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Pour des jeunes agripreneurs prêts à répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain

Cette année, la Journée internationale de la jeunesse s’intéresse au rôle crucial des jeunes pour accélérer la transition vers des systèmes alimentaires inclusifs et résilients pour notre santé et celle de notre planète. Le thème 2021 nous invite à réfléchir tout particulièrement aux jeunes ruraux et à la manière de leur donner les moyens de réaliser cette transformation. 

Les opportunités d'emploi et d'entrepreneuriat pour les jeunes des zones rurales restent limitées. Les jeunes sont aujourd’hui pénalisé(e)s par un accès limité à la formation, à la terre et au financement. Découragé(e)s par ces contraintes, auxquelles s’ajoutent les effets des changements climatiques, les jeunes se détournent peu à peu des secteurs agricoles au profit d’emplois précaires dans les villes. En Afrique, la conséquence de cet exode rural est une situation paradoxale: alors que plus de 40 pour cent des jeunes sont sans emploi, le renouvellement des chefs d’exploitation agricole devient un enjeu de plus en plus complexe[1]. 

Renforcer dès à présent les capacités des jeunes agricultrices et agriculteurs, en particulier dans les pays en développement, peut être un avantage crucial dans l'éradication de la pauvreté rurale et dans la construction durable de systèmes alimentaires productifs et résilients. Cette question occupe une place centrale dans le travail de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’organisation concentre ses efforts et ses ressources pour ouvrir aux jeunes des opportunités dans les secteurs agricoles et pour nourrir leur potentiel d’innovation. 

C’est en ligne avec cette stratégie que la FAO et ses partenaires ont mené différentes initiatives au Sénégal pour soutenir de jeunes agricultrices et agriculteurs à répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, en particulier ceux des changements climatiques. 

Renforcer l’action commune autour de l’emploi durable des jeunes ruraux 

En 2018, la FAO et six organisations de coopération internationale, en collaboration avec le gouvernement du Québec, ont acté la création d’une Communauté de pratique sur l’adaptation des secteurs agricoles aux changements climatiques au Sénégal. La vision était claire: faire émerger des recommandations et bonnes pratiques pour renforcer la résilience des agricultrices et agriculteurs face au climat. De 2020 à 2021, les échanges se sont centrés autour de « l’insertion des jeunes en agriculture », un thème identifié par les membres de la Communauté de pratique comme étant capital pour l’adaptation aux changements climatiques. 

À travers des retours d’expérience et discussions animées entre membres et invités, la Communauté de pratique a souligné l’importance de créer et renforcer les liens entre jeunes et actrices et acteurs du monde agricole (organisations paysannes, fournisseurs de semences, acteurs des marchés…). Les conclusions insistent sur l’importance d’accompagner les jeunes sur plusieurs années afin de les soutenir dans les différentes étapes de développement de leur projet professionnel. Réinstaurer une vision positive de l’agriculture, non seulement aux yeux des jeunes mais aussi de leur entourage, apparaît indispensable pour contrer l’exode rural. 

Révéler le potentiel entrepreneur des jeunes sur le terrain 

Par ailleurs, donner aux jeunes les moyens d'agir en facilitant leur accès aux ressources productives et aux formations les aide à devenir des entrepreneuses et entrepreneurs, ce qui améliore leur estime de soi et le sentiment de pouvoir gagner leur vie dans les zones rurales. C’est ce qu’a montré l’initiative « Si At Fiki », menée en 2020 dans la région de Thiès, par Mer et Monde, une organisation membre de la Communauté de pratique. L’initiative a accompagné 20 producteurs(trices), dont 60 pour cent de jeunes vers des pratiques agricoles résilientes au climat et le développement d’activités génératrices de revenus. 

Joséphine Ngoné Faye, une des jeunes facilitatrices en champ école paysan, nouvellement formée, se réjouit: «La formation nous a permis d’apprendre comment planifier et mettre en œuvre un champ école paysan et de nous approprier des techniques maraîchères adaptées aux changements climatiques[…] Cela va nous aider, nous les jeunes de la localité, à lutter contre l’exode rural.» 

Les producteurs(trices) ont également suivi une formation centrée sur l’entrepreneuriat. Des thèmes comme le développement personnel, le leadership, l’étude de marché et la gestion d’entreprises ont pu être abordés. Ainsi, les facilitateurs(trices) ont chacun(e) reçu un accompagnement  afin de rédiger un plan d’affaire personnalisé plein de promesses. 

Pour les jeunes participant(e)s, cette formation a été particulièrement stimulante: «Les participants avaient tous cette culture d’entreprise sans forcément en être conscients, détaille Isabelle Demers, directrice du bureau Mer et Monde au Sénégal. Cette formation a permis de formaliser ce que sont l’entrepreneuriat et l’innovation et de rappeler que l’entrepreneuriat n’est pas synonyme de grande entreprise. Le petit producteur qui commercialise sa production, c’est déjà un entrepreneur». 

L’initiative « Si At fiki » s’inscrit dans le projet global «Sécurité alimentaire: une agriculture adaptée (SAGA)», mis en œuvre grâce à un partenariat technique et financier avec le gouvernement du Québec. SAGA vise le renforcement des capacités de planification de l’adaptation pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans deux pays francophones particulièrement vulnérables au changement climatique: Haïti et le Sénégal. Au Sénégal, les activités de SAGA ont vocation à informer le processus de formulation du Plan National d’Adaptation (PNA) pour les secteurs agricoles à partir d’évidences non seulement scientifiques mais aussi pratiques, et ainsi assurer son alignement aux besoins et intérêts des communautés rurales.

Pour en savoir plus:

• Page web : Projet global SAGA
• Article : Journée «portes ouvertes» virtuelle des Champs-écoles paysans du Léhar
• Album photos : Sessions de formation en champs-écoles

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