7.1 Terminologie
7.2 Etablissement de budgets pour la comparaison des revenus
7.3 Classification de laptitude des terres sur la base des coûts et avantages
7.4 Sélection définitive des types dutilisation pour les terres irrigables
7.5 Vérification de la viabilité financière du projet du point de vue de lagriculteur
Comme on la vu au Chapitre 1, lévaluation de laptitude des terres est essentiellement un concept économique. Les classes daptitude dépendent davantage de critères économiques que de simples estimations de la productivité physique.
Il est, à lévidence, rarement possible dentreprendre une analyse économique formelle dès les premiers stades dune évaluation, quand on ne dispose encore que destimations approximatives des coûts de mise en valeur et des niveaux potentiels de productivité. Cela ne veut pas dire quil faut, au début des études, écouter systématiquement les considérations économiques car des calculs, même très rudimentaires, aideront à distinguer une terre conditionnellement irrigable dune terre qui ne lest pas. Ces premiers calculs permettront aussi didentifier dautres types dutilisation des terres et notamment les systèmes de culture, dirrigation et daménagement possibles et le montant approximatif qui peut être investi dans la mise en valeur des terres.
Le présent chapitre explique, exemples à lappui, comment faire intervenir des considérations économiques dans le choix des types dutilisation et des classes daptitude des terres.
La plupart des pays qui se lancent dans la création ou la remise en état de réseaux dirrigation accordent une importance essentielle aux retombées que les investissements envisagés auront sur lensemble de léconomie, et cest pourquoi il est préférable dutiliser pour la classification définitive de laptitude des terres à lirrigation, des méthodes danalyse économiques plutôt que financières 1/. Cette approche est à lopposé de celle de lUSBR qui classe les terres daprès leur pouvoir rémunérateur, qui est essentiellement une façon de chiffrer lincidence financière du développement de lirrigation sur les revenus de lexploitant-type (voir Chapitre 10). La méthodologie préconisée par la FAO emploie des analyses financières, sappuyant notamment sur les budgets agricoles (voir plus loin), pour vérifier lexistence, dans les conditions présentes ou futures du marché, de considérations financières propres à inciter les agriculteurs à participer à un programme de développement de lirrigation dans une zone donnée.
1/ La distinction entre analyse économique et analyse financière a été étudiée par Gittinger (1982); lAnnexe 3 reproduit un extrait de son exposé.Les avantages que présente lanalyse économique par rapport à lanalyse financière dans une évaluation des terres sont les suivantes:
i. aligner les méthodes de classification des terres sur les méthodes habituellement utilisées, notamment par les institutions internationales de crédit, pour lévaluation des projets.ii. éviter que ne se glissent dans la classification des anomalies qui seraient dues à des différences de politiques et législations en matière de recouvrement des coûts et de létendue des obligations des exploitants à légard des coûts de mise en valeur des terres.
iii. écarter déventuelles distorsions des valeurs résultant dinterventions officielles (subventions, blocages et quotas), dabord parce quelles masquent les prix réels, ensuite parce quelles ont un caractère variable et provisoire.
i. Unités de mesure de laptitudeTrois différentes unités permettant de mesurer laptitude des terres ont été définies au Chapitre 2. Ce sont:
- Lindice de productivité des terres, qui définit la productivité physique des terres par rapport à la meilleure terre (Section 2.4).Léquipe dévaluation des terres doit choisir, entre les unités de mesure, celle qui convient le mieux pour une évaluation donnée. En général, dans les études de reconnaissance de faible intensité, cest la mesure physique de la productivité qui convient. Le revenu agricole net peut suffire pour la classification des terres conditionnellement irrigables, en attendant davoir des estimations fiables des dépenses communes du projet et des coûts de mise en valeur des terres. Toutefois, lestimation précoce du revenu agricole supplémentaire net et des valeurs limites entre terres aptes et terres inaptes, permet de réduire sensiblement le nombre des révisions et ajustements ultérieurs. Pour la classification définitive des terres irrigables dans le cadre dun projet donné, lunité de mesure de la classe daptitude qui convient le mieux est lANSI, dont le principe a déjà été expliqué dans la Section 2.4 et quon trouvera traité de façon plus complète dans le présent chapitre.- Le revenu agricole net, qui se calcule en soustrayant les coûts fixes et variables de la valeur brute de la production obtenue sur une unité de terre donnée (Section 2.4).
- Lavantage net supplémentaire résultant de lirrigation (ANSI), qui est une mesure de laugmentation potentielle de productivité par unité de surface mise en valeur dans le cadre dun projet déterminé. Cette augmentation est exprimée en termes économiques, en tant que Valeur annuelle équivalente (voir plus avant).
ii. Calcul des intérêts et actualisation
Les manuels classiques déconomie expliquent comment se calculent les intérêts et taux descompte, systèmes de manipulation des valeurs monétaires en fonction du temps. Il est possible de convertir des flux de valeurs tombant périodiquement en une valeur forfaitaire actualisée ou en valeur à terme. Inversement, une valeur unique peut être étalée (amortie) sur une certaine durée. Le taux dintérêt adopté pour ces calculs peut être soit le coût dopportunité du capital, soit un taux jugé satisfaisant par le commanditaire ou le sponsor de létude. Dans certains cas, il peut être appliqué un taux descompte social à la place du taux descompte rattaché au coût dopportunité du capital. Les opérations à effectuer se limitent à quelques calculs décrits à lAnnexe 2.
Pour attribuer des valeurs nettes à la production de chaque type dutilisation des terres, il faut établir des budgets, soit globaux soit partiels, cest-à-dire limités à une culture ou une exploitation. Le lecteur trouvera dans les ouvrages cités dans la bibliographie (Brown 1982; Gittinger 1982; Yang 1965) des indications concernant létablissement des budgets agricoles et les analyses des spéculations (cultures ou élevage) dune exploitation agricole. Les budgets sont habituellement détaillés de façon à faire apparaître le revenu net dune exploitation, dune unité de surface ou dune spéculation donnée. Les données utilisées pour cette budgétisation peuvent être classées et conservées aux fins de référence.
Après avoir éliminé, de la liste initiale, les types dutilisation manifestement les moins intéressants, on peut analyser ceux qui restent au moyen des budgets agricoles de façon à obtenir le revenu agricole net exprimé sous forme de prix. Pour chaque unité ou groupe dunités de terres, on pourra recommander un ou plusieurs types dutilisation. On pourra aussi, si besoin est, essayer diverses variantes des intrants et extrants à laide de budgets partiels.
Les budgets sont généralement nécessaires pour représenter:
i. la situation existante, sans le projet,Les deux premiers de ces budgets, pour la situation sans projet, sont généralement identiques, sauf si lon considère que les tendances peuvent modifier la situation. Dans certains cas (par exemple, si lon prévoit un accroissement de la salinité en labsence de projet), il faut tenir compte de la détérioration en cours, cest-à-dire que le budget futur pour la situation sans projet, reflétera des conditions moins bonnes que les conditions rencontrées. Pour beaucoup de zones pluviales, il sera possible de représenter la situation future sans projet avec un seul budget (ou un petit nombre de budgets) si les conditions présentes sont relativement uniformes et stables.
ii. la situation future, sans le projet.
iii. la situation future, avec le projet.
Des budgets représentant la situation future avec le projet devront être établis pour chacun des types dutilisation - quel quen soit le nombre - que lon souhaite examiner pour une unité de terre donnée. Un petit nombre de budgets complets représentant la tendance générale pourront servir de point de départ pour létablissement de budgets partiels, au moyen desquels on pourra ensuite analyser leffet de telle ou telle variante (niveaux de technicité et daménagement, taille des exploitations, niveaux dintrants et dextrants, différentes hypothèses concernant le rendement des cultures, variations des disponibilités en eau, etc.), selon le degré de détail nécessaire.
Pour procéder à lélimination des types dutilisation les moins prometteurs, il faut commencer par les disposer daprès lindice de productivité des terres, le revenu agricole net ou lANSI, selon lindicateur qui convient à ce stade de lévaluation. Des comparaisons de caractère économique faciliteront le choix, pour chaque type dutilisation, des besoins et limitations conditionnant le classement.
Pour les analyses effectuées au niveau des exploitations en vue de choisir la composition des spéculations ou de tester la viabilité de différents types ou niveaux dintrants ou extrants, il suffit dun budget abrégé portant uniquement sur les modifications pertinentes. Le Tableau 18 montre comment vérifier trois formules différentes sur la base du revenu agricole. Deux de ces formules, comportant un investissement dans des améliorations de lirrigation au niveau de lexploitant, sont comparées avec la formule sans améliorations. Il existe bien dautres applications de ce type de budget abrégé.
Le Tableau 19 présente un budget agricole complet, particulièrement utile pour analyser les TUT en vue dobtenir le revenu agricole net. Il est accompagné dune fiche C (Tableau 20) indiquant les coûts de production par hectare et dune fiche L (Tableau 21) indiquant les besoins de main-doeuvre par hectare. Dautres données de base pourraient être réunies concernant la distribution mensuelle et saisonnière des besoins de main-doeuvre, lutilisation et le coût des produits chimiques agricoles, etc.
A titre dexemple de budget partiel (ou formule abrégée de budget), on pourrait avoir une variante de type dutilisation A (Tableau 22) qui consisterait en une réduction de 100 (1,0) à 75 pour cent (0,75) de lindice de productivité en raison de différences entre les terres. Cette diminution du rendement agricole pourrait être due par exemple à une texture plus grossière et à une perméabilité excessive du sol. A la suite de trop fortes pertes deau par percolation, une culture de paddy souffrirait dun manque deau, ce qui ferait baisser son rendement. Le Tableau 22 représente un budget partiel qui montre les variations de coûts et profits correspondant à une telle situation, et le revenu agricole net qui en découle.
Tableau 18 BUDGETS PARTIELS UTILISES POUR COMPARER LES GAINS PROSPECTIFS DE REVENU BRUT DECOULANT DINVESTISSEMENTS DANS LE NIVELLEMENT DES TERRES ET LIRRIGATION PAR ASPERSION (un hectare)
Comparaison des coûts de mise en valeur des terres
dune zone donnée pour trois options différentes
financées par lexploitant (irrigation par sillons sans
améliorations, nivellement des terres, irrigation par aspersion).
Malgré les ondulations du terrain, la culture irriguée est
possible sur cette terre, mais les rendements restent en deçà du
potentiel maximum. Les inconvénients de cette situation sont les
suivants: faiblesse des rendements, inefficacité des arrosages, besoins
de main-doeuvre plus élevés, pertes dengrais
résultant de la répartition inégale de leau et
coût plus élevé de certains travaux des champs. Le capital
nécessaire au nivellement est estimé à 1 000 dollars par
hectare. Le système daspersion exigerait un investissement de 1 500
dollars par hectare; sa durée de vie serait de 20 ans. Le taux
dintérêt annuel est de 8 pour cent. |
|||||
Cas N° 1 - Comparaison de linvestissement
dans le nivellement par rapport à lirrigation (par sillons) sans
amélioration des terres |
|||||
Pertes |
|
Profits |
|||
Coûts supplémentaires: |
|
Economies de coûts: |
|
||
|
Intérêts et amortissement du coût de
nivellement |
102 $ E.-U. |
|
Différence sur la préparation des
terres |
2 $E.-U. |
|
Taxes sur laugmentation de
linvestissement |
15 |
|
Main-doeuvre nécessaire pour
lirrigation |
24 |
|
Maintenance et réparations annuelles |
10 |
|
Réduction des intérêts sur le capital
dexploitation |
4 |
|
|
|
|
Valeur des engrais gaspillés |
20 |
|
|
|
|
Différence sur les façons culturales |
20 |
Manque à gagner: |
|
Revenu supplémentaire: |
|
||
|
Néant |
|
|
Valeur du surcroît de production agricole |
210 |
Total |
127 $ E.-U. |
280 |
|
||
Par rapport à lirrigation par sillons sans
amélioration des terres, le nivellement apporte un bénéfice
supplémentaire de 280 dollars moins 127, soit 153 dollars par
hectare |
|||||
Cas N° 2 - Comparaison de linstallation
dun système daspersion par rapport à lirrigation
par sillons sans amélioration des terres |
|||||
Pertes |
|
Profits |
|
||
Coûts supplémentaires: |
|
Economies de coûts: |
|
||
|
Intérêts et amortissement de
linvestissement (système daspersion) |
152 $E.-U. |
|
Différence sur la préparation des
terres |
10 $E.-U. |
|
Taxes sur laugmentation de
linvestissement |
20 |
|
Différence sur les façons culturales |
20 |
|
Maintenance et réparations annuelles |
150 |
|
Valeur des engrais gaspillés |
20 |
|
Dépenses de combustible (moteur) |
50 |
|
Main-doeuvre supplémentaire pour
lirrigation des champs |
42 |
|
Intérêts sur le capital dexploitation
supplémentaire |
9 |
|
|
|
Manque à gagner: |
|
Revenu supplémentaire: |
|
||
|
Néant |
|
|
Valeur du surcroît de production agricole |
300 |
Total |
381 $E.-U. |
|
392 $E.-U. |
||
Bénéfice supplémentaire tiré de 1
irrigation par aspersion par rapport à 1 irrigation par
sillons: |
Tableau 19 BUDGET AGRICOLE COMPLET
POUR LE TYPE DUTILISATION A (1,0) SUR LES
MEILLEURES TERRES 1/
EXPLOITATION RIZICOLE - 2,0 HECTARES AVEC ET SANS
IRRIGATION DAPPOINT
Indonésie
Indice de productivité des terres: 1,0
|
SANS PROJET |
AVEC PROJET |
||
Cultures de saison humide: |
|
|
||
|
Riz pluvial, rendement 2,0 t/ha |
1,0 ha |
|
|
|
Riz irrigué, rendement 4,2 t/ha |
1.0 ha |
2.0 ha |
|
Cultures de saison sèche: |
|
|
||
|
Soja irrigué, rendement 0,6 t/ha |
|
0,4 ha |
|
|
Riz irrigué, rendement 4,0 t/ha |
|
1,6 ha |
|
Production |
|
|
||
|
Riz |
6,2 t |
14,8 t |
|
|
Soja |
|
0,24 t |
|
Valeur de la production |
------ valeurs en Rp x 1 000 ------ |
|||
|
Riz @ 100 000 Rp/t |
620,0 |
1480,0 |
|
|
Soja @ 195 000 Rp/t |
620,0 |
46,8 |
|
Total |
620,0 |
1526,80 |
||
Coûts variables (tirés de lAnnexe C, voir
détails au Tableau 20) |
|
|
||
|
Riz pluvial (1,0 ha) |
69,0 |
|
|
|
Riz irrigué (1,0 ha) |
113,0 |
|
|
|
|
Saison humide (2,0 ha) |
|
238,0 |
|
|
Saison sèche (1,6 ha) |
|
184,0 |
|
Soja (0,4 ha) |
|
18,0 |
|
Total |
182,0 |
440,2 |
||
Coûts fixes |
10,0 |
12,0 |
||
Coûts totaux |
192,0 |
452,2 |
||
Revenu agricole net, par exploitation |
428,0 |
1074,6 |
||
Revenu agricole net, par hectare |
214,0 |
537,3 |
Note: Le présent tableau est établi à partir de critères danalyse économique (voir Annexe 3).Tableau 201/ Lindice de productivité des terres (1,0) est celui des terres de la meilleure qualité.
DONNEES DE BASE, FICHE C DU TABLEAU 19
Coût de production à
lhectare
Indonésie
Indice de productivité des terres: 1,0 |
(Valeur en Rp x 1 000) |
|
Riz pluvial |
Riz irrigué |
Soja |
|
Saison humide |
Saison humide |
Saison sèche |
Saison sèche |
|
|
------------ SANS PROJET ------------ |
|||
Préparation des terres |
15,0 |
15,0 |
|
|
Semences |
4,7 |
4,0 |
|
|
Engrais |
6,6 |
33,1 |
|
|
Lutte contre les ravageurs |
2,1 |
8,5 |
|
|
Moisson |
6,0 |
11,4 |
|
|
Main-doeuvre |
32,0 |
38,0 |
|
|
Divers |
2,6 |
3,0 |
|
|
Total |
69,0 |
113,0 |
|
|
|
------------ AVEC PROJET ------------ |
|||
Préparation des terres |
|
15,0 |
15,0 |
3,0 |
Semences |
|
4,0 |
4,0 |
6,6 |
Engrais |
|
33,1 |
33,1 |
3,1 |
Lutte contre les ravageurs |
|
8,5 |
8,5 |
6,2 |
Moisson |
|
12,6 |
11,0 |
1,0 |
Main-doeuvre |
|
42,0 |
40,0 |
22,0 |
Divers |
|
3,8 |
3,5 |
3,1 |
Total |
|
119,0 |
115,1 |
45,0 |
Note: Le présent tableau est établi à partir de critères danalyse économique.Tableau 21
DONNEES DE BASE, FICHE L DU TABLEAU 19
Intrants de main-doeuvre à lhectare,
Indonésie
Indice de productivité des terres 1,0
|
Riz pluvial |
Riz irrigué |
Soja |
|
Saison humide |
Saison humide |
Saison sèche |
Saison sèche |
|
|
------------ SANS PROJET ------------ |
|||
Préparation des terres |
40 |
40 |
|
|
Plantation |
35 |
35 |
|
|
Entretien des cultures |
50 |
55 |
|
|
Moisson
|
35 |
60 |
|
|
160 |
190 |
|
|
|
|
------------ AVEC PROJET ------------ |
|||
Préparation des terres |
|
40 |
40 |
25 |
Plantation |
|
35 |
35 |
20 |
Entretien des cultures |
|
75 |
75 |
30 |
Moisson |
|
60 |
50 |
35 |
|
|
210 |
200 |
110 |
Note: Dans lanalyse économique, toute la main-doeuvre tombe dans la catégorie dépenses, quelle soit salariée ou familiale.
Tableau 22 BUDGET AGRICOLE PARTIEL POUR LE TYPE
DUTILISATION A (0,75) SUR DES TERRES 1/ AYANT UN INDICE DE PRODUCTIVITE DE
75 POUR CENT PAR RAPPORT AUX MEILLEURES TERRES
EXPLOITATION RIZICOLE - 2,0 HECTARES AVEC ET SANS
IRRIGATION DAPPOINT
Indonésie
Indice de productivité des terres: 0,75 |
(Valeurs en Rp x 1 000) |
|
SANS PROJET |
AVEC PROJET |
|||
Moindre valeur de la culture 2/ |
155,0 |
381,7 |
|||
Dépenses moindres: |
|
|
|||
|
Coûts variables |
|
|
||
Récolte réduite |
|
|
|||
|
Riz pluvial (1,0 ha) |
0,9 |
|
||
|
Riz irrigué (1,0 ha) |
2,3 |
|
||
|
|
Saison humide (2,0 ha) |
|
3,8 |
|
|
|
Saison sèche (1,6 ha) |
|
3,5 |
|
|
Soja (0,4 ha) |
|
0,1 |
||
Autres coûts variables - sans changement |
|
|
|||
Coûts fixes - sans changement |
|
|
|||
Réduction nette de revenu |
151,8 |
374,3 |
|||
Revenu agricole net avec le type |
|
|
|||
dutilisation A (1,0) par exploitation |
428,0 |
1 074,6 |
|||
|
par hectare |
214,0 |
537,3 |
||
Revenu agricole net avec le type |
|
|
|||
dutilisation A (0,75) par exploitation |
276,2 |
700,0 |
|||
|
par hectare |
138,1 |
350,15 |
1/ Par rapport au type dutilisation des terres A (1,0) du Tableau 19.2/ Carence du sol considérée comme ayant le même effet sur la production agricole avec ou sans projet. Cela peut ne pas être le cas quand le projet est censé modifier de façon sensible lutilisation de terres.
7.3.1 Etablissement du point de démarcation entre les terres aptes et inaptes
7.3.2 Etablissement de la fourchette des coûts de mise en valeur des terres acceptables pour une zone donnée
7.3.3 Monogramme utilisé pour calculer rapidement lANSI
Les budgets complets ou partiels décrits plus haut fournissent une estimation du revenu agricole net qui peut être obtenu par hectare avec un système agronomique ou un type dutilisation donné, compte tenu de divers niveaux de productivité avec et sans projet. Pour établir la classe daptitude des terres, il faut également tenir compte:
- des dépenses communes du projet etCes coûts et avantages peuvent, aux fins de classification, être intégrés dans une valeur appelée Avantage net supplémentaire résultant de lirrigation (ANSI), qui peut se calculer comme suit:
- de coûts de mise en valeur propres à la zone considérée.
(A) Revenu agricole net supplémentaire (soit le revenu agricole net avec le projet moins le revenu agricole net sans le projet, chiffres tirés des budgets), normalement pour lannée où la mise en valeur sera totale;Il découle de lopération ci-dessus que si (A) moins C est inférieur à (B), la terre considérée est inapte au développement de lirrigation et peut donc être classée N1 ou N2. La valeur annuelle équivalente des dépenses communes (B) est donc la valeur déterminante de laccroissement nécessaire du revenu agricole net (après remboursement des coûts de mise en valeur spécifiques de la zone considérée).Moins (B) valeur annuelle équivalente des dépenses communes;
Moins (C) valeur annuelle équivalente des coûts de mise en valeur propres à la zone considérée.
Il faut également bien voir que (A) moins (B) est égal au montant maximum pouvant être consacré à la mise en valeur des terres dune zone donnée (C), exprimé en valeurs annuelles équivalentes.
Pour délimiter les confins des classes daptitude (S1, S2 et S3), on peut diviser en trois segments, égaux ou non, lANSI compris entre le seuil où ANSI = 0 et le maximum réalisable dans une zone de projet. Lattribution des classes est facilitée par lemploi dun nomogramme (voir Sous-Section 7.3.3 et Figure 2).
Des exemples de calcul des valeurs seuils, des coûts admissibles de mise en valeur, et de lANSI, ainsi que de la façon de traduire lANSI en classes daptitude des terres sont donnés ci-après.
Ce sont les conséquences économiques des modifications de la productivité physique et des coûts de production qui tracent la limite entre les terres aptes et inaptes à lirrigation. La plus pauvre des terres classées aptes devra pouvoir supporter sa part des dépenses communes du projet. Dans le cas contraire, elle sera classée inapte. Dans la classification des terres irrigables, le seuil est représenté par la différence entre la valeur annuelle équivalente du coût de mise en valeur, de fonctionnement et de maintenance du projet et les coûts éventuels de mise en valeur propres à la zone considérée. Une terre qui ne peut donner un accroissement net de production dont la valeur soit égale ou supérieure à la valeur seuil sera normalement classée inapte.
On calcule la valeur seuil en divisant le montant de linvestissement consacré aux installations communes du projet par le nombre dhectares du projet pour obtenir un coût équivalent annuel, auquel on ajoute les coûts annuels de fonctionnement et de maintenance du projet (il est très commode de représenter, dans les coûts de fonctionnement et de maintenance, les coûts de remplacement par un équivalent annuel).
Pour convertir les investissements en coûts équivalents annuels (et pour toute autre opération dactualisation à accomplir) on se servira du taux dintérêt des investissements ou du coût dopportunité du capital spécifié par lorganisme qui parraine le projet (dans les exemples cités ci-après, on a pris comme hypothèse un taux de 12 pour cent et une durée de 50 ans pour le projet). LAnnexe 2 montre comment seffectue lactualisation.
Les dépenses communes du projet nincluent pas le coût des améliorations ou de mise en valeur des terres (défrichage, drainage, nivellement, etc.) qui sont des coûts propres à une zone donnée et qui conditionnent la classification.
Le Tableau 23 montre comment calculer la valeur seuil pour un projet hypothétique.
Tableau 23
CALCUL DE LA VALEUR SEUIL
Projet dirrigation de 2 500 hectares
Indonésie
(Valeurs en Rp x 1 000)
|
TOTALITE DU PROJET |
A LHECTARE |
Investissement dans les installations communes du
projet |
5 000 000 |
2 000 |
Coût équivalent annuel (intérêt 12 %
sur 50 ans) |
602 000 |
240 |
Coûts annuels de fonctionnement, maintenance,
remplacement |
25 000 |
10 |
Montant annuel des dépenses communes du
projet |
627 000 |
250 |
Valeur seuil, par hectare (ou revenu agricole
supplémentaire net à réaliser après
répartition des coûts de mise en valeur propres à la
zone) |
|
250 |
Tableau 24 CALCUL DE LAVANTAGE NET
SUPPLEMENTAIRE RESULTANT DE LIRRIGATION
Projet dirrigation de 2 500 hectares
Indonésie
Type dutilisation des terres A |
Valeurs en Rp x 1 000 |
|
Indice de productivité |
||||
1,0 |
0,75 |
||||
Avantages de lirrigation (par hectare): |
(Unité de terre 10) |
(Unité de terre 16) |
|||
|
Revenu agricole net avec le projet |
537 |
350 |
||
|
Revenu agricole net sans le projet |
-214 |
-138 |
||
Bénéfice supplémentaire résultant de lirrigation |
323 |
212 |
|||
Montant net des dépenses communes du projet: |
|
|
|||
|
Coût du projet (2 500 ha) |
5 000 000 |
|
|
|
|
Coût à lhectare |
2 000 |
|
|
|
|
Amortissement (12%, 50 ans) |
|
240 |
|
|
|
Coût annuel de fonctionnement, maintenance, remplacement |
|
10 |
|
|
Dépenses communes du projet par an et par hectare |
250 |
250 |
|||
Coût maximum acceptable de mise en valeur spécifique de
la zone, à consacrer au type dutilisation A |
73 |
-37 |
|||
Coût estimatif de mise en valeur sur lunité de terre
considérée |
0 |
|
|||
AVANTAGE NET SUPPLEMENTAIRE RESULTANT DE LIRRIGATION |
73 |
|
La valeur seuil décrite ci-dessus constitue la limite inférieure de la fourchette de coûts admissible. Dans le contexte dune analyse économique, toutes les dépenses doivent être justifiées en ce sens que les avantages doivent lemporter sur les coûts et que la productivité qui découle du projet (après dépense) doit rester supérieure à la valeur de démarcation. La limite supérieure de la fourchette est fixée en tenant compte de lANSI de la terre la plus productive du projet (et pas simplement de la meilleure terre comprise dans un type dutilisation donné).
Prenons, par exemple, une valeur seuil de 250 000 Rp/ha et un bénéfice supplémentaire de 323 000 Rp pour la meilleure terre, la fourchette de lANSI des terres aptes à lirrigation ira de là 73 000 Rp (par an) si la terre considérée ne nécessite pas de frais particuliers de mise en valeur.
Si le chiffre de 73 000 Rp (Tableau 24) représente lANSI du TUT A (1,0) (daprès les Tableaux 19 à 21) pour une terre classée S1 dans la classification des terres irrigables et si le taux de capitalisation de lANSI est de 12 pour cent (sur 50 ans), on limitera à 606 200 Rp le montant des investissements qui peuvent être consentis pour mettre en valeur les meilleures terres du projet. On appliquera aux terres moins productives des dépenses dinvestissement moins élevées.
Si lon veut répartir cette fourchette de valeurs ANSI en trois classes plus ou moins égales, on mettra dans la classe S1 les terres donnant un ANSI compris entre 50 000 et 73 000 Rp/ha; dans la classe S2 les terres donnant un ANSI compris entre 25 000 et 50 000 Rp, et dans la classe S3 les terres donnant un ANSi compris entre 0 et 25 000 Rp. Dans certains cas, il faudra établir des fourchettes inégales, correspondant à des caractéristiques des terres et à des améliorations associées (nivellement des terres ou drainage, par exemple) particulièrement remarquables.
Le nomogramme de la Figure 2 montre comment on peut calculer facilement lANSI en déduisant du revenu agricole net supplémentaire les valeurs équivalentes annuelles correspondant aux dépenses communes du projet et aux coûts de mise en valeur propres à la zone considérée. Lexemple 1 représente, sur le nomogramme, une zone appelée à devenir la plus fortement productive (revenu agricole net supplémentaire de 325 000 Rp) après une opération de mise en valeur dont le coût spécifique pour la zone sera, disons, de 200 000 Rp. La valeur annuelle équivalente de cet investissement est de 25 000 Rp, le taux dintérêt étant de 12 pour cent sur 50 ans. La ligne pointillée qui traverse le nomogramme va du sommet de léchelle représentant laccroissement du revenu agricole net (productivité maximum) au point qui, sur léchelle des coûts de mise en valeur, correspond à un investissement de 200 000 Rp (25 000 Rp/an). Avec un ANSI de 50 000 Rp, cette terre se situe à la limite des classes S1 et S2.
Lexemple 2 de la Figure 2 montre comment une terre, dont la mise en valeur nécessitera le même investissement, donnera un revenu agricole net supplémentaire de seulement 280 000 Rp. On remarquera que la ligne pointillée coupe léchelle de lANSI au niveau de 5 000 Rp, ce qui correspond à la classe daptitude S3.
Le nomogramme ne montre rien qui ne puisse être calculé directement; mais cest un moyen pratique pour faire apparaître les interactions. Il est facile à construire. Il suffit de tracer, sur du papier millimétrique, les échelles parallèles et équidistantes. Les deux échelles extérieures sont de même longueur. Leur longueur doit coïncider avec les subdivisions du papier millimétrique pour permettre une lecture facile. Léchelle du centre (ANSI) est deux fois moins longue que les échelles latérales.
Les valeurs inscrites sur le nomogramme proviennent du calcul de la valeur seuil, des revenus agricoles nets dans les budgets et de la fourchette des coûts de mise en valeur admissibles pour la zone considérée.
Il est possible de calculer, pour nimporte quelle classe daptitude, les coûts admissibles de mise en valeur des terres en prenant comme valeur seuil la valeur inférieure de la classe. Si les coûts de mise en valeur dépassent le montant calculé pour la classe correspondante, il faudra rétrograder la terre considérée à une classe inférieure. Prenons le cas, par exemple, dune terre appartenant à la catégorie Apte pour laquelle la fourchette des valeurs à lhectare est la suivante:
Bénéfice supplémentaire, classe
S1 |
325 000 Rp/ha/an |
Valeur seuil |
250 000 Rp/ha/an |
|
|
Fourchette des valeurs ANSI |
75 000 Rp/ha/an |
Tableau 25 COUTS ACCEPTABLES DE MISE EN VALEUR DES TERRES SELON LA ZONE CONSIDEREE
|
COEFFICIENT DE CLASSEMENT DU RENDEMENT RELATIF |
||
s3 |
s2 |
s1 |
|
Rendement relatif potentiel (fourchette) |
0,85-0,90 |
0,90-0,95 |
0,95-1,00 |
Coûts admissibles de mise en en valeur (équivalent annuel),
Rp |
25 000 |
50 000 |
75 000 |
Coûts réels de mise en valeur (équivalent annuel),
Rp |
35 000 |
|
|
ANSI, Rp |
- 10 000 |
|
|
Classement final |
N1 |
|
|
Au stade de la classification des terres conditionnellement irrigables, chaque unité ou groupe dunités de terres peut être classé en fonction dun ou de plusieurs types dutilisation. La classification des terres irrigables est plus précise et doit normalement aboutir, pour chaque classe et sous-classe daptitude, à un calcul des superficies en hectares et notamment de la superficie quil est recommandé de mettre en irrigation dans le cadre dun projet. Les différentes solutions envisagées doivent être traduites en propositions réalistes et pratiques concernant les plans de culture, lirrigation et laménagement. Tout cela doit faire apparaître un mode dutilisation des terres vraisemblable pour lensemble de la zone du projet.
Tableau 26 RECAPITULATION DES CLASSES IRRIGABLES ET DE LA ZONE DE PROJET PROJET HYPOTHETIQUE - INDONESIE
(Revenu agricole net en Rp/ha x 1 000)
Classe de terres et N° des unités de
terres |
ha |
TUT A légumes, ha |
TUT B riz, ha |
Indice de productivité des terres |
Revenu agricole net, Rp/hax1000 |
ANSI (fourchette) Rp/hax1000 |
Classe S1 |
552 |
400 (1) |
152 |
0,95 à 1,0 |
300 à 352 |
50-75 |
Unités de terres: |
|
|
|
|
|
|
Classe S2 |
1 500 |
|
1 550 |
0.90 à 0,95 |
275 à 300 |
25-50 |
Unités de terres: |
|
|
|
|
|
|
Classe S3 |
398 |
|
398 |
0.85 à 0,90 |
250 à 275 |
0-25 |
Unités de terres: |
|
|
|
|
|
|
TOTAL IRRIGABLE |
2 500 |
400 |
2 100 |
|
|
|
Classe N1 |
505 |
|
|
|
|
|
Unités de terres: |
|
|
|
|
|
|
(1) Le partage de la superficie entrant dans la classe S1 entre TUT A et TUT B a pour objet de faciliter lestimation des avantages résultant du projet. Il sexplique par le caractère limité de la demande en légumes locaux. Aucune unité de terre ou zone particulière nest affectée à cette utilisation des terres mais, pour des considérations pratiques, un plafond a été fixé concernant la superficie consacrée au type dutilisation A.
____________________________________
Ce mode dutilisation des terres servira à localiser lemplacement des principaux réseaux dalimentation en eau et de drainage du projet et à calculer les avantages de lirrigation. Chaque combinaison unité de terre/type dutilisation reçoit sa formule définitive (S1, S2, etc.) dans la classification des terres irrigables.
Le Tableau 26 donne un résumé de la classification des terres irrigables dans le cadre dun projet hypothétique. On notera quil est possible de représenter plusieurs types dutilisation à lintérieur dune classe daptitude. On remarquera aussi que, dans cet exemple, les terres classées S1 sont partagées entre les types dutilisation A et B pour des raisons autres que laptitude des terres, par exemple les besoins du marché, cela afin détaler dans le temps les demandes de pointes de main-doeuvre, daméliorer les mouvements de trésorerie saisonniers ou datténuer une dépendance excessive à légard dune culture donnée, etc.
La procédure décrite ici permet de calculer les avantages de lirrigation, sans imposer à lexploitant un mode précis dutilisation des terres. Il peut être souhaitable, dans certaines circonstances, dindiquer une gamme dutilisations envisageables, selon le degré de contrôle que lon souhaite exercer sur lutilisation des terres. Il est souvent utile de considérer plusieurs systèmes densemble dutilisation des terres pour une zone de projet. Après consultation entre les spécialistes concernés, il doit émerger un schéma probable dutilisation répondant aux objectifs du projet, recueillant lassentiment des autorités et assurant des bénéfices suffisants pour que le projet soit économiquement justifié. Toutefois, pour des questions de temps, il y a une limite au nombre de plans quil est possible danalyser. Les autres membres de léquipe chargée de la planification dun projet, sattendant à ce que lévaluation des terres leur soit présentée dans les délais voulus et sous une forme suffisamment élaborée pour quils puissent à leur tour mener à bien et dans les temps, les études hydrologiques, techniques et autres envisagées dans le projet.
La façon de présenter les résultats dune évaluation peut être extrêmement variable et dépend des détails demandés. Sil faut un tableau très détaillé comprenant des sous-classes et plusieurs types dutilisation, il peut être superflu dy inclure les colonnes réservées à lindice de productivité des terres, au revenu agricole net et à lANSI. Dautant que, comme on la expliqué dans la Section 2.4, les classes daptitude des terres obtenues au moyen de ces trois mesures, peuvent être différentes pour telle ou telle unité de terre ou combinaison dutilisation.
Les analyses économiques décrites plus haut aux fins de classification des terres irrigables, concernaient lensemble du projet. Pour que le plan de projet soit appliqué, il faut que les exploitants y trouvent leur compte. On fera donc une analyse basée sur des prix et des critères financiers et non plus économiques (voir Gittinger 1982 et Annexe 3) pour vérifier que la proposition sera financièrement attrayante pour lagriculteur.
Il faut pour cela disposer de budgets dexploitation complets pour les types et tailles dexploitations représentatifs. Dans ces budgets:
i. tous les coûts de production supplémentaires doivent être couverts (y compris les éventuelles redevances pour leau);Ces calculs sont faits pour les deux cas possibles (avec et sans projet), de façon à tenir dûment compte des recettes du projet et à obtenir la valeur du revenu supplémentaire dû au projet. Il faut distinguer les coûts imputables à lexploitation des coûts imputables à lensemble du projet.ii. les dépenses dinvestissement supplémentaires à la charge de lagriculteur doivent être couvertes;
iii. une rémunération fictive doit être calculée pour la participation au capital, le travail (main-doeuvre et gestion) fourni par la famille de lexploitant, les prix ou autres imprévus (dautres éléments peuvent sy ajouter);
iv. le revenu net est calculé en soustrayant tous les coûts et en tenant compte de la valeur des ventes ainsi que des produits consommés sur lexploitation.
Pour établir les budgets dexploitation, on utilise les niveaux de production ou de rendement relatif correspondant à la ligne de démarcation économique séparant les terres aptes et inaptes, ainsi que les valeurs plafonds correspondant à la terre la plus productive. Dans les deux cas, cest la différence entre les valeurs trouvées avec et sans projet qui donne le revenu net supplémentaire. Cest ce revenu net qui couvrira les remboursements et, le cas échéant, le coût des opérations de mise en valeur des terres spécifiques de la zone, réalisées par le cultivateur ou par le projet mais sans réserve de remboursement par le cultivateur.
Le Tableau 27 montre un cas dans lequel la valeur seuil et la fourchette des coûts acceptables de mise en valeur ont été calculées au moyen de critères économiques propres au projet (comme indiqué à la Section 7.3). le Tableau 28 montre une vérification financière effectuée au moyen de critères financiers propres à lexploitation (les hypothèses concernant les redevances pour leau varieront, bien sûr, dun projet à lautre).
Les analyses économiques portaient sur la valeur seuil et sur la fourchette de lANSI. Dans les budgets financiers des exploitations, la ligne du bas (Tableau 28) fait apparaître le solde dont dispose lexploitant pour couvrir les coûts de mise en valeur propres à la zone considérée. Si le solde après paiement des redevances pour leau et des frais de fonctionnement et de maintenance reste supérieur à la part des coûts de mise en valeur spécifique imputable à lagriculteur, cela veut dire que la viabilité financière de lexploitation au point de démarcation est confirmée.
Si le résultat de cette vérification se révèle négatif, il faut reprendre et contrôler chacune des hypothèses de lanalyse. Un verdict défavorable peut sexpliquer par lune ou lautre des raisons suivantes:
a. Les charges imputables à lagriculteur sont peut-être irréalistes par rapport à ses possibilités de remboursement;Certains des facteurs qui influent négativement sur la viabilité financière des exploitations peuvent être corrigés dans la cadre du financement du projet et à lissue de négociations entre le gouvernement demandeur et lorganisme de financement. Après un examen approfondi, on décidera sil faut ou non réviser la classification des terres et reprendre les analyses économiques.b. les hypothèses utilisées dans les budgets dexploitation sont peut-être incorrectes, irréalistes, ou les deux; cette remarque peut sappliquer aussi bien aux budgets économiques quaux budgets financiers, voire aux deux;
c. des prix ou autres facteurs financiers soumis à lintervention de lEtat peuvent ne pas être appropriés;
d. il peut y avoir des inégalités résultant, par exemple, de facteurs institutionnels tels que le régime foncier, la taille des exploitations, les baux, la fiscalité, etc.
Tableau 27 ETABLISSEMENT DES VALEURS LIMITES DE
LANSI DE TERRES IRRIGABLES SUR LA BASE DU BUDGET DEXPLOITATION
(ANALYSE ECONOMIQUE)
Exploitation de 15 hectares
|
FRAIS FIXES OU VARIABLES
|
INDICE DE PRODUCTIVITE DES TERRES 0,70 |
INDICE DE PRODUCTIVITE DES TERRES 1,00 |
||||||
Sans projet |
Avec projet |
Différence |
Sans projet |
Avec projet |
Différence |
||||
Recettes: |
|
|
|
|
|
|
|
||
|
Ventes |
|
630 |
2 520 |
1 890 |
900 |
3 600 |
2 700 |
|
|
Consommation domestique |
|
84 |
100 |
16 |
120 |
144 |
24 |
|
Revenu |
|
714 |
2 620 |
1 906 |
1 020 |
3 744 |
2 724 |
||
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
|
||
|
Taxes et impôts 1/ |
F |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
|
Amortissement 2/ |
F |
4 |
6 |
2 |
4 |
6 |
2 |
|
|
Prêt de fonctionnement 3/ |
V |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
|
Frais dexploitation (main-doeuvre non comprise) |
V |
70 |
180 |
110 |
85 |
226 |
141 |
|
|
Main-doeuvre salariée 4/ |
V |
0 |
60 |
60 |
0 |
75 |
75 |
|
|
Main-doeuvre familiale 5/ |
V |
60 |
220 |
160 |
68 |
250 |
182 |
|
Dépenses |
|
134 |
466 |
332 |
157 |
557 |
400 |
||
Revenu agricole net |
|
580 |
2 154 |
1 574 |
863 |
3 187 |
2 324 |
||
Revenu agricole supplémentaire net par exploitation |
|
|
|
1 574 |
|
|
2 324 |
||
Revenu agricole supplémentaire net par hectare |
|
|
|
104.93 |
|
|
154.93 |
||
Moins: Valeur équivalente annuelle de linvestissement commun
du projet |
|
|
|
100.00 |
|
|
100.00 |
||
|
Coût annuel de fonctionnement, de maintenance et de remplacement |
|
|
|
5.00 |
|
|
5.00 |
|
|
Total des dépenses communes du projet |
|
|
|
105.00 |
|
|
105.00 |
|
Avantage net supplémentaire résultant de lirrigation
(ANSI) 6/ |
|
|
|
-0.07 |
|
|
49.93 |
Notes: Tableau établi sur la base de critères danalyse économique.
1/ Sans objet dans lanalyse économique.
2/ Machines et biens déquipement dont la durée de vie est limitée.
3/ Sans objet dans lanalyse économique.
4/ Au taux salarial du marché.
5/ Estimé à la moitié du taux salarial du marché.
6/ Permet de calculer le coût maximum acceptable de mise en valeur propre à la zone considérée.
Tableau 28 ETABLISSEMENT, SUR LA BASE DU BUDGET
DEXPLOITATION, DE LA VIABILITE FINANCIERE DUNE EXPLOITATION
TRAVAILLANT SOUS IRRIGATION (ANALYSE FINANCIERE)
Exploitation de 15 hectares
|
FRAIS FIXES OU VARIABLES
|
INDICE DE PRODUCTIVITE DES TERRES 0,70 |
INDICE DE PRODUCTIVITE DES TERRES 1,00 |
||||||
Sans projet |
Avec projet |
Différence |
Sans projet |
Avec projet |
Différence |
||||
Recettes: |
|
|
|
|
|
|
|
||
|
Ventes |
|
525 |
2 100 |
1 575 |
750 |
3 000 |
2 250 |
|
|
Consommation domestique |
|
70 |
84 |
14 |
100 |
120 |
20 |
|
Revenu |
|
595 |
2 184 |
1 589 |
850 |
3 120 |
2 270 |
||
Dépenses: |
|
|
|
|
|
|
|
||
|
Taxes et impôts |
F |
5 |
10 |
5 |
5 |
10 |
5 |
|
|
Amortissement 1/ |
F |
4 |
6 |
2 |
4 |
6 |
2 |
|
|
Prêt de fonctionnement |
V |
0 |
18 |
18 |
0 |
20 |
20 |
|
|
Frais dexploitation |
V |
64 |
170 |
106 |
75 |
200 |
125 |
|
|
Main-doeuvre salariée |
V |
0 |
60 |
60 |
0 |
75 |
75 |
|
|
Main-doeuvre familiale 2/ |
V |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
|
Dépenses |
|
73 |
264 |
191 |
84 |
35 |
227 |
||
Revenu agricole net |
|
522 |
1 920 |
1 398 |
766 |
2 809 |
2 043 |
||
Moins: Les coûts fictifs |
|
|
|
|
|
|
|
||
|
Intérêt sur la participation au capital |
|
20 |
100 |
80 |
20 |
100 |
80 |
|
|
Main-doeuvre familiale 3/ |
|
120 |
440 |
320 |
136 |
500 |
364 |
|
|
Divers 4/ |
|
7 |
26 |
19 |
8 |
31 |
23 |
|
|
Imprévus/risques 5/ |
|
11 |
13 |
2 |
13 |
16 |
3 |
|
|
|
(158) |
(579) |
(421) |
(177) |
(647) |
(470) |
||
Egal à revenu/excédent |
|
364 |
1 341 |
977 |
589 |
2 162 |
1 573 |
||
Revenu/excédent supplémentaire par exploitation |
|
|
|
977 |
|
|
1 573 |
||
Revenu/excédent supplémentaire par hectare |
|
|
|
65.13 |
|
|
104.87 |
||
Moins: Coût annuel de fonctionnement et de maintenance du projet |
|
|
|
5.00 |
|
|
5.00 |
||
|
Redevances annuelles pour leau (remboursement) |
|
|
|
12.00 |
|
|
12.00 |
|
Solde comptable |
|
|
|
53.13 |
|
|
92.87 |
Notes: Tableau établi sur la base de critères danalyse financière
1/ Machines et biens déquipement dont la durée de vie est limitée
2/ Prix inclus dans les coûts fictifs
3/ Au taux salarial du marché
4/ 10 pour cent des dépenses en espèces
5/ 15 pour cent des dépenses sans le projet et 5 pour cent des dépenses en espèces avec le projet