@Estelle M/FAOTD

La crise acridienne constitue l’une des menaces pour les pays du Sahel. Le criquet pèlerin est considéré comme le plus grand ravageur migrateur des cultures. Il peut parcourir jusqu'à 150 km par jour et se nourrit de grandes quantités de végétation provenant des cultures, des pâturages et du fourrage. Un essaim de criquets d’1 km² peut consommer la même quantité de nourriture en une journée que 35 000 personnes. En mars 2020, la base des prévisions du Service d'information sur le criquet pèlerin de la FAO rapporte que le gouvernement du Tchad s’est mobilisé en prenant le maximum de dispositions visant à empêcher l’entrée du criquet pèlerin depuis la partie Est du pays.

Ces mesures pro-actives sont d’autant plus nécessaires que de par sa position géographique, le Tchad joue un rôle de bouclier pour éviter que le criquet pèlerin traverse son territoire pour se retrouver dans beaucoup de pays du Sahel, jusqu’en Mauritanie.

Sur le plan national, une invasion du criquet pèlerin constituerait une menace grave sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population.

Selon Adoum Mahamat Tolli, Directeur National de l’ANLA (Agence nationale de lutte antiacridienne), la réception de huit (8) véhicules et de quatre-vingt-douze (92) colis relatifs aux 60 pulvérisateurs au profit de la force d’intervention de la région occidentale (FIRO) est efficace pour réduire la dynamique des populations acridiennes, d’où la nécessité de disposer des moyens roulants et des pulvérisateurs. C’est moyens roulants et ces pulvérisateurs acquis de la FAO – CLCPRO (commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale) sont destinés pour les opérations de lutte terrestre en période d’invasion dans le cadre de la prospection conjointe. Ce geste combien salutaire est à mettre à l’actif de la FAO - CLCPRO et, vise à renforcer les capacités de ses pays membres. Ces moyens seront utilisés efficacement pour renforcer la lutte sur le terrain, tout en respectant les urgences du cahier de charge environnemental, a-t-il ajouté.

Le Représentant de la FAO au Tchad, Serge Tissot quant à lui a indiqué que cette remise est une démonstration de la collaboration efficace entre le Ministère du Développement Agricole et la FAO. Il a rappelé que la lutte contre les criquets pèlerins est une lutte de longue date. Les projets initiés au niveau global qui se traduisent aux niveaux régional, sous régional et pays ne peuvent être efficaces que quand il y a des organismes au niveaux nationaux qui prennent le relais pour aller sur le terrain afin de valoriser l’investissement et préparer la lutte contre les prochaines vagues d’invasions. Pour ce faire, il faut une surveillance efficace et une présence effective sur le terrain et avoir un bon système de communication transfrontalière car les criquets pèlerins ne connaissent pas de frontière.

Pour la Ministre du Développement Agricole, Madame Kamougué née Déné-Assoum, le gouvernement accorde une grande importance au développement rural à travers sa vision de mettre des moyens nécessaires pour la durabilité de la lutte antiacridienne au Tchad et éradiquer l’insécurité alimentaire sur l’ensemble du territoire national : « Nous tenons à remercier la commission FAO de lutte contre le criquet pèlerin de toujours marquer sa présence au côté du gouvernement en l’accompagnant dans diverses thématiques concourant à la lutte contre l’insécurité alimentaire. L’agriculture pilier fondamental du système de notre sécurité alimentaire occupe plus de 80% de la population tchadienne et se confronte aux contraintes et ennemis de la culture tels que les aléas climatiques récurrents, à la raréfaction des terres fertiles, à la pression anthropique sur l’environnement, la prolifération des ennemies divers des cultures et du cheptel. Parmi ces ennemis de culture, le criquet pèlerin est le ravageur historique le plus redoutable car capable de détruire tout sur son passage et entrainer la famine. Pour cette appui, je vous rassure de toute la disponibilité de mon département à accompagner la FAO - CLCPRO dans la lutte contre ce redoutable ravageur et de veiller au bon fonctionnement de la base opérationnelle de la FIRO (…) et, seront disposés à intervenir dans n’importe quel pays. Elle sollicite la FAO-CLCPRO à accompagner l’ANLA dans la mise en œuvre de son plan d’action, à raison de la conjoncture économique et financière que connais le pays, la construction des locaux respectant les normes requises pour abriter les véhicules et autres matériels avec un système de sécurité adéquat. » a-t-elle ajouté.

Il faut rappeler que cette remise vient compléter les actions multiples comme les matériels d’équipements de prospection, la réception de 150kg de bio-pesticides répondant aux normes internationales en matière de protection de l’Environnement et sans effets néfastes sur l’environnement et la santé humaine, la mise à disposition d’un hélicoptère de surveillance, le renforcement des moyens de contrôle et de détection au niveau terrestre, l’achat en cours de drones et de logiciels mobiles pour la collecte et la communication des données sont autant des facteurs contribuant au renforcement des capacités institutionnelles de l’ANLA pour faire face à la menace acridienne. Ces différentes actions initiées sont en soutien aux activités du Gouvernement, à travers l’Agence Nationale de Lutte Antiacridienne (ANLA).