3.1 Données de base
3.2 Méthodes
Lanalyse approfondie des données bibliographiques et des éléments nouveaux apportés par les travaux de Bravo de Laguna et al. (sous presse), nous a permis de définir avec plus de précision la croissance des individus de léventuel stock dit du cap Garnett, et dentreprendre des estimations de la mortalité, naturelle et due à la pêche, de ce ou de ces stocks.
Les données de base proviennent des sources ci-après:
a) Une campagne réalisée au mois de juillet 1967, dont les résultats figurent dans le travail de García Cabrera (1968) cité parmi les références. De cet ouvrage, on a utilisé la distribution des tailles qui figurent a la page 173.b) Les distributions de fréquences de tailles, globales et par sexe, qui figurent dans louvrage de Cort et Pérez Gándaras (1973), correspondent à des exemplaires capturés en juillet/août 1972 dans la même zone.
c) Les distributions de tailles correspondant à deux campagnes de marquage effectuées en janvier-février 1976 et juillet-août 1978 par léquipe de pêche de lInstitut espagnol docéanographie (laboratoire des Canaries) et qui ont pu être extrapolées à la capture totale de la flottille espagnole pour le mois correspondant, au moyen déchantillons-clés qui ont permis de connaître la distribution des tailles à lintérieur de chaque catégorie commerciale.
Lobservation et lanalyse de distribution de tailles choisies ont permis de conclure que celles-ci nétaient pas particulièrement difficiles a ventiler en groupes dâge. La méthode suivie a été très simple:
1) On a corrigé les distributions pour éliminer leffet sélectif de lengin employé; pour cela, on a utilisé les résultats du travail de Guerra (1978b), en conservant le coefficient de sélection de 1,7; on a redessiné la branche inférieure de sa courbe de sélection, de façon a ce quelle soit symétrique a la branche supérieure; on a calculé les tailles de première capture pour des mailles de 35, 40 et 60 mm, et lon a construit à la main les courbes de sélection correspondant à ces mailles. Le résultat de ces opérations apparaît sur la figure 7, déjà citée.2) Une fois rectifiées les distributions de tailles pour compenser la sélectivité de lengin, on a procédé à la séparation des groupes normaux des distributions de tailles.
Notre expérience de lapplication des méthodes utilisées pour établir la composition normale nous a convaincus quon pouvait, sans risque derreurs supplémentaires, les remplacer par une méthode plus simple: étant donné que le premier mode était absolument net, on pouvait construire la branche droite de la première composante normale par symétrie l/. Les exemplaires excédentaires ont commencé alors a dessiner la deuxième composante; on a pu répéter ce processus pour les cinq ou six groupes, au plus, qui ont été trouvés en faisant varier légèrement la symétrie quand des problèmes se présentaient au moment de tracer lesdits groupes. Dans le cas de cette espèce qui grandit beaucoup au cours des deux premières années de vie - ce qui ne revient pas à dire quelle grandit très rapidement - on a pu appliquer la méthode en étant à peu près sûr de ne pas commettre derreurs graves, ce qui a été démontré a posteriori par les concordances entre les groupes provenant de différentes distributions de tailles.
1/ M S. García nous a communiqué que cette méthode est celle qui a été utilisée par Ghéno et Leguen (Cah. ORSTOM Sér. Océanographie, 6(2) 1968:(69-82) pour déterminer lâge et la croissance de Sardinella eba (Val.) au Congo et a été appelée par les auteurs méthode des maximums successifs3) La somme des fréquences absolues de chaque groupe, pour chaque distribution de fréquences, a donné comme résultat une estimation de labondance relative de chaque cohorte exploitée; et son mode, une idée de la croissance moyenne des individus de chaque cohorte. Ces résultats ont permis dobtenir une estimation de la croissance et de commencer une étude des mortalités.4) Dans létude sur la croissance, on a pensé que les cohortes correspondaient a des semestres, étant donné que Hatanaka (1978) démontrait quil y avait deux pontes par an, correspondant aux pontes du printemps et de lautomne.
5) Une étude détaillée des distributions de tailles par sexe décrites par Cort et Pérez-Gándaras a permis dentreprendre létude de la croissance différentielle par sexe, en suivant la méthode déjà indiquée.
6) On a pu étudier également la proportion des sexes par classe de taille et arriver à une estimation de la taille a laquelle se produit une mortalité de 50 pour cent pour les femelles, taille qui a été utilisée ultérieurement quand on a évalué la production par recrue.
7) Létude de lestimation des mortalités a commencé avec la construction de courbes de capture pour chaque distribution de tailles disponibles; on examinera plus loin des erreurs de base possibles quand on applique cette technique.
La différence entre la mortalité totale aux différentes époques de la pêcherie et la connaissance des efforts de pèche à ces mêmes époques a servi à dégager des estimations grossières de la mortalité naturelle (Silliman, 1963; Ricker, 1975).
8) Les résultats des opérations précédentes ont servi à poser le cadre théorique des productions par recrue daprès la formule de Ricker (1975), compte tenu des différentes valeurs de la mortalité due à la pêche et de la taille de première capture. On a tenu compte de la mortalité massive subie par les femelles, que lon peut déduire de la proportion des sexes par classe de taille dans les captures. A lintérieur de ce cadre théorique, on a dressé un tableau de la situation approximative actuelle et on a déduit les bénéfices potentiels consécutifs a la transition - transition très brève - des changements de tc.
9) On a calculé la fécondité relative par recrue en fonction de différentes stratégies et intensités de pêche.
10) On a analyse de façon approfondie les courbes de production décrites dans les ouvrages de référence, en ajoutant de nouveaux modèles qui paraissent mieux sajuster à la situation réelle.