Alimentation et agriculture durables

Renforcer la résilience face au climat au Népal

18 June 2020

L’agriculture menacée

L’agriculture est l’épine dorsale de l’économie népalaise: elle représente 27 pour cent du produit intérieur brut (PIB) et fournit 66 pour cent des emplois. Cependant, elle est extrêmement dépendante des pluies de mousson et de plus en plus menacée par les effets du changement climatique. 

En effet, depuis quelques années, le changement et la variabilité climatiques ont une incidence considérable sur les rendements et les moyens d’existence dans le pays. Cette évolution est alimentée, en particulier, par la multiplication des risques climatiques, notamment les inondations, les sécheresses, les tempêtes de grêle et les températures extrêmes.

La plupart des agriculteurs népalais n’ont pas les connaissances ni l’expertise nécessaires pour adapter leurs techniques aux nouvelles tendances météorologiques et aux effets de la variabilité du climat. Les populations rurales sont de plus en plus exposées à certains dangers, comme la perte de moyens d’existence, et ne disposent pas de capacités suffisantes pour faire face aux chocs.

Déterminé à s’attaquer à ces problèmes, le Népal a collaboré avec la FAO et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) afin de renforcer les capacités d’adaptation des populations les plus exposées aux répercussions du changement climatique grâce au Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA).

La FAO en action

Dans le cadre du projet intitulé «Réduire la vulnérabilité et renforcer les capacités d’adaptation pour faire face aux effets du changement climatique au Népal», la FAO a participé, avec des partenaires ministériels et les parties prenantes locales, à la mise en œuvre d’un large éventail d’initiatives aux niveaux communautaire et national.

Renforcer la résilience des populations agricoles

Afin de favoriser une adaptation aussi rapide que possible aux effets du changement climatique au sein des populations pratiquant l’agriculture et l’élevage, le projet a fait la promotion d’un ensemble de technologies et d’approches simples, faciles à maîtriser et d’un bon rapport coût-efficacité. L’application de méthodes d’agriculture intelligente face au climat – semis de variétés de cultures et d’espèces fourragères résistantes au stress, maraîchage dans le lit de certains cours d’eau, préparation et utilisation de blocs multinutritionnels à base d’urée et de mélasse, amélioration des étables, par exemple – a ainsi permis d’accroître la production de végétaux, notamment de légumes, et la production animale.

Intégrer l’adaptation aux effets du changement climatique 

L’un des résultats essentiels du projet a été le renforcement des capacités techniques et institutionnelles et l’intégration de l’adaptation aux effets du changement climatique dans les politiques alimentaires et agricoles nationales. Pour y parvenir, la FAO et ses partenaires au Népal ont animé des formations axées sur l’adaptation aux effets du changement climatique destinés à des fonctionnaires des ministères et des districts, élaboré des manuels sur le sujet, formulé et mis en œuvre 120 plans d’adaptation locaux et examiné les documents de politique générale pertinents. Le Népal a révisé et publié sa politique relative au changement climatique de 2019 en tenant compte des recommandations formulées dans le cadre du projet, qui visaient à promouvoir la transition vers des systèmes alimentaires et agricoles durables et résilients face au climat.

Mettre la technologie au service du partage des connaissances et de la résilience

L’une des principales menaces pour les populations vulnérables était l’impossibilité d’obtenir des informations en temps utile pour faire face à la variabilité du climat et aux chocs qui en découlent. Pour remédier à ce problème, un système d’alerte rapide agrométéorologique basé sur le système d’exploitation Android a été créé et des téléphones équipés de ce système ont été mis à la disposition des populations agricoles dans le cadre du projet. Le système d’alerte prévenait les agriculteurs en cas de hausse probable des températures dans les jours suivants, par exemple, et suggérait des moyens de protéger le bétail du stress dû à la chaleur (couvrir les abris de paille et veiller à ce que les animaux aient suffisamment d’eau).

Principaux résultats

En 2019, le projet avait déjà donné de bons résultats: il avait permis de renforcer la résilience des populations agricoles face à la variabilité du climat et de généraliser les politiques d’adaptation face à l’évolution du climat au niveau national.

  • 3 484 agriculteurs ont été formés dans des écoles pratiques d’agriculture afin de réduire la vulnérabilité et de promouvoir des approches et des mesures d’adaptation résilientes face au climat dans le domaine agricole
  • 36 bonnes pratiques relatives aux cultures, au bétail, aux volailles et aux plantes fourragères ont été expérimentées et définies avec précision
  • Les communautés agricoles ont constaté une hausse de la production végétale et du rendement des cultures après avoir adopté des pratiques d’agriculture intelligente face au climat
  • 287 fonctionnaires de ministères et de districts ont été formés aux approches en matière d’adaptation aux effets du changement climatique
  • 120 plans d’adaptation locaux ont été formulés
  • Un comité national de prévision du rendement des cultures a été créé
  • 127 animateurs d’écoles pratiques d’agriculture et 24 mobilisateurs sociaux ont été formés
  • Les capacités en matière de prévisions agrométéorologiques ont été renforcées
  • Le pays a révisé sa politique relative au changement climatique de 2019

Prochaines étapes

Ce projet a fait progresser l’agriculture népalaise sur la voie de la durabilité et de la productivité, au profit des populations et de l’environnement, mais l’adaptation aux effets du changement climatique n’est qu’une partie de la solution. Outre l’assistance qu’ils prêtent au secteur agricole pour le rendre plus résilient face au climat, la FAO et le FEM contribuent à l’élaboration d’un nouveau projet, intitulé «Renforcer les capacités aux fins de la gestion durable des forêts, des terres et de la biodiversité dans les montagnes de l’est», qui améliorera la conservation de la biodiversité et la restauration des terres dans les paysages d’importance cruciale. Il permettra d’accroître la résilience des écosystèmes et des paysages qui sont à la base des moyens d’existence durables des populations, y compris l’agriculture, afin d’augmenter la productivité tout en préservant l’environnement.

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