En définitive, cette étude aura permis de répertorier les moyens traditionnels de communication existants suivants: tam-tam, xylophones et chansons pour le Centre et le Sud; Griots, tam-tams, chansons, balafons et cloches pour lEst; collaborateurs des chefs traditionnels, messagers du chef à cheval ou à pied, griots, chansons, Tam-tams, Muezzins pour lExtrême-Nord. Certains qui existaient ont aujourdhui disparu. Parmi ceux-ci il y a: le «cor», le messager du chef, les contes, «LEtsiga» pour le Centre et Sud. Le clairon en corne de buffle, le théâtre communautaire, les morceaux de bambous pour lEst; les cornes de bufs, les proverbes pour lExtrême-Nord
Les raisons de cette disparition sont multiples: inexistence des cérémonies ou occasions dutilisation (guerres), mort (disparition) des personnes-ressources/promoteurs, absence de formation à la fabrication et à lutilisation au niveau des jeunes générations, manque dautorité des chefs traditionnels etc., influence des conditions de la vie moderne ainsi que des nouveaux moyens de communication. Dautres existant sont encore utilisés. La portée de communication de la plupart de ces moyens (xylophones, griots, collaborateurs et messagers du chef), semble limitée à quelques kilomètres; néanmoins la combinaison de plusieurs types (de moyens), et leur utilisation en relais avec ceux des villages voisins les rendent très performants dans la transmission de nouvelles, et le regroupement des villageois autour dune cause commune et même dans la diffusion probable des messages de la SR. Toutefois, il est à noter quà létat actuel certains de ces moyens (tam-tam, xylophones) peuvent difficilement assurer la diffusion des messages de SR compte tenu de la difficulté de décryptage des messages observée au niveau du grand public. Ils pourront servir surtout à létape de la mobilisation communautaire.
Les griots qui généralement sont des compositeurs pourront très facilement être exploités afin de composer des messages de SR accessibles aux populations, sous forme de chansons. Les collaborateurs et les messagers du chef sont aussi exploitables au même titre. Quant au tam-tam et aux xylophones, ils peuvent servir plus aisément dans la mobilisation sociale en faveur de la SR. Ainsi, ces moyens de communication quelque peu complémentaires pour la sensibilisation en SR devront être restaurés là où nexiste plus la fabrication de leurs instruments et/ou leur utilisation enseignées à ceux qui lignorent, surtout, dans le contexte de leur intégration à la SR chez les jeunes.
Dans la stratégie de cette vulgarisation, il sera nécessaire de:
Mener un plaidoyer auprès des autorités traditionnelles sur limportance de ces moyens de communication;
regrouper toutes les personnes-ressources et promoteurs identifiés dans les villages en vue de la capitalisation et de la valorisation de leurs connaissances et expériences;
créer des points ou foyers dapprentissage;
mobiliser la communauté, surtout les jeunes vers ces foyers pour une formation.
TC/D/Y4296F/1/11.02/1500