République centrafricaine a mis en évidence les réalisations et les défis rencontrés dans la mise en œuvre de ce programme. Elle a aussi permis d'identifier les forces et les faiblesses du programme actuel, ainsi que les leçons apprises, afin d'orienter la définition des nouvelles priorités pour la période 2023-2027.

Ces nouvelles priorités, définies en étroite collaboration avec le Gouvernement centrafricain, en tenant compte de ses besoins et de ses priorités nationales, garantira que les actions de la FAO soient pleinement alignées sur les politiques et les objectifs du pays, ce qui contribuera à renforcer l'impact des interventions de l'organisation et à garantir la durabilité des résultats obtenus.

« Le prochain cadre de programmation pays 2023-2027 de la FAO en RCA, que nous avons défini en étroite collaboration avec le Gouvernement centrafricain ainsi que nos partenaires, consistera à mettre un accent particulier sur le renforcement de la résilience des ménages et collectivités face aux crises et aux effets du changement climatique, la promotion et l’amélioration durable des chaines de valeurs et aussi le renforcement des recherches et innovations » a conclut Walter De Oliveira.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) œuvre pour l'amélioration et la redynamisation du secteur de la semence en République centrafricaine

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Réponse d’Urgence à la Crise Alimentaire en Centrafrique (PRUCAC), principalement pour l’amélioration et la redynamisation du secteur de la semence en République centrafricaine, la FAO s’est engagée à créer un environnement favorable permettant aux petits producteurs d'accéder à des semences de variétés améliorées et de haute qualité.

C’est dans cette dynamique que la FAO a organisé un atelier pour la mise en place d’un cadre de concertation des acteurs du secteur semencier pour le développement du système de partage d’information sur le marché pour faciliter la commercialisation/distribution de semences de qualité en République centrafricaine. Cet atelier a réuni près d’une centaine participant, dont les Multiplicateurs de semences, les fournisseurs, les coopératives agricoles et chambres agricoles et les transformateurs. Plusieurs cadres du ministère de l’agriculture et du développement rural, de l’université de Bangui ainsi que des organisations internationales intervenant dans le secteur agricole ont aussi participé à cet atelier.

Pour Alfred Mutundi, Expert semencier à la FAO : « L'un des objectifs clés de cet atelier est de développer des systèmes de partage d'informations sur les marchés afin de faciliter la commercialisation et la distribution des semences de qualité en République centrafricaine. En claire, la FAO recherche une amélioration des Contrôles et Certifications des principales cultures vivrières et la traçabilité des semences à travers la mise en place de ce cadre de concertation des acteurs de la filière semencière ».

Le représentant a.i de la FAO, Walter De Oliveira, souligne l'importance de cette initiative : «Les semences sont la base du développement du secteur agricole. Nous sommes conscients des défis auxquels la filière semence est confronté en RCA et nous sommes convaincus que le renforcement du secteur semencier est crucial pour le développement agricole et la sécurité alimentaire du pays. En travaillant ensemble, nous pourrons créer les conditions nécessaires pour permettre aux petits producteurs d'accéder à des semences de qualité, favorisant ainsi la productivité agricole dans le pays. En facilitant l'accès des petits producteurs à des semences de qualité, nous contribuons à améliorer leurs rendements et leur productivité ».

La FAO, à travers cette initiative de redynamisation du secteur de la semence en RCA, aspire à créer un environnement propice pour les petits producteurs en facilitant leur accès à des semences de haute qualité et en favorisant la collaboration entre les différents acteurs du secteur.

Les participants à l'atelier ont également exprimé leur satisfaction quant à cette démarche. Un représentant d'une entreprise semencière locale a déclaré : « Ce cadre de collaboration entre les acteurs de la filière semencière est une étape importante pour renforcer notre secteur. Nous pourrons ainsi partager nos connaissances et nos bonnes pratiques, ce qui bénéficiera à tous les acteurs de la filière. »

Cette initiative de la FAO, financée par la Banque mondiale à travers le projet PRUCAC, est donc saluée par tous les acteurs du secteur semencier en RCA, qui voient en elle une opportunité de développer et de dynamiser le secteur, tout en assurant l'accès des petits producteurs à des semences de qualité.

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