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2. BREVE ANALYSE DU SECTEUR FORESTIER

2.1 ÉVOLUTION DE L’ESPACE FORESTIER

Cette activité a connu deux époques distinctes: La période coloniale et la période après l'indépendance.

A l'époque coloniale, l'exploitation du bois pour les fins commerciales (exportation) était faite dans la plupart des cas par les citoyens d'origine portugais, à une échelle beaucoup plus faible par les métisses. Ce n'était pas une activité économique exercée par l'État colonial, l'intervention de ce dernier se traduit par des paiements des impôts et des taxes. Le principal marché d'écoulement du bois provenant de la Guinée Portugaise était l'ancienne métropole, arrivant à atteindre en 1949 1,95%, en 1950 0,77%, en 1951 3,08% et en 1952 4,1% du total des exportations (Bulletin culturelle de la Guinée Portugaise n.º 46, Avril 1957). Entre les diverses essences forestières, le bissilão (Khaya Sénégalensis) et le bois rouge (Pterocarpus erinaceus) étaient les plus demandées. Les localités de Binta, Farim, Bafata et Contuboel étaient des zones d'abattement les plus importantes et dans lesquelles existent les dénommées scieries (les premiers centres de traitement de ce produit), ayant une autre scierie à Bissau

Avec l'avènement de l'indépendance en 1974, a été initié la création de l’entreprise de l'État dans le secteur du bois, la société de commercialisation et transformation du bois (SOCOTRAM) avec une scierie à Gambiel, Mansaine, Mansaba et l'usine de planches de bois de Buba (FOLBI). Une autre, avec un caractère coopératif, la Coopérative de l'Unité et Progrès (CUP). Bien entendu qu'en ce moment, l'État était l'unique entité qui procédait à l'exploitation de bois. On a constaté dans les années à suivre, la continuité de l'exploitation du bois de la part des privés. Entre 1975 et 1988, la vente du bois vers l'extérieur représente une moyenne annuelle de 5,6% du total des exportations.

La libéralisation économique a originé l’apparition d’autres entreprises privées (nationales et étrangères) dans le secteur: celle de Maudo Sano (Bafata), celle de Benicio Silva (Gabu), celle de STM (Candjufa) et celle de Guimadeiras(Contuboel). La zone d’exploitation forestière croîtrait de forme envoûtante.

Le pays avait, à la lumière des données de l’Atlanta Consulte de 1985 la superficie reboisée était de 56%, une réserve en bois estimée à 48,3 millions de m³. Ca était considérée suffisante pour couvrir la consommation nationale. En 1992, la consommation totale de bois, incluant les exportations officielles et clandestines s’estimaient à 2.1 millions de m³ par an du fait de la non rigueur dans l´application du code forestier. La tendance peut être résumée à une accentuation de vol des dites ressources.

Une pression sur les ressources forestières et la destruction totale des écosystèmes terrestres et la réduction draconienne de la converture végétale continue:

Une progressive avancée des phénomènes du Sahel en direction au territoire national

Une augmentation de la pauvreté (augmentation du chômage) surtout au sein de la communauté rurale

Un exode rural continue

Un déséquilibre de la balance de paiement du pays

Bien que les unités d’exploitation de bois sont dispersées un peu partout dans le pays, ces derniers pourraient contribuer significativement à la création de postes de travail dans les zones de leur action, englobant après tout la population autochtone. L exportation du bois en tronc faite par la Guinée-Bissau est en ce moment un des rares cas dans le Monde. Il est nécessaire que ce produit soit traité localement, donnant, de cette façon, du travail aux nationaux comme forme d’augmentation de la richesse du pays. L’exploitation du bois devait être, en effet, une des sources de recette destinée surtout à l’amélioration de la qualité de la vie des Guinéens. La construction des écoles, des postes de santé, des points d’eau sont des actions qui, à titre symbolique, pouvaient être financées à partir des recettes qu’on invertirait à la faveur des communautés locales.

Les formes de procédure de cette exploitation, n’abonnent en rien à la faveur réelle de développement économique du pays, en ne minorisant pas, surtout, la faute de l’application du Code Forestier, comme nous l’avons déjà suggérée.

La Guinée-Bissau disposerait, en accord avec le dernier inventaire (Atlanta Consult, 1985) d’une superficie reboisée de 2.025.983 hectares, superficie qui dans le présent, pourrait avoir diminuée aux environs de 180.000 hectares, en accord avec les hypothèses les plus optimistes qui marquent une réduction annuelle de la surface dans l’ordre de 30/40.000 hectares (Costa R,1993). En ce moment, il est extrêmement difficile d’avancer avec des résultats quantitatifs et qualitatifs se référant à la situation forestière, mais on peut constater qu’il y avait une réduction accentuée de la couverture forestière du pays, conséquence d’une forte pression exercée sur les formations forestières naturelles, dû à la grande dépendance des populations rurales de ces ressources.

 

 

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