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CHAPITRE 16 - Infestations de poissons par des Mollusques bivalves

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ILLUSTRATION:Planche 27 
Les stades larvaires des mollusques bivalves d'eau douce des grandes familles des Unionidés et des Mutéloïdés parasitent les nageoires et les branchies des poissons. Les larves des Unionidés, connues sous le nom de glochidium, ont des coquilles calcaires bivalves souvent pourvues de petits crochets sur leur bordure interne. Une fois qu'elles entrent en contact avec un poisson-hôte qui leur convient, elles se cramponnent aux branchies, aux nageoires ou à la peau, où elles sont recouvertes par le tissu de l'hôte (cellules épithéliales). A ce moment, elles subissent une métamorphose en mollusques juvéniles qui se détachent alors du poisson. 
Les larves de Mutélidés diffèrent distinctement des glochidiums en ayant une carapace non calcaire et un très long tentacule. Les larves se fixent aux nageoires et aux branchies, envoient leur tentacule et s'enveloppent elles-mêmes complètement dans leur pellicule non calcaire. Elles continuent alors à pousser deux prolongements dans le tissu de l'hôte, qui leur servent d'ancrage comme d'organes de prédation. 
Les Mutélidés sont endémiques en Afrique alors que les Unionidés sont distribués dans le monde entier. En Afrique, les larves parasites de ces mollusques n'ont été signalées jusqu'alors que dans le lac Victoria (régions de Jinja et Entebbe) ainsi que dans le lac George. En Israël, des infestations par glochidiums ont été fréquemment observées sur des Tilapia fingerlings du lac Kineret. Aux Etats-Unis et en Europe, des mortalités de salmonidés fingerlings ont été causées par de fortes infestations de glochidiums sur les branchies. 
On trouve rarement des larves de Mutélidés sur les poissons. On a signalé des infestations dans le lac Victoria sur Barbus altianalis et sur Tilapia spp. Les glochidiums d'Unionidés (larves possibles du bivalve Caelatura) apparaissent fréquemment sur les branchies, les nageoires et la peau des cichlidés des eaux peu profondes. L'infestation est davantage dominante sur Tilapia que sur Haplochromis. Dans le lac Victoria, l'infestation apparaît toujours sur des petits alevins de 10 à 19 mm de long. Les plus hauts niveaux d'infestation ont été enregistrés sur des Tilapia variabilis et des T. zillii de 20 à 50 mm de long. Sur ces poissons, la prévalence de l'infestation excédait 50 % et, chez certains, atteignait 66 à 75 %. Le nombre de glochidiums infestant chaque poisson n'a toutefois jamais dépassé 9. Les branchies ont été plus volontiers parasitées que la peau et les nageoires. Ces infestations se sont révélées moins communes sur les cichlidés du lac George. 
REFERENCES:68, 69. 

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