Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2023

Journée mondiale de l'alimentation

Gabriella D’Cruz

«Le long des côtes indiennes, il existe plus de 800 espèces d’algues marines comestibles qui peuvent être intégrées à notre alimentation locale.»
12/07/2022

Inde

Ayant grandi sur la côte de Goa, Gabriella D’Cruz a développé une fascination pour l’exploration des mares résiduelles de la mer d’Arabie. Elle a cultivé cette passion au fil des années et aujourd’hui, en tant que Food Chain Global Youth Champion de 2021, elle se consacre à aider les communautés côtières à trouver dans la mer leurs moyens de subsistance. 

Gabriella s’intéresse tout particulièrement à la production à petite échelle d’algues marines, qui est profitable aux producteurs et aux consommateurs locaux. Après avoir travaillé comme spécialiste de la conservation marine dans différentes régions de l’Inde, elle est revenue à ses racines – les forêts d’algues marines des côtes de Goa. Ces écosystèmes ont une biodiversité très riche, qu’il s’agisse de poissons, crustacées ou mollusques et tortues. Mais les algues marines sont l’élément clé qui permettent la conservation de cette biodiversité. Car elles capturent aussi le carbone, diminuent l’acidification des océans et absorbent les substances nutritives en excès. 

Gabriella et ses collègues ont lancé un projet pilote de lutte contre l’extraction des ressources marines, qui prévoit la culture d’algues et de moules sur des radeaux flottants en bambou. Promouvoir les algues au rang d’aliment de base n’est pas chose facile mais, comme Gabriella le fait remarquer, les algues peuvent être utilisés de plusieurs façons: dans les bioplastiques, les cosmétiques, les aliments pour animaux et autres emplois. À travers le projet Good Ocean lancé en 2020, Gabriella espère garantir un marché solide d’algues de haute qualité pour les nombreux restaurateurs locaux, qui font déjà preuve d’un intérêt croissant. 

«Le long des côtes indiennes, il existe plus de 800 espèces d’algues marines comestibles qui peuvent être intégrées à notre alimentation locale», dit Gabriella. «Je suis persuadée que passer à des produits alimentaires régénérateurs comme les algues et les moules, au lieu de continuer à pratiquer la pêche extractive, comme la capture de crevettes au chalut de fond, est un pas dans la bonne direction.» 

Ismahane Elouafi, responsable scientifique de la FAO, soutient énormément les efforts de Gabriella et il l’encourage à conserver et cultiver sa passion. Ismahane considère que la culture des algues représente une occasion importante pour diversifier les sources alimentaires et il espère qu’elle se développera de manière durable. Le Gouvernement indien reconnaît lui aussi le potentiel que la culture des algues contient, et il a récemment proposé un investissement à hauteur de 100 millions d’USD dans cette industrie. 

Il y a de fortes chances pour que la fascination que cette héroïne de l’alimentation cultive depuis son enfance transforme les moyens de subsistance des habitants des côtes de Goa, voire même d’autres populations.