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CHAPITRE 1 - Maladie virale: la lymphocytose

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ILLUSTRATIONS:Planche 1 
ESPECES TOUCHEES:Tilapia amphimelas, T. esculenta, T. variabilis, Haplochromis elegans, ainsi que d'autres Haplochromis sp. 
SIGNES APPARENTS:Lésions externes sur la peau, consistant en foyers de grappes de pustules arrondies ou constitution de tissu verruqueux ou nodulaire. 
CAUSE:Une infestation virale de lymphocytes, causée par Irridovirus. 
DIAGNOSE:Examen histologique et/ou par microscopie électronique de la composante cellulaire de la lésion. Les lésions consistent en grappes de cellules dermiques hypertrophiées de 100 à 330 um de diamètre, avec un mur épais de cellules hyalines éosinophiles et un noyau extrêmement grand avec un nucléus grand et distinct. Le cytoplasme peut contenir des inclusions basophiles (ADN) qui sont des granules en forme de bande, réticulés ou isolés, aussi bien que des vacuoles. Les micrographies électroniques peuvent révéler des particules virales dans le cytoplasme. Les virus lymphocytiques provenant des cellules infestées de poissons nord-américains (walleye et black bass rayé) sont des polyèdres réguliers d'un diamètre moyen de 200 nm. 
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:Les nodules doivent être différenciés par examen histologique des vésicules formées par des myxosporidies, des microsporidies et des cellules épithéliales infestées par Epitheliocystis aussi bien que par le virus de l'herpès. 
HISTORIQUE BIOLOGIE ET EPIZOOTOLOGIE:Les données sur la lymphocytose des poissons africains sont très limitées; celles disponibles sur la lymphocytose des espèces non africaines sont les suivantes: des particules virales sont lâchées dans l'eau quand des cellules infestées éclatent, se lysent et se désintègrent. Les poissons ont été infestés expérimentalement en les exposant dans l'eau contenant des cellules lymphocytiques émulsionnées. Des infestations expérimentales furent également provoquées en nourrissant et en infestant avec du matériel de lésion. La période d'incubation apparut dépendante de la température, soit 9 à 15 jours à 25°C. La spécificité de l'hôte est marquée mais non absolue. Une infection croisée est possible à partir de poissons d'un même genre. Une réinfestation est possible chez les espèces de poissons sensibles. D'autres études montrent qu'il n'y a pas de réponse immunitaire évidente avant qu'il y ait une libération du matériel viral dans la lésion, c'est-à-dire à un stade avancé de l'infestation. Ceci paraîtrait alors provoquer à la fois un sérum anticorps et une réponse d'un médiateur cellulaire et c'est à ce stade que commence la régression. Chez les cichlidés des lacs africains, l'infestation est sporadique avec un taux de prédominance au-dessous de 1 % chez Haplochromis sp. et de moins de 0,5 % chez T. variabilis juvéniles. 
PATHOLOGIE:Chez les cichlidés africains, des amas de pustules de Lymphocystis de plus de 5 mm de diamètre furent localisés à l'extrémité inférieure de la nageoire caudale. Les cellules hypertrophiées dans la grappe, jusquà 200 um de diamètre, contiennent un cytoplasme vacuolé et une inclusion de corpusculesfaits d'une matière basophile granuleuse ou réticulée, un grand noyau et une nucléole distincte Les cellules sont enlisées dans un tissu granuleux sous un épithélium épidermique. Les lésions sont limitées, sans aucun changement cellulaire à la périphérie. Dans le dernier stade de l'infestation, les noyaux sont désintégrés, la membrane cellulaire est détruite et la cellule est phagocytée. La lymphocytose chez d'autres poissons peut être plus extensive et les verrues peuvent proliférer et couvrir entièrement le tégument, s'étendre aux branchies aussi bien qu'aux organes internes. L'infestation est chronique et rarement, sinon jamais, fatale mais, si elle est extensive, les poissons dont la peau est infectée ont toutes les chances d'être rejetés par les consommateurs lors de la vente.3
CONTROLE:Les poissons infectés devraient être retirés de l'eau et détruits.6
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE CONNUE:La lymphocytose a été signalée dans les eaux marines et continentales d'Europe, de l'Amérique du Nord et du Sud (y compris chez les espèces de cichlidés d'Amérique du Sud). En Afrique, elle a été rencontrée jusque sur les cichlidés du lac Victoria, des lacs George et Kitangiri, en Afrique de l'Est. 
REFERENCES:203, 239, 246, 297, 305. 

PLANCHE 1

PLANCHE 1: MALADIES VIRALES: LYMPHOCYTOSE

  1. Pustules de la lymphocytose sur Tilapia amphimelas
  2. Verrues de la lymphocytose sur la nageoire caudale de Haplochromis sp.
  3. Virus de la lymphocytose (200 um)
  4. Section transversale d'amas cellulaire de Lymphocystis (x 80)

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