FAO au Sénégal

50 béliers géniteurs et 100 brebis reproductrices remis à 50 ménages agropastoraux vulnérables pour renforcer leur résilience

(c) FAO/Yacine Cissé
12/04/2021

La FAO soutient des actifs productifs pour préserver les moyens d’existence des communautés affectées par le changement climatique

Cinquante chefs de ménages vulnérables, dont 86% de femmes, ont reçu, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 50 béliers géniteurs et 100 brebis reproductrices. Un appui destiné à des populations vulnérables pour leur permettre de développer des activités productives.

«Ces moutons sont d’une grande utilité. Ils peuvent être très rentables s’ils sont bien entretenus. D’ici à 6 mois ou un an, les brebis pourront mettre bas. La vente de bétail aide à subvenir à certains besoins», apprécie Khardiata Mangane, présidente de l’Organisation de producteurs de Mbamtare Labgar.

Les bénéficiaires sont membres de huit organisations d’éleveurs et d’agropasteurs vivant dans le Ferlo ou Zone syvopastorale. Chaque ménage a reçu un bélier et deux brebis. La FAO a appuyé leur formation aux bonnes pratiques d’élevage pour consolider leurs moyens d’existence.

«Les pluies se font rares parfois. La sécheresse s’accentue et affecte les paysans et les éleveurs. La FAO a ciblé des domaines essentiels pour nous aider à nous adapter au changement climatique. Nous avons notamment appris à faire la culture fourragère et des blocs multi nutritionnels pour nourrir le bétail», se réjouit Samba Dia, bénéficiaire.

Le paysage agrosylvopastoral est marqué par la dégradation de l’environnement et la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes qui affectent la situation alimentaire des populations. A travers cet appui, la FAO soutient le développement des actifs productifs pour renforcer la résilience de populations rendues vulnérables par le changement climatique

Diffuser de bonnes pratiques d'adaptation au changement climatique

La FAO veut contribuer à l’atténuation des effets négatifs du changement climatique avec des actions d’adaptation etde renforcement de capacités.

C’est tout le sens des Champs écoles de producteurs (CEP) et des champs écoles agropastoraux (CEAP) mis en place avec le projet «Intégration de la résilience climatique dans la production agro-pastorale pour la sécurité alimentaire dans les zones rurales vulnérables à travers l’approches des champs-écoles paysans», plus connu sous le nom de projet Résilience climatique, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et mis en œuvre au Sénégal depuis 2016.

Le champ école est une approche de formation participative et d’apprentissage par la pratique. Il offre les outils nécessaires pour optimiser les capacités techniques et organisationnelles des communautés de base afin d’améliorer leur résilience.

Au Sénégal, les champs écoles ont commencé avec l’agriculture, avec l’approche CEP, au début des années 2000. Leur extension à l’élevage, avec l’approche CEAP, a démarré en 2016. 

«C’est à partir de l’information et de la sensibilisation dans la zone du Ferlo avec les organisations de producteurs et les structures partenaires, que l’équipe des maitres formateurs a identifié les problèmes auxquels font face les agropasteurs dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, du pastoralisme, etc. afin d’élaborer les modules de formation», informe le maître formateur en CEAP, Alassane Bouna Ndiaye.

86 facilitateurs de CEAP et 70 producteurs relais formés

La formation en approche CEAP des techniciens des structures partenaires a concerné quatre promotions, entre novembre 2016 et octobre 2018.  Quatre-vingt-six agents, relevant de projets et d’Organisations non gouvernementales (ONG) partenaires, mais également des services déconcentrés de l’Élevage, de l’Agriculture, des Eaux et Forêts et de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR), ont été formés comme facilitateurs de CEAP.

Pour s’inscrire dans la durabilité, la projet Résilience climatique a entrepris, à partir de 2019, le renforcement des connaissances des organisations d’éleveurs et d’agropasteurs, avec la mise en place d’un dispositif de facilitation et de suivi de proximité des CEAP géré par les producteurs eux-mêmes. C’est ainsi que 70 producteurs relais ont été formés en approche CEAP.

«Grâce à cette formation, nous avons appris des bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique pour vivre pleinement de l’agriculture. Nous sommes en train de partager toutes nos connaissances avec les communautés», soutient Racky Ba, facilitatrice-relais dans la Commune de Labgar.

Les 70 producteurs (dont 30% de femmes), venant des communes de Vélingara Ferlo, Oudalaye, Labgar et Tessékré, ont reçu, début mars 2021, leurs certificats de facilitateurs-relais de CEAP, sanctionnant le cycle de sept sessions de formation pratique.

Renforcer la résilience des agropasteurs

Le type d’élevage dominant au Sénégal, et plus particulièrement au Ferlo, est très vulnérable aux risques et aléas multiformes notamment à ceux liés au changement climatique avec ses multiples impacts négatifs dont la baisse des rendements agricoles, la recrudescence des maladies animales, l’émergence des maladies nouvelles, la dégradation des ressources pastorales, l’insécurité alimentaire du cheptel et la diminution de la productivité et des productions animales.

«La mise en œuvre d’actions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique est d’une impérieuse nécessité», a estimé le Ministre de l’Élevage et des Production animales, Aly Saleh Diop, lors de la cérémonie de remise des moutons et des certificats, au service départemental de l’Élevage de Linguère.

«L’approche champ école et plus particulièrement l’approche champ école agropastoral est une voie à privilégier dans une démarche d’amélioration de la résilience pastorale. Elle est innovante dans la mesure où le producteur est au centre du renforcement des capacités locales», a ajouté le Ministre.

Fonds de résilience climatique pour des projets agricoles et d’élevage

En plus des actions de renforcement de capacités à travers les champs écoles, la FAO a actionné un autre levier, toujours pour renforcer la résilience des communautés pastorales. Un fonds de résilience climatique, géré en partenariat avec le Fonds national de développement agrosylvopastoral (FNDASP), a été mis en place pour financer des sous-projets agricoles et d’élevage résilients aux effets du changement climatique à travers un mécanisme compétitif.

«Ce fonds a déjà permis de financer 10 sous-projets intégrés soumis par des organisations professionnelles, pour un montant de 400 millions XOF. Ces sous-projets intègrent la production ovine, les cultures fourragères et la valorisation des produits forestiers non ligneux», informe le Coordonnateur du bureau sous régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei.

La FAO soutient également le secteur agrosylvopastoral dans le cadre de sa réponse globale à l'épidémie de la COVID-19. L’Organisation a appuyé le Gouvernement du Sénégal à travers un programme de réponse à la COVID19 orienté vers la réduction de la vulnérabilité conjoncturelle suivi d’un programme structurant post covid19 bâti sur le développement des chaines de valeur agrosylvopastorales locales.

«Le défi à relever, en nous mobilisant tous, consiste à rendre nos chaines de valeur plus productives, plus durables et plus compétitives», soutient Gouantoueu Robert Guei.

 

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