COMITÉ DE L'AGRICULTURE

Quinzième session

Rome, 25-29 janvier 1999, Salle Rouge

RAPPORT SUR LE SUIVI DU PROGRAMME ACTION 21
Faits saillants concernant les programmes FAO

1. Dans le cadre de ses programmes normatifs et opérationnels, la FAO joue un rôle majeur dans le suivi de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED). Les principaux chapitres du Programme Action 21 dont la FAO est le maître d'œuvre, ou à l'exécution desquels elle apporte une contribution importante, sont notamment les suivants: 8, 10, 11, 13, 14, 17, 19, 24, 32 et 40. La FAO participe aussi activement à la mise en application des trois conventions - Convention sur la diversité biologique (CDB), Convention sur la lutte contre la désertification et la sécheresse (CLDS) et Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCC), qui sont entrées en vigueur à la suite de la CNUED. De plus, les activités de la FAO dans le cadre du suivi du Sommet mondial de l'alimentation, dont le Plan d'action inclut de multiples références à des objectifs identiques à ceux de la CNUED, sont une autre contribution générale de l'Organisation à l'exécution du Programme Action 21 par le système des Nations Unies.

2. Les faits saillants concernant les activités et les contributions les plus récentes de la FAO au suivi du Programme Action 21, ainsi qu'aux trois Conventions, sont résumés ci-après, en commençant par les chapitres dont la FAO est le maître d'œuvre.

3. Pour faciliter la mise en application du Chapitre 10 "Conception intégrée de la planification et de la gestion des terres" la FAO a mis au point et testé des orientations pour l'aménagement intégré et amélioré des terres. Ses publications les plus récentes sont les suivantes: Négocier un avenir durable pour la terre: directives structurelles et institutionnelles pour l'aménagement des terres au XXIe siècle (1997) et L'avenir de notre planète: relever le défi, Directives pour la planification intégrée de l'aménagement durable des terres (1998).

4. En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), la FAO a organisé, en avril 1998, au Swaziland, un atelier régional sur la planification et l'aménagement intégrés des terres, qui a abouti à l'élaboration de directives sur l'aménagement intégré des terres au XXIe siècle, qui sont testées sur le terrain dans un certain nombre de pays. La FAO a joué un rôle directeur pour le lancement de l'Initiative pour la fertilité des sols (IFS), en étroite collaboration avec des partenaires comme la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (GCRAI), des organisations non gouvernementales (ONG) et la société civile. L'IFS se concentre sur la restauration de la fertilité des sols et l'amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne (ASS). En 1997-98, la FAO, en collaboration avec la Banque mondiale et les gouvernements nationaux, a commencé à préparer les plans d'action nationaux et les projets pilotes de l'Initiative pour la fertilité des sols dans les pays suivants: Burkina Faso, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Guinée, Madagascar, Malawi, Mali, Niger, Rwanda, Sénégal et Zambie. En association avec d'autres organisations et gouvernements, la FAO encourage les pratiques agricoles de conservation, notamment en mettant au point des directives sur les pratiques culturales respectueuses de l'environnement, et un grand atelier a été organisé au Zimbabwe en 1998.

5. En ce qui concerne le Chapitre 11 "Lutte contre le déboisement", la FAO a soutenu en priorité la mise en place de l'accord concernant le mandat du Groupe intergouvernemental spécial sur les forêts (GIF) en février 1997 et les propositions d'action qu'il a soumises à la cinquième session de la Commission du développement durable (CDD) en avril 1997. En examinant le rapport du GIF, la CDD a décidé de créer un Forum intergouvernemental sur les forêts (FIF) afin de poursuivre le dialogue de politique générale sur les forêts et en particulier pour débattre d'un certain nombre de questions sur lesquelles le GIF n'a pu parvenir à un accord, telles que la création d'un instrument juridiquement contraignant sur les forêts. En présidant l'Equipe de travail interorganisations sur les forêts, le Département des forêts de la FAO aide les Etats Membres à traduire les propositions d'action du GIF en politiques, stratégies et programmes forestiers nationaux ainsi qu'à fournir un soutien aux activités du FIF.

6. En tant que maître d'œuvre du Chapitre 13 "Gestion des écosystèmes fragiles: mise en valeur durable des montagnes", la FAO a encouragé et facilité la participation des gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des instituts universitaires au programme concernant les montagnes. Ce nouveau partenariat a abouti à la création en 1996 d'un Forum sur la montagne qui permet de débattre des questions qui intéressent la montagne dans le cadre de réseaux mondiaux et régionaux. A l'heure actuelle, trois réseaux régionaux ont été créés: Asie et Pacifique, Europe, Amérique latine. La FAO est membre du Comité directeur du Forum sur la montagne. Une des principales activités du Programme de la FAO sur la montagne est actuellement d'organiser la vingt et unième session du Groupe de travail de la Commission européenne des forêts sur l'aménagement des bassins versants de montagne, qui devait avoir lieu en République tchèque en octobre 1998. Le thème directeur de cette session sera l'aménagement intégré des bassins versants.

7. Deux manifestations récentes ont confirmé que les écosystèmes montagneux sont une priorité pour la communauté internationale. La Conférence des Parties (COP) IV de la Convention sur la diversité biologique est convenue qu'en 2001, la COP VII centrerait ses activités sur la diversité biologique des écosystèmes montagneux. En juillet 1998, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), appuyé par 106 pays, a décidé de recommander à la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale des Nations Unies de proclamer l'année 2002 Année internationale de la montagne (AIM). Les principaux objectifs de l'AIM seront de sensibiliser l'opinion publique aux problèmes des écosystèmes de montagne et d'améliorer les connaissances dans ce domaine; de conserver l'héritage culturel des communautés de montagne et de promouvoir le développement durable des ressources des montagnes. Outre la proclamation de l'AIM, en novembre 1998 l'Assemblée générale des Nations Unies se propose de désigner la FAO comme chef de file de cette manifestation, reconnaissant ainsi son rôle actif dans ce domaine.

8. Le Chapitre 14 du Programme Action 21 "Promotion d'un développement agricole et rural durable" englobe les multiples programmes nécessaires pour instaurer l'agriculture et le développement rural durables (ADRD) qui incluent des domaines comme les politiques agricoles, l'amélioration des systèmes d'exploitation et de production agricoles, la conservation et l'utilisation des ressources génétiques animales et végétales et l'évolution du secteur de l'énergie rurale. La FAO a aidé de nombreux pays dans des domaines très importants de l'ADRD. En matière d'étude et de planification des politiques agricoles, la FAO poursuit son vaste programme d'aide aux pays en développement visant à renforcer les politiques nationales pour les produits de base, afin de promouvoir le développement agricole durable, et à soutenir la coopération internationale par des consultations de producteurs et de consommateurs et des travaux sur les liens entre environnement et commerce de certains produits agricoles de base. Dans le sillage des négociations du Cycle d'Uruguay, la priorité est accordée à l'aide aux pays et aux régions pour formuler des politiques commerciales qui soutiennent des stratégies agricoles et de sécurité alimentaire conformes aux règles internationales établies. La FAO collabore étroitement avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en participant aux comités de l'OMC qui traitent de l'agriculture et de l'environnement et en mettant en œuvre le Plan d'action du Programme cadre intégré de l'OMC en faveur des pays les moins avancés.

9. L'évolution du secteur de l'énergie rurale est un aspect important de l'ADRD. De plus en plus les questions d'énergie sont insérées dans les débats internationaux sur les changements climatiques et environnementaux alors que par ailleurs, les investissements dans l'énergie rurale semblent souffrir du rôle décroissant des gouvernements dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture. De nouvelles possibilités de promotion des bioénergies sont apparues. La biomasse et les résidus de la biomasse des activités forestières et agricoles sont de plus en plus considérés comme d'importantes sources d'énergie renouvelables. Cela crée des possibilités de revenus tout en entraînant une concurrence pour l'utilisation de la terre servant aussi à la production vivrière, c'est pourquoi il convient de se pencher attentivement sur la politique à adopter.

10. Une autre composante du Chapitre 14 est l'amélioration des systèmes agricoles par la diversification, ce à quoi le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (TSSA) apporte une contribution. Les agriculteurs d'Afrique et d'Asie manifestent un intérêt croissant pour la culture des fruits et légumes, l'aquaculture, l'élevage de la volaille et du bétail laitier, l'apiculture et d'autres formes nouvelles d'agriculture qui ont été introduites dans le cadre du PSSA et des programmes régionaux d'agriculture. L'urbanisation et la libéralisation des marchés contribuent aussi à la diversification. En ce qui concerne la protection intégrée (PI), qui fait également partie du Chapitre 14, la FAO accueille le Fonds mondial pour la protection intégrée qui étend ses activités en Afrique et en Amérique latine et englobe non seulement la PI mais aussi d'autres aspects plus vastes comme la participation des agriculteurs et l'aménagement des sols et des plantes cultivées. Pour ce qui est de la conservation et de la remise en état des terres, des structures régionales de la FAO - Programme international de conservation et de restauration des terres en Afrique (ISCRAL), Conservation des terres en Asie et dans le Pacifique Sud (CLASP) et Conservación y rehabilitación de Tierras in America Latina y el Caribe (CORTALC) - sont mises en place en Afrique, en Asie et en Amérique latine. La FAO a créé et commence à tester un programme pour les systèmes intégrés de nutrition des plantes (SINP) et elle a publié (1998) un guide pour l'aménagement efficace de la nutrition des plantes.

11. La Commission intergouvernementale de la FAO sur les ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture (CRGAA) est la principale instance où sont traitées au niveau international les questions des ressources génétiques et agricoles, de leur utilisation et de leur conservation. Depuis la dernière session du COAG les membres de la CRGAA sont à présent au nombre de 159 pays plus la Communauté européenne. La Commission a tenu une session ordinaire et deux sessions extraordinaires. Durant les sessions extraordinaires, elle a poursuivi les négociations pour la révision de l'Engagement international sur les ressources phytogénétiques, en harmonie avec la CDB, y compris pour la mise en application des droits des agriculteurs.

12. La session ordinaire de la CRGAA a porté sur le suivi de la quatrième Conférence technique internationale (juin 1996), et en particulier sur la mise en application du Plan d'action mondial sur les ressources phytogénétiques et la diffusion et la mise à jour du premier rapport sur l'état des ressources phytogénétiques dans le monde. La première réunion du Groupe de travail technique intergouvernemental sur les ressources génétiques animales a été centrée sur la mise en place de la stratégie mondiale sur les ressources génétiques animales et a examiné des questions comme l'élaboration d'une infrastructure par pays, les directives nécessaires pour planifier une action, le Système d'information sur la diversité des animaux domestiques (DAD-IS) et la proposition de préparation d'un rapport sur l'état des ressources génétiques animales dans le monde pour l'alimentation et l'agriculture, axé sur les pays. Des systèmes d'information sur les cultures et les ravageurs ont également été mis au point ainsi que des bases de données sur le matériel génétique. La COP/CDB a apporté son soutien aux activités de la FAO en matière de ressources génétiques animales et végétales et exprimé le souhait que l'Engagement international de la FAO sur les ressources phytogénétiques puisse être envisagé, une fois révisé, comme un protocole de la CDB.

13. Dans le cadre de son programme ordinaire, la Division de la production végétale et de la protection des plantes (AGP) s'efforce d'établir des réseaux avec les programmes nationaux pour améliorer la conservation des ressources phytogénétiques et promouvoir la sélection améliorée des cultures pour aider à développer les cultures sous-utilisées. Le bulletin électronique de la FAO à l'intention des sélectionneurs végétaux favorise les échanges mondiaux d'informations dans ce domaine; plus de 1 200 sélectionneurs et personnes intéressées y sont abonnés. La FAO accueille également la Commission internationale du riz (CIR) créée par la Conférence le 4 janvier 1949, chargée de promouvoir la coopération entre les Etats Membres (actuellement au nombre de 61) pour cette culture vivrière qui est la plus importante au monde. La CIR a joué un rôle clef dans la mise en valeur et la distribution du riz qui sont en partie à l'origine de la révolution verte. A sa dix-neuvième session au Caire, en 1998, la CIR a souscrit aux travaux récents de la Commission, en particulier en ce qui concerne la création de riz hybride et l'analyse des déficits et de la stagnation des rendements.

14. Dans le cadre du suivi du Programme Action 21 concernant la terre et l'agriculture, et des préparatifs de la huitième session de la CDD dont la FAO a la responsabilité principale, l'Organisation fournit des apports techniques à la Conférence préparatoire technique de la huitième session de la CDD, qu'elle réunira conjointement avec le Gouvernement hollandais en 1999. Les résultats des préparatifs et de la Conférence devraient être essentiellement les suivants: un document de travail technique sur l'agriculture multifonctionnelle donnant un aperçu de la manière dont l'aménagement des terres et de l'agriculture peuvent évoluer pour faire face aux défis à venir; une synthèse des expériences réussies et des enseignements tirés en matière d'aménagement de l'agriculture et des terres; et un rapport de conférence résumant les principales conclusions et recommandations. Les résultats de cette Conférence seront présentés, pour décision, à la trentième session de la Conférence de la FAO en 1999 (voir Annexe 1).

15. Les trois conventions (CDB, CLDS, CCC) émanant de la CNUED représentent une part importante du suivi d'Action 21. Dans le cadre de groupes de travail intergouvernementaux (GTIG) pour la CDB et la CLDS et du Conseil de coopération douanière (CCD), la FAO coordonne ses efforts à l'appui des activités des conventions et fournit directement des avis aux Etats Membres. En tant que centre de coordination à l'échelle de l'Organisation pour les conventions, le Département du développement durable (SD) est responsable au premier chef de l'appui fourni aux secrétariats des Conventions et de la coordination des efforts de la FAO.

16. Le GTIG sur la CDB a défini les principales activités que la FAO doit entreprendre, notamment a) l'examen des activités en cours aux niveaux régional et international en collaboration avec le Secrétariat de la CDB; b) l'inventaire des activités de la FAO en matière de diversité biologique et plus particulièrement de biodiversité agricole; c) l'identification des activités intersectorielles dans le domaine de la diversité biologique pour le prochain exercice; d) une contribution à l'atelier technique international sur la biodiversité agricole organisé conjointement par la FAO et le Secrétariat de la CDB et financé par le Gouvernement des Pays-Bas (Atelier Reine Juliana 2 sur les possibilités, les motivations et les approches de la conservation et de l'utilisation durable de la diversité biologique dans les écosystèmes agricoles et les systèmes de production); e) contribution à la Conférence Diversitas sur la conservation et l'utilisation durable des plantes sauvages importantes pour l'alimentation et l'agriculture; f) la préparation de l'Organe statutaire sur les avis techniques et scientifiques IV et V, et la participation à ses activités et g) la préparation de la COP V. La FAO a également détaché un fonctionnaire technique chargé de seconder le Secrétariat de la CDB à Montréal.

17. Le GTIG sur la CLDS met actuellement en place un plan de travail détaillé pour les deux à trois prochaines années comprenant un certain nombre de propositions de projets identifiées en collaboration avec le Secrétariat de la CLDS, qui seront soumises en vue d'un financement extérieur. Le GTIG-CLDS a également produit un CD-ROM multimédias qui contiendra la plupart des données utiles de la FAO sur la CLDS. Les principales activités de l'Organisation concernant la CLDS incluent: les systèmes d'information agrométéorologiques; le système d'information géographique (SIG); la télédétection et le système mondial d'information et d'alerte rapide pour l'alimentation et l'agriculture (SMIAR); l'évaluation des ressources forestières 2000 (FRA 2000) et le Centre mondial d'information agricole (WAICENT); des réseaux sur les sols et les forêts; des politiques et des plans tels que le Plan d'action forestier tropical (PAFT) et les plans d'action nationaux en faveur de l'environnement (PNAE); la préparation de bulletins sur les meilleures pratiques et méthodologies en matière de sols, d'eau et de forêts et la préparation du rapport mondial sur les ressources en sols et de la base de données correspondantes, l'évaluation et la cartographie de la dégradation des terres.

18. Le GTIC sur le climat a été créé en 1998 et englobe les aspects suivants: élaboration d'une base scientifique sur la fixation et la substitution du carbone, en particulier en ce qui concerne l'interaction entre la production agricole et les changements climatiques et le rôle du secteur agricole comme source et comme réservoir de gaz à effet de serre; élaboration de politiques climatiques nationales; création et application de programmes d'éducation et de formation, notamment renforcement des capacités nationales, surtout humaines et institutionnelles; transfert de technologies, savoir-faire, pratiques et processus respectueux de l'environnement en matière de changements climatiques, et accès à toutes ces connaissances, en particulier dans les pays en développement; préparation de programmes d'investissement dans le cadre du "mécanisme de développement propre"; collecte de données et diffusion d'informations sur les changements climatiques; activités relatives aux "permis commercialisables".

19. La FAO a contribué à la mise en oeuvre des Chapitres 8, 17, 19, 24, 32 et 40.

20. La FAO a apporté une contribution à la mise en application du Chapitre 8 "Intégration du processus de prise de décisions sur l'environnement et le développement", en élaborant des "Directives pour l'intégration du développement agricole et rural durable dans les politiques agricoles" (FAO Agricultural Policy and Economic Development Series no. 4, 1997) et des méthodes comptables appliquées à l'environnement dans les domaines de la dégradation du sol, des pêches et des forêts, en collaboration avec la Division de la statistique de l'ONU. Par l'intermédiaire de la Division de l'assistance aux politiques (TCA), la FAO aide les Etats Membres à formuler des politiques et des stratégies agricoles prenant en compte l'utilisation et l'aménagement durables des ressources naturelles. Des programmes de formation visant à intégrer l'environnement dans le processus de prise de décisions et à évaluer l'incidence environnementale à tous les niveaux, sont dispensés en collaboration avec des instituts nationaux et régionaux.

21. Quant au Chapitre 17 "Protection des océans et de toutes les mers - y compris les mers fermées et semi-fermées - et des zones côtières et protection, utilisation rationnelle et mise en valeur de leurs ressources biologiques", une des principales activités de la FAO est d'aider les pays à promouvoir la pêche et l'aquaculture durables à long terme et à faire appliquer le Code de conduite pour une pêche responsable et les autres instruments internationaux. La FAO, en collaboration avec ses Etats Membres et certaines organisations, a pris des mesures visant à promouvoir l'application du Code de conduite pour une pêche responsable adopté par la Conférence en octobre 1995. Depuis 1996, six directives concernant l'application du Code pour les opérations de pêche, l'approche conservatoire aux pêches de captures et aux introductions d'espèces, l'intégration des pêches dans l'aménagement des zones côtières, l'aménagement des pêches, le développement de l'aquaculture et les pêches en eaux intérieures, ont été imprimées et distribuées. Un programme interrégional appuyant les activités relatives à la mise en application du Code a été élaboré et présenté à la communauté des donateurs internationaux et une partie du programme a commencé à être appliquée en 1998. Une stratégie globale visant à promouvoir et faciliter l'application du Code d'une manière cohérente, intégrée et concrète, sera présentée au Comité des pêches (COFI) de la FAO en février 1999. Un atelier régional sur l'adaptation du Code a été organisé à l'intention de 22 pays côtiers d'Afrique de l'Ouest en juin 1998 sous les auspices du Programme régional FAO du développement intégré de la pêche artisanale (DIPA) en Afrique de l'Ouest.

22. Un des aspects les plus significatifs du Chapitre 19 "Gestion écologiquement rationnelle des substances chimiques toxiques, y compris la prévention du trafic international illicite des produits toxiques et dangereux", est la conclusion en septembre 1998 de la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (procédure PIC) applicable dans le cas de certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet du commerce international. La FAO et le PNUE, à la demande de leurs organes directeurs respectifs, ont favorisé les négociations visant à établir une Convention internationale sur le principe du consentement préalable. Un Comité intergouvernemental de négociations s'est réuni cinq fois de 1996 à 1998. Une Conférence des plénipotentiaires sur la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable dans le cas de certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet du commerce international (Convention PIC) s'est tenue les 10 et 11 septembre 1998 à Rotterdam. Les ministres et les hauts fonctionnaires de 91 pays ont adopté l'Acte final de la Conférence, la Convention PIC, une résolution concernant le secrétariat ainsi qu'une résolution sur des arrangements temporaires entre le moment de l'adoption de la Convention PIC et son entrée en vigueur. Au total, 62 pays ont signé la Convention PIC, et 80 ont signé l'Acte final. La Convention PIC restera ouverte à la signature et à la ratification au Siège des Nations Unies du 12 septembre 1998 au 10 septembre 1999. Elle entrera en vigueur 90 jours après réception du cinquantième instrument de ratification. La première COP devrait se tenir aux environs de l'an 2001. En attendant, la FAO et le PNUE appliqueront une procédure PIC volontaire. La FAO collabore avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation internationale du travail (OIT), le PNUE, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) pour le Programme interinstitutions sur la gestion rationnelle des substances chimiques afin de mettre en œuvre conjointement les recommandations du Chapitre 19. Ces organisations fournissent aussi conjointement des données au Forum international sur la sécurité chimique.

23. En ce qui concerne le Chapitre 24 "Action mondiale en faveur de la participation des femmes à un développement durable et équitable", la Division de la femme et de la population (SDW) a introduit la question de l'équité entre les sexes dans les programmes de l'Organisation par une mise en œuvre efficace du Plan d'action FAO/Promotion des femmes dans le développement (WID) adopté à la vingt-huitième session de la Conférence en 1995. Afin d'améliorer les capacités de production des femmes et des hommes en zones rurales, d'une part, et la capacité des pays membres de concevoir et d'appliquer des plans de développement durables respectant l'équité entre les sexes, d'autre part, le programme de formation intitulé Programme d'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe (SEAGA) est testé depuis 1996 dans le cadre de nombreuses rencontres et/ou ateliers de formation destinés à des personnes sélectionnées dans une trentaine de pays sur quatre continents. Pour illustrer le thème "Les femmes nourrissent le monde" lors de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation 1998, la SDW, en collaboration avec les autres départements, a préparé du matériel d'information sur le rôle important des femmes dans la production et la sécurité alimentaires, menant une vaste campagne d'information orchestrée par différents médias et des manifestations destinées à sensibiliser l'opinion publique à la question de l'équité entre les sexes dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire.

24. Dans le cadre du Chapitre 32 "Renforcement du rôle des agriculteurs", la FAO, en collaboration avec le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale, aide les agriculteurs, sans terre ou quasiment, à acquérir des terres agricoles écologiquement adaptées par l'intermédiaire du réseau mondial de savoirs sur la réforme agraire négociée (NELAREN), récemment établi. Ce Réseau est mis en place initialement au Brésil, en Colombie et en Afrique du Sud. La FAO travaille aussi en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour mettre au point des directives de politique générale visant à aider les gouvernements à décentraliser la fourniture de services d'aide au développement aux agriculteurs et à accroître la participation de ces derniers à la gestion et à la planification des terres. Une enquête sur le processus de décentralisation en cours a été menée au Bangladesh, en Inde et aux Philippines, et un réseau mondial interactif est mis en place pour les questions de décentralisation et pour la préparation d'un dossier d'autoformation aux méthodes et aux approches de décentralisation à l'intention des fonctionnaires du gouvernement.

25. La FAO a aussi participé activement à la mise en œuvre du Chapitre 40 "l'Information pour la prise de décisions", notamment en ce qui concerne la planification environnementale. L'emploi d'outils analytiques tels que les techniques de télédétection et le système SIG appliqués à la synthèse d'informations de sources multiples aux normes et aux directives relatives au couvert végétal, à la cartographie de l'utilisation des terres, à la surveillance et à l'évaluation des zones côtières, constitue un des domaines prioritaires. Des outils logiciels et des méthodologies sont conçus et mis à disposition pour aider à analyser et traiter les données environnementales, à évaluer les ressources naturelles et gérer les programmes. Le Système mondial d'observations terrestres (SMOT), dont le Département SD assure le secrétariat, établit actuellement un système mondial de réseaux d'observation terrestre (GT-Net) chargé d'évaluer, entre autres, les besoins de données et d'informations des conventions relatives à l'environnement, de relier les observations au sol avec la télédétection par satellite, ainsi que d'entreprendre des projets sur l'évolution mondiale - le premier étant une évaluation de la productivité primaire nette.

26. Le Département SD a collaboré avec le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies et d'autres partenaires pour identifier et développer des "indicateurs de durabilité" pour un certain nombre de chapitres du Programme Action 21. Ces indicateurs sont actuellement testés dans quelques pays et seront révisés et améliorés l'an prochain. Au niveau interdépartemental, on s'efforce de concevoir des indicateurs techniques spécifiques pour plusieurs conventions internationales sur l'environnement, en particulier celles qui traitent de la diversité biologique et de la désertification. Une collaboration a été instaurée avec l'OCDE et d'autres groupes pour améliorer la qualité et la pertinence de ces indicateurs.

27. Depuis la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen global et l'évaluation du niveau de mise en œuvre du Programme Action 21, en juin 1997, l'effort a porté sur une approche intégrée des questions du Programme Action 21 par une analyse et des rapports intersectoriels. Le Plan de travail quinquennal de la CDD, par exemple, traduit bien cette accentuation de l'approche intersectorielle. La FAO doit suivre de plus près cette évolution. A cet égard, le Département SD peut fournir un mécanisme de coordination pour aider à intégrer les activités des départements techniques de la FAO, permettant à l'Organisation d'aborder la question de la durabilité de l'environnement sous un angle intersectoriel.

ANNEXE 1

Conférence préparatoire technique de la CDD-8

1. A sa huitième session, en l'an 2000, la CDD qui a été créée pour contrôler le suivi du Programme Action 21, examinera le thème sectoriel de la planification et de la gestion intégrées des terres et le secteur économique de l'agriculture. Ces deux thèmes sont étroitement liés aux chapitres du Programme Action 21 dont la FAO est le maître œuvre, à savoir Chapitres10 (Terres), 11 (Forêts), 13 (Montagnes) et 14 (Développement agricole et rural durable). Par conséquent, la FAO aura un rôle directeur dans le processus de la CDD-8 et le Comité interinstitutions du développement durable (CIDD) s'est félicité qu'elle en ait entrepris les travaux de préparation longtemps à l'avance.

2. Plusieurs pays et organisations ont manifesté leur volonté de participer aux préparatifs de la CDD-8. Les Pays-Bas, en particulier, ont pris l'initiative d'organiser conjointement avec la FAO une conférence préparatoire technique intitulée "Conférence FAO/Pays-Bas sur le caractère multifonctionnel de l'agriculture et des terres". La FAO assurera l'essentiel du soutien technique nécessaire aux préparatifs de cette Conférence et d'autres pays et institutions devraient également y collaborer. Cette Conférence se tiendra aux Pays-Bas du 13 au 17 septembre 1999 et devrait réunir plus de 200 pays, organisations internationales et ONG.

3. Ses objectifs immédiats sont les suivants:

4. La Conférence devrait produire une déclaration concise présentant deux documents de travail techniques:

5. La Conférence se propose de contribuer à la formulation du programme de suivi pour le prochain millénaire en se fondant sur l'expérience acquise jusqu'à présent pour proposer des stratégies d'exécution et des options de politique générale. Elle pourrait avoir une incidence majeure comme la Conférence sur l'agriculture et l'environnement tenue en 1991 à den Bosch, aux Pays-Bas, qui a jeté les bases des Chapitres d'Action 21 sur l'agriculture durable et la gestion des terres.

6. L'objectif général est de ramener l'agriculture à la première place en centrant l'action sur les défis actuels et à venir et sur les nouveaux outils disponibles pour y faire face.

ANNEXE 2

LISTE DES ABRÉVIATIONS

ADRD

Agriculture et développement rural durables

AIM

Année internationale de la montagne

ASS

Afrique subsaharienne

CCC

Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

CCD

Conseil de coopération douanière

CDB

Convention sur la diversité biologique

CDD

Commission du développement durable

CIDD

Comité interinstitutions du développement durable

CIR

Commission internationale du riz

CLASP

Conservation des terres en Asie et dans le Pacifique Sud

CLDS

Convention de lutte contre la désertification et la sécheresse

CNUED

Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement

COFI

Comité des pêches

COP

Conférence des Parties

CORTALC

Conservación y Rehabilitación de Tierras in America Latina y el Caribe

CRGAA

Commission des ressources génétiques pour l'alimentation et l'agriculture

DAD-IS

Système d'information sur la diversité des animaux domestiques

DIPA

Programme de développement intégré de la pêche artisanale

ECOSOC

Conseil économique et social des Nations Unies

FIDA

Fonds international pour le développement agricole

FIF

Forum intergouvernemental sur les forêts

FRA

Evaluation des ressources forestières

GCRAI

Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale

GIF

Groupe intergouvernemental sur les forêts

GTIG

Groupe de travail intergouvernemental

GT-Net

Système mondial de réseaux d'observation terrestre

IFS

Initiative sur la fertilité des sols

ISCRAL

Programme international de conservation et de restauration des terres en Afrique

NERALEN

Réseau de savoirs sur la réforme agraire négociée

OCDE

Organisation de coopération et de développement économiques

OIT

Organisation internationale du travail

OMC

Organisation mondiale du commerce

OMS

Organisation mondiale de la santé

ONG

Organisation non gouvernementale

ONUDI

Organisation des Nations Unies sur le développement industriel

PAFT

Plan d'action forestier tropical

PI

Protection intégrée

PIC

Principe de l'information et du consentement préalables

PNAE

Plan national d'action en faveur de l'environnement

PNUD

Programme des Nations Unies pour le développement

PNUE

Programme des Nations Unies sur l'environnement

PSSA

Programme spécial sur la sécurité alimentaire

SBSTTA

Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques

SEAGA

Programme d'analyse des questions socio-économiques et des conditions spécifiques de chaque sexe

SIG

Système d'information géographique

SINP

Systèmes intégrés de nutrition des plantes

SMIAR

Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

SMOT

Système mondial d'observation terrestre

UNITAR

Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche

WAICENT

Centre mondial d'information agricole

WID

Promotion des femmes dans le développement

   

Terminologie de la FAO

   

AGP

Division de la production végétale et de la protection des plantes

COAG

Comité de l'agriculture

SD

Département du développement durable

SDW

Division de la femme et de la population

TCA

Division de l'assistance aux politiques