Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2023

Journée mondiale de l'alimentation

Ninfa Aguilar Medina

"J’ai toujours aimé cultiver la terre sans utiliser de produits chimiques. Ça me permet de me sentir en harmonie avec la nature et la planète."
16/08/2022

Pérou 

Depuis toute petite, lorsqu’elle vivait dans le district de Pucara, dans la région de Junín, au centre du Pérou, Ninfa Medina voulait avoir un jardin potager comme celui de sa grand-mère. Aux yeux de Ninfa, son abuela était une femme patiente et avisée, et elle aimait l’écouter lui parler de ses plantes. Sa passion pour le jardinage lui vient de sa grand-mère. 

Alors que les autres élèves prenaient leurs animaux domestiques comme sujet de leurs présentations scolaires, «J’apportais toujours des plantes à l’école», se souvient Ninfa. «Puis, en grandissant, j’ai pu avoir mon propre jardin». 

Lorsqu’elle a enfin eu sa propre parcelle sur la propriété de son père, elle a décidé qu’elle en ferait un jardin potager organique et utiliserait des pratiques ancestrales. 

«J’ai toujours aimé cultiver la terre sans utiliser de produits chimiques», dit-elle. «Ça me permet de me sentir en harmonie avec la nature et la planète.» 

Et la Pachamama, ou la Terre Mère, l’a récompensée en produisant une grande variété d’herbes aromatiques et de légumes nutritifs. 

Ninfa est restée fidèle à son approche agroécologique même quand son père a décidé de passer temporairement à une production agricole commerciale moins durable, en délaissant le jardin familial, dans l’espoir d’en tirer des revenus majeurs. 

Pour permettre à des producteurs écologiques comme Ninfa de continuer à protéger l’environnement tout en vivant de leurs terres, la FAO a travaillé avec les agricultrices au Pérou et en Équateur, afin de construire un réseau local d’agricultrices capables de s’entraider et de vendre collectivement leurs produits, promouvoir les entreprises agroalimentaires dans la région et renforcer les chaînes de production, y compris en fournissant des formations sur les pratiques résilientes au climat. Une partie de ce travail se fait à travers des écoles pratiques d’agriculture, où les femmes plantent, récoltent et acquièrent de nouvelles compétences ensemble sur des parcelles d’essai. Par exemple, Ninfa a appris les meilleures techniques pour cultiver les tomates en haute altitude et à produire son propre fertilisant organique. Au total, la FAO travaille pour améliorer les moyens d’existence de quelque 200 entrepreneurs femmes de la région. 

Si elle se réjouit que les agricultrices de sa communauté arrivent à augmenter leurs revenus, pour Ninfa, la priorité est toujours la même: «La Pachamama est source de beaucoup de vie [et] nous ne devons pas la tuer avec des produits nocifs. Nous devons protéger la biodiversité de nos jardins, car c’est là que réside notre vraie richesse.» 

L’appui qui a été donné à Ninfa s’est concrétisé grâce aux trois projets suivants dans sa communauté: le projet «Consolidation des programmes d’alimentation scolaire», le projet «Systèmes alimentaires durables et résilients dans le contexte de la covid-19», et le projet «Femmes rurales».