L'Emploi rural décent

Réinsertion des jeunes tunisiens emprisonnés grâce aux compétences agricoles

19/02/2013

Le gouvernement tunisien, avant la révolution, était conscient de l’importance de la problématique du chômage des jeunes. Bien qu’il ait essayé d’entreprendre des réformes, ces mesures ont été insuffisantes pour compenser les disparités économiques grandissantes entre les zones côtières bénéficiant des activités touristiques et les régions intérieures défavorisées. De plus, la crise financière dans le pays a exacerbé le chômage des jeunes. Par conséquent, les opportunités d’emploi plus rares, la pauvreté et l’économie informelle croissante ont contribué à l’émigration pour motifs professionnels des jeunes tunisiens. De plus, le chômage des jeunes et la prédominance d’une population vulnérable, en particulier dans les régions de l’ouest et du centre, ont été identifiés comme la cause majeure de la révolution.

L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec quatre autres agences des Nations Unies (ILO, IOM, UNIDO and UNDP) et avec des partenaires nationaux, a mis en œuvre un programme conjoint pour l’emploi des jeunes et l’émigration depuis mai 2009.

Dans le cadre du programme conjoint mentionné, la FAO a piloté une activité parallèle, bien que complémentaire, pour améliorer les opportunités d’emploi dans le secteur agricole des jeunes prisonniers actuellement détenus dans les prisons de Gafsa and Kef (Sers et Eddir).

En collaboration avec la Direction Générale des prisons et de la rééducation en Tunisie et les ONG ‘INSAF-El-Kef’ et ‘Jeunes et Développement’, la FAO a engagé au début de décembre 2012 un programme d’enseignement des compétences agricoles, principalement axé sur l’élevage et les cultures, afin de donner les moyens aux jeunes prisonniers de devenir auto-entrepreneurs dans l’agriculture ou bien de trouver un travail rémunéré dans le secteur agricole une fois libérés. Les formations complètes incluent à la fois de la théorie et de la pratique sur le terrain et facilitent l’apprentissage de connaissances permettant la préparation de business plans pour de futurs accès au crédit provenant d’institutions de microcrédit.

En plus des activités pilotes de la FAO, la prison d’Eddir (dans le gouvernorat de Kef) a fait l’acquisition de 400 ovins, tandis que les prisons de Gafsa et de Sers ont rénové les locaux et les terrains agricoles destinés à l’exercice des compétences agricoles et ont acheté des nouveaux intrants, outils, et équipements ainsi que du matériel.

Jusqu'à présent, 61 jeunes tunisiens dans les prisons d’Eddir et de Sers et 9 jeunes femmes et 41 jeunes hommes dans la prison mixte de Gafsa ont terminé leur formation. Actuellement, deux nouveaux groupes ont été constitué pour davantage de formation (41 jeunes à Eddir et 27 à Essers).

Les évaluations de mi-parcours des activités soulignent que tous les jeunes ont amélioré leurs connaissances agricoles et aussi qu’ils ont montré une attitude positive avec une vision plus optimiste pour leur futur une fois libérés.

Contacts à la FAO en Tunisie:

Ahmed Bougacha: [email protected]

Noureddine Nasr: [email protected]

Nejla Ghachem: [email protected]

Contacts au siège de la FAO:

Francesca Dalla Valle: [email protected]

Elisenda Estruch: [email protected]

Ileana Grandelis: [email protected]