Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2025

Journée mondiale de l'alimentation

Jazgul Tolomusheva

«Même si vous travaillez dans un champ depuis des années, il y a toujours quelque chose à apprendre des autres.»
06/08/2024

Kyrgyzstan

Une fois par semaine, dans une cour en gravier de Bokonbayevo, sur la rive sud du majestueux lac Issyk-Kul, au Kirghizistan, un groupe de fermiers locaux se serrent sur un banc en bois et sortent leur stylo.

L'école ne donne pas de notes, mais l'assiduité donne droit à de nombreuses récompenses, si bien que les classes sont toujours bondées.

Il y a un tableau de conférence et des marqueurs de couleur, et, parfois, une chèvre ou un mouton curieux fait son apparition. Et Jazgul Tolomusheva est toujours présente.

C'est sa ferme et les sujets de discussion de cette école d'agriculture de terrain varient selon les jours et vont de la santé animale à la gestion des pâturages.

Des formateurs spécialisés viennent enseigner mais les villageois sont également encouragés à partager leurs expériences et leurs connaissances.

«Même si vous travaillez dans un champ depuis des années, il y a toujours quelque chose à apprendre des autres», explique Jazgul.

Et la ferme de Jazgul a beaucoup à nous apprendre. En moins d'un an, sa production de viande et de lait a presque doublé, grâce aux nouvelles compétences et à la confiance en elle qu'elle a acquises dans le cadre des écoles de terrain qui ont débuté ici en 2023.

«L'école m'a aidée à identifier mes points forts... et à me fixer des objectifs», explique-t-elle. Elle lui a également donné le courage de contracter un prêt bancaire et d'acheter plus de bétail pour sa production de viande.

Les premières formations qu'elle a reçues lui ont appris l’élevage respectueux du climat et l'ont particulièrement aidée à augmenter la productivité et les revenus de son exploitation, dit-elle.

Ses animaux paissent désormais en rotation, de sorte que les pâturages ne s'épuisent pas et que son bétail dispose toujours d'herbe fraîche. Elle est également plus exigeante en ce qui concerne les races qu'elle élève; elle se concentre sur les races locales traditionnelles qui sont bien adaptées au climat et produisent bien y compris dans des conditions difficiles. Elle surveille la qualité de l'eau et sait quand il faut donner des aliments ou des médicaments supplémentaires pour maintenir le bétail en bonne santé. Sa ferme modernisée sert aujourd'hui d'exemple aux autres.

«C'est trop bien d'être une pionnière», plaisante Jazgul, qui élève sept enfants en plus de s’occuper de ses animaux.

Comme la ferme de Jazgul auparavant, de nombreuses exploitations au Kirghizistan fonctionnent en deçà de leurs capacités. Les écoles d'agriculture de terrain font partie d'un projet du gouvernement et de la FAO qui vise à changer cette situation.

Lorsque le projet a été annoncé, Jazgul a proposé avec enthousiasme sa ferme comme salle de classe.

«Je crois que l'éducation et l'échange d'expériences sont la clé du succès dans le monde moderne», dit-elle.

Aujourd'hui, les villageois se réunissent également ici pour discuter et résoudre des problèmes communs, et Jazgul joue souvent le rôle de modérateur pour les aider à prendre des décisions en connaissance de cause.

«J'espère que mes efforts aideront mes voisins à améliorer leurs méthodes agricoles et leur qualité de vie.»

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