6.1 Généralités
6.2 Coefficients de classement des facteurs
6.3 Exigences des cultures
6.4 Exigences découlant des systèmes d'aménagement
6.5 Besoins pour la conservation
6.6 Conclusion
Après avoir décrit les types d'utilisation des terres (chapitre 4), nous allons chercher à définir les conditions requises pour que cette opération réussisse. Ces conditions constituent ce qu'on appelle les exigences des utilisations des terres. Pour chaque type d'utilisation, il faut établir:
i. les conditions qui favorisent le mieux l'exploitation des terres;Les exigences des utilisations des terres sont ensuite confrontées aux qualités des terres pour déterminer l'aptitude d'une unité particulière de terre à un type particulier d'utilisation.
ii. la gamme des conditions qui ne sont pas optimales mais encore acceptables;
iii. les conditions qui ne sont pas satisfaisantes.
Chaque type d'utilisation des terres consiste en une culture ou un certain nombre de cultures s'inscrivant dans un contexte technique et socio-économique. Le premier groupe d'exigences découlant de l'utilisation d'une terre se rapporte aux besoins physiologiques de la ou des cultures. Viennent ensuite les besoins qui découlent des conditions d'aménagement particulières au type d'utilisation, la mécanisation par exemple. Finalement, comme le suppose la pratique continue d'un type d'utilisation, il importe de considérer également les effets d'une érosion ou d'une dégradation éventuelles. Les trois séries d'exigences dont dépend la bonne marche d'un type d'utilisation sont donc:
- les exigences des cultures: besoins physiologiques de la ou des cultures;Le tableau 6.1 récapitule les exigences des utilisations selon ce schéma. On peut aussi dissocier et classer ces exigences comme sur la figure 6.1, qui prend comme exemple une petite exploitation privée faisant du maïs, sans moyens mécaniques mais avec des intrants améliorés.
- les besoins d'aménagement: besoins liés aux techniques d'aménagement;
- les besoins de conservation: mesures à prendre pour éviter l'érosion ou la dégradation du sol.
Les besoins de main-d'oeuvre et de capital ne sont pas considérés comme faisant partie des exigences d'une utilisation en ce sens qu'ils n'impliquent pas des qualités des terres particulières. Ils ne s'y rapportent qu'indirectement; par exemple, pour travailler des sols lourds il faut plus de main-d'oeuvre que pour des sols légers; l'installation d'un réseau de drainage nécessite des moyens financiers. C'est pourquoi ces aspects sont inclus dans la description du type d'utilisation et peuvent jouer un rôle dans l'évaluation ultérieure des aptitudes. Les conditions indirectement dictées par la terre, comme dans les exemples cités, doivent figurer dans les besoins d'aménagement.
Les exigences des utilisations sont exprimées en tant que qualités des terres, telles qu'elles ont été définies dans la section 5.4. Les méthodes d'estimation de ces qualités sont étudiées en détail au chapitre 7.Tableau 6.1 - EXIGENCES DES TYPES D'UTILISATION DES TERRES VISANT LA PRODUCTION DE CULTURES PLUVIALES
A. |
Besoins des cultures |
|
||
|
Energie |
- Rayonnement |
||
|
Température |
- Besoins totaux |
) |
Cycle |
|
Humidité |
- Périodes critiques |
) |
végétatif |
|
Oxygène (drainage du sol) |
- Disponibilité en éléments
nutritifs |
||
|
Disponibilité en éléments
nutritifs |
- Capacité de rétention des
éléments nutritifs |
||
|
Conditions d'enracinement |
|
||
|
Conditions influant sur la germination ou
l'établissement de la culture |
|
||
|
Influence du degré hygrométrique de l'air sur la
croissance |
|
||
|
Conditions de maturation |
|
||
|
Risque d'inondation |
|
||
|
Aléas climatiques |
- Gelées |
||
|
Excès de sels |
- Salinité |
||
|
Toxicités du sol |
|
||
|
Ravageurs et maladies |
|
||
B. |
Besoins d'aménagement |
|
||
|
Maniabilité du sol |
|
||
|
Possibilités de mécanisation |
|
||
|
Conditions de préparation et de défrichage des
terres |
|
||
|
Conditions influant sur l'entreposage et la transformation des
produits |
|
||
|
Conditions influant sur le calendrier de production |
|
||
|
Conditions de déplacement à l'intérieur
de l'unité de production |
|
||
|
Dimension des unités d'aménagement
potentielles |
|
||
|
Localisation |
- Accessibilité actuelle |
||
C. |
Besoins de conservation |
|
||
|
Risque d'érosion |
|
||
|
Risque de dégradation du sol |
|
Note: Seules quelques exigences sont indiquées, c'est-à-dire celles qui sont considérées comme s'appliquant à cet exemple.
6.2.1 Généralités
6.2.2 Emploi des degrés de limitation pour classer l'aptitude des terres à répondre aux exigences de leur utilisation
6.2.3 Classification des aptitudes au moyen de critères économiques: la méthode parallèle
Les coefficients de classement des facteurs1/ sont des ensembles de valeurs qui indiquent dans quelle mesure chaque exigence liée à une utilisation est satisfaite par les conditions particulières de la qualité correspondante de la terre ou, en d'autres termes, l'aptitude de la qualité des terres à un emploi spécifique. Si l'on prend par exemple la qualité de la terre qui porte sur le régime thermique, on attribue un coefficient élevé aux températures les plus favorables à la croissance d'une culture donnée, et le coefficient le plus bas à celles qui ne permettront pas à la culture de pousser. Les exigences des utilisations des terres étant différentes, les coefficients de classement varient d'une culture à l'autre et d'un type d'utilisation à l'autre. Les coefficients de classement des facteurs s'appliquent aux effets d'une seule qualité de la terre sur la culture ou sur le type d'utilisation.
1/ Le terme de "classes d'aptitude" a été suggéré, mais on préfère parler de "coefficient de classement de facteurs" pour éviter toute confusion avec les "classes d'aptitude des terres".Il est d'usage de décrire les aptitudes correspondant aux différentes qualités des terres de l'une des deux façons suivantes: par les coefficients de classement des facteurs ou par les degrés de limitation. Ces derniers sont étudiés dans la section 6.2.2 ci-dessous. Les coefficients de classement se divisent généralement en quatre ou cinq classes, par exemple:
s1 |
très apte |
s2 |
moyennement apte |
s3 |
marginalement apte |
n |
inapte |
Chaque coefficient de classement peut être estimé de deux manières: soit du point de vue de la baisse de rendement ou de production résultant du fait que l'exigence considérée n'est pas satisfaite, soit du point de vue des intrants ou des frais supplémentaires nécessaires pour compenser cette carence et empêcher la baisse de production. La première s'applique quand il n'y a pas moyen de contrebalancer la limitation: par exemple, une limitation à l'enracinement causée par la profondeur utile du sol, ou une limitation liée aux températures. La seconde s'applique quand il est possible de compenser la limitation au moyen d'une amélioration mineure de la terre; par exemple, dans l'agriculture des zones tempérées, il est courant de compenser la moindre disponibilité des éléments nutritifs, associée à des valeurs de pH faibles, par des applications de chaux. Dans certains cas, les deux solutions sont possibles; le défaut d'oxygène crée une limitation qui peut entraîner soit une baisse de rendement, soit être contrebalancée par le drainage.
Les coefficients de classement des facteurs s'expriment au moyen d'un ensemble de "valeurs critiques", qui déterminent les limites entre les classes.
Le seuil s1/s2 se situe à la limite ou aux limites inférieure(s) des conditions d'aptitude élevée. Il ne correspond pas à des conditions optimales, mais au point où l'effet d'une limitation commence à être nettement sensible. Il peut être considéré comme la limite inférieure des conditions qu'un exploitant tiendrait encore comme très satisfaisantes. Par exemple, la profondeur d'enracinement optimale pour le maïs est probablement d'au moins 200 cm; la frontière entre s1 et s2 doit, toutefois, correspondre à la profondeur à laquelle la limitation commence à se faire sentir, c'est-à-dire à 150, voire 100 cm. Si l'on considère les intrants, si représente la gamme de conditions dans laquelle il n'est pas nécessaire d'employer des intrants pour compenser les effets d'une limitation. Par exemple, il est hors de question, pour la plupart des cultures, d'envisager un chaulage tant que le pH ne descend pas au-dessous de 6,0.
La frontière entre s2 et s3 se situe aux limites où les conditions deviennent marginales même si les cultures ou l'utilisation des terres restent possibles. Soit la productivité décroît considérablement (les rendements tombent à 40 pour cent des revenus optimaux), soit ce sont les intrants qui augmentent substantiellement, soit encore les deux effets se conjuguent. Dans des conditions d'aptitude moyenne, les intrants nécessaires seront presque toujours à la fois utiles et économiques; par contre, dans des conditions d'aptitude marginale, il peut être difficile, et certaines années peu rentable, de les utiliser. La fourchette des valeurs comprises dans la classe s3 est généralement étroite car, en un sens, la classe tout entière constitue une zone seuil inversement, la classe s2 contient une plus large gamme de valeurs correspondant à des conditions qui, sans être vraiment idéales, sont encore satisfaisantes.
La frontière entre s3 et n se situe à un point où, en raison des effets de la qualité étudiée, la culture ou l'utilisation de la terre devient irréalisable ou non rentable. On prend souvent un rendement correspondant à 20 pour cent du rendement optimal comme mesure représentative de cette classe. Si l'on considère les intrants, le seuil se situe au point ou une limitation ne peut pas, ou rarement, être compensée par des apports d'intrants ou des pratiques d'aménagement.
Le tableau 6.2 donne des indications permettant de définir les coefficients de classement des facteurs du point de vue des rendements agricoles et des intrants.
Tableau 6.2 - ETABLISSEMENT DU COEFFICIENT DE CLASSEMENT DES FACTEURS. LES CLASSES SE RAPPORTENT A UNE SEULE QUALITE DE LA TERRE, JUGEE EN FONCTION D'UNE CULTURE OU D'UN TYPE D'UTILISATION PRECIS
|
Du point de vue du rendement: |
Du point de vue des intrants: |
Coefficient de classement |
Rendements agricoles escomptés en pourcentage des
rendements optimaux, en l'absence d'intrants spécifiques de la
qualité de la terre
considérée1/ |
Intrants ou pratiques d'aménagement spécifiques
de la qualité de la terre considérée nécessaires
pour obtenir des rendements correspondant à 80 pour cent des rendements
optimaux. |
s1 Très apte |
plus de 80 pour cent |
aucun |
s2 Moyennement apte |
40-80 pour cent |
besoin d'intrants (probablement à la fois utiles et
rentables) |
s3 Marginalement apte |
20-40 pour cent |
besoin d'intrants (ceux-ci seront utiles mais ne
sont |
|
|
rentables que dans des conditions favorables) |
n Inapte |
20 pour cent |
la limitation ne peut guère, ou jamais, être
combattue par un apport d'intrants ou des pratiques
d'aménagement. |
1/ Les pourcentages de rendement sont donnés à titre d'exemple; ils varient, en fait, selon le contexte économique; ainsi un rendement représentant 40 pour cent du rendement optimal peut être acceptable pour un agriculteur de subsistance mais non pour une exploitation commerciale soumise à la concurrence.Outre leur action sur les rendements et les intrants, les qualités des terres ont une troisième façon d'influer sur une culture, à savoir en agissant sur la qualité du produit récolté. Les exemples ne manquent pas: qualité des feuilles de tabac, du thé, du café et (parfois jusqu'à un point considérable) du vin de raisin. Ces variations de la qualité peuvent avoir un effet considérable sur les prix et, partant, sur l'aptitude des terres à ce genre de culture. Cet effet n'est pas facile à traduire en termes physiques quantitatifs, mais il doit être pris en compte dans l'estimation de l'aptitude, surtout pour des cultures dont les prix varient beaucoup en fonction de la qualité. Certaines conditions climatiques ou pédologiques, notamment, favorisent parfois la production d'un produit d'une qualité exceptionnelle, auquel cas, même si les rendements ne sont que moyens, les conditions doivent être rangées dans la classe s1. Les effets d'une moyenne élevée d'ensoleillement sur la teneur en sucre des raisins à presser en est un exemple.
Le tableau 6.3 donne des exemples de classement des facteurs. Ainsi, en ce qui concerne les conditions d'enracinement, la profondeur de sol est considérée comme très apte quand elle dépasse 120 cm; elle devient marginale à moins de 50 cm, et absolument inapte à 30 cm. Les trois qualités citées dans cet exemple illustrent des paramètres diagnostiques de différentes sortes. La profondeur du sol est une variable continue dans laquelle les valeurs les plus favorables se situent à une extrémité de la gamme. Le pH du sol est aussi une variable continue, mais les valeurs favorables sont situées au centre; il faut donc deux gammes de valeurs autres que si pour établir les classes. Le drainage du sol est un cas dans lequel le paramètre diagnostique est discontinu et où le classement se fait en attribuant des classes différenciées.
Tableau 6.3 - METHODE EMPLOYEE POUR IDENTIFIER ET REPRESENTER LES BESOINS DES CULTURES
Culture: sorgho
Besoins de la culture |
Coefficient de classement |
|||||
Qualité de la terre |
Paramètre diagnostique |
Unité |
Très apte |
Moyennement apte |
Marginalement apte |
Inapte |
Disponibilité en oxygène |
Classe de drainage du sol |
Classe |
Bien drainé |
Assez bien drainé |
Imparfaitement drainé |
Mal, très mal drainé |
Conditions d'enracinement |
Profondeur utile du sol |
cm |
>120 |
50-120 |
30-50 |
<30 |
Disponibilité en éléments
nutritifs |
Réaction du sol |
pH |
5, 5-7,5 |
4,8-5,5 |
4,5-4,8 |
< 4,5 |
Certaines prospections emploient les degrés de limitation pour classer les exigences des utilisations des terres1/. Pour chaque culture ou type d'utilisation, on dresse des tableaux dans lesquels chaque qualité de la terre est classée en fonction de ses effets sur une utilisation particulière (voir tableau 6.4). Le tableau 6.5 donne un exemple de cette méthode. Plus tard, dans le processus de compatibilité, on confrontera directement des tableaux comme le tableau 6.5, aux propriétés de chaque unité de terre. Le Cadre donne cinq autres exemples de ce processus (tableaux 4-9, pp. 45, 49-51).
1/ Cette expression est employée ici avec une acception différente de celle qui lui a été donnée dans la section 5.6.3. Il n'est cependant pas recommandé d'utiliser la présente acception car elle est en contradiction avec les principes de l'évaluation des aptitudes.Tableau 6.4 - DIRECTIVES POUR L'EMPLOI DES DEGRES DE LIMITATION
Degré de limitation |
Directives pour fixer les limites de
classes |
|
1. |
Nul |
Les conditions, concernant la qualité de la terre
considérée, appartiennent à la gamme de celles qui se
prêtent tout à fait à l'utilisation donnée. |
2. |
Faible |
Les conditions peuvent avoir un effet contraire, léger
mais observable, sur l'utilisation de la terre. |
3. |
Moyen |
Les conditions auront un effet contraire important sur
l'utilisation, mais ne rendent probablement pas cette utilisation
irréalisable ou non rentable. |
4. |
Grave |
Les conditions rendront probablement l'utilisation
irréalisable ou antiéconomique, à moins que d'autres
conditions soient particulièrement favorables. |
5. |
Très grave |
Les conditions rendront certainement l'utilisation
impraticable ou antiéconomique. |
Exigences d'une culture de betterave sucrière
Qualité de la terre |
Paramètre diagnostique |
Unité |
Degré de limitation1/ |
||||
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
|||
Disponibilité en oxygène |
Drainage du sol |
Classe |
Bon à excessif |
Assez bon |
Imparfait |
Médiocre |
Très médiocre |
Conditions d'enracinement |
Profondeur utile du sol |
cm |
>90 |
60-90 |
30-60 |
20-30 |
<20 |
Inondations |
Gravité/fréquence |
Classe |
F0 |
F0 |
F1 |
F2 |
F3 |
Salinité |
CE (conductivité électrique) |
mS |
0-8 |
8-10 |
10-14 |
14-18 |
>18 |
1/ Pour la culture de la betterave sucrière, les degrés de limitation 1, 2, 3, 4, 5 pourraient correspondre aux coefficients de classement des facteurs s1, s2, s3, n1, n2.Les degrés de limitation ainsi employés sont théoriquement identiques aux coefficients de classement des facteurs. Ils ne diffèrent de ces derniers que par les noms et par le nombre de classes. Ils peuvent donc être employés de la même façon que les coefficients de classement à tous les stades suivants de l'évaluation. En outre, cet emploi des degrés de limitation est conforme aux principes de l'évaluation de l'aptitude des terres, en ce sens que les degrés sont estimés séparément par rapport à chaque type d'utilisation.
Degrés de limitation ou coefficients de classement des facteurs peuvent s'employer indifféremment dans les évaluations. Si l'on emploie les degrés de limitation, il faut dresser des tableaux indiquant la gamme de valeur des degrés de limitation pour chaque culture ou pour chaque type d'utilisation séparément, du point de vue de chacune des exigences découlant des utilisations.
Puisque tant le concept que le mode d'emploi des degrés de limitation et des coefficients de classement des facteurs sont les mêmes, et pour éviter la répétition fréquente de deux systèmes terminologiques, il ne sera plus fait allusion, dans les présentes Directives, à l'emploi des degrés de limitation dans le sens exposé ci-dessus.
Dans l'évaluation des terres conduite au moyen de la méthode parallèle, le classement des qualités des terres par rapport aux exigences des utilisations peut se faire par des méthodes économiques. Cette approche n'est pas souvent utilisable dans les prospections de routine sur le terrain, mais certaines qualités des terres peuvent être évaluées en fonction de critères économiques.
Ainsi, la disponibilité en oxygène, estimée d'après les classes de drainage du sol, pourrait être évaluée au moyen d'une analyse des coûts d'excavation et d'entretien des fossés de drainage et des bénéfices escomptés de la production agricole. L'analyse portera sur toutes les classes de drainage (bon, assez bon, médiocre, très médiocre). Toute classe de drainage pour laquelle le rapport bénéfice/coût de l'installation du drainage est inférieur à 1,0 sera classée n, c'est-à-dire considérée comme inapte; celles pour lesquelles le rapport bénéfice/coût sera juste supérieur à 1,0 seront classées s3, et celles qui ont des rapports plus élevés seront classées s2 et s1.
Il est évident qu'une telle méthode de classification prend beaucoup de temps et exige une grande quantité de données.
6.3.1 Introduction
6.3.2 Réalisation de l'inventaire des besoins des cultures
6.3.3 Autres manières de présenter les besoins des cultures
6.3.4 Modélisation des besoins des cultures
6.3.5 Exigences découlant des plans de culture
Les exigences des utilisations liées à la physiologie végétale, ou besoins des cultures, sont énumérées dans la première partie du tableau 6.1. Le tableau 6.6 propose un modèle de classement (fondé sur les qualités des terres étudiées au chapitre 7).
Les cultures ont besoin pour pousser d'un bon rayonnement et de températures adéquates, d'humidité, d'oxygène, d'éléments nutritifs, et de la possibilité de développer un système radiculaire efficace. Ce sont les principaux besoins communs à toutes les cultures. Les besoins thermiques et hydriques se combinent parfois pour déterminer la période végétative.
Certaines cultures ont aussi des "besoins particuliers au moment de la germination ou au début de l'implantation, ou encore pour mûrir ou atteindre l'état voulu pour pouvoir être récoltées. Dans quelques cas, les effets de l'humidité sur la croissance ou la qualité peuvent être déterminants. Enfin, certaines cultures ne peuvent être pratiquées qu'en l'absence de phénomènes divers: inondations, gelées, orages, excès de sels, ou autres toxicités du sol ou que si ces phénomènes sont dénués de gravité. Elles exigent aussi que les conditions des terres ne favorisent pas les attaques de ravageurs et les maladies.
Sur le plan pratique, pour faire l'inventaire des besoins des cultures, il faut se poser les questions suivantes:
- quelles cultures faut-il inclure?Tableau 6.6A - PRESENTATION DU CLASSEMENT DES EXIGENCES DES UTILISATIONS DES TERRES: EXIGENCES DES CULTURES
- quels besoins faut-il inclure?
- quels paramètres mesurables faut-il utiliser?
- comment estimer les seuils de classement?
Note: Le tableau donne une liste complète des qualités des terres, qui ne seront pas toutes nécessairement prises en considération dans une évaluation donnée (section 5.5). Les caractéristiques des terres qui peuvent servir à estimer les qualités des terres sont données dans le tableau 7.16. Le présent formulaire peut servir à classer: (i) les besoins de différentes cultures dans le contexte d'un type d'utilisation des terres, ou (ii) les exigences découlant des types d'utilisation des terres dans leur ensemble.Les exigences énumérées dans la section A se rapportent essentiellement à des cultures précises.
CULTURE: |
CULTIVAR(S): |
|||||
EXIGENCES DES UTILISATIONS |
COEFFICIENT DE CLASSEMENT DES FACTEURS |
|||||
QUALITE DE LA TERRE |
Paramètre diagnostique |
Unité |
Très apte |
Moyennement apte |
Marginalement apte |
Inapte |
RAYONNEMENT |
|
|
|
|
|
|
- RAYONNEMENT TOTAL |
|
|
|
|
|
|
- LONGUEUR DU JOUR |
|
|
|
|
|
|
REGIME THERMIQUE |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DISPONIBILITE EN EAU |
|
|
|
|
|
|
- HUMIDITE TOTALE |
|
|
|
|
|
|
- PERIODES CRITIQUES |
|
|
|
|
|
|
- RISQUE DE SECHERESSE |
|
|
|
|
|
|
DISPONIBILITE EN OXYGENE (DRAINAGE) |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DISPONIBILITE EN ELEMENTS NUTRITIFS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CAPACITE DE RETENTION DES ELEMENTS NUTRITIFS |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CONDITIONS D'ENRACINEMENT |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CONDITIONS INFLUANT SUR LA GERMINATION ET L'ETABLISSEMENT |
|
|
|
|
|
|
EFFET DU DEGRE HYGROMETRIQUE DE L'AIR SUR LA CROISSANCE |
|
|
|
|
|
|
CONDITIONS DE MATURATION |
|
|
|
|
|
|
RISQUE D'INONDATION |
|
|
|
|
|
|
ALEAS CLIMATIQUES |
|
|
|
|
|
|
EXCES DE SELS |
|
|
|
|
|
|
- SALINITE |
|
|
|
|
|
|
- SODICITE |
|
|
|
|
|
|
TOXICITES DU SOL |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RAVAGEURS ET MALADIES |
|
|
|
|
|
|
Notes: Les exigences énumérées dans le tableau 6.6A n'auront pas toutes un effet déterminant sur une culture donnée. Les critères de sélection des exigences significatives pour une évaluation sont examinés dans la section 5.5.La réponse à la première de ces questions est évidente. Les besoins des cultures à considérer dans l'étude doivent être énumérés, même si certaines des limites critiques séparant les classes restent estimatives faute de renseignements.
Il n'est pas nécessaire d'estimer pour toutes les cultures la totalité des besoins énumérés dans le tableau 6.6A. Les besoins d'énergie, d'humidité, d'oxygène, d'éléments nutritifs et d'un milieu propice à l'enracinement sont communs à toutes les cultures, mais tous n'ont pas partout une importance égale pour distinguer les classes d'aptitude des terres. Certaines conditions de longueur diurne ou de température nécessaires pour déclencher des réactions physiologiques déterminées (comme la floraison, ou l'accumulation de saccharose dans la tige) varient considérablement selon les espèces. Les autres besoins, concernant notamment les conditions de croissance à certaines époques (germination et établissement, maturation, etc.), le degré d'hygrométrie et les divers risques et toxicités dépendent à la fois de la culture considérée et des conditions écologiques de la zone à l'étude. Par exemple, il serait inutile de tenir compte d'un excès de sels dans des réglons continentales au climat tropical humide ou, par contre, la présence d'une toxicité due à l'aluminium peut limiter gravement la croissance végétale.
Il faut généralement évaluer, pour toutes les cultures, les besoins relatifs au régime thermique et hydrique, aux disponibilités en oxygène et en éléments nutritifs et aux conditions d'enracinement. Cette évaluation sera complétée par l'étude d'autres besoins plus particulièrement dictés par la culture et l'environnement étudié. Le premier besoin, le rayonnement, est rarement limitatif, et il est souvent difficile de trouver les données nécessaires pour fixer des limites critiques.
Le choix du paramètre qui permet de mesurer ou d'estimer cette exigence, dépend:
- des données disponibles;Un inventaire systématique des besoins des cultures à l'échelle mondiale faciliterait considérablement l'évaluation des terres, mais il faudrait être prudent dans l'application des valeurs critiques à des zones spécifiques. Quand on aura réuni suffisamment d'informations pour pouvoir faire des prévisions fiables, on fera peut-être paraître une publication complémentaire sur les besoins des cultures.
- du degré de précision et des objectifs de la prospection.
Pour le moment, il n'existe pas de source d'informations sur les besoins des cultures qui fasse exclusivement autorité. Pour déterminer les limites qui séparent les classes d'aptitude, on peut consulter plusieurs ouvrages, notamment:
Source |
Tableau N° |
Notes |
Vink (1975) |
36 |
Besoins en sol et en eau. |
Young (1976) |
33 |
Besoins en sol. |
Arens (1977) |
1, 2 |
Canne à sucre, banane; d'après les
caractéristiques des terres; valeurs quantitatives. |
FAO (1976b) |
- |
Salinité, sodicité. |
FAO (1978/80/81) |
3, 4, 8, 9 |
Climat et sol; en particulier périodes
végétatives et classement des unités pédologiques
par la FAO. |
Doorenbos et Kassam (1979) |
2 |
Document qui fait autorité sur les besoins en eau,
1979; traite aussi du climat et du sol. |
Kassam (1980b) |
4, 10 |
Publications FAO (1978/80/81) étendues à
d'autres cultures. |
Sillanpää (1982) |
- |
Oligo-éléments. |
Sys et Riquier |
8-10 |
Besoins en sol; notamment classement des unités
pédologiques de la FAO. |
ILACO (1981) |
pp. 472-515 |
Sous-titres: climat, sols, périodes
végétatives; inclut des références pour chaque
culture. |
Il importe en outre, de chercher à connaître les expériences tentées dans la région étudiée et l'avis de ceux qui y vivent. Il n'est pas question d'accepter ces informations les yeux fermés et si des rapports font état de bons résultats agricoles alors que les conditions semblent à première vue défavorables, on ira voir sur le terrain ce qu'il en est. Néanmoins, l'un des moyens les plus rationnels pour définir un ensemble de besoins des cultures est de comparer et de combiner les sources d'informations générales, comme celles qui ont été citées plus haut, avec l'expérience acquise localement dans le pays ou la zone de l'évaluation.
Le spécialiste de l'évaluation ne doit pas prendre à la lettre les chiffres publiés sur les besoins des cultures. Les plans de culture sont souvent conçus pour déjouer certaines limitations et il faudra comprendre leurs rapports avec l'environnement avant de se hasarder à fixer des valeurs limites. On peut citer comme exemple la culture sélective de certaines zones où les ressources hydriques augmentent grâce à la capillarité ou des suintements d'eau; dans ce cas, il serait erroné de fixer, concernant la disponibilité en eau, des valeurs critiques basées sur les précipitations.
Il est rare de trouver des renseignements sur les baisses de rendement imputables au défaut de conditions particulières, sauf en ce qui concerne la réponse des rendements d'un certain nombre de cultures à l'accroissement des taux de salinité, dont il est question à l'annexe D. Le rassemblement de ce genre de données sur les réactions des cultures à des conditions qui ne sont pas optimales est un travail qui serait des plus utiles pour améliorer l'évaluation des terres. Une étude peu détaillée peut exprimer les besoins des cultures en fonction de paramètres moins précis qu'une étude très détaillée: par exemple, le besoin d'eau sera exprimé dans la première par la moyenne des précipitations annuelles, dans la seconde par le déficit de l'évapotranspiration relative.
On trouvera à l'annexe C un ensemble complet d'estimation des besoins d'une culture.
La figure 6.2 montre une autre manière de présenter les besoins des cultures; elle comprend les mêmes renseignements que ceux qui apparaissent dans la figure 6.3. Pour chaque paramètre diagnostique, toute la gamme des conditions possibles est représentée sous forme d'échelle comportant soit des classes différenciées (drainage du sol), soit une variable continue. C'est à l'évaluateur de fixer la place des deux "flèches" marquant la frontière entre les classes d'aptitude. Pour les paramètres pour lesquels les conditions optimales se situent au centre de l'échelle (pH du sol), il faut quatre séparations. Cette présentation, quoique moins compacte que le tableau 6.3, peut cependant être utile pour établir des besoins quand on procède en comparant différentes estimations ou des jugements personnels.
Figure 6.2 - Autre manière de présenter les besoins des cultures
La figure 6.3, tirée et adaptée du projet FAO relatif aux zones agro-écologiques (FAO, 1978), montre comment on peut comparer les besoins de plusieurs cultures confrontés à une qualité particulière, ici une durée déterminée de la période végétative. Ce genre de comparaisons, directement visualisées, s'appliquent aux évaluations de caractère général.
La technique de la détermination par modèles peut être employée pour classer certaines qualités des terres, en particulier celles qui ont une variable temps et dont les relations avec l'utilisation de la terre sont suffisamment comprises. C'est le cas de la disponibilité en eau; on peut aussi bâtir des modèles analogues pour la disponibilité en éléments nutritifs ou pour d'autres qualités des terres. Des modèles de la perte de sol par érosion peuvent servir à prévoir le risque d'érosion. Ces modèles portent sur des sous-systèmes du système d'utilisation des terres.
A un niveau plus élaboré, il deviendra peut-être possible de créer des modèles de simulation incorporant plusieurs qualités des terres, tous les besoins des cultures, ou toutes les exigences découlant d'un type d'utilisation des terres; ces modèles pourront servir à étudier la compatibilité des exigences et des qualités. Mais ils devraient être d'une très grande complexité et cette technique de compatibilité ne présente guère d'intérêt pratique pour le moment. Lang et Murdoch (1979) ont décrit un modèle permettant de prédire les rendements du bananier dans une évaluation.
Pour estimer les exigences de types d'utilisation des terres comportant plusieurs cultures, on applique les mêmes principes; il s'y ajoute, cependant, un nouvel élément de complexité et il convient de tenir compte des interactions qui se produisent entre les cultures.
Si la culture est intercalaire, deux ou plusieurs cultures se concurrencent plus ou moins pour extraire du milieu ce dont elles ont besoin. Certaines ressources, telles que l'eau disponible, doivent être partagées entre les différentes cultures composant le type d'utilisation, chacune recevant un apport d'eau proportionnel à sa profondeur relative d'enracinement, à son évapotranspiration potentielle, à sa densité relative, etc. Si une légumineuse est intercalée avec une autre plante qui n'est pas une légumineuse, l'une des cultures peut satisfaire une partie des besoins nutritifs de l'autre.
Dans les systèmes comportant des cultures successives, il faut estimer les besoins de la seconde culture en tenant compte du fait que la première aura prélevé dans le sol de l'eau et des éléments nutritifs (la réserve en eau du sol se sera peut-être tarie et la seconde culture sera alors davantage tributaire des précipitations).
Il est également possible d'évaluer les exigences des systèmes de cultures multiples au moyen de modèles de simulation tenant compte des variations des besoins sur une période donnée. Dans ce cas, la saison végétative correspondra à la période qui s'écoulera entre la plantation de la première culture et la récolte de la dernière culture; si la culture s'étend sur toute l'année, il faudra choisir arbitrairement un point d'interruption et bâtir le modèle des besoins sur douze mois. Le degré de complexité de ces modèles restreint leur emploi.
Les exigences des utilisations des terres en rapport principalement avec le système d'aménagement sont énumérées dans la partie B du tableau 6.1 et un mode de présentation est proposé dans le tableau 6.6B.
Figure 6.3 - Réponse des cultures à des durées variables de la période végétative
Note: Les limites inférieures se fondent sur le déficit hydrique, les limites supérieures sur les effets d'un excès d'eau (qui augmente les problèmes des ravageurs et des maladies).Tableau 6.6B - MODELE DE CLASSEMENT DES EXIGENCES DES UTILISATIONS DES TERRES BESOINS D'AMENAGEMENTSource: Adapté de publications FAO (1978/80/81)
Note: Les exigences des utilisations de terre de la section B sont principalement liées aux besoins d'aménagement découlant des types d'utilisation mais elles peuvent, dans certains cas, correspondre en partie ou entièrement à des cultures particulières.
CULTURE (selon le cas): |
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EXIGENCES DES UTILISATIONS |
COEFFICIENT DE CLASSEMENT DES PARAMETRES |
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QUALITE DE LA TERRE |
Paramètre diagnostique |
Unité |
Très apte |
Moyennement apte |
Marginalement apte |
Inapte |
MANIABILITE DU SOL |
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POSSIBILITE DE MECANISATION |
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BESOINS DE PREPARATION ET DE DEFRICHEMENT DE LA
TERRE |
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CONDITIONS D'ENTREPOSAGE ET DE TRANSFORMATION |
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CONDITIONS INFLUANT SUR LE CALENDRIER DE LA
PRODUCTION |
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CIRCULATION A L'INTERIEUR DE L'UNITE DE PRODUCTION |
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DIMENSION DES UNITES D'AMENAGEMENT POTENTIELLES |
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LOCALISATION |
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Les méthodes de mesure ou d'estimation des besoins d'aménagement sont examinés au chapitre 7 (LQ 16-23). Il aura souvent besoin de tables de conversion combinant les effets de plusieurs caractéristiques des terres dans des classes descriptives. La façon de présenter les besoins d'aménagement est la même que pour les besoins des cultures (tableau 6.6B). L'annexe C illustre cette méthode en prenant comme exemple la culture mécanisée du maïs sur des fermes d'Etat.
En ce qui concerne les besoins d'aménagement, la frontière entre les aptitudes élevée, moyenne, marginale et nulle ne dépend pas du niveau des rendements mais de l'acceptabilité des mesures d'aménagement pour l'exploitant, compte tenu de leurs coûts relatifs, des intrants nécessaires et de leur intérêt pratique.
La pratique continue d'un type d'utilisation des terres sur une unité de terre donnée exige le maintien d'un équilibre grâce auquel les ressources en terres ne sont pas condamnées à une dégradation irréversible. Il n'est pas toujours nécessaire de dresser, pour chaque type d'utilisation, un tableau des limites à observer pour prévenir la perte ou la dégradation du sol. Les exigences absolues de tout type d'utilisation sont celles-ci: tout d'abord, que la perte de sol, moyenne calculée sur l'ensemble du cycle de rotation des cultures (années de jachère ou de prairie comprises), ne dépasse pas une vitesse acceptable, dans l'idéal la vitesse de formation du sol; ensuite, que la structure du sol, sa porosité, sa teneur en éléments nutritifs, etc., ne baissent pas pendant la même période. Cependant, étant donné que le paramètre constitué par le couvert végétal intervient dans le calcul du risque d'érosion, les limites attribuées aux autres paramètres (pente, perméabilité du sol) varieront selon les cultures ou plans de culture.
Les limites critiques de la tolérance au risque d'érosion et de dégradation physique peuvent être présentées sur le même modèle que les besoins des cultures et les besoins d'aménagement. Le tableau 6.6C en donne une illustration.
On estime généralement les besoins pour la conservation en étudiant les interactions entre un grand nombre de paramètres (pente, perméabilité du sol, intensité des précipitations, etc.). Dans certains pays, les services de planification de l'utilisation du territoire ou de conservation des sols ont fixé des limites d'érosion localement acceptables pour différents systèmes de cultures. Les méthodes servant à estimer les besoins pour la conservation en fonction des qualités des terres correspondantes, des risques d'érosion et de dégradation des sols, sont examinées dans le chapitre 7 (LQ 24 et 25).
On a utilisé la même unité pour analyser les exigences des utilisations des terres dans le présent chapitre et pour décrire les qualités des terres dans les chapitres 5 et 7. Le procédé est intentionnel; il est destiné en effet à faciliter l'opération suivante, qui consiste à juger de la compatibilité de ces divers aspects. Ainsi, pour estimer le besoin de la culture à disposer d'oxygène dans la zone radiculaire, on a employé comme paramètre diagnostique la classe de drainage du sol. Les cultures n'ont pas les mêmes exigences en ce qui concerne l'utilisation des terres: ainsi, pour que les conditions soient très favorables à la culture du maïs, il faudra que le sol soit bien drainé; par contre, le sorgho poussera sur un sol moyennement bien drainé et le riz tolérera un mauvais drainage inversement, les unités de terres diffèrent par les qualités de terres qui y prédominent, notamment, par la classe de drainage du sol. On peut ainsi assortir les exigences des utilisations des terres avec la qualité de chaque unité de terre et dégager ainsi une première approximation de l'aptitude des terres.
Tableau 6.6C - MODELE DE PRESENTATION DU CLASSEMENT DES EXIGENCES DES UTILISATIONS DES TERRES: BESOINS POUR LA CONSERVATION
Note: Les exigences des utilisations de terre de la section C sont principalement liées aux besoins pour la conservation découlant des types d'utilisation des terres mais, dans certains cas, elles peuvent correspondre, en partie ou entièrement, à des cultures particulières.
CULTURE (selon le cas): |
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EXIGENCES DES UTILISATIONS |
COEFFICIENT DE CLASSEMENT DES FACTEURS |
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QUALITE DE LA TERRE |
Paramètre diagnostique |
Unité |
Très apte |
Moyennement apte |
Marginalement apte |
Inapte |
RISQUE D'EROSION
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RISQUE DE DEGRADATION DU SOL |
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