Le présent Cadre de Programmation par Pays (CPP) du Sénégal établit les relations de collaboration entre l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Gouvernement du Sénégal sur les 5 ans à venir: de 2019 à 2023.
Le CPP 2019-2023 est le fruit de concertation avec les institutions nationales, la société civile, le secteur privé, les populations à la base et les partenaires au développement du Sénégal, y compris les Agences du Système des Nations Unies (SNU).
A l'issue de ces concertations, les domaines prioritaires du CPP ont été définis sur la base des priorités de développement du Gouvernement du Sénégal, l'Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD), les Initiatives Régionales (RI), les missions et les avantages comparatifs de la FAO. Ces domaines prioritaires prennent en compte les résultats de l'étude de l'évaluation du CPP 2013-2017 et du Bilan Commun Pays du Plan-cadre des Nations Unies d'Aide au Développement (PNUAD 2012-2018) du Sénégal.
La FAO contribuera à: (i) la modernisation, la diversification et l'intensification des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et aquacoles, à travers la maîtrise de l'eau, la promotion de l'emploi décent des jeunes en milieu rural y compris les migrants et la réduction des pertes post récolte; (ii) la conservation, la transformation et la mise en marché des productions agro-sylvo-pastorales, halieutiques et aquacoles; (iii) l'appui à la promotion d'une gouvernance foncière viable, sur la base des Directives Volontaires (DV); (iv) la mise en place d'un système permanent et opérationnel d'information du secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et aquacole, à travers la production et la diffusion de données statistiques normées et durables; (v) l'appui à la formulation de politiques, de projets et de programmes intégrant les dimensions changement climatique (CC), genre, nutrition, migration, protection sociale, etc.
La FAO vise cet objectif à travers: (i) le renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire et de la nutrition; (ii) la promotion de bonnes pratiques alimentaires et nutritionnelles auprès des populations vulnérables; (iii) l'appui à la transformation et à la fortification des aliments locaux; (iv) l'appui à la mise en place de filets sociaux productifs sensibles à la nutrition et de programmes de résilience, ciblant des bénéficiaires composé au moins de 50% de femmes; (v) l'appui à la mise à l'échelle des pratiques agricoles intégrant les changements climatiques (CC) et à la mise en oeuvre du plan national d'adaptation du secteur de la pêche et de l'aquaculture; (vi) l'appui à la promotion de l'approche caisse de résilience; (vii) l'appui à la protection et la restauration des écosystèmes; (viii) l'appui aux systèmes d'information et d'alerte rapide en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, y compris les menaces transfrontalières; (ix) l'appui à la sécurité sanitaire des aliments (Codex Alimentarius); (x) le renforcement des capacités de surveillance, d'alerte précoce et de réponse aux maladies animales; (xi) l'appui aux groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, par l'amélioration de leur accès aux marchés institutionnels et les programmes d'achat locaux.
La FAO prévoit de concentrer ses efforts dans: (i) la promotion de modèles de microentreprises communautaires à base de produits forestiers non ligneux (PFNL), dont la vente améliorera les revenus des femmes résidentes dans les zones cibles de la FAO; (ii) la préservation et la restauration des terres dégradées; (iii) la promotion de réserves pastorales communautaires dont la vente de produits fourragers fournit des substantiels revenus aux femmes et aux jeunes; (iv) la restauration des écosystèmes aquatiques et la protection des aires marines dans le cadre de la gestion durable des ressources halieutiques; (v) l'institutionnalisation et l'intégration des pratiques agro-écologiques, aux stratégies, aux programmes et aux projets à travers le renforcement de la planification et de la gouvernance du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique au niveau national et local; (vi) la mise à l'échelle des bonnes pratiques agro-écologiques dans les systèmes de production, en lien avec les champs-écoles de producteurs et agropastoraux (CEP/CEAP).
Avantages comparatifs de la FAO et domaines prioritaires
Le Sénégal a tissé de bonnes relations de coopération avec les partenaires au développement, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, depuis 1979. Entre 1999 et 2003, le Sénégal a obtenu annuellement des partenaires au développement des flux financiers importants, oscillant entre 360 et 420 millions de dollars US en moyenne par an soit environ 8,3% du PIB (Données du PNUD).
Les dix principaux partenaires financiers du Sénégal durant la période 2006-2012 dans les secteurs qui relèvent du Cadre Stratégique de la FAO sont, par ordre d’importance, les Etats Unis d’Amérique, la Banque Mondiale (IDA), la France, le Canada, le Japon, les Pays Bas, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, le Fond International pour le Développement Agricole (FIDA). Les centres d’intérêts de ces principaux bailleurs de fonds sont: le développement agricole, les politiques environnementales et leur gestion administrative, les politiques agricoles et leur gestion administrative, les programmes de sécurité alimentaire, la recherche agricole, le développement rural et la nutrition.
Depuis 1995, l'assistance de la FAO a pris une nouvelle dimension avec la mise en œuvre du Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA) qui vise à augmenter durablement la production alimentaire. Sur la période 1995-2006, le projet a couvert 451 villages dans les 11 régions du Sénégal avec plus de 750 activités productives et 95 sites urbains pour les micro- jardins (fruit de la coopération colombienne). Plus de 100 cadres, près de 900 facilitateurs et près de 10 000 producteurs ont reçu une formation théorique. Il faut noter la formation d’une soixantaine d’artisans en silos métalliques (fruit de la coopération bolivienne). Le Programme devrait être étendu aux 14 102 villages-centres du pays et 1 050 sites urbains soit au total 15 152 sites. La FAO a assisté le Gouvernement dans l’élaboration du Programme National d’appui à la Sécurité Alimentaire (PNASA).
Ce Programme fédérateur pour la sécurité alimentaire a trois objectifs spécifiques: l’augmentation rapide de la productivité et de la production des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique, l’amélioration durable des conditions d’accès des groupes et des zones vulnérables à une alimentation suffisante et le renforcement des mécanismes de surveillance et d’alerte rapide pour les populations victimes de calamités naturelles.
Dans la sous-région et notamment au Sénégal, les activités de la FAO s’inscrivent dans un cadre stratégique 2010-2015. Les interventions essentielles portent sur: i) la collecte et la mise à disposition des informations et des connaissances; ii) le partage de l’expertise en matière de politique; iii) le transfert de technologies et le renforcement de capacités; iv) le plaidoyer et la communication ; v) le suivi et l’évaluation des tendances et des performances; vi) l’élaboration des instruments et des normes internationaux; vii) le renforcement des partenariats et des alliances.