FAO au Sénégal

Les femmes de Niodior sont sur tous les fronts: économique, social et environnemental

(c)FAO
19/07/2022

Fatou Ndong Sarr: «Nous nous sommes battues pour gagner notre autonomie»

Niodior, cadre idyllique dans le Delta du Sine-Saloum, au Sénégal. Dans cette île aux allures paradisiaques où la pêche est l’activité économique phare face au déficit d’emplois salariés qui cause l’exode des hommes, les femmes sont en première ligne dans la pêche artisanale.

Parmi elles figure Fatou Ndong Sarr, 50 ans, cueilleuse et transformatrice d’huîtres depuis 20 ans. Elle se lève tôt pour préparer ses enfants pour l’école, s’occuper de son époux et préparer le repas de midi.

«Nous travaillons en fonction de la marée. L’heure propice pour aller à la cueillette est aux alentours de 10h et je quitte l’unité de transformation tous les jours au plus tôt à 19h. Parfois, il m’arrive d’y rester plus tardivement» a-t-elle indiqué.

Son mari la soutient dans son travail dans cette communauté où les femmes ont lutté pour l'égalité. «A Niodior, nous nous sommes battues pour obtenir notre autonomisation et pour imposer notre voix à la table des décisions. Désormais, nous appuyons beaucoup les hommes et nous contribuons aux revenus de la famille» dit-elle.

En revanche, son travail est dur et parfois dangereux. «La cueillette se fait en eau profonde. Parfois, on arrive à peine à sortir la tête de l’eau et on ignore totalement ce à quoi on s’attend. Certaines d’entre nous ont reçu des morsures de poissons qui les ont clouées au lit. Dans le cadre de la transformation, une de nos camarades a reçu des brins de coquillages dans l’œil en cassant le murex, ce qui a entraîné une cécité.»

Les femmes ont adopté des stratégies pour préserver l’environnement, tel que le repos biologique. «Nous le respectons le moment venu. Aussi, nous faisons des campagnes de reboisement de la mangrove.»

Quant au futur, Mme Ndong est positive. «Avant, nos mamans occupaient nos places. Aujourd’hui, une nouvelle génération prend le relais. Certaines d’entre elles ont connu l’échec à l'université et ont choisi de nous accompagner dans ce travail. Dans toutes nos formations, nous les mettons en avant.»

 

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