Le Jardin Botanique de Limbe a développé un Programme de conservation par la culture (Programme CTC), dans le but de favoriser la conservation de la biodiversité riche et fragile du Mont Cameroun. Le premier objectif de ce programme est de préserver les espèces sauvages commerciales les plus menacées, en réduisant la pression d'exploitation sur les ressources sauvages, grâce la disponibilité du matériel cultivé. La réalisation de cet objectif passe par l'application d'un programme de recherche structuré, impliquant le développement de méthodes de domestication et de culture efficaces et peu coûteuses pour les espèces cibles.
Cet article présente à la fois la méthodologie appliquée dans le cadre du Programme de conservation par la culture et les avantages écologiques et sociaux (immédiats et à long terme) du travail déjà entrepris. Quelques problèmes particuliers rencontrés lors de ce programme de recherche seront également traités.
Mots clés: Conservation, culture, produits forestiers non ligneux, Jardin Botanique de Limbe, Cameroun.
Le Mont Cameroun est caractérisé par une biodiversité très riche et très fragile, comprenant un nombre élevé d'espèces animales et végétales endémiques. Or ce patrimoine est menacé en raison de la destruction de l'habitat de ces espèces, la reconversion rapide des forêts en plantations, le défrichement causé par les cultures itinérantes et le risque associé au feu de brousse, l'exploitation à faible impact de bois d'œuvre et la surexploitation des produits forestiers non ligneux, tels que Prunus africana et Gnetum spp.. Pour lutter contre ce dernier problème en particulier, le Jardin Botanique de Limbe (JBL) a développé en 1994 le Programme de conservation par la culture, dont l'objectif est de réduire l'ampleur des dégâts causés par la surexploitation des PFNL, tout en améliorant les revenus des ménages et en assurant un partage équitable des bénéfices dérivant de ces ressources forestières.
Le but principal du Programme de conservation par la culture est de préserver les populations sauvages produisant des PFNL en réduisant la pression d'exploitation à laquelle elles sont soumises. Ce programme comprend les activités suivantes :
· Le développement et la promotion de méthodes de collecte de matériel génétique rentables et valables d'un point de vue scientifique;
· Le développement de méthodes de multiplication en masse simples et efficaces;
· Le développement et la promotion de méthodes de culture rentables et transmissibles;
· La mise à disposition des méthodes de dissémination afin que la population locale puisse bénéficier de manière directe des résultats de la recherche.
Ce programme est structuré de façon à réaliser ces objectifs, grâce à la mise au point d'une stratégie de recherche cohérente et systématique pour chaque espèce cible. Les méthodes employées pour ces premiers travaux sont :
· Une recherche préliminaire de la documentation déjà existante;
· La collecte de matériel génétique sur le terrain;
· Des essais de germination et de multiplication;
· La distribution et la plantation;
· La caractérisation des espèces et l'évaluation;
· La publication et la diffusion des informations;
· La vulgarisation.
3.1. Sélections de taxons cibles
La sélection d'espèces cibles se fait selon des règles strictes, dépendant des critères sociaux et institutionnels suivants :
· La demande de la population locale (villageois, vulgarisateurs, coopératives agricoles);
· Des recommandations politiques à plus grande échelle (par exemple, la culture du rotin recommandée par le projet 59 du Programme forestier national du Cameroun en 1996, la plantation de Prunus africana, telle que stipulée par l'article (88)2 de la loi forestière du Cameroun de 1994;
· Les sollicitations émanant des partenaires collaborant au projet (par exemple CIRAF, IPGRI, CDC)
Ces règles sont renforcées par les critères biologiques suivants :
· Les taxons doivent être des espèces indigènes ayant une valeur économique ou culturelle;
· Les taxons doivent être récoltés directement à partir de sources sauvages;
· Les taxons doivent compter parmi les espèces considérées comme menacées, telles que Prunus africana et Gnetum spp.;
Ce processus de sélection tient également compte des études de marché sur la demande locale, le niveau de la consommation de certains PFNL et des entretiens avec les exploitants forestiers locaux, le personnel du Jardin Botanique de Limbe et les experts nationaux du projet pour le Mont Cameroun, qui sont constamment en contact étroit avec la population villageoise de la région.
3.2. Recherche préliminaire
La recherche préliminaire implique le rassemblement de nombreux documents, afin d'obtenir le maximum d'informations sur les taxons cibles. Cette documentation fournit la base indispensable du programme et permet d'appliquer une stratégie de recherche cohérente pour chaque espèce sélectionnée. Une attention particulière est accordée aux données taxonomiques, à l'abondance et la distribution, ainsi qu'aux aspects écologiques et socio-économiques de chaque espèce. La majorité de ces espèces n'ayant pas encore été cultivée, il est souvent difficile d'obtenir des informations sur les données de culture existantes.
Une enquête éco-géographique reposant à la fois sur la documentation existante et sur des herbiers comprenant les taxons cibles est également entreprise, dans le but de fournir une description taxonomique précise des espèces considérées, une analyse de la distribution géographique et des variations écologiques, permettant l'échantillonnage d'un pool de gènes diversifié. Cette étude tient également compte de la phénologie des taxons, pour assurer que les campagnes de collection de graines puissent être programmées de la manière la plus opportune possible. L'enquête éco-géographique constitue la condition nécessaire pour la réussite de la collection des semences et est essentielle pour obtenir, dans des systèmes de culture, un échantillon aussi représentatif que possible des espèces sauvages.
3.3. La collection de matériel génétique sur le terrain et la méthode d'échantillonnage
Il est important d'obtenir la base génétique la plus large possible, en se procurrant des échantillons prélevés au hasard à partir de l'ensemble de l'aire géographique de l'espèce considérée et en faisant en sorte de cibler le maximum d'écotypes différents. Par exemple, dans le cas de Prunus africana, on privilégie le critère de la distribution par rapport à d'autres tels que la distance et l'altitude (ces 2 facteurs géographiques confèrent au milieu des conditions écologiques différentes, donnant lieu à une grande variété d'écotypes). On fait particulièrement attention à maintenir séparés les échantillons de population récoltés durant tout le processus de domestication (Blackmore, 1997). On récolte des données détaillées sur les populations (données de provenance) au cours de la collecte des échantillons. Ces données doivent porter autant sur les conditions écologiques (altitude, longitude, latitude, type de sol, conditions du sol, aspect et type de végétation) que sur les collecteurs (date de la collection, nom des collecteurs, etc...). Il s'agit d'informations essentielles tant pour leur valeur scientifique que pour la conservation.
La qualité du matériel génétique dépend étroitement de sa manipulation avant et après la collecte, ainsi que sur le maintien de la séparation de chaque génotype identifié. Tous les efforts sont mis en œuvre afin d'éviter les mélanges dans le matériel collecté lors des stades de semis et de plantation.
3.4. Tests de germination et essais de propagation
Des essais de propagation et de multiplication sont entrepris pour déterminer les méthodes les plus rentables de production de masse. La dormance des semences est un des problèmes les plus sérieux auquel se trouve confronté le Programme de conservation par la culture et se manifeste surtout auprès de nombreuses espèces de rotin qui peuvent prendre jusqu'à 9 mois pour germer. Cependant, il est possible de lutter contre ce problème de dormance grâce à toute une série de traitements pré-semis. Il arrive souvent (comme c'est le cas pour Gnetum spp.) que les boutures soient la méthode de multiplication la plus appropriée. Il faut cependant essayer de nombreux types de boutures et de méthodes artisanales de production de plants, faire de nombreux essais et connaître des erreurs, avant de pouvoir déterminer quelles sont les méthodes de propagation les plus appropriées et les plus utilisables.
3.5. La distribution de plants et le suivi après la plantation
La réussite du Programme de conservation par la culture dépend étroitement d'une distribution de plants bien organisée et des activités de contrôle après la plantation. Une grande partie des plants produits est mise à disposition des communautés locales à un prix réduit minimum. L'expérience a montré que lorsqu'on donne gratuitement les plants, la population n'en prend pas soin de la même manière que lorsqu'elle les achète. Peu importe que l'investissement soit faible: une plante achetée a une valeur importante et est bien entretenue. Grâce à la vente des plants, le JBL est en mesure de récupérer une petite partie des coûts d'investissement pour les essais de propagation et de culture.
Le plus souvent, la distribution du matériel végétal est assuré par le réseau de village du projet du Mont Cameroun, ainsi que par l'intermédiaire d'équipes de vulgarisateurs, de coopératives agricoles et, plus récemment, d'organisations non gouvernementales (ONG). Une condition préalable à la distribution est la possibilité de suivre la croissance et le développement des plants distribués par le personnel du JBL.
3.6. Caractérisation et évaluation du matériel végétal
La caractérisation est l'observation des caractères hautement héréditaires et qui se maintiennent dans le milieu. Ces caractères sont très importants car ils déterminent la qualité du matériel végétal, tant au niveau génétique que commercial (par exemple une quantité élevée d'alcaloïde pour les espèces médicinales, une valeur nutritive importante pour les espèces alimentaires). Les données concernant l'évaluation du matériel végétal se basent sur l'observation et sur des mesures de l'interaction entre le matériel génétique et son nouvel environnement. Ces caractères sont importants car ils indiquent la survie ou la perte de certains génotypes et de leurs caractéristiques en fonction des conditions de milieu (Ford et al., 1986). Ce raisonnement est à la base du programme de contrôle des taxons cibles entrepris par le Jardin Botanique de Limbe.
Figure 1: Essais de multiplication de Prunus, entrepris par le CIRAF et le Jardin Botanique de Limbe
à Tote
(Photo: T. Sunderland).
3.7. Publication et diffusion des informations
Ce travail a donné suite à de nombreuses publications dans le but de diffuser les connaissances rassemblées au cours de notre recherche (Sunderland and Nkefor, 1997b; Earth Love Fund, 1997).
La diffusion des informations a également été possible grâce à des réunions d'experts scientifiques (Sunderland et Nkefor, 1996a; Sunderland et Nkefor, 1996b; Sunderland et Nkefor 1997a) et grâce à des présentations informelles du travail réalisé au Jardin Botanique de Limbe, faites à des groupes d'agriculteurs et à des vulgarisateurs.
3.8. La vulgarisation des informations
Après avoir déterminé des méthodes appropriées et transférables de propagation en masse de chaque espèce cible, il faut transmettre les connaissances acquises à ceux qui sont susceptibles de les appliquer. Une des réussites les plus importantes de ce programme a été la formation de formateurs et de vulgarisateurs dans le domaine des méthodes de propagation adaptées pour chaque espèce. Cette formation a été organisée de manière formelle et informelle et a permis la formation d'étudiants et d'étudiants-chercheurs en horticulture (parmi eux, huit sont issus du Collège régional d'agriculture de Bambilli, de l'Ecole forestière Mbalmayo et de l'Université de Buea). Du personnel de terrain du Ministère de l'Environnement et des Forêts (MINEF) a également été formé.
Figure 2: Diffusion des résultats des travaux de recherches et des techniques de multiplication (Photo: T. Sunderland).
Au-delà de l'apport des données techniques rassemblées grâce à la méthodologie décrite ci-dessus, d'autres réalisations ont été possibles, grâce à l'utilisation du matériel produit dans le cadre du Programme. Il s'agit de:
· L'établissement à Moliwe d'une plantation expérimentale de 8,8 ha de Prunus africana, grâce au "Cameroon Development Cooperation";
· L'établissement dans la Province du Nord-Ouest du Cameroun d`une plantation de 1.5 ha supplémentaire de Prunus africana par une coopérative "Women in Development Cooperative". Cette même coopérative a également fourni 200 espèces d'arbres de bois d'œuvre pour un programme d'agroforesterie (Voir Burnley, dans la présente publicaction);
· La distribution de mille semis de Prunus africana à une coopérative "Women in Development Cooperative" dans la division de Fako, dans la provinde du Sud-Ouest du Cameroun. Ce matériel a ensuite été redistribué à de nombreuses femmes, dans le but de les cultiver dans de petites plantations sur des terres agricoles laissées en jachère ou dans des cultures associées;
· La fourniture de matériel supplémentaire de Prunus à la division de la recherche forestière de Mbalmayo pour la poursuite des essais de multiplication végétative;
· Le développement de la zone du Jardin Botanique de Limbe consacrée aux plantes médicinales, grâce à l'utilisation de matériel génétique obtenu par le Programme de conservation par la culture. Une brochure pédagogique a d'ailleurs été récemment publiée à ce sujet (Laird et al., 1997);
· Un essai intensif de domestication de l'eru (Gnetum spp.) par le Jardin Botanique de Limbe, à des fins éducatives et de recherche (Ndam et al., 1998);
· L'établissement d'un arboretum de rotin dans le Jardin Botanique de Limbe dans le but de réaliser des recherches taxonomiques pour contrôler les variations dans la morphologie entre les arbres juvéniles et les arbres adultes d'une même espèce. Ce type de recherche a souvent des répercussions importantes en terme d'économie et de développement (voir Sunderland, dans la présente publication);
· La section "Plantes utiles" du JBL a été enrichi par le matériel végétal produit dans le cadre du Programme. Ceci a permis le développement de programmes éducatifs dans des domaines aussi variés que la cuisine, l'industrie et la médecine et accompagnés d'une littérature publiée abondante.
5.1. Avantages pour les populations locales
Les principaux avantages que ce programme a fourni aux populations locales sont :
· La fourniture de matériel végétal, garantissant des revenus réguliers à la population, grâce à des marchés bien établis et stables;
· L'octroi d'un pouvoir économique à la population locale, en mettant à sa disposition les moyens de pénétrer des marchés lucratifs, comme à travers la fourniture de produits tels que Gnetum spp. et Prunus africana. Cette possibilité leur était traditionnellement inaccessible, en raison de l'exploitation incontrôlée des ressources sauvages par des tiers.
· Une plus grande diversité des produits cultivés tant par les individus que par les groupes, permettant une diversification majeure des cultures et donc davantage de sécurité économique.
· Dans de nombreux cas, une offre régulière de matières premières contribue à réduire les fluctuations de prix. Ainsi, ces produits (Gnetum, Cola spp.), lorsqu'ils arrivent sur les marchés urbains, restent abordables et à la portée des bourses de la majorité des ménages.
· Traditionellement, dans la province du Sud-ouest, les femmes ne pouvaient pas posséder directement leur propre terre. Toutefois, suite à la formation de coopératives de femmes, elles ont obtenu le droit d'acheter ou d'obtenir des terres pour la culture à long terme (Burnley, dans la présente publicaction). En droit commun camerounais, la plantation d'un arbre commercial sur une parcelle de terre implique l'usufruit de cette terre. Le Programme CTC a donc contribué à renforcer le droit des femmes, en mettant à leur disposition des espèces commerciales.
· Le rôle éducatif du JBL a été mis en évidence, tant pour les visiteurs que pour les personnes intéressées par la littérature actuelle sur le sujet.
5.2. Avantages du point de vue écologique
Les principaux avantages écologiques sont les suivants:
· L'avantage à long terme est la réduction de la pression d'exploitation sur les populations sauvages grâce à des sources alternatives cultivées. Les avantages ne sont pas limités aux espèces concernées, mais contribuent d'une manière plus large au maintien de l'équilibre écologique. Par exemple, l'exploitation intensive de Prunus africana sauvages, afin d'en extraire le maximum d'écorce, provoque de larges trouées çà et là dans le couvert forestier et perturbe la dynamique de l'écosystème.
· Les efforts de conservation ex-situ et un certain degré de domestication contribuent à protéger les espèces contre la menace sérieuse de la surexploitation. Et cela vaut aussi bien au niveau de l'espèce que pour sa provenance ou sa composition génétique.
· La plantation d'arbres sur les terres autrefois en jachère a directement contribué au reboisement de la province du Sud-ouest, tant du point de vue commercial que pour la subsistance. On s'attend à de meilleurs rendements par hectare, grâce à la promotion de systèmes ayant une production élevée et nécessitant un faible investissement.
· Les cultures mixtes composées d'espèces d'arbres et de cultures agricoles herbacées se rapprochent davantage des processus naturels, avec une couverture végétale à plusieurs étages. Ce système réduit l'érosion du sol et s'accompagne d'une augmentation des espèces par hectare, ce qui crée un écosystème plus équilibré, bien qu'appauvri.
· Les plantations dans le cadre des activités du JBL mettent en évidence la politique des institutions de présenter le lien inextricable existant entre les plantes et la population.
Initialement, la plupart des problèmes étaient d'ordre technique et concernaient surtout le choix de la meilleure méthode de multiplication en masse. Afin de résoudre ces problèmes, différentes variantes d'une approche sont proposées: par exemple, si la propagation des graines pose un problème, on applique la méthode de propagation clonale.
La distribution de matériel végétal a été entravée du fait que de nombreux groupes locaux d'agriculteurs, les ONG et les organismes de vulgarisation n'ont pas accès aux moyens de transport et ont du mal à acheminer le matériel de la pépinière du Jardin Botanique jusqu'au site de plantation. Au sein du Jardin Botanique de Limbe, l'ODA a fourni un support important au programme, bien qu'aucun budget n'ait été initialement prévu pour couvrir les frais supplémentaires.
· Une variation de la demande pour les espèces cibles, suite aux changements de goûts des consommateurs ou aux nouveaux impératifs de marché.
· L'instabilité économique entravant le financement du programme.
· Une perte de matériel génétique de bonne qualité suite à l'érosion du réservoir d'espèces.
La prochaine étape de ce Programme est de continuer l'identification d'espèces appropriées pour continuer et approfondir le travail réalisé jusqu'à présent et utiliser l'expérience acquise, afin de préserver d'autres espèces menacées. Il est également important de poursuivre le contrôle des jeunes plants existants, surtout ceux en condition de plantation, de façon à déterminer la viabilité d'une telle approche. Le Jardin Botanique de Limbe a créé un programme de surveillance qui est actuellement dans sa phase d'application. Il serait également utile d'entreprendre une analyse de marché pour de nombreuses espèces cibles, afin de pouvoir déterminer la viabilité économique de la culture de tels produits.
Remerciements
Les financements pour le lancement de ce Programme ont été fournis en 1994 par le "Earth Love Fund". L'ODA (maintenant DFID) a financé le programme par la suite. Nous remercions également les Amis du Jardin Botanique de Limbe, pour leur participation active dans l'établissements d'essais de Gnetum, ainsi que le personnel de la pépinière du Jardin Botanique de Limbe, pour leurs efforts et leur volonté de contribuer à la réussite de ce Programme
Blackmore, P.C., N. Ndam & J.P. Nkefor. 1997 The conservation through cultivation programme policy of the Limbe Botanic Garden, October1997.
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