Page précédente Table des matières Page suivante


2. DESCRIPTION DES PECHERIES

Trois documents sont présentés en Annexe. Ce sont :

Ces trois documents étant joints dans leur intégralité, le Groupe de travail se contentera d'en donner ici un bref résumé en renvoyant si nécessaire aux Tableaux de ces Annexes.

L'information sur la pêche artisanale au Congo a pu être complétée par une publication très récente (Gobert, 1985).

Les remarques formulées au cours des débats sur les documents présentés ont été incluses dans la rédaction du présent rapport.

Il a paru préférable de traiter l'ensemble des pêcheries d'un pays plutôt que de passer constamment d'un pays à l'autre.

2.1 Gabon

2.1.1 La pêcherie artisanale

Description

Le facteur essentiel qui doit être pris en considération est l'appartenance des pêcheurs à différentes ethnies nationales ou étrangères. A ce propos, on note l'existence de conflits entre pêcheurs nationaux et extra-nationaux.

La complexité des communautés pratiquant la pêche met en évidence l'intérèt que peuvent présenter des études socio-économiques.

Les techniques de pêche utilisées sont le filet maillant, le filet tournant, le trémail, les lignes et les éperviers (Tableau 1, Annexe 3).

Plusieurs types de pirogues sont employés. Leur caractéristique commune est un très fort taux de motorisation (96%).

Evolution

Une enquête-cadre a pu être réalisée au cours du premier semestre 1982 (Tableau 2, Annexe 3). Une deuxième enquête-cadre a pu être effectuée au début de 1985. La province Ogoué-Maritime n'était pas couverte. Les résultats figurent au Tableau 3 de l'Annexe 3.

Il faut insister sur le caractère migratoire de certaines ethnies introduisant de fortes variations saisonnières dans l'effort de pêche.

Zones de pêche

La pêche artisanale s'exerce principalement dans les estuaires et dans la frange côtière s'étendant jusqu'à 3 milles marins de la côte.

Saisons de pêche

D'une façon générale, les meilleurs rendements sont observés en saison sèche : de juin à décembre. De janvier à mai les poissons démersaux sont moins abondants (ou moins disponibles) et les pêcheurs se tournent vers des espèces pélagiques de moindre valeur commerciale.

Espèces cibles

Ce sont principalement bars, bossus, capitaines, carpes rouges et soles.

2.1.2 La pêcherie industrielle

Elle est pratiquée par 2 flottilles (Tableau 4, Annexe 3)

La pêcherie semi-industrielle

Les cordiers, petits bateaux glaciers pratiquent la pêche à la ligne sur les fonds rocheux. Leur effectif était de 11 bateaux en 1984.

Evolution

La principale caractéristique de cette évolution est la diminution des affrêtements de chalutiers étrangers. La pêche chalutière dans les eaux gabonaises est maintenant pratiquée pour l'essentiel par des navires battant pavillon gabonais. Il faut signaler que certains chalutiers sont basés à Port-Gentil.

Un protocole d'accord signé entre le Congo et le Gabon en 1982 autorise les navires congolais à pêcher jusqu'à Mayumba, sur environ 170 km de côtes gabonaises.

L'absence de port de pêche en eaux profondes au Gabon fait qu'on n'y trouve qu'un seul gros chalutier (38 m). La partie du plateau continental située au-delà des 70 m peu accessible aux petits chalutiers reste dono pratiquement inexploitée.

Les crevettiers utilisent le gréement floridien à 2 chaluts. La maille étirée du cul de chalut est de 40 mm.

Les poissonniers pêchent avec un seul chalut à maille étirée de 60 mm (cul de chalut).

Zones de pêche

La pêche crevettière est pratiquée dans une seule zone entre Libreville et Port-Gentil dite Equata. Des informations sur la nature des fonds de ce secteur peuvent être trouvées dans Rossignol, Blache et Repelin (1962). Il s'agit de fonds meubles à tendance vaseuse.

La pêche cordière est pratiquée sur différents fonds durs non chalutables.

La pêche chalutière est pratiquée au large de Mayumba et au Nord de Libreville par les petits chalutiers.

Il faut signaler l'existence de secteurs interdits à la pêche chalutière en raison de l'exploitation pétrolière (Figure 1).

Saisons de pêche

Pour la pêche cordière, la production maximale est atteinte pendant la saison sèche froide. Les grands individus capturés à cette période sont difficilement écoulés sur le marché gabonais qui présente la particularité de préférer les petits individus (sauf les hôtels internationaux et grands restaurants).

La pêche crevettière obtient les meilleurs rendements d'avril à octobre avec un maximum en juin-juillet-août (Tableau 7, Annexe 3). En dehors de cette période, les crevettiers de certains armements (SOCOPEC et AFRICA) cessent de rechercher la crevette et deviennent des chalutiers “poissonniers”. Il est indiqué plus loin que cela doit impérativement être pris en considération pour les calculs des PUE.

La pêche chalutière se pratique toute l'année avec des rendements maximaux d'avril à janvier.

Espèces cibles

Les cordiers exploitent les sparidés, les lutjanidés, les serranidés. Les captures annexes sont les carangues et les thonines (Euthynnus alleteratus).

L'espèce cible des crevettiers est la crevette rose Penaeus notialis. Les captures annexes sont les langoustes, les crabes, les crevettes côtières, les calmars et certains poissons démersaux. Les noms scientifiques correspondant à ces appellations commerciales figurent dans le Tableau 6 de l'Annexe 3. Les principales espèces capturées par les chalutiers poissonniérs sont les bars, les capitaines, les dorades roses, les dorades grises les bossus, les soles et les mâchoirons (par ordre d'importance pondérale 1984, Tableau 6, Annexe 3).

Figure. 1

Figure 1 : Les fonds de pêche féquentés par les bateaux de pêche gabonais et les concentrations de poissons démersaux trouvées pendant la campagne du N/O DR. FRIDTJOF NANSEN (Mars 1985) (van der Knaap, 1985b)

Réglementation

La loi d'orientation des Eaux et Forêts du 22/07/82 traite de très grands secteurs. Actuellement la Direction des Pêches Maritimes et Cultures Marines termine avec l'aide d'un consultant de la FAO, la rédaction des textes d'application de cette loi d'orientation.

2.2 Congo

2.2.1 La pêcherie artisanale

Il existe au Congo 3 types de pirogues qui pratiquent la pêche artisanale :

Il ressort au fil des années une stagnation du nombre des pirogues à rame, un développement important des pirogues congolaises à moteur et une augmentation constante des pirogues béninoises (type popoh) (Annexe 4). Toutes les pirogues béninoises sont motorisées. La pêcherie artisanale fréquente essentiellement la bande littorale qui va de la côte à 75 m de fond et de Djeno au Sud au Bas-Kouilou au Nord de Pointe Noire. Elle est aussi tributaire des changements de saisons; en saison froide, ce sont les petits fonds (O à 50 m) qui sont visités et en saison chaude, la pêche est plus profonde (O à 75 m). La distribution des différents types de pirogues est présentée à la Figure 2 et les zones de pêche fréquentées par les pêcheurs artisanaux sont présentées à la Figure 3.

Deux modes de pêche exploitent spécialement les ressources démersales. Ce sont :

  1. les filets maillants de fond qui capturent les bars (Pseudotolithus spp.), les mâchoirons (Arius spp.) et les crustacés (langoustes et crabes).

  2. Les lignes à main qui recherchent surtout les congres (Cynoponticus ferox), les mâchoirons, les bars et les courbines (Argyrosomus hololepidotus).

2.2.2 Pêcherie industrielle

Cette pêcherie a été marquée depuis 1976 par les rétrécissements successifs de la superficie totale exploitée par les chalutiers ponténégrins et aussi par le vieillissement des bateaux.

De 1978 à 1984, le nombre de chalutiers qui exploitent le plateau continental congolais est passé de 11 à 14. Leur taille et leur puissance sont comprises entre 17–30 m et 160–600 CV. (Annexes 4 et 5).

Figure. 2

Figure 2 : Sites de pêche artisanale et leurs activité au Congo (d'aprés Gobert, 1985)

Figure. 3

Figure 3 : Zones de pêche fréquentées par pêcheurs artisans de centres les plus importants (soulignés) (d'après Gobert, 1985)

La flottille chalutière pêche régulièrement sur les aires s'étendant de la frontière Sud (Cabinda) à la Pointe Banda (frontière Nord avec le Gabon).

Au Congo, la pêche industrielle se pratique en fonction du rythme saisonnier : en saison froide (juin-septembre) les chalutiers pêchent plus profond (90–100 m) et en saison chaude (janvier-mai) plus près de la côte.

Les espèces recherchées dépendent aussi des saisons. Les bars, les capitaines (Galeoides decadactylus), les soles (Cynoglossus spp.) et les mâchoirons sont surtout capturés en saison chaude. Les daurades roses (Dentex spp.), les mérous (Epinephelus spp.), les grosses carpes rouges (Lutjanus spp.), les congres et les raies (Raja spp.) sont exploités en saison froide.


Page précédente Début de page Page suivante