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Systèmes riz-poisson


Système riz-poisson à bas intrants en régions irriguées de Malaisie

Ahyaudin Ali

Figure Section à grande échelle de la zone irriguée du Nord Kerian, Perak, Malaisie

Le système intégré riz-poisson est une tradition ancienne largement pratiquée dans la région du Nord Kerian, Perak, Malaisie péninsulaire. La région est une plaine d'inondation côtière alluviale, qui reçoit l'eau d'irrigation du réservoir de Tasik Merah. Le sol est principalement de l'argile avec quelques problèmes d'acidité. Le riz ayant un cycle de production court, on le cultive deux fois par an en utilisant des variétés à rendement élevé.

Il existe dans la péninsule de la Malaisie approximativement 352.000 ha de rizières, dont 120 000 ha (34 pour cent) ont une profondeur d'eau suffisante (15 à 16 cm) pour y pratiquer le système riz-poisson.

Description

Section de la zone irriguée du Nord Kerian, Perak, Malaisie, avec tous les types de ressources des systèmes traditionnels et améliorés

Disposition d'une exploitation agricole dans un système traditionnel

Flux de matières dans système cultural traditionel

Disposition d'une exploitation dans un système amélioré

Flux des matières dans un système agricole amélioré

Espèces utilisées

Espèces locales

Les espèces locales se développent bien en rizières. Elles se sont adaptées à l'eau peu profonde, à une turbidité et une température élevées, et au peu d'oxygène dissous trouvé dans les champs.

Espèces récemment prises en considération

Calendrier saisonnier

Rendements

Avantages

Calendrier des activités


• Tous les cinq ans, pendant la saison de jachère, l'étang-refuge devrait être approfondi jusqu'à environ 1,5 à 2 m. Des tranchées (de 0,25 m de large et 0,1 m de profondeur) devraient être creusées tout le long du périmètre, et des digues d'environ 0,4 m de hauteur construites. Il faut également chauler si nécessaire et appliquer de l'engrais organique si disponible.

0 jours

• Une fois que l'eau est disponible, il faudrait couper, ratisser et enlever les mauvaises herbes mortes pour préparer le champ. En environ 7 à 10 jours, il faudrait bloquer toutes les sorties pour empêcher le poisson de s'enfuir.

20 jours

• Repiquage des jeunes plants de riz. L'enlèvement des mauvaises herbes est important, surtout dans les tranchées, pour créer des zones d'alimentation (plancton) pour les jeunes poissons.

45-50 jours

• Première fertilisation. Ajoutez 5, 6 kg/ha de Furadan (Carbofuran) mélangé avec de l'urée (56 kg/ha) et du NPK (112 kg/ha).

• Seconde fertilisation après 60 à 65 jours. Comme ci-dessus.

65-150 jours

• Contrôlez la rizière et le poisson. Fermez toutes les fuites d'eau pour empêcher le poisson de s'enfuir.

>150 jours

• Lorsque le riz est prêt pour la récolte, vidangez le refuge pour récolter le poisson. Ne prenez que le poisson de taille commercialisable (la taille dépend de la demande du marché). Laissez les poissons plus petits comme stock pour la saison suivante.

Figure Rendements potentiels obtenus en systèmes riz-poisson traditionnels et améliorés

Budget simplifié estimé (en US$) pour la composante poisson des deux systèmes riz-poisson


Saison 1

Saison 2

Système 1

Système 2

Système 1

Système 2

Rendements (marges)






Recettes provenant de la vente du poisson

26-35

47-59

26-35

47-59

Recettes provenant de la vente de pekasam (4 à 6kg x 5 à 6 kg/saison, US$2/kg)

8-12

10-12

8-12

10-12

Sans apport monétaire (consommation familiale - principalement gourami peau de serpent, 10 à 20 kg/saison)

1-3

1-3

1-3

1-3

Rendement total (a)

35-50

58-74

35-50

58-74

Coûts






Argent comptant

35-50

58-74



Réparation des digues, des tranchées, du refuge et autres mesures de gestion (4,5 jours x US$4)





Matériel


18



* Engrais (12,5 kg x US$0,80)


10


10

* Chaux (8,5 kg x US$0,80)


7


7

Coût total(b)


35


17

Revenu net (a-b)

35-50

23-39

35-50

41-57

Notes:

1. Notez qu'au cours de la première saison, le système 1 n'a pas de coûts initiaux et a donc un revenu net supérieur au système 2.

2. Toutefois, au cours de la deuxième saison, les coûts du système 2 diminuent et l'agriculteur obtient un revenu supérieur

Contraintes

Autres points à considérer

La technologie demande peu de matériel et de main d'œuvre, d'où son utilité pour les ménages ayant un faible revenu.

Les informations suivantes peuvent être nécessaires si l'on doit concevoir de nouvelles applications du système dans d'autres régions: (a) quel sont les rôles des espèces de poisson nouvellement introduites; (b) la progéniture des tilapias constitue un aliment important pour le gourami tête de serpent, ce qui engendre une augmentation globale du rendement là où ces petits alevins sont présents; (c) le système amélioré augmente-t-il le stock de poissons élevés entre une culture et l'autre et (d) quelles sont les pratiques rizicoles pratiquées: repiquage ou semis direct?

Systèmes riz-poisson en Indonésie

Catalino dela Cruz

En Indonésie, l'intégration riz-poisson existe depuis longtemps. En général, ce sont les fermiers qui ont développé les systèmes utilisés actuellement. Les systèmes riz-poisson les plus pratiqués dans les régions irriguées de l'Ouest de Java sont les systèmes minapadi, penyelang et palawija. Dans les zones côtières de l'Est de Java, il existe aussi un système particulier appelé sawah tambak (voir chapitre suivant).

Les principaux poissons produits dans les rizières sont des alevins utilisés pour empoissonner des systèmes de grossissement tels que cages flottantes en filet et en bambou, élevage en eau courante (bassins en béton) et élevage en canal d'irrigation.

Les alevins produits en rizière sont utilisés dans divers systèmes de grossissement

Système minapadi

Le système minapadi

Dans ce système, l'élevage de poisson et la culture de riz sont effectués ensemble dans le même champ. On utilise une tranchée-refuge de 0,5 m de large et 0,3 à 0,4 m de profondeur. La méthode payaman est une variation du système minapadi, avec la différence que le champ rizipiscicole est en communication avec un étang-refuge plutôt qu'avec une tranchée.

On plante des variétés de riz dont le rendement est très élevé lorsqu'elles sont cultivées avec le poisson, tel que le IR 64 pour la saison des pluies et le Ciliwung pour la saison sèche. Dans un champ bien préparé, la distance entre les plants est de 20 x 20 cm, 22 x 22 cm ou 25 x 25 cm. Les engrais utilisés dans l'Ouest de Java et leurs taux d'application en kg/ha sont: urée, 200; superphosphate triple, 100; chlorure de potassium, 100; sulfate d'ammonium, 50. Le niveau de l'eau est maintenu bas pendant la période de tallage du riz. On l'augmente ensuite progressivement jusqu'à 10 à 15 cm tout au long de la période de croissance du riz.

Des carpes communes de 15 à 25 g sont introduites dans la rizière à raison de 2 500 à 3 000/ha, sept à dix jours après le repiquage du riz. Une tranchée centrale ou transversale occupe environ 2 pour cent de la superficie totale de la rizière. Après une période de culture de 40 à 60 jours, on vidange lentement la rizière pour la récolte. Pendant cette période, le poisson atteint 50 à 100g, c.-à-d. la dimension désirée pour empoissonner des cages et des systèmes de pisciculture en eau courante.

Le système penyelang

Il s'agit du système d'élevage de poisson qui a lieu entre la première et la deuxième culture de riz. La période d'élevage est plus courte que dans le système palawija. On introduit immédiatement la carpe commune dans une partie de la rizière avec chaumes de riz, alors qu'on prépare l'autre partie du champ pour la culture de riz qui aura lieu pendant la saison sèche.

Système penyelang

Construction de digues après la culture de riz en saison sèche pour le système palawajia ikan

Les dimensions des alevins varient: 5 à 8 ou 8 à 12 cm ou 15 à 25 g, selon la disponibilité. Le taux d'empoissonnement est de 2 000 à 4 000/ha. L'eau a une profondeur de 10 à 20 cm. Les poissons sont récoltés après 30 à 40 jours. Une période si courte peut ne pas permettre de produire la dimension désirée pour l'empoissonnement de cages et pour des systèmes d'eau courante, surtout si les alevins sont petits au départ. Cependant, des pisciculteurs achètent aussi de petits poissons lorsque la disponibilité sur le marché est limitée. Les petits poissons invendus sont ré-empoissonnés dans le cycle de culture de riz suivant de saison sèche.

Le système palawija ikan

Tout de suite après la récolte de riz de saison sèche, on construit des diguettes à la houe de manière à ce qu'elles puissent contenir une profondeur d'eau de 30 à 40cm. La taille et le taux d'empoissonnement varient. Dans l'Ouest de Java, le taux d'empoissonnement de carpes communes de 3 à 5 cm ou 5 à 8 cm de long est de 5000/ha, sans apport alimentaire. Dans le Nord de Sumatra, le système palawija produit des poissons de consommation. La carpe commune est généralement introduite quand elle a un poids de 30 à 50 g ou 50 à 100 g, au taux de 1 000 à 1 500/ha (sans apport alimentaire) et de 1.500 à 3 000/ha (avec alimentation complémentaire). Les aliments de complément sont constitués par le son de riz, manioc haché, graines de maïs trempées dans l'eau, aliments pour la volaille, déchets de cuisine et autres. La récolte du poisson est effectuée en drainant la rizière.

Empoissonnement et production

Système

Taille à l'empoissonnement

Taux d'empoissonnement (n/ha)

Production (kg/ha)

Période de culture (jours)

Minapadi

15-25g

2 500-3 000

100-200

60

Penyelang 15-25g

2 500-3 000

70-100

30-40


Palawija 60


8-5 cm

5 000

200-300


30-50g

1 000-3 000

300-800

60-70

Schémas de cultures

Les systèmes décrits ci-dessus sont combinés dans des schémas séquentiels de cultures répartis le long d'une année, tels que illustré ci-contre:

Dans le dernier schéma, des canards peuvent librement se nourrir dans la rizière 25 à 30 jours après le repiquage du riz. Au taux de 25 canards/ha, ces oiseaux peuvent constituer un moyen de lutte contre l'infestation du riz par les escargots dorés (Pomacea spp.). Les canards ont un petit étang-refuge où ils peuvent être gardés au besoin.

La présence de canards dans le dernier schéma rend celui-ci le plus fructueux. La production d'œufs pendant toute l'année apporte à l'agriculteur un revenu mensuel. En l'absence de canards, le schéma le plus rentable est le minapadi-penyelang-minapadi-palawija.

Autres points à considérer

Avant de pratiquer le système ici décrit, il serait opportun que les usagers potentiels s’informent localement sur l’importance des différents marchés pour alevins, ainsi que la quantité requise et les périodes où ils sont nécessaires.

La pratique est concentrée dans l’Ouest de Java. Un classement selon les ressources des agriculteurs impliqués dans cette pratique (auparavant et à l’heure actuelle), les intrants fournis par les différents membres du ménage et leur accès aux bénéfices apportés par cette activité, pourraient offrir des informations utiles pour des applications ultérieures. Les variations locales de la valeur relative du poisson et du riz par rapport à la situation dans l’Ouest de Java pour chaque type de système sont également intéressantes.

Les aspects économiques des systèmes devraient être évalués sur la base des expériences locales, en prenant en considération les besoins des espèces locales, les coûts et les bénéfices. En général, le système peut avoir du succès s’il existe une demande adéquate d’alevins.

Le système peut en outre engendrer des possibilités de travail pour les femmes, en particulier dans l’alevinage, car il garantit un bénéfice immédiat de leur travail et des investissements en espèces et en matériel.

Le système riz-poisson sawah tambak en Indonésie

Catalino dela Cruz

Littéralement, sawah tambak signifie étang de rizière (eau saumâtre). Mais ici, le terme se réfère à une région de l’Est de Java de 12 152 ha, où 15 000 ménages pratiquent le système riz-poisson. En fonction de la profondeur des eaux d’inondation et de l’intensité de la pisciculture ou de la riziculture, les systèmes riz-poisson sawah tambak peuvent être classifiés comme suit:

1. Système riz-poisson combiné en saison des pluies: approprié dans les zones où les inondations et les risques de submersion du riz sont moindres. Cependant, l’eau n’est pas suffisante pour subvenir aux besoins de la riziculture en saison sèche.

2. Système riz-poisson combiné en saison des pluies, suivie par une culture de riz en saison sèche: pratiquée dans les régions où l’eau n’est pas aussi profonde. Il y a suffisamment d’eau pour la riziculture en saison sèche.

3. Pisciculture (sans riz) pendant la saison des pluies, suivie par la riziculture en saison sèche: appropriée là où l’eau des inondations est profonde.

4. Pisciculture pendant toute la saison d’inondation: pratiquée dans les zones où les agriculteurs préfèrent la pisciculture à la riziculture durant toute la saison des inondations.

Les espèces de poisson élevées sont une combinaison de chanos (Chanos chanos) et de tawes ou barbeau argenté (Barbodes gonionotus). La carpe commune est elle aussi introduite si disponible.

Fonctionnement du système sawah tambak

Les composantes du champ

1. Digue périphérique: elle est construite lorsqu’on creuse le canal périphérique interne au champ. Largeur à la base: 4 à 5 m; largeur au sommet: 2 à 2,2 m; hauteur: 1,4 à 1,8 m.

2. Canal/fossé périphérique: il sert de refuge aux poissons, d’étang d’alevinage, de lieu de stabulation/transition, de canal de capture et de réserve d’eau pour le riz pendant la saison sèche. Largeur au fond: 2,8 à 3,2 m; profondeur: 0,3 à 0,7 m.

SCHÉMA D'UN SYSTÈME SAWA-TAMBAK

3.Rizière: la zone utilisée pour planter le riz est entourée par une diguette provisoire de 0,5 m de hauteur qui retient l’eau nécessaire à la croissance du riz, diguette qui s’avère particulièrement utile dans le système combiné riz-poison.

Approvisionnement en eau

L'eau provient des pluies ou d'infiltrations. Par conséquent, il n'y a pas de vannes d'alimentation ou d'évacuation. Lorsqu'il faut enlever ou ajouter de l'eau, on utilise des systèmes traditionnels de pompage ou de vidange.

Méthodes utilisées pour empêcher les poissons de s'échapper pendant les inondations

Les agriculteurs gardent des herbes, feuilles et autres matériaux semblables prêts à être étalés sur les digues si le niveau de l'inondation dépasse le sommet des digues.

Préparation de la rizière

La rizière entourée par les diguettes est préparée exactement comme une rizière normale. La préparation du terrain commence en septembre, juste avant la saison des pluies, soit à sec, soit sous eau.

Zones d'alevinage/stabulation et transition

Elles sont construites dans le canal périphérique. La zone d'alevinage a 10 m de long, 5 m de large et 0,75 m de profondeur. L'eau est approvisionnée par pompage ou par un système traditionnel de transfert d'eau. L'empoissonnement des alevins a lieu 2 à 3 jours après que la zone ait été mise sous eau.

Avant d'introduire le poisson dans tout le sawah tambak, les alevins de chanos et de barbeau argenté sont souvent élevés séparément dans un recoin d'alevinage/stabulation situé dans le canal périphérique. Ici, les chanos (taux d'empoissonnement: 500/m²) sont élevés pendant 40 à 60 jours. Les barbeaux argentés (220/m²) sont gardés dans la zone de stabulation (d'environ 0,50 m de profondeur) pendant un mois, avant d'être libérés dans les champs.

Fertilisation

On distribue des engrais organiques (compost, déjections animales, plantes vertes aquatiques, etc.) et inorganiques (urée et superphosphate triple). Les taux d'applications (en t/ha/an) sont:

Foin de riz

10-15

Feuilles

1-4

Plantes vertes aquatiques

2-5

Le taux d'application de l'urée est de 100 à 150 kg/ha/an et celui du superphosphate triple de 300 à 450 kg/ha/an.

On divise la quantité totale d'urée et de superphosphate triple en trois parties égales et on les applique en trois fois. Par exemple, la première application est un mélange de 25 à 50 kg/ha d'urée et de 100 à 150 kg/ha de superphosphate triple.

Gestion des cultures et récolte

Tailles et taux d'empoissonnement par hectare sont les suivants:

Chanos

Petits alevins

11 000



5-7 cm

5 500

8 250

Barbeau argenté

Petits alevins

22 000



5-7 cm

5 500

11 000

La période d'élevage est de quatre à sept mois, en fonction de la quantité d'eau stagnante disponible; dans les zones où l'eau est profonde, elle s'étend sur toute l'année. On peut empoissonner plusieurs fois et récolter le poisson en deux ou trois fois. Le rendement, sans alimentation complémentaire, est d'environ 2.000 à 3 500 kg/ha.

Autres points à considérer

Lorsqu’on évalue l’utilité de la méthode, il est important de savoir quelles sont les autres occupations des agriculteurs, outre la culture riz-poisson. Quelle part tient cette activité dans leur système économique? Ceci peut être évalué à travers une analyse comparative des ressources économiques. Les agriculteurs voudront savoir quels sont les bénéfices apportés par la composante poisson, par rapport à la seule riziculture. Il est également intéressant de connaître dans quelle mesure les différents membres du ménage ont accès aux bénéfices apportés par le système.

Il faudrait évaluer les risques d’inondation et les risques de fuite du poisson. Des méthodes simples pour faire face à ces risques sont-elles efficaces et combien coûtent-elles ?

Pour mener à bien l’élevage de poisson pendant les six à huit premières semaines, il faudra obtenir des informations supplémentaires plus détaillées, ainsi que sur les calendriers de fertilisation et d’alimentation.

Les décisions concernant la gestion et le choix des espèces devront être prises en tenant compte de la salinité de l’eau dans la zone en question.

Systèmes riz-poisson en Chine

Yixian Guo

L'association riz-poisson est en Chine une pratique très ancienne qui remonte à plus de 1 700 ans, bien que récemment elle ait été largement ignorée. Elle y est caractérisée par quatre composantes de base: (1) utilisation extensive de la terre; (2) peu d'intrants; (3) rendement faible; et (4) consommation par le ménage des produits.

Après la fondation de la République Populaire de Chine, le gouvernement encouragea et aida les agriculteurs à s'organiser de manière à développer des systèmes intégrés riz-poisson. Il s'en suivit qu'en 1959 la superficie des terres exploitées par ces systèmes atteignit 700 000 ha. Elle diminua cependant drastiquement au cours des années '60 et '70 à cause de l'ample utilisation de pesticides, de la réforme des systèmes agricoles et de la politique économique nationale menée pendant la «révolution culturelle» (1966-1976). Pendant cette période, la superficie des systèmes riz-poisson baissa de 40 000 à 320 ha dans la province de Guandong, tandis que dans la province de Hunan on enregistra une chute similaire de 230 000 à 5.300 ha. Toutefois, depuis la récente «réforme» et «ouverture», le gouvernement a de nouveau encouragé l'adoption de systèmes intégrés riz-poisson.

Grâce à l'initiative des agriculteurs et l'aide du gouvernement, l'adoption de ces systèmes est en rapide expansion. Ils se sont propagés de la province de Guandong (au Sud) à la province de Hei-Long-Jiang (au Nord), et a atteint en 1986 des proportions historiques avec plus d'un million d'hectares. Les quatre provinces de la Chine où ces systèmes sont principalement appliqués sont actuellement les provinces de Sichuan, Hunan, Guizihou et Fujian.

Calendriers pour les systèmes riz-poissons (Hubei, Chine)

C'est principalement dans le bassin de la rivière Yangtze et dans d'autres parties du Sud de la Chine que les systèmes riz-poisson sont pratiqués, quoique l'on puisse également en trouver dans les provinces du Nord. Les systèmes traditionnels illustrés ici se rencontrent tant dans les zones irriguées que dans celles alimentées par l'eau de pluie, alors que les systèmes améliorés sont pratiqués surtout dans les zones irriguées. En Chine, la plupart des agriculteurs sont réunis en coopératives, avec de petites exploitations agricoles de 1 500 m² ou moins. Les étangs ont généralement une superficie de 1000 m2.

Ci-dessous sont présentées les principales composantes technologiques des systèmes riz-poisson en Chine.

1. Correcte construction de la rizière

- Plan A: aménagement avec tranchées-fosse

Il s'agit d'un plan amélioré avec une fosse petite et profonde (1 à 2 m²) au centre du champ.

A. TRANCHÉE-FOSE

Des tranchées sont creusées transversalement pour relier la fosse à toutes les tranchées latérales. Une plus grande capacité d'emmagasiner l'eau signifie un meilleur refuge pour les poissons. Cet aménagement augmente de 10 pour cent le rendement du riz et permet d'élever une à deux fois plus de poissons qu'avec l'aménagement traditionnel.

- Plan B: aménagement avec tranchées-étang

B. TRANCHÉE ÉTANG

Cet aménagement constitue un ultérieur perfectionnement grâce à l'introduction d'un étang plus large et plus profond à l'une des extrémités du champ. Des tranchées transversales sont aussi creusées ici pour relier l'étang à tous les côtés. Ce plan accroît considérablement la capacité d'emmagasinage de l'eau offrant ainsi au poisson un milieu encore plus favorable. Il augmente et stabilise tant le rendement du poisson que celui du riz.

- Plan C: le modèle riz-azolla-poisson dans un champ avec larges billons

Modèle riz-azolla-poisson dans un champ avec larges billons - C. TRANCHÉE

A l'origine, ce plan avait été conçu pour des zones marécageuses afin d'améliorer les propriétés du sol et d'augmenter le rendement en riz. Plus tard, il fut graduellement intégré avec l'azolla et le poisson. Le riz est planté sur de larges billons, l'azolla utilisée comme aliment pour le poisson et comme bio-fertilisant, et l'engrais vert et le poisson placés dans les tranchées.

Données de production du système riz-poisson-azolla (plaine irriguée)

Riz (total pour (poids frais) 2 cultures/an)

Poisson

Azolla

862 kg/mu

50,21 kg/mu

2 010 kg/mu

12 916 kg/ha

753 kg/ha

30 150 kg/ha

L'azolla est une petite fougère aquatique (en général de 1 à 5 cm de large) qui peut pousser sur des terrains saturés ou humides. Elle peut doubler son poids en 3 à 5 jours. L'azolla contient des bactéries symbiotiques qui fixent l'azote atmosphérique et peut fixer 3 à 7 kg N/ha par jour. Elle contient quatre pour cent d'azote sur une base de poids sec et représente une excellente source d'engrais azoté.

2. Application de base d'engrais

Les lésions physiques provoquées au poisson par l'utilisation d'engrais inorganiques peuvent représenter une contraintes en systèmes riz-poisson. Il faudrait prendre les mesures nécessaires pour réduire ce risque au minimum. Une de ces mesures est d'augmenter la quantité d'engrais de base appliquée pendant la préparation de la rizière jusqu'à environ 80 pour cent de l'azote total et 100 pour cent du phosphore total requis.

3. Repiquage du riz

Une des contraintes des systèmes riz-poisson pour les agriculteurs est la réduction de la quantité de plants dans les rizières avec larges billons, dû à la construction de tranchées et de l'étang-refuge. Les agriculteurs peuvent perdre jusqu'à 10 pour cent de la superficie de leur rizière lorsqu'ils construisent tranchées et étang-refuge pour le système riz-poisson. Pour minimiser la perte de plants (et une potentielle diminution du rendement), on peut augmenter la superficie de culture des plants en réduisant de moitié la distance recommandée entre les plants dans les lignes (normalement 15 à 20 cm), tout en gardant l'espacement entre les lignes (20 à 25 cm), doublant ainsi le nombre de plants dans les lignes parallèles aux tranchées.

4. Empoissonnement.

• La carpe herbivore (Ctenopharyngodon idellus), le tilapia du Nil, la carpe commune (Cyprinus carpio) et le carassin (Carassius auratus) sont les quatre espèces prédominantes élevées en polyculture dans les systèmes riz-poisson en Chine. Un de ces systèmes les utilise toutes les quatre, mais les deux premières en plus grand nombre. Le mélange recommandé consiste en 25 à 45 pour cent de carpe herbivore et 25 à 45 pour cent de tilapia (combinaison totale de 70 pour cent), plus un mélange de 15 pour cent de carpe commune et 15 pour cent de carassin (les 30 pour cent restant) au taux d'empoissonnement de 2 à 3/m². Cette combinaison d'espèces peut engendrer un rendement optimal tant du riz que du poisson.

• Une grande différence de température entre l'eau du récipient utilisé pour transporter les alevins et l'eau de la rizière ou de l'étang où ils sont introduits, peut provoquer une perte de poisson et un faible taux de survie. Pour cette raison, il est recommandé de mélanger l'eau du récipient avec de l'eau de la rizière afin d'ajuster lentement la température et de permettre ainsi aux poissons de s'adapter à la température de l'eau du champ.

5. Fertilisation du riz

La fertilisation du riz a lieu pendant la phase de transformation en panicule (environ 28 à 30 jours avant l'épiaison). Pour distribuer l'engrais, il faut une fine couche d'eau stagnante dans la rizière, mais ceci peut augmenter le risque de nuire au poisson. Il existe toutefois deux alternatives:

6. Lutte contre les organismes nuisibles

L'application de pesticides peut elle aussi, tout comme les engrais, nuire à la santé des poissons. Toutefois, de simple techniques peuvent minimiser les pertes dues au traitement, par exemple le lent drainage du champ pour permettre au poisson de retourner dans la tranchée/étang, l'application prudente de pesticides, et l'écoulement d'un certain temps ainsi qu'une nouvelle irrigation du champ avant de réintroduire le poisson dans celui-ci.

Dans les champs pourvus de tranchées/étang, il faudrait drainer l'eau du champ vers les tranchées ou l'étang et amener ainsi les poissons dans les refuges avant d'appliquer le pesticide.

Dans les rizières traditionnelles, on peut amener le poisson dans une moitié du champ et appliquer le pesticide sur l'autre moitié. Le jour suivant, on peut répéter la même procédure dans l'autre moitié du champ.

Autres points à considérer

Suite à l'intensification de la riziculture en Chine, l'importance de l'azolla semble avoir diminué. Quelles possibilités existe-t-il pour les différents systèmes riz-poisson, tels que le système alimenté par l'eau de pluie et le système irrigué, le système traditionnel et le système amélioré, et quel est le potentiel pour une expansion supplémentaire? Avant de se lancer dans cette activité, il est nécessaire de bien connaître la structure du marché du poisson. Des informations sur la réalisation des systèmes d'alevinage ou de grossissement par différents types d'agriculteurs, et l'importance relative du système au sein de leur ferme, fourniraient des conseils importants pour d'autres applications.

L'exemple donné concernant l'application de pesticide en rizière traditionnelle ne s'applique qu'aux produits chimiques qui ne sont pas toxiques pour les poissons.

Système riz-crevette d'eau douce dans le delta du Mékong au Viet Nam

Le Thanh Duong

Le système intégré riz-crevette géante d'eau douce, pratique traditionnelle dans les régions continentales du delta du Mékong, est devenue plus populaire au cours de ces dernières années. Le présent document est basé sur deux systèmes qui ont été expérimentés, en tant que partie d'un projet OXFAM, dans l'une des bases du Centre de Recherche et de Développement de Systèmes Agricoles du Delta du Mékong (district de Phung Hiep, Hang Giang). En 1990, les systèmes agricoles suivants ont été expérimentés:

Pratiques culturales

Les huit points principaux de la culture riz-crevette d'eau douce sont les suivants:

1. Sélection du champ

2. Préparation du terrain

3. Sélection des jeunes crevettes et des variétés de riz

4. Culture du riz et empoissonnement

Flux des matières en système intégré riz-crevette d'eau douce dans le delta du Mékong, Viet Nam

5. Distribution des aliments, contrôle des mauvaise herbes et fertilisation

- manioc, patates douces, brisures de riz, riz moulu (trempé ou cuit), son de riz

- crabes, escargots, poisson de rebut

- copra

- aliments composés: 50 pour cent de son de riz, 10 à 20 pour cent de brisures de riz cuites, 20 à 30 pour cent de poisson de rebut, 10 pour cent de tourteaux.

- taux d'alimentation: trois à cinq pour cent du poids des crevettes d'eau douce.

- horaire des distributions au moins deux fois par jour (1/3 à 5 à 6 h. du matin et 2/3 à 17 à 18 h.). Placez les aliments dans des plateaux et disposez-les dans un endroit quelconque au fond de la tranchée.

Formule d'un engrais pour une variété moderne de riz, par hectare:

- 200 kg de monosuperphosphate + 200 kg d'urée + 50 kg de potasse
- ou 100 kg de 18-46-0, x jours + 100 kg d'urée + 50 kg de potasse.

Et pour le riz local repiqué, par hectare:

- 200 kg de monosuperphosphate + 100 kg d'urée + 50 kg de potasse
- ou 100 kg 18-46-0, x jours + 50 kg d'urée + 50 kg de potasse.

6. Gestion de l'eau, vannes et digues

Rendements moyens du riz et des crevettes durant la saison 1990

Riz

Rendement (t/ha)

Pour cent de fermiers avec


Crevettes dans les systèmes (kg/ha)

> 5t/ha

4 à 5t/ha

<4t/ha

Moyen

Maximum

Minimum

DSMVR

4.7

31

51

18

2MV

97.5

285

24

WSMVR

5.4

25

40

35

MV-TPR

98.0

364

13

WSTPR

4.3

27

30

43





Légende:

DSMVR: variété moderne de riz de saison sèche

WSMVR: variété moderne de riz de saison des pluies

WSTPR: riz repiqué de saison des pluies

2MV: variété de riz moderne de saison sèche suivie par une variété moderne de riz de saison des pluies

MVTPR: variété de riz moderne de saison des pluies suivie par riz repiqué de saison des pluies

Budget partiel (en milliers de VND/ha) pour deux systèmes riz-crevette dominants


MV-MV- crevette

MV-TPR- crevette

Quantité

Rendements/coûts

Quantité

Rendements/coûts

Rendement brut





Riz

3 875 kg

3 488,0

5 880 kg

6 467,9

Crevettes

98 kg

2 100,1

98 kg

2 135,9

Coûts




574,0

Riz: main d'œuvre saisonnière

124 hommes-jours

496,4

143 hommes-jours


matériels


679,4


503,1

autres


84,0


84,0



1 259,8


1 161,1

Crevettes: main d'œuvre saisonnière

34 hommes-jours matériels

134,4

51 hommes-jours

203,9

790,6



638,9


Sous-total


773,3


994,5

Rendement net du riz


2 228,2


5 306,8

1992: US$1 = 7 000 VND

Ce tableau montre le budget partiel de la monoculture de riz et de la culture de crevettes d'eau douce dans les deux systèmes de riziculture dominants. Le rendement net des crevettes dans les deux systèmes semble être le même, alors que le rendement net du WSMV/TPR est plus élevé que celui du système 2MV. Les crevettes ont contribué considérablement au revenu net des riziculteurs du site.

7. Autres pratiques de gestion

8. Récolte du riz et des crevettes

Autres points à considérer

Le système ici décrit est caractéristique du Delta du Mékong et d'autres régions où des juvéniles de Macrobrachium sauvages ou d'élevage sont disponibles et où la production de riz est d’intensité modérée. Les variétés de riz et les systèmes de culture existants (par ex. de saison des pluies, variétés modernes, de repiquage, etc.) et les possibilités de les modifier, influencent le choix du modèle à adopter.

Avec une récolte de 13 à 24 kg/ha de crevettes se pose la question de la viabilité de ces systèmes. Il existe plusieurs possibilités pour les améliorer, mais il faut prendre en considération les risques qui y sont associés pour les agriculteurs.

Lorsqu'on évalue la viabilité économique dans des conditions locales données, il faut y inclure le coût de fertilisation supplémentaire en cas de renouvellements d'eau plus fréquents, le coût des aliments pour les crevettes et le coût des autres matériaux achetés au-dehors de la ferme, tels que du poisson de rebut.

Systèmes riz-crevette d'eau douce et riz-crevette dans les régions côtières du Viet Nam

Le Thanh Hung

Les plaines côtières sous l'influence des marées sont inondées périodiquement à marée haute. Pendant la saison sèche, la salinité est généralement supérieure à 5 pour mille; par conséquent, la plupart des rizières sont en jachère. Pendant les mois pluvieux, la salinité diminue et la culture de riz est alors possible. Le standard de vie des agriculteurs de ces régions côtières du Sud du Viet Nam est inférieur à celui de leurs contreparties des régions continentales. Tant l'intégration crevette d'eau douce-riz pendant la saison des pluies que la monoculture de la crevette marine pendant la saison sèche, sont un moyen pour augmenter leurs revenus. Ces deux systèmes sont décrits ci-dessous.

Choix de l'emplacement

Construction des digues et tranchées

Empoissonnement

Note: si la densité d'empoissonnement est supérieure à 1/m², il faudrait donner des aliments de complément et le rapport tranchée-rizière devrait être supérieur à 10 pour cent. Si le renouvellement de l'eau est pauvre, n'empoissonnez pas plus de 1/m².

Alimentation

50 pour cent - son de blé, brisures de riz ou graines de riz.
20 à 30 pour cent - racines de manioc ou brisures de maïs.
20 à 30 pour cent - poisson de rebut, déchets de têtes de crevettes d'eau douce ou de crevettes ou tourteau.

Prévention des prédateurs

Parmi les prédateurs on compte le bar, le tilapia, le gourami tête de serpent et d'autres poissons sauvages qui rivalisent avec les crevettes d'eau douce pour la nourriture. Les prédateurs peuvent entraîner des rendements très faibles.

Avant d'introduire les crevettes d'eau douce, prenez une des mesures suivantes:

Soins et entretien

Récolte

Note: transférez tout de suite les petites crevettes dans un hapa (cage en filet) de manière à les maintenir en vie pour la saison suivante. Livrez les crevettes récoltées au marchand le plus vite possible, ou alors conservez-les dans de la glace pour qu'elles restent fraîches.

Préparation de la rizière et repiquage du riz

Fertilisation

Contrôle des organismes nuisibles

Note: Au cas où les mesures indiquées ci-dessus ne réussiraient pas à éliminer les organismes nuisibles, l'application de pesticide peut être une alternative. Avant d'appliquer le pesticide, drainez l'eau du champ pour inciter les crevettes à s'abriter dans la tranchée pendant trois à cinq jours.

Monoculture de crevettes d'eau douce ou de crevettes marines dans les champs en saison sèche

- Densité d'empoissonnement - 1 ind./m²

- Jeunes empoissonnés - 2 g/ind.

- Taux d'alimentation - 2 à 3 pour cent du poids vif

- Formule alimentaire - 50 pour cent de son de riz (brisures de riz), 50 pour cent de poisson de rebut (ou crabe violoniste, tourteaux)

- Période de culture - 5 à 6 mois

Coûts et bénéfices estimés (en VND) pour le système riz-crevette d'eau douce appliqué sur une superficie côtière d'un ha dans le sud du Viet Nam

Coûts



Semences de riz (24 kg x VND 2 500

60 000


Jeunes crevettes (4 000 ind. x VND 60)

240 000


Engrais (20 kg urée x VND 2 500)

50 000


Aliments (100 kg x VND 1 000)

100 000


Fumiers (1t x VND 20 000)

20 000


Divers

20 000


Main d'œuvre (20 hommes/jours x VND 7 000)

140 000


Coût total

630 000

Revenus



Riz (0,5t x 1 200 000 VND)

600 000


Crevettes (30 kg x 35 000 VND)

1 050 000


Poisson sauvage (4 kg x 5 000 VND)

20 000


Revenu total

1 670 000

Solde

1 040 000

 

Autres points à considérer

La situation décrite ici est celle antérieure à 1992, lorsque la plus importante maladie des crevettes marines se propagea en Asie. Depuis lors, cette maladie représente un risque énorme dans la culture de crevettes, qui altère gravement l'économie du système et doit être prise en considération en fonction de sa fréquence locale. Elle constitue une contrainte majeure pour les producteurs, même en exploitations très extensives. Des études épidémiologiques ont été entreprises par l'Université de Stirling (Écosse, GB) dans le but de comprendre les facteurs de risque présentés par ces systèmes pour les fermiers.

Il serait opportun de prêter attention aux contraintes des ressources. Tout aliment distribué représente un investissement en temps ou en argent qui devrait être pris en considération. La récolte de mollusques et de poissons est une activité principale à laquelle tous les membres du ménage ne participent pas typiquement de la même manière.

En Asie et ailleurs, il existe de grandes zones semi-salines (par ex. au Bangladesh et en Inde), et cette étude de cas devrait avoir une certaine importance pour ces régions qui tendent à être marginales et habitées par les paysans les plus pauvres.

Dans d'autres contextes, une fois établie la production de crevettes marines, des intérêts extérieurs sont devenus influents et se sont en grande partie accaparés de la valeur de la crevetticulture. Au Viet Nam, la politique gouvernementale donne la priorité aux grandes superficies rizicoles. De grandes zones ont été protégées contre la salinité, et les précédentes cultures de crevette converties en production rizicole triple. Cependant, pendant la période de transition, les fermiers essayent encore d'élever des crevettes aussi longtemps que possible (par ex. à des salinités inférieures à 4 ppm) en raison des profits bien plus élevés qu'elles rapportent.

Système riz-poisson à Guimba, Nueva Ecija, Philippines

Catalino dela Cruz, Ruben C. Sevillejaet Jose Torres

L'agriculture à Guimba, Nueva Ecija, Philippines, est basée sur la culture de riz alimentée soit par eau de pluie, soit par irrigation. Dans les régions alimentées par l'eau de pluie, le riz est cultivé pendant la saison des pluies et la terre est laissée en jachère pour le restant de l'année. Si les champs sont irrigués, la culture de riz en saison des pluies est suivie par une autre culture de riz pendant la saison sèche. Le système riz-poisson y est pratiqué par quelques fermiers. Dans les régions où les sols sont extrêmement légers, des agriculteurs plantent légumes (par ex. courges, concombres, haricots mung, haricots verts, oignons, gourdes amères, etc.) et pastèques après la culture de riz de saison des pluies.

Le système riz-poisson pratiqué par les agriculteurs dans le village de Triala, Guimba, est un système combiné riz-poisson avec étang-refuge, alimenté par irrigation. Il est utilisé pour l'élevage de tilapias du Nil. L'opération est réalisée comme suit:

Conception et construction de la rizière

1. Choix de l'emplacement

Alimentation complémentaire des poissons dans le refuge de la rizière

2. Aménagement de la rizière

Exemples de la disposition du refuge pour poisson dans de petites et grandes parcelles

3. Refuge pour les poissons

L'étang-refuge est préférable à la tranchée-refuge car il peut contenir plus d'eau et présente moins de risques. La dimension du refuge équivaut en général à 10 pour cent de la superficie de la rizière. On peut également relier le refuge à un autre refuge plus grand ou à un étang adjacent à la rizière par un canal.

Pour construire le refuge, on creuse l'étang à une extrémité du champ ou bien aux deux extrémités si le champ est grand, soit à l'intérieur de la rizière, soit adjacent ou le long du bord extérieur, mais de manière à ce qu'il soit en communication avec le champ pour que le poisson puisse accéder à la zone plantée en riz.

4. Vannes d'alimentation et d'évacuation et grillages

Elles sont en bambou ou autre matériel bon marché. Les grillages empêchent que les poissons d'élevage ne s'enfuient ou que des poissons indésirables n'entrent dans le champ.

Agronomie du riz

1. Variétés de riz: variétés à haut rendement; période de maturation de 120 à 130 jours; résistantes aux insectes et aux maladies.

2. Préparation des pépinières et taux d'ensemencement

Dimension

: 400-500 m²

Taux

: 100-150 kg/ha

Fertilisation

: appliquer de l'urée à raison de 25 kg/ha, 10 à 15 jours après le semis

3. Préparation de la rizière: après un labour et trois hersages, le champ est bien nivelé de manière à ce que chaque partie soit irriguée uniformément.

4. Méthode de repiquage

Age des jeunes plants: 25 à 30 jours

Distances:

20 à 25 cm entre les lignes;
15 à 20 cm entre les plants dans les lignes;

Repiquage en lignes droites (facultatif) si les sarclages se font mécaniquement.

5. Lutte contre les mauvaises herbes; les poissons en rizières favorisent la lutte contre certaines mauvaises herbes. Celle-ci peut être également effectuée par:

6. Gestion de l'eau: immédiatement après le repiquage, l'eau en rizière doit avoir 3 à 5 cm de profondeur. On l'augmente ensuite graduellement jusqu'à 20 cm pour offrir un meilleur espace vital tant au riz qu'aux poissons lorsqu'ils grandissent. Une semaine avant la moisson du riz, on draine l'eau suffisamment lentement pour permettre aux poissons de se rendre dans le refuge.

7. Fertilisation: la quantité d'engrais utilisée respecte le taux recommandé dans la région. À Guimba, le taux appliqué pendant la saison des pluies est de 200 kg/ha de phosphate d'ammonium et 50 kg/ha d'urée pour la première application, ou fumure de fond. Celle-ci a lieu tout de suite après le nivelage final, qui est suivi par le repiquage. Le taux de la seconde application, ou fumure de surface, est de 50 kg/ha. Elle a lieu 30 jours après le repiquage et peut être répartie en deux quantités égales; dans ce cas, on distribue la troisième dose d'engrais 75 jours après le repiquage. Pendant la saison sèche, on respecte le même dosage pour la fumure de fond. Pour la fumure de surface le taux est de 100 kg/ha. Par exemple, la quantité d'engrais pour 400 m² de riz-poisson pendant la saison des pluies est de 8 kg de phosphate d'ammonium et 2 kg d'urée pour la fumure de fond. Pour la fumure de surface, il faut 2 kg d'urée.

8. Lutte contre les insectes nuisibles: l'utilisation d'insecticides n'est pas recommandée. Toutefois, les agriculteurs utilisent des insecticides reconnus moins toxiques pour le poisson.

La culture de Colocasia

Le colocase, plante aquatique connue aussi sous le nom de taro, est un excellent aliment, dont la culture peut constituer un produit supplémentaire dans une exploitation de riz-poisson. Pratiquement toutes les parties de la plante (tubercule, tige et feuilles) peuvent être mangées. Elle peut également être utilisée comme aliment pour les poissons et les animaux, en particulier les porcs. La méthode de culture est simple et ne requiert pas d'intrants coûteux.

Pour la culture de colocase suivez les étapes suivantes:

1. Procurez-vous de jeunes tubercules.

2. Taillez-en les vieilles feuilles et laissez les jeunes et les pousses.

3. Coupez les tubercules en deux.

4. Plantez les tubercules le long des digues à un intervalle de 50 à 70 cm, environ 10 cm au-dessous du niveau de l'eau.

5. Commencez la récolte après quatre à cinq mois.

Pisciculture

Les espèces élevées sont le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus) et la carpe commune (Cyprinus carpio). Il est recommandé d'utiliser de gros alevins de 15 à 25 g, car ils atteignent ainsi la juste taille pour la récolte en l'espace d'une culture de riz. Si par contre on ne dispose que de petits alevins (5 à 10g), la pisciculture se fait en deux phases:

Première phase: élevage d'alevins de 5 à 10 g pendant une culture de riz (taille à la récolte: en général 50 g).

Seconde phase: prolongement de l'élevage pendant encore deux mois après la moisson du riz (taille à la récolte: 50 g).

Densité d'empoissonnement

Calendrier des activités du système riz-poisson

Code

Jour

Activité

a

0

Préparez et fertilisez la pépinière de riz.

a

1

Trempez les semences (IR-36, 42, 52, 64 et 74 par exemple).

a

3

Semez les semences germées à la volée.

b

7

Préparez la rizière.



Commencez la pisciculture (Phase 1).



Empoissonnez (tilapia du Nil, de 5 à 10 g à 5 000 à 7 500/ha).



Assurez-vous de l'approvisionnement en eau du champ.

c

24

Enlevez les jeunes plants. Appliquez la fumure de fond.



Utilisez type et quantité d'engrais recommandés pour la localité sur la base d'analyses du sol.

d

25

Repiquez les jeunes plants (méthode du terrain en boue).

e

51

Fertilisez (fertilisation de surface) pour la seconde fois;



on peut répartir la fertilisation en deux fois;



dans ce cas une troisième application sera nécessaire.

e

75

Fertilisez (fertilisation de surface) pour la troisième fois.

f

100

Drainez l'eau et récoltez les poissons de grande taille/de taille commerciale.

g

120-125

Récoltez le riz.

g

125

Commencez la pisciculture (Phase 2). Prolongez l'élevage des petits poissons (30 à 40 g) après la récolte du riz, à raison de 3 000 à 5 000 ind./ha.

h

185

Récoltez le deuxième lot de poissons.

• Dix jours après le repiquage, on peut libérer dans la rizière les poissons qui se trouvent dans l'étang-refuge, en pratiquant des ouvertures dans les digues de division. Les poissons se nourriront des aliments naturels qui se trouvent en rizière.

Alimentation de complément

Récolte des poissons

Bénéfices et contraintes du système

1. Les poissons peuvent augmenter la production de riz de 10 à 15 pour cent car:

2. Les digues plus grandes utilisées dans le système offrent la possibilité de planter d'autres cultures, comme taro (Colocasia sp), haricots, doliques, wingbeans, aubergines et autres.

Budget annuel (en US$) pour 1 ha de système riz-poisson avec étang-refuge

Article


Montant

I. Rendement

Riz-poisson

Riz-poisson + taro


Riz (2 récoltes)


1 457


1 457

Poisson (2 récoltes)


386


386

Taro (2 récoltes)


-


581

Rendement total


1 843


2 424

II. Coûts






Main d'œuvre


402


515

Matériel


375


428


semences

50


50


Alevins

41


41


Tubercules de taro

-


53


Engrais

140


140


Pesticides

37


37


Carburant et huile

86


86


Aliments

16


16


Autres (grillages, emballage, etc.)

5


5


Coûts totaux


777


943

III. Rendement net


1 066


1 481

Budget partiel (en US$) pour l'intégration du taro au système riz-poisson (superficie de 1 000 m²)

Coûts supplémentaires


Rendements supplémentaires

Main d'œuvre
(plantation et récolte)

5,65

Taro

31,70

Matériel
(Tubercules pour la plantation)

5,30



Total

10,95

31,70


3. L'utilisation continue de pesticides dans les exploitations agricoles basées sur la culture de riz constitue une contrainte pour le système riz-poisson à grande échelle. L'utilisation de pesticides est déconseillée dans ce système. Il existe d'autres moyens pour lutter contre les insectes:

Néanmoins, si un agriculteur insiste sur l'utilisation de pesticides, voici comment les appliquer:

- choisissez et appliquez des pesticides peu toxiques pour les poissons;
- réduisez au minimum la quantité de pesticide qui se mélange à l'eau;
- appliquez-le à un moment approprié.

- drainez le champ avant d'appliquer le pesticide, afin d'amener les poissons dans le refuge. Gardez-y les poissons jusqu'à ce que le champ ne soit plus toxique;

- augmentez la profondeur de l'eau (+ 10 cm) afin de diluer la concentration du pesticide dans l'eau;

- remplacez l'eau toxique par de l'eau fraîche. Ouvrez les vannes d'alimentation et d'évacuation de la rizière et laissez circuler librement l'eau d'irrigation pendant l'application. Commencez celle-ci du côté de la vanne d'évacuation. Lorsque vous avez traité la moitié du champ, arrêtez un moment et laissez le pesticide s'évacuer du champ. Reprenez ensuite le traitement jusqu'à la vanne d'alimentation.

Voici quelques exemples pour faire les deux dernières opérations: appliquez les pesticides en poudre le matin, lorsque les gouttes de rosée sont encore sur les feuilles, et appliquez les pesticides liquides l'après midi, lorsque les feuilles sont sèches

Il existe sur le marché plusieurs pesticides moins toxiques. On peut appliquer un insecticide toxique tel que le Furadan® ou le Curaterr® sans risque pour les poissons si on l'incorpore à la terre pendant le hersage final. Le Furadan® est un insecticide systémique dont l'efficacité dure environ 50 à 55 jours. Après cette période, on peut lutter contre les insectes avec du pesticide liquide. A ce moment-là, les plants de riz ont atteint leur pleine végétation et les feuilles épaisses captent la plupart du liquide, réduisant ainsi considérablement la concentration de pesticide dans l'eau.

Autres points à considérer

Plusieurs agriculteurs dans la région ont adopté le système riz-poisson, mais peu ont poursuivi dans cette activité. La composante taro (c.-à-d. Colocasia) peut être considérée comme une culture de rente ou de subsistance. Sa valeur peut subir des variations selon la saison différentes de celles du riz. Si le taux d'empoissonnement est plus élevé que celui proposé ici, des aliments de complément seront nécessaires.

Aujourd'hui, la Gestion intégrée des déprédateurs (GID) représente la stratégie nationale de lutte contre les insectes adoptée aux Philippines et dans plusieurs autres pays producteurs de riz. L'Institut international pour la recherche sur le riz (International Rice Research Institute) a publié des résultats démontrant que la lutte naturelle contre les insectes sans apport de pesticides est en général la meilleure solution pour les riziculteurs. Il est bien entendu que le concept de GID exclut toute utilisation d'insecticides systémiques

Le cas du rizipisciculteur Mang Isko de Dasmariñas, Cavite, Philippines

Frank V. Fermin, Mary Ann P. Bimbao et Jens Peter Tang Dalsgaard

Mang[*] Isko est un fermier de 66 ans. Il a une femme de 60 ans et huit enfants dont la plupart sont adultes et vivent loin de la maison. Son unique fils, qui est marié et vit avec sa femme et ses enfants à proximité de sa ferme, l'aide dans la gestion quotidienne de l'exploitation agricole. Deux de ses filles vont à l'école supérieure et vivent encore à la maison. Deux autres filles plus âgées, qui travaillent au Japon, envoient P 4 000/mois pour subvenir aux besoins de leurs jeunes sœurs dans leurs études.

Section de la ferme de Mang Isko (ferme de plain)

Circulation des matières à la ferme de Mang Isko

Systèmes culturaux

Mang Isko possède 2,3 hectares de plaine et peut accéder à l'eau d'irrigation fournie par le système de distribution de l'Administration Nationale pour l'Irrigation. Dans 1,44 ha, il cultive deux cultures de riz, alors qu'un demi-hectare est réservé pour le système riz-poisson. Certaines années, après la deuxième récolte de riz, il plante des gourdes sur les digues de la rizière. D'autres légumes occupent 0,14 ha de la ferme, où il plante des gourdes amères pendant la saison sèche, en alternance avec des haricots verts pendant la saison des pluies. Sur les 0,2 ha restant, il élève un porc dans un enclos de 15 x 12 m et il produit des fruits et du fourrage d'arbres et de plantes herbacées.

Sous-système riz-poisson

Le système riz-poisson de 0,5 ha est composé de huit parcelles indépendantes pourvues de tranchées latérales. Deux parcelles possèdent, outre les tranchées, un étang-refuge adjacent, et une parcelle possède un étang adjacent servant d'étang de reproduction. Mang Isko pratique la rizipisciculture tant durant la saison des pluies que durant la saison sèche, et il récolte riz et poissons deux fois par an. Toutefois, la rizipisciculture de saison sèche n'a pas lieu lorsqu'il plante des gourdes sur les digues après la seconde récolte de riz. Dans ces cas-là, les rizières sont drainées et les poissons grandissent dans l'étang- refuge.

Certaines saisons, l'intégration du poisson à la riziculture a doublé la récolte de riz de Mang Isko. Il attribue cette augmentation de production aux facteurs suivants:

Pratiques de rizipisciculture

1. Préparation de la rizière, construction et entretien

Cash flow mensuel de Mang Isko, indiquant les dépenses (sorties) et les revenus (recettes) pour une année entière de production de légumes, monoculture de riz et système intègre riz-poisson

Légumes (1)
Recettes (Php)



gourdes
1 000

gourde
3 200

gourdes
1 400



haricots verts
600

haricots verts
1 000

haricots verts
2 600

haricots verts
1 000

haricots verts
600




Dépenses (Php)





semences de haricots verts
120
urée
360

insecticide
280






semences de gourdes amères
120
préparation des parcelles
80
urée
1 440
engrais complet
640
insecticide
680


(1) Les frais initiaux en espèces pour la culture de légumes ont été concentrés sur les premiers mois d'activité

Riz (2)
Recettes (Php)





riz
18 500







riz
30 500




Dépenses (Php)



urée
1 050
engrais complet
1 280


récolte
2 000
battage
2 000
séchage
425
transport
620
poisson
1400


droit d’irrigation
670

préparation des rizières
2 160

semences de riz
1 785.60
repiquage
1 440

urée
1 080
engrais complet
1 280
insecticide
840


récolte
3 200
battage
3 200
séchage
640
transport
1 024
préparation des parcelles
2 160
poisson
3 500

semences de riz
1 785.60

repiquage
1 440
insecticide
840
droits d’irrigation
575

(2) Les besoins en espèces pour la monoculture de riz et le système riz-poisson se sont plus étalés au cours des mois

Système riz-poisson (3)
Recettes (Php)



poisson
105

poisson
70

riz
10 500


poisson
1 420

poisson
105

poisson
140

poisson
70

poisson
70

riz
14 500

poison
1 400

riz
700


Dépenses (Php)



urée
720
engrais
320


récolte
1 200
battage
1 200
séchage
240
transport
384


droits de irrigation
690

préparation des parcelles
750

semences de riz
620
repiquage
500



récolte
1 600
battage
1 600
séchage
320
transport
512
préparation des parcelles
750

semences de riz
620

repiquage
500
droits d’irrigation
575

(3) Les récoltes partielles de poisson entre les deux récoltes totales constituent une source continue de revenu (ou d'argent liquide) qui aide à pallier aux problèmes de liquidité pendant certains mois

Mois

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre


Calendrier cultural des activités agricoles de Mang Isko

2. Repiquage et gestion du riz

3. Empoissonnement et gestion piscicole

Cash flow mensuels de Mango Isko pour toutes les activités agricoles

4. Fertilisation et alimentation

5. Lutte contre les déprédateurs et les maladies

6. Récolte

Cash flow mensuels

Conclusion

Dans l'ensemble, l'activité agricole de Mang Isko a été rentable. A la fin de l'année, il a gagné P 45 233,80. Il a utilisé cet argent principalement pour sa femme et deux de ses enfants, et en a utilisé une partie pour améliorer ses conditions de vie, à savoir améliorer son habitation, acheter un réfrigérateur et une télévision.

Autres points à considérer

Le lieu relatif à cette étude de cas à Cavite, au sud de Manila, est classifié comme périurbain, ce qui est important pour la vente des produits de la ferme. Au cours des dix dernières années, la région a connu un développement industriel considérable et beaucoup de fermes ont été achetées pour convertir les terres en lotissements ou en industries.

Toutefois, l'étude de cas démontre comment l'adoption de la composante riz-poisson a permis une ultérieure diversification de la ferme. Celle-ci dépend aussi de la disponibilité en main d'œuvre et des débouchés que les nouveaux produits peuvent avoir sur le marché. Dans cette région, le travail part-time en dehors de la ferme a joué un rôle important dans le revenu du ménage des agriculteurs.

Le fermier a eu connaissance des débouchés offerts par l'intégration suite à ses contacts avec le personnel IIRR sur le terrain. La plupart des fermiers étant locataires, ils ont besoin de l'autorisation de leur propriétaire (qui est en général absent) pour apporter des modifications à l'exploitation agricole, par ex. pour creuser des tranchées plus profondes et des refuges pour le poisson, voire des étangs piscicoles. Souvent, cette autorisation ne leur est pas accordée.


[*] «Mang» est un appellatif de respect pour une personne âgée aux Philippines.

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