Droit à l'alimentation

Après être restée relativement stable depuis 2015, la proportion de personnes touchées par la faim a bondi en 2020 et a continué de croître en 2021, pour se hisser à 9,8 pour cent de la population mondiale (828 millions). Aujourd´hui, 3,1 milliards de personnes ne peuvent pas se permettre une alimentation saine, et 45 millions d´enfants de moins de 5 ans souffrent d´émaciation, la forme la plus mortelle de malnutrition.

La réalisation du droit à une alimentation adéquate est plus qu’un devoir moral ou qu’une question de choix. Il s’agit d’un droit humain pour tous, partout dans le monde, qui se doit d’être réalisé par des actions appropriées de la part des gouvernements et des acteurs non étatiques.

Progrès sur la reconnaissance du droit à l´alimentation


Au fil des ans, des avancées importantes en matière de droit à l’alimentation ont été réalisées à différents niveaux. Globalement, le point de départ a été la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, laquelle s’est développée en accords juridiquement contraignants tels que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). Des garanties juridiques supplémentaires ont été accordées à des groupes spécifiques, comme par exemple via la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits de l’enfant (CRC).

En 2004, les États membres de la FAO ont adopté par consensus les Directives volontaires à l’appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (Directives sur le droit à l’alimentation). Ce texte fournit des orientations sur les moyens de mettre en œuvre le droit à une alimentation adéquate. Les Directives sur le droit à l’alimentation sont un outil politique validé par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA).

Liens entre le droit à l’alimentation et l’action de la FAO à l’appui des ODD

Les travaux menés en faveur du droit à l’alimentation sous-tendent une approche transversale qui contribue à et a un impact sur l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition (ODD2). Ainsi, le droit à l’alimentation renforce l’environnement propice à une réduction plus rapide de la faim et de la malnutrition:

Meilleure conception des politiques: les gouvernements ciblent leurs efforts sur les personnes les plus vulnérables, mettent l’accent sur la participation de multiples parties prenantes et sur la transparence des processus, et contribuent à la réalisation du droit à une alimentation adéquate. Un soutien est apporté aux pays pour qu’ils protègent juridiquement le droit à une alimentation adéquate moyennant l’application de dispositions constitutionnelles, de lois et de réglementations nationales, ainsi que pour renforcer leurs cadres politiques et programmatiques afin d’en assurer la concrétisation.

Accroissement des investissements: une capacité accrue des représentants des gouvernements, des parlementaires et de la société civile de mener des analyses budgétaires et d’assurer le suivi des dépenses se traduit par une plus grande effectivité et efficacité des dépenses publiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle .

Amélioration de la gouvernance: le dialogue et les mécanismes de coordination entre les parties prenantes sont renforcés. L’autonomisation des membres de la société civile oblige les fonctionnaires gouvernementaux à rendre des comptes afin d’améliorer la conception et la mise en œuvre des interventions en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle

Soutien fondé sur les preuves: les normes et les principes, les politiques, les programmes et les lois en matière de droits de l’homme sont périodiquement évalués afin d’améliorer leur impact sur les personnes vivant dans l’insécurité alimentaire et souffrant de malnutrition, ainsi que pour s’attaquer aux causes fondamentales de la faim.

Le Droit à l'alimentation à la FAO

L’équipe du droit à l’alimentation de la FAO soutient la mise en œuvre du droit humain à une nourriture adéquate sur la base des Directives sur le droit à l’alimentation. Elle élabore des méthodes et des instruments visant à épauler les parties prenantes dans la mise en œuvre du droit à l’alimentation, ainsi que du matériel d’information et de formation pour faciliter la sensibilisation et la compréhension des ayants droit, des ayants obligation, de la société civile et du grand public à propos du droit à l’alimentation, et soutient la mise en œuvre initiale du droit à l’alimentation et des Directives à l’échelle nationale.

L’équipe travaille en étroite collaboration avec le Bureau juridique de la FAO,  pour aider les états membres de la FAO à élaborer une législation qui contribue à la réduction de la faim et à l’élimination de la pauvreté, ainsi qu’avec la part des partenariats, des activités de plaidoyer et du renforcement des capacités, qui est chargée de l’élaboration des outils, des méthodologies et de la vision à long terme qui permettront à la FAO de s’engager de façon active au sein de ces alliances, de promouvoir ses messages et de renforcer les capacités dans tous les domaines relevant des objectifs stratégiques de la FAO.

 

 

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