Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2023

Journée mondiale de l'alimentation

Martha Negumbo

«J’ai trouvé que ce groupe de femmes avait un modèle d’entreprise unique. Et je me suis dit que c’était génial que la même huile qu’on mange à la maison puisse aussi […] être une source de revenus dans un domaine comme celui de la cosmétique.»
19/09/2022

Namibie

Le marula a longtemps été une denrée de base dans les foyers namibiens, où l’amande et le fruit ont tous deux la réputation d’être bons pour la santé, et l’huile extraite de l’amande est bien connue pour les soins de la peau et la cuisine. Ces dernières années, les sociétés internationales, elles aussi, ont misé sur cette huile – et la demande ayant explosé, un groupe de femmes a joué un rôle important pour que le marula de Namibie trouve sa place dans le marché mondial.

 «Le marula et d’autres fruits comme le melon ont été des moyens d’existence pour les Namibiens pendant des années», dit Martha Negumbo, qui dirige la coopérative de femmes Eudafano (EWC) qui réunit 2 500 femmes venant de 27 associations productrices de Namibie. La coopérative se base sur des principes de bioéconomie circulaire pour exploiter le potentiel des ressources autochtones et renforcer la sécurité alimentaire, tout en créant des opportunités pour les femmes locales dans la production non alimentaire. La Namibie met au point une stratégie de bioéconomie, avec le soutien de la FAO, et les denrées alimentaires locales et l’innovation sont deux de ses principaux domaines d’action.

 Ensemble, les femmes d’EWC récoltent et traitent les amandes de marula et les vendent à des clients internationaux, y compris Body Shop, apportant ainsi à la coopérative un revenu annuel de 158 000 USD. L’huile de marula, riche en acides linoléiques et oléiques, contient plus d’antioxydants que l’huile d’argan ou d’olive, et comme elle est l’huile naturelle la plus stable du monde, elle est particulièrement utile dans la préparation de cosmétiques.

 Martha, qui a été élevée par sa grand-mère à Ondangwa, où la fabrique d’Eudafano est située, n’a pas eu besoin qu’on la convainque pour intégrer la coopérative. Elle a vu d’elle-même le travail intense que les femmes ont fourni pour le bien de leurs familles et la manière dont elles ont géré le développement rural.

 «J’ai trouvé que ce groupe de femmes avait un modèle d’entreprise unique. Et je me suis dit que c’était génial que la même huile qu’on mange à la maison puisse aussi […] être une source de revenus dans un domaine comme celui de la cosmétique», dit Martha.

 Les femmes récoltent les amandes des arbres de la région mais elles plantent également de nouveaux arbres afin de protéger les ressources locales et la biodiversité. De plus, l’EWC a pour principe de ne pas gaspiller et, de ce fait, des produits dérivés, comme des galettes de marula, sont vendus comme aliments pour animaux. Dans l’ensemble, la coopérative qui existe depuis plus de vingt ans fournit un grand nombre d’opportunités aux femmes locales qui peuvent vendre différentes sortes de produits.

 Pour Martha, le développement et la conservation vont de pair. «J’ai beaucoup de plaisir à travailler dans une coopérative qui soutient la promotion des femmes rurales», dit-elle. En même temps, «il est important que nous continuions à mieux connaître les ressources locales comme le marula et la manière de les conserver.»