par LE GROUPE DE TRAVAIL DES SECRÉTARIATS POUR LHABITATION ET LES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION EN ASIE ET EXTREME-ORIENT
NOTE: Le Groupe de travail des secrétariats comprend des représentants de la Commission économique pour lAsie et lExtrême-Orient, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, de lOrganisation internationale du travail, de lUNESCO, de lOrganisation mondiale de la santé et de la FAO. A la troisième réunion, qui sest tenue à Bandoeng (Indonésie) du 20 au 29 juin 1955, assistaient également des experts des deux centres régionaux de recherches sur lhabitation qui sont en cours dinstallation en Inde et en Indonésie, respectivement pour les zones à climat chaud et sec et à climat chaud et humide de cette région.EN ASIE et en Extrême - Orient, le climat est le plus important et pratiquement lunique facteur qui influence le type dhabitation; celui-ci varie beaucoup, par exemple entre les régions chaudes et sèches du Pakistan occidental et de lInde centrale, les régions chaudes et humides qui englobent une partie de la péninsule indienne, la majeure partie de lAsie du Sud-Est, et les régions tempérées ou froides des zones montagneuses du continent asiatique, du Japon ou de la Corée. Partout, les habitants adaptent aux conditions climatiques locales la construction de leurs maisons traditionnelles et les techniques demploi des matériaux disponibles; de plus, labondance et la nature des matériaux de construction, tels que bois duvre, bambous et chaume, dépendent également de ces conditions climatiques. Cest seulement dans les grandes villes quon trouve des constructions qui peuvent être indépendantes du climat. Cela peut sexpliquer par un nombre de raisons, et notamment par le fait que dans certains pays le type de construction a subi des influences étrangères, de la part de pays à climat totalement différent, influences qui ont été surimposées dans le passé et se manifestent encore aujourdhui.
Dans les îles indonésiennes, on rencontre un grand nombre de types de construction différents, depuis les bâtiments construits «en dur» par ladministration hollandaise, jusquaux types ruraux traditionnels qui nont pas beaucoup varié au cours des siècles, et dont les caractères sont déterminés par le climat.
La République dIndonésie sétend, de part et dautre de léquateur, sur une longueur qui approche du dixième du tour de la terre (4 265 kilomètres). Bien que les îles soient dans la zone équatoriale, les températures, adoucies par les influences marines, ne sont jamais excessives. Pourtant, les plaines basses connaissent des nuits très chaudes et une humidité élevée. La température dépend de laltitude plutôt que de la saison; en effet, la différence entre les jours les plus longs et les jours les plus courts nest que de 48 minutes.
A Djakarta, au niveau de la mer, les températures moyennes mensuelles ne varient pas de plus dun degré du mois le plus chaud au mois le plus froid; la moyenne annuelle est de 29° C. Au contraire, Bandoeng, à une altitude de 730 mètres, a une moyenne annuelle de 22oC, et Gede, à 3 000 mètres, 9° C. Il gèle seulement sur les hauts plateaux intérieurs.
Dans lavenir, les progrès des industries des matériaux de construction et du bâtiment seront étroitement liés à la situation économique du pays dans son ensemble. Une étude détaillée de la situation actuelle et des possibilités de développement a été faite pour les matériaux suivants: ciments et matériaux dérivés, mortiers, moellons, acier, briques, tuiles, quincaillerie, fibre de coco et déchets de ramie, sable et gravier. Mais tous ces matériaux représentent les besoins de la construction urbaine, et cest ceux de la construction rurale dont la FAO aura surtout à soccuper.
Comme dans la plupart des autres pays de lAsie du Sud-Est, le principal matériau indigène en Indonésie est le bambou 1. Des bardeaux en bois de fer ont été largement employés dans le passé, mais ce matériau devient de plus en plus rare. Les palmes et le chaume sont employés dans tout larchipel. Les meilleures maisons traditionnelles - et certainement les plus pittoresques - sont peut-être celles du nord et de louest de Sumatra, avec leurs toits haut perchés, et leur faîte incurvé entre deux pignons très pointus.
1 On peut se reporter aux publications suivantes: F. A. McClure, Bamboo as a Building Material, V. S. Department of Agriculture, Foreign Agriculture Service, Washington (mai 1953) et «Industrial Raw Materials of Plant Origin. V. A Survey of the Bamboos», Engineering Experiment Station of the Georgia Institute, of Technology Bulletin, XV, N° 18, Atlanta, Georgie (1953).
LE BAMBOU
On trouve en Indonésie 15 espèces principales de bambous; six dentre elles sont abondantes et couramment employées:
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Hauteur (mètres) |
Diamètre) (centimètres) |
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Bambusa bambos |
25 |
15 |
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(«bambu oriduri») |
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Bambusa vulgaris |
20 |
10 |
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(«bambu grading») |
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Dendrocalamus asper |
30 |
20 |
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(«bambu petung») |
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Bambusa spinosa |
20 |
12 |
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(«bambu greng») |
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Gigantochloa apus |
20 |
15 |
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(«bambu apus») |
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Gigantochloa verticillata |
26 |
15 |
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(«bambu andong») |
La durée normale des matériaux en bambou utilisés en construction extérieure et non traités varie de trois à cinq ans en Indonésie, suivant les espèces, le climat et le type de constructions. Quelques recherches sur les techniques de préservation par des produits chimiques ont déjà été faites, mais elles nont pas été appliquées sur une grande échelle, en raison du prix de revient élevé. La seule méthode de préservation couramment employée (ainsi quen Birmanie et en Thaïlande) consiste à immerger les bambous (y compris les lanières qui servent à tresser les nattes, ou les nattes elles-mêmes) dans leau pendant au moins un mois. On prétend que ce procédé simple rend le bambou beaucoup plus résistant aux dégâts dinsectes et de micro-organismes qui attaquent les fibres internes relativement tendres. Bien quon ne dispose apparemment daucune donnée scientifique concernant ce traitement, des personnes, faisant autorité en matière de construction en Indonésie et ailleurs, ont pu établir que les bambous traités de cette façon peuvent durer 10 à 15 ans.
Construction
Pour les constructions rurales, le «petung» est généralement employé pour les poteaux et les membrures (diamètre supérieur à 9 centimètres) avec une charpente en «andong» et des lattes de couverture en «petung» ou en «andong» (7 centimètres de diamètre pour la charpente, et pas moins de 4 centimètres pour les lattes et les entretoises). Le «bambu apus» convient pour les petites pièces de 4 centimètres de diamètre environ. Les éléments des constructions rurales sont habituellement liés ensemble par des lanières de rotin, d«aren» ou de corde de bambou. Si ces liens sont bien faits, ils durent plus longtemps que la charpente elle-même. Dans les meilleures constructions, les bambous sont coupés à lendroit dun nud, ou, si cest impossible, les ouvertures des extrémités sont bouchées, de façon à empêcher la pénétration des insectes ou des rongeurs. Les pièces de bambou en contact avec le sol sont habituellement recouvertes avec la fibre du palmier «aren», appelée «injuk», et goudronnées de façon à les préserver. Cependant, il est plus courant de construire un soubassement de briques ou de pierres sur lequel le bâti de bambou est édifié.
Les panneaux des murs et du plancher, appelés «plupuh», sont construits couramment par la technique suivante: Ces panneaux sont constitués de bambous fendus et aplatis, disposés verticalement et attachés ou chevillés sur des pièces rondes horizontales, qui sont fixées à leur tour dans des mortaises pratiquées dans les poteaux de bambou verticaux du bâti de la maison, ou bien constituent le plancher ou le plafond. Le «plupuh» est assez grossièrement fait et nest pas par lui-même étanche, aussi les planchers faits de ces panneaux sont-ils généralement recouverts de nattes tressées très serré. Les murs extérieurs en «plupuh» sont traités de la même façon ou enduits de plâtre, à lextérieur ou sur les deux faces.
Le «gedek» est tressé à partir de bambou aplati, de 2 à 3 centimètres de large. Sil doit être enduit de plâtre, on adopte une maille large. Le «gedek» tissé plus serré est employé couramment pour les murs et les plafonds, les murs étant soit blanchis à la chaux, soit goudronnés et sablés, soit plâtrés. Les plafonds en «gedek» sont recouverts de papier (2 épaisseurs), et badigeonnés à la chaux ou peints. Le «gedek» est aussi couramment employé en panneaux pour les portes et les fenêtres.
Le «kepang» est une version du «gedek» tissé plus fin; il est généralement appliqué sans peinture ni papier. Pour les murs, le côté externe, plus dur, du bambou est placé vers lextérieur, et pour les plafonds, ce même côté est placé vers le bas.
Toits en bambou
Le type de toit le plus simple est fait de bambous fendus en deux et disposés dans toute leur longueur du faîte au bord du toit. Les brins de fort diamètre sont fendus en deux moitiés, la première couche étant attachée ou clouée aux pannes, la face concave vers le haut. La seconde couche est placée par dessus, la face convexe vers le haut, le tout formant un ensemble qui rappelle un peu laspect des toits en tuiles romaines. Ce toit est simple et peut être rendu parfaitement étanche. Il ne convient pourtant pas dans les régions où sévit la peste, car les rats peuvent sy loger.
Un bon toit, qui ne peut être infesté par les rats, peut être fait avec des bardeaux de bambou. Ceux-ci sont taillés dans des chaumes de belle venue et de fort diamètre, mais encore verts; ils sont formés par des segments refendus de 3 à 4 centimètres de large. La longueur est déterminée par celle de lentre-nud. Une «fente daccrochage» est pratiquée sur la face interne du bardeau, à lextrémité du nud; les bardeaux sont accrochés par cette fente sur des voliges en bambou refendu. Les bardeaux sont séchés à lombre pour éviter les fentes de retrait. Les voliges sont espacées denviron 15 centimètres sur les chevrons; il faut environ 200 bardeaux pour couvrir un mètre carré de toit. La pente des toits de bambou - aussi bien en bambous fendus quen bardeaux - doit être de 30° au moins.
Mesures préventives contre la peste
La peste existe à létat endémique dans de nombreuses régions dIndonésie, et devient parfois épidémique. Cette maladie étant portée et transmise par les rats, toute construction qui peut abriter ces rongeurs, et doù il est impossible de les chasser, présente un danger.
En conséquence, les constructions en bambous sont absolument proscrites dans les zones pestiférées et, dans les autres, elles ne sont autorisées que si les détails de la construction sont tels que la maison ne puisse abriter des rats: obturation de toutes les extrémités ouvertes, ajustage étroit des pièces faitières, des gouttières et des cavités, emploi de bambous fendus plutôt que de tiges entières. Des accessoires permettant dadapter les constructions en bambous aux exigences de la prévention contre la peste ont été mis au point et sont délivrés gratuitement aux constructeurs de maisons par le Ministère de la construction.
Recherche
De nombreuses autorités compétentes considèrent que pour la plus grande partie de lIndonésie, et spécialement pour Java où la population est la plus dense, le bambou est de loin le matériau de construction le plus important. On a donc pensé que les études doivent être concentrées sur les méthodes susceptibles daméliorer ses qualités et ses emplois, plutôt que sur la recherche de produits pouvant remplacer ce beau matériau aux multiples usages.
Un comité, organisé avant la deuxième guerre mondiale, fut chargé de faire une étude sur le bambou, mais ne put faire beaucoup progresser la culture, la récolte, la conservation et les techniques de construction. A lheure actuelle, on poursuit quelques essais sur les propriétés mécaniques des bambous dIndonésie employés comme armature dans le béton, et sur les techniques de préservation par imprégnation.
Des expériences furent faites dabord avec des bambous fendus, ayant leurs extrémités découpées en forme de dents. La résistance à la pression est meilleure lorsquon augmente la longueur de ces dents. La forme des dents a aussi son importance. Dans une deuxième technique, on formait un ancrage en refendant les bouts et en les courbant pour former une boucle. Ces expériences ne sont pas terminées.
On a étudié lemploi de bandes de bambou saturées deau, comme un moyen dobtenir dans le béton un effet de précontrainte.
Des expériences récentes sur limprégnation chimique ont donné des résultats prometteurs qui, à lheure actuelle, peuvent être résumés comme suit:
1. Limprégnation sous pression ne donne de bons résultats que si lon perce les cloisons des nuds ou si on fait plusieurs trous sur les entre-nuds.LE PALMIER SAGOU2. Dans les bambous fraîchement coupés, encore garnis de leurs feuilles, les liquides de conservation peuvent monter jusquà une grande hauteur, en quantité suffisante.
3. Limprégnation par immersion donne de bons résultats après 8 à 12 jours (en employant de préférence le sel de Wolman).
Le sagoutier Metroxilon sagu («sagu» dIndonésie) est très abondant à Sunda, sous le nom local de «kiraj», à Java, sous les noms d«amblung», «kersula», «resula», «rembulung», et à Madoura sous le nom de «bulung». Le tronc et les feuilles de cet arbre sont très largement utilisés pour la construction, particulièrement dans les Moluques, et, de plus, sa moelle, fournissant le «sagou», constitue une importante ressource alimentaire, un seul tronc produisant suffisamment de nourriture pour une famille pendant plusieurs mois. Les palmiers poussent dans les marécages et atteignent une hauteur de 10 à 15 mètres et un diamètre de 60 centimètres en 10 ou 12 ans. Les feuilles atteignent une longueur de 1 à 1,20 mètre et constituent un matériau de couverture plus durable que beaucoup dautres feuilles de palmier. Lécorce est utilisée pour la fabrication de cordes, ou pour tresser des nattes ou des revêtements muraux décoratifs (en Indonésie: «tikar bogor», nattes de Bogor). Le fût («gaba-gaba»), après avoir été façonné en longueurs de 3 à 5 mètres et refendu, est placé verticalement pour le séchage; au cours de cette opération son poids diminue de 0,8 à 0,5 kilogramme par mètre carré, pour atteindre finalement un poids spécifique de 0,25. Le tronc vert clair de larbre devient brun foncé après séchage. Le «gaba-gaba» présente lavantage dêtre léger et peut ainsi être facilement transporté par route ou par flottage fluvial ou côtier. Le «gaba-gaba», bien sec, a une assez bonne résistance aux attaques des insectes et, sil est bien mis en uvre, durera 12 à 15 ans en murs extérieurs. Pour la construction des murs et des plafonds, les éléments refendus du tronc sont éboutés, la partie médiane étant seule utilisée. Les extrémités sont alors taillées en biseau à 45°, avec un outil simple destiné à cet usage. Deux hommes peuvent préparer de 20 à 25 pièces en une heure. Le «gaba-gaba» préparé est alors placé verticalement sur le bâti des murs, les bouts en biseau étant ajustés en haut et en bas dans des traverses évidées, et les «gaba-gaba» bloqués les uns contre les autres aussi étroitement que possible. Le panneau entier est alors consolidé avec des clous de bambou et des liens de corde. La construction en «gaba-gaba» ne peut pas être convenablement blanchie à la chaux, mais peut être peinte si les fonds le permettent. Une centaine de ces éléments façonnés sont nécessaires pour un mur ou un plafond de 6 mètres carrés.
FIGURE 5. «Plupuh». Type très usité de panneau de bambou.
MURS EN TERRE BATTUE
Le laboratoire de la mécanique des sols et des routes à Bandoeng poursuit des expériences depuis août 1952 sur la construction de murs en terre battue et stabilisée. Les résultats à ce jour napparaissent pas encore comme très concluants. Ce travail présente un certain intérêt en relation avec des expériences faites ailleurs, du fait que de la pouzzolane et de la chaux ont été incorporées aux mélanges de terres utilisés.
Une petite maison et de nombreux murs ont été construits avec une épaisseur de mur variant seulement de 10 à 20 centimètres. Quelques-uns sont renforcés avec des lanières étroites de bambou. La principale difficulté rencontrée a été le retrait et les fissures dans les murs finis, dus, sans aucun doute, à un mélange de terre imparfait, contenant trop dargile et de limon. Lusage du renforcement en bombou savère ici satisfaisant, alors quailleurs il na habituellment pas été trouvé intéressant dutiliser un renforcement quelconque dans les constructions en pisé.
La Station de recherches pour la construction du Commonwealth australien recommande une épaisseur de mur minimum de 12 inches (30-48 cm) pour les murs extérieurs et de 9 inches (22 cm) pour les cloisons intérieures; elle a mis au point un ingénieux coffrage mobile en bois, avec des rouleaux en bois à lintérieur, qui réduit beaucoup le temps nécessaire pour poser ou remplacer les parois. Le laboratoire de Bandoeng pourrait, avec profit, orienter ses recherches futures en sinspirant de celles entreprises en Australie et appliquées récemment à des constructions pilotes en Israël, en Inde et à Ceylan, tout en continuant à utiliser le «trass»2 dans le mélange de terre. Le développement des études sur lemploi de la chaux comme agent stabilisateur dans le travail de la terre battue donnera sans doute des résultats intéressants et une heureuse amélioration du prix de revient, spécialement pour les projets dauto-assistance dans les localités urbaines et suburbaines.
2 «Trass» - tuf volcanique, dans les coulées trachy-tiques, étudié dabord dans lEifel. Il sagit sans doute ici dun matériau voisin de la pouzzolane. (Note du traducteur.)
(Traduit de langlais.)
CONCLUSIONS
Les programmes de développement de la construction en Indonésie sont considérablement freinés aujourdhui par la limitation des échanges extérieurs. Lamélioration la plus importante, premier pas vers le développement de la construction urbaine, serait laugmentation de la production locale de ciment; le but à atteindre nest pas inférieur de un million de tonnes par an. Il paraît souhaitable de prévoir la construction, dans tout larchipel, dusines où lon transformerait la fibre de noix de coco, les déchets de ramie et autres matériaux similaires en panneaux pour la construction.
Les méthodes traditionnelles de traitement et de transformation des matériaux organiques pour la construction, notamment le bambou, doivent être soigneusement étudiées: certaines techniques locales pourraient, avec quelques petites améliorations, être appliquées dune façon générale à la construction dhabitations à bon marché. Les méthodes qui permettraient daccroître la durabilité des matériaux, déviter les déformations, de réduire la durée du séchage et les prix doivent avoir une priorité absolue.
Lemploi rationnel des matériaux organiques de construction et les méthodes de construction elles-mêmes sont interdépendants; ils doivent être parfaitement adaptés lun à lautre et considérés simultanément. Le fossé qui existe entre les connaissances actuelles sur le plan international et les pratiques empiriques des constructeurs locaux est extrêmement large en ce qui concerne ces matériaux. Il faut absolument répandre ces connaissances empiriques, sous une forme pratique adéquate, dans toutes les régions du sud-est. Ce fossé entre les connaissances théoriques et leur application pratique peut être comblé en les traduisant dans la pratique par lintermédiaire de projets-pilotes. Cette première étape devrait mettre en relief dune manière éclatante les avantages de la mise en application de pratiques nouvelles.