En Turquie, les agriculteurs et les décideurs auront bientôt accès au premier système d'information en ligne sur les sols

En Turquie, les derniers rapports d'inventaire sur les sols sont vieux de plusieurs décennies, les données sur les sols sont ainsi incomplètes, fragmentées et inaccessibles à un large éventail d'acteurs essentiels, tels que les agriculteurs et les décideurs engagés dans le secteur agricole.

Afin d'améliorer la qualité et la disponibilité des données et des informations concernant les sols, un projet est actuellement mis en œuvre, dans le cadre du Programme de partenariat FAO-Turquie (FTPP), en vue d’instaurer un système national d'information sur les sols, qui pourra être consulté en ligne par les agriculteurs, les utilisateurs des terres, les chercheurs et les décideurs, à travers un système d'information géographique en ligne (SIG Web).

«L’objectif principal de ce projet»,explique Ines Beernaerts, fonctionnaire de la FAO chargée des terres et des eaux, «est de favoriser une utilisation durable et productive des ressources en sol de la Turquie pour assurer la sécurité alimentaire, l'adaptation au changement climatique et l'atténuation de ses effets, à moyen et long terme.»

La FAO fournit une assistance technique à l’Institut central de recherche sur les sols, les engrais et les ressources en eau, un organisme agissant sous l’égide du Ministère turc de l'alimentation, de l'agriculture et de l'élevage. La FAO, sur la base de son expertise concernant les sols, participe à la formation des équipes de recherche du Ministère en matière d’analyse du carbone organique des sols, de cartographie numérique des sols et de développement d'un portail SIG en ligne pour le partage et la diffusion des données sur les sols.

Contribution de la Turquie

Ce sera le premier système d'information sur les sols mis en place en Turquie et ouvert à tous les acteurs clés du secteur agricole. «Outre la création de la base de données sur les sols, ce qui est important c’est que l'information sera désormais facilement accessible aux agriculteurs, aux scientifiques et aux décideurs politiques», a ajouté Ines Beernaerts. «Les agriculteurs et les décideurs auront accès à des données fiables, sur la base desquelles ils pourront prendre de meilleures décisions d'investissement pour la préservation et la gestion durable des sols.»

Quelque 8 000 échantillons de sols provenant des archives du Ministère ont été analysés depuis 2012, afin de recueillir des données relatives à la fertilité, la texture, la salinité, la concentration en carbone organique et la densité apparente des sols.

«La Turquie ne possède pas de carte des stocks de carbone du sol à l’échelle nationale, alors que c’est essentiel pour se préparer aux conséquences potentielles du changement climatique», souligne Bulent Sonmez, Coordonnateur national du projet et Chef du Département de recherche sur les ressources en sol et en eau de la Direction générale de la recherche et des politiques agricoles du Ministère.

Il est essentiel de disposer de données sur les niveaux de carbone dans les sols, car les sols contribuent de manière significative au maintien de l’équilibre des flux de carbone au niveau mondial. Les sols jouent un rôle direct dans la capture des gaz à effet de serre, dont l'augmentation des niveaux dans l'atmosphère est l'une des causes du changement climatique.

«Nous possédons des informations sur la fertilité des sols, mais elles ne sont pas à jour», ajoute M. Sonmez. «Il est difficile d'évaluer les niveaux de dégradation des terres, de désertification ou de contamination des sols dans un pays, si l’on ne connaît pas au préalable les propriétés physiques et chimiques des sols».

Le projet est sur le point d'atteindre l'une de ses principales cibles: la réalisation d'une carte nationale du carbone des sols. Le système de cartographie de la fertilité des sols devrait également être prochainement finalisé, à la suite de quoi toutes les données seront partagées en ligne avec les utilisateurs.

L'atelier final du projet aura lieu en Turquie au mois de juin, après la réunion du Partenariat eurasiatique sur les sols, dans le cadre des évènements de l’Année internationale des sols 2015. La FAO souhaite mettre en évidence l'importance des sols, qui sont par ailleurs inclus dans le programme de développement pour l’après-2015, car ils constituent le «fondement du développement de l’agriculture durable, des fonctions écosystémiques essentielles et de la sécurité alimentaire».

(16 janvier 2015, Ankara, Turquie)

Liens:

Geographical Information System (WebGIS)

Partenariat eurasiatique sur les sols

30/01/2015
Türkiye

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