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5. STATISTIQUES DE PECHE

5.1. Procédures de collecte

5.1.1. Guinée-Bissau

Il n'existe pas à ce jour de procédure de collecte de statistiques sur la pêche artisanale. Un système de collecte devrait voir le jour prochainement.

5.1.1.1. La pêche industrielle

Les captures et les informations correspondantes (durée de la pêche, position, profondeur) sont recueillies par les observateurs embarqués à bord des navires étrangers. Les observateurs disposent de borderaux de données qui doivent être consignés par le capitaine. Les bordereaux sont ensuite transmis au Département des Statistiques.

Les données sont recueillies par espèces ou par groupes d'espèces, par exemple, les données relatives aux poissons plats et aux sparidés ne sont pas désagrégées.

Le programme d'observateurs emploie environ 150 inspecteurs et l'objectif du gouvernement est de ne pas les maintenir en mer plus de 3 mois, quoique cela n'ait pas été atteint par le passé.

Dans le cadre du renforcement du service des statistiques du Ministère des Pêches, de l'équipement et des logiciels informatiques ont été acquis par la Banque Mondiale (6 micro-ordinateurs PC de la série 386 et 286 et de 100 et 40 mbytes de mémoire respectivement).

Les statistiques de prises et d'effort actuellement disponibles sont collectées par des observateurs selon une nomeclature normalisée.

Il existe un système de contrôle des licences et un programme de suivi de l'activité des navires.

Un effort important est fait pour saisir les données historiques mais il reste encore beaucoup à faire. L'objectif est d'obtenir dix ans de données à des fins d'analyse.

Le nouveau programme de livres de bord vise à collecter:

  1. les données biostatistiques (pêches démersale et pélagique sêparées);

  2. les données journalières sur les produits transformés pour des analyses bio-économiques (type, quantité et qualité des produits). Sur les congélateurs, les livres de bords séparent les poissons des invertébrés;

  3. les données concernant les tranbordements en mer.

Quatre opérateurs sont formés à la saise des données. Enfin,il est attendu que les rapports journaliers, mensuels et annuels concernant les activités de pêche soient finalement disponibles.

Par ailleurs, les navires de la CEE autorisés à pêcher dans les eaux de la guinée-bissau déclarent !eurs captures mensuelles au Secrétariat d'Etat à la Pêche.

5.1.2. Guinée

5.1.2.1. La pêche artisanale

La pêche artisanale traditionnelle

Depuis le début de l'année 1989 jusqu'à fin de l'année 1990, le Centre de Recherche Halieutique de Boussoura a instauré un système d'enquêtes de suivi de certaines activités de la pêche artisanale. Ces opérations ont pour objectif la connaissance des efforts de pêche et des captures par espèce dans l'optique d'une gestion rationnelle des ressources halieutiques accessibles à pêche artisanale.

Le système d'enquête repose sur:

Les procédures d'échantillonnage sont exposées en Annexe 10.

La pêche artisanale avancée

Les unités pratiquant cette pêche sont tenues à l'embarquement d'observateurs, rémunérés depuis 1990 par la Guinée, qui notent pour chaque jour de pêche, le nombre de coups de chalut, la zone de pêche, les débarquements par espèce et les rejets. Ces données ne sont pas actuellement collectées de façon totalement satisfaisante et ne sont pas exploitées. Le CRHB doit, en 1991, proposer une amélioration du système de collecte et un système de traitement.

5.1.2.2. La pêche industrielle

La procédure de collecte des données pour les unités de pêche industrielle est identique à celle de la pêche artisanale avancée. Les mêmes remarques que précédemment peuvent être faites.

Par ailleurs, tous les navires de la CEE autorisés à pêcher dans la zone de pêche de guinée doivent déclarer leurs captures au secrétariat d'etat à la pêche.

5.1.3. Sierra Leone

Le système statistique actuel couvre la pêche artisanale et industrielle.

5.1.3.1. La pêche artisanale

En ce qui concerne la pêche artisanale, une enquête cadre est tout d'abord réalisée pour délimiter la pêcherie. Cette enquête vise à dresser l'inventaire des villages et des points de débarquement, le nombre de pêcheurs à plein temps ou temps partiel, les types et le nombre de bateaux, d'engins de pêche, etc. Le plan d'enquête utilisé est celui de 1981 mais durant la dernière moitié de 1990, une nouvelle enquête cadre a été mise sur pied et les résulats présentés dans le tableau 3.

Les captures sont obtenues par estimation. Le système d'échantillonnage est aléatoire/stratifié. En réalité, tous les points de débarquement importants ont été jusqu'ici couverts ainsi que les points de débarquement secondaires sélectionnés. Un groupe de travail s'est tenu à Freetown (15–17.1.1991) pour harmoniser les statistiques de la pêche artisanale en Sierra Leone. Il a été convenu de continuer à utiliser le système d'échantillonnage aléatoire stratifié au sein de chaque projet de développement, l'unité d'échantillonnage étant le bateau/engin. Toutes les informations recueillies sont traitées par les projets et ensuite regroupées au niveau du Service des Statistiques du “Fisheries Department”. Un projet de renforcement de cette base de données doit être mis en place avec l'aide de la CEE.

5.1.3.2. La pêche industrielle

En matière de statistiques de pêche industrielle, une couverture totale ne devrait pas soulever de difficultés étant donné que tous les bateaux sont basés à Freetown.

Un inventaire des bateaux par type, puissance, TJB, etc. Peut être réalisé à partir de nombreuses sources incluant les bordereaux d'enregistrement du Ministère, d'inspection des navires, etc. Ceci permet de connaître la structure de la flottille sur une base annuelle.

En ce qui concerne les captures de la pêche industrielle, les livres de bord sont remplis par le capitaine de chaque navire et adressés au Ministère des Pêches. De plus, des observateurs sont embarqués sur ces navires pour recueillir indépendamment leurs propres informations.

Avec l'introduction du système de contrôle et de surveillance, les navires de pêche industrielle sont amenés à communiquer quotidiennement leurs positions et leurs captures au navire de surveillance qui relaye cette information vers la terre. Lorsque le système sera complètement établi, il sera possible d'obtenir annuellement un résumé détaillé de la pêche par zone, type d'engins, espèces et par mois. En attendant, les données sont analysées en vue de l'établissement des licences de pêche.

5.2. Données statistiques

5.2.1. La pêcherie artisanale

On distinguera parmi les pêcheries exerçant en zone côtière du plateau continental de la Guinée-Bissau, Guinée et Sierra Leone, les flottilles piroguières, ou pêcherie artisanale traditionnelle, et la flottille artisanale avancée qui exerce dans les eaux de Guinée.

5.2.1.1. La pêcherie artisanale traditionnelle

La flottille piroguière atteint l'effectif total de 9070 pirogues pour l'ensemble des 3 pays (tableau 4). Cette flottille est assez homogène en ce qui concerne les types de bateaux et la faiblesse de ses moyens. Le taux de motorisation est en moyenne faible puisqu'il n'atteint sur l'ensemble des pays que 16,8%, la pêcherie piroguière guinéenne étant la plus fortement motorisée. Cette pêcherie concerne 30000 pêcheurs qui pratiquent souvent une double activité (pêche et agriculture) et/ou pratiquent la pêche d'autosubsistance.

Les engins de pêche utilisés sont variés, on notera cependant la prédominace des filets maillants dérivants, des lignes et palangres, des filets maillants calés et des filets maillants encerclants (tableau 5).

Les estimations de captures totales toutes espèces disponibles (tableau 6) font apparaître un volume total de l'ordre de 95000 t annuel pour l'ensemble des 3 pays, la Guinée et la Sierra Leone en pêchant l'essentiel. Ces captures concernent pour plus de 40% les espèces pélagiques avec (tableau 7):

Les captures concernent également des espèces démersales parmi lesquelles prédominent les sciaenidés et les ariidés qui représentent environ 15% des captures totales en guinée et Guinée-Bissau.

5.2.1.2. La pêcherie artisanale avancée

La flottille de petits chalutiers de pêche fraîche, dite pêche artisanale avancée, qui exerce dans la zone de plus de 6 milles des côtes en Guinée est en forte progression. Les seules statistiques disponibles d'efforts et de captures concernent les jours de sorties et les captures totales en 1989 (tableau 8). D'après les chiffres disponibles pour l'ensemble de la flotte en 1989, le rendement annuel moyen est de 1007 kg par sortie. Le taux de sortie de ces navires est faible, il était en 1989 sur l'ensemble de la flottille de 116 jours par an

Les fiches d'observateurs de deux navires de cette flottille (14 m, 230 CV) et pour l'année 1990 ont pu être analysées par le groupe dans le but de préciser la composition par espèce des captures de cette flottille (tableau 9, fig 2). Les résultats font apparaître une prédominance des Sciaenidae avec 35% de Pseudotolithus spp., 23% de Pentanemus quinquarius et 15% de Galeoides decadactylus.

Il apparaît ainsi clairement que cette flottille exploite exclusivement les communautés démersales des sciaenidés d'estuaire et des sciaenidés côtiers. Les rendements mensuels des deux bateaux étudiés oscillent entre 454 et 724 kg par sortie pour un rendement annuel moyen de 607 kg par sortie, par conséquent légèrement inférieur à celui de l'ensemble de la flottille; ceci s'explique par le fait que les deux bateaux dont les statistiques ont été étudiées sont parmi les plus petits de la flottille.

5.2.1.3. Conclusion

Ces données font apparaître que la pêcherie artisanale traditionnelle bien que fortement orientée vers les espèces pélagiques côtières (ethmaloses, sardinelles et mugilidés), s'intéresse aussi aux espèces démersales des communautés des sciaenidés d'estuaire et des sciaenidés côtiers de façon significative, en Guinée notamment. Dans ce pays cette pêcherie entre en concurrence avec la pêcherie artisanale avancée qui exploite également ces communautés.

Leur capture totale conjointe aux dépens de celles-ci peut être estimée à 20000 t par an en Guinée.

5.2.2. Les pêcheries industrielles

5.2.2.1. Les flottilles

La caractéristique principale de ces flottilles est leur caractère international, avec pour résulatante le débarquement des produits capturés dans des ports extérieurs à la région.

Deux sources de données sont utilisées pour tenter de reconstituer l'effectif de ces flottilles:

Le groupe de travail a identifié 2 types de difficultés:

APPROCHE PAR ZEE
Guinée-Bissau

La pêche industrielle nationale est actuellement quasi inexistante. Un nouvel accord relatif à des sociétés mixes avec l'URSS est en cours de négociation, ce qui va augmenter le nombre de chalutiers et de crevettiers pêchant dans ces eaux et débarquant leurs prises à Bissau. Un accord a été conclu avec une compagnie de pêche basée en République populaire de Chine. Cette compagnie utilise des senneurs et des chalutiers en Guinée-Bissau et vend sa pêche au marché local. L'une des entreprises de pêche étatiques les plus importantes, la SEMAPESCA, a été privatisée conformément à la politique économique nationale. Cette compagnie, la DEGUMA, projette d'opérer à partir de Bissau avec deux chalutiers-congélateurs et deux chalutiers réfrigérés.

Les caractéristiques de la flotte industrielle opérant en Guinée-Bissau sont très variables (tableaux 10 a,b,c). Par exemple, les navires des pays de la cee vont des chalutiers modernes de pêche-arrière aux vieux chalutiers pêchant la morue dans l'Atlantique Nord. Une flotte naviguant sous pavillon de complaisance opère actuellement en Guinée-Bissau; ces bateaux ont souvent des licences de pêche de courte durée (trois mois). Ils sont de fabrication ancienne (plus de vingt ans) et ont été construits au Japon ou en République de Corée. Ces bateaux ont par exemple été enregistrés au Panama, en Sierra Leone, au Vanuatu, à Saint-Vincent ou aux Grenadines. Ils débarquent leur pêche en priorité à Las Palmas pour le marché international (Annexe 7).

L'URSS possède une flottille de pêche comprenant une gamme étendue de bateaux allant du chalutier reconverti en thonier ou crevettier, au chalutier moderne pouvant pêcher et traiter le poisson à bord ou opérant comme bateau-mère. Les crevettes et mollusques, de même que les poissons, sont congeléles entiers et généralement emballés à bord par carton de 30 kg.

Les types de bateaux appartenant aux pays de la CEE pêchant sous licence en Guinée-Bissau et les modes de pêche sont très diversifiés. Dakar et Las Palmas sont les bases d'opération les plus importantes pour ces bateaux.

Guinée

Le nombre de chalutiers autorisés à pêcher évolue entre 50 et 100 navires selon les années, avec, selon les statistiques officielles, une majorité de poissonniers (essentiellement des coréens et des navires de la CEE) et un effectif croissant de céphalopodiers, essentiellement espagnols. Les navires coréens et panaméens classés en poissonniers qui débarquent à Las Palmas sont en fait des céphalopodiers, ce qui montre la difficulté d'établir la frontière sur des critères arbitraires entre les 2 types de navires.

La flottille industrielle guinéenne est composée par 6 chalutiers poissonniers (206–275 TJB) et 5 chalutiers crevettiers (entre 68–486 TJB). Cette flottille opère à partir de la ligne de 15 milles. Les autres flottilles opérant pendant l'année 1990 dans la ZEE sont de nationalité (tableau 10 d) soviétique, coréenne, panaméenne, libyenne et de la CEE (France, Espagne, Grèce et Italie).

Les possibilités de pêche accordées aux bateaux de la CEE, et pour les espèces démersales sont pour les chalutiers: 12000 t de jauge brute (TJB) par mois en moyenne annuelle.

Le tableau 10e présente une évolution des flottilles industrielles dans la ZEE de la Guinée entre 1971 et 1990. Il ressort que la grande hausse du nombre de chalutiers dans la période de 1976–1980 est due notamment à une augmentation de chalutiers céphalopodiers et poissonniers.

Sierra Leone

Les tableaux 10 d, f, g donnent le nombre et les types de navires par pêcherie pour la période 1981 à 1990. Le fichier armement (liste des bateaux, noms, TJB, etc.) Est disponible pour quelques années.

On distingue quatre flottilles: la flottille de crevettiers et de pêche aux poissons démersaux de Sierra Leone, la flottille soviétique et le reste de la flottille étrangère. Cette dernière comprend des bateaux de nationalités variées: Chine, Corée, Espagne, Grèce, Italie. Pour les années récentes, il n'est pas aisé de ventiler les statistiques par pays car les licences sont établies pour deux catégories de navires: nationaux et étrangers. La seule flottille pour laquelle des statistiques détaillées sont disponibles de 1981 à 1990 est la flottille crevettière sierra-léonienne.

En ce qui concerne la flottille nationale, elle est composée de 20 chalutiers, entre 20 et 30 m. La flottille exerçant la pêche de crevettes est plus petite (20 m et 70–120 TJB) pêchant sur des fonds de 20–50 m. Les chalutiers à poisson (30 m et 125–180 TJB) opèrent sur des fonds légèrement supérieurs. La proximité des deux flottilles est due au fait que le plateau continental est étroit et empêche d'atteindre des fonds plus profonds. La durée de marée est comprise entre 1 et 2 semaines.

La flottille étrangère présente est composée par 75 unités de l'URSS, distribuées selon les catégories de pêche suivantes: 17 unités pêchant les petits pélagiques, côtiers, 6 visant les petits pélagiques au large, 24 crevettiers et 28 chalutiers poissonniers. Les caractéristiques sont fournies dans le tableau 10 g.

Actuellement, un accord de pêche est en cours de négociation entre la Sierra Leone et la CEE.

APPROCHE REGIONALE PAR FLOTTILLE

La connaissance des flottilles à partir des ports dans lesquels elles sont basées, permet de cerner le nombre total de navires exploitant une région donnée, de préciser leurs caractéristiques, et de relier avec fiabilité l'effort de pêche aux captures. En l'absence de données fiables d'observateurs embarqués, cette approche est la seule susceptible de fournir des séries annuelles d'effort et de captures utilisables dans des modèles d'évaluation des stocks.

La flottille espagnole (Annexes 4 et 5): composante majeure de la flottille CEE, elle est constituée en pêche démersale de céphalopodiers et de crevettiers. La flottille céphalopodière se compose de 20 à 25 congélateurs d'un tonnage moyen de 330 TJB. La flottille de congélateurs exploitant les crevettes profondes du talus continental a un effectif équivalent de 23 à 26 navires depuis 1987, la plupart avec un tonnage de 200 à 350 TJB.

La flottille internationale débarquant à las palmas (Annexe 7): dans cette flottille exploitant le plateau continental guinéen, se trouvent essentiellement des congélateurs céphalopodiers (200 à 500 TJB) et des crevettiers (50 à 200 TJB). Parmi les céphalopodiers, on note des congélateurs coréens dont l'effectif est en baisse de 1987 (56 navires) à 1990 (14 navires), 34 à 40 navires battant pavillon de complaisance (Honduras, Panama, Saint-Vincent) et une cinquantaine de navires d'autres nationalités, dont les 3/4 battant pavillon dans des pays côtiers (Sénégal, Gambie, Sierra Leone, Ghana).

La flottille crevettière qui s'est développée à partir de 1987 est dominée par le Honduras et le Panama (40 à 45 navires). Le Sénégal et la Corée totalisent 8 à 12 navires. Les autres pavillons représentent moins de 10 bateaux.

5.2.2.2. Les captures

L'obtention des données de captures continue à être un problème pour l'ensemble de la zone, du fait de débarquements dans des ports situés en dehors de la zone de pêche.

La présence d'observateurs sur les bateaux industriels n'a pas résolu d'une façon satisfaisante l'obtention de statistiques complètes ou plus détaillées pour l'ensemble de la région.

En ce qui concerne les bateaux de la CEE dans la zone, l'accord en vigueur souligne que les capitaines sont responsables de la fournitures des déclarations de captures aux autorités concernées.

Certains problémes de classification par espèce ou groupes d'espèces restent non résolus, notamment en ce qui concerne les poissons qui sont classés dans une même et seule catégorie sur la plupart des statistiques ou déclarations de captures.

Guinée-Bissau

Données disponibles (tableaux 11 a, b, c): on dispose des données de la flottille internationale débarquant à Las Palmas de 1984 à 1990. L'allocation des captures par ZEE est expliquée en Annexe 7, ainsi que la crédibilité qu'on doit y apporter. Les statistiques du Secrétariat d'Etat aux Pêches sont fournies de manière plus ou moins détaillée de 1987 à 1989. Pour le cas particulier des céphalopodes, on a fait mention des captures de céphalopodiers espagnols de 1987 à 1989 car ils sont un élément fondamental de la flottille céphalopodière de la CEE.

Les années 1984 à 1990 offrent donc une connaissance complète des captures réalisées dans les eaux de la Guinée-Bissau. La confrontation des statistiques des flottilles provenant de Guinée-Bissau et de Las Palmas suggère une absence de redondance. L'analyse de la production totale annuelle d'un échantillon de la flottille (pavillons coréen + complaisance) montre que les données sont relativement fiables et ce, d'autant plus que les rendements de l'espèce cible sont élevés. Les captures déclarées de crevettes sont de bonne qualité; celles de seiches et de poulpes sont acceptables. Les captures totales sont systématiquement surestimées. En revanche, l'analyse par navire (par observateur) montre une assez forte imprécision dans l'estimation des captures par catégorie, sutout chez les céphalopodiers.

Les captures totales montrent une forte croissance entre 1988 (27803 t) et 1990 (46309 t) essentiellement due aux poissons qui constituent 52 à 66% de cette capture avec un équilibre relatif entre les sciaenidés et les sparidés en 1988. Parmi les flottilles jouant un rôle important dans la capture de poissons figurent la République populaire de Chine, la CEE et l'URSS.

L'exploitation des céphalopodes est très variable, passant de 1518 t en 1987 à 13391 t en 1990. Les captures annuelles dépendent de la localisation des principales flottilles (Espagne et Corée) qui ont un rayon d'action régional. La tendance est à un renforcement des captures espagnoles. L'absence de l'Espagne avant 1987 permet de supposer que l'ensemble des captures céphalopodières étaient couvertes par les données de Las Palmas (6000 à 7000 t en 1984 et 1985). De plus, le ratio seiche/poulpe est en faveur de la seiche.

En ce qui concerne les crevettes, de 1988 à 1990, les captures s'échelonnent entre 2970t et 8744 t, sans tendance. La CEE alimente plus de 70 % des captures. Les autres flottilles exploitent la crevette côtière.

Guinée

La seule année pour laquelle on possède des statistiques théoriquement complètes est 1989. Les données soviétiques de 1988 sont déduites d'une soustraction entre les chiffres figurant sur les fiches STATLANT (34.3.1) et les données issues de Guinée-Bissau. Les données espagnoles 1987–89 individualisées (voir Annexe 5) permettent de considérer leur représentativité CEE en 1989, et d'appliquer un facteur correctif pour 87, 88 et 90.

Les données issues de Las Palmas sont identiques à celles décrites pour la Guinée-Bissau (Annexe 7).

Les captures totales seraient donc situées dans une fourchette de 4000 à 13000–15000t (tableaux 12 a,b,c). Les captures se partagent d'une façon plus ou moins équivalente selon les années entre poissons et céphalopodes. Les crevettes constituent une part accessoire (300–500 t, essentiellement côtières).

Céphalopodes: les captures totales s'échelonnent de 7000 à 17000t, avec une prédominance de la seiche (2 à 5 fois les tonnages de pouple). La flottille internationale basée à Las Palmas était la seule active jusqu'en 1986. L'arrivée de la flottille CEE (4000 à 5000 t/an) n'a pas eu pour effet d'augmenter les captures du fait de la réduction de l'effort coréen.

Poissons: ce sont les captures provenant de Guinée qui constituent la plus grosse partie des captures débarquées à Las Palmas. Les sparidés sont la famille la plus représentée, sauf en 1988 et 90 (sciaenidés). L'absence de données sur les captures soviétiques (sauf en 1988) est préjudiciable: en 1988, leurs captures sont limitées à 1200 t, mais elles auraient aussi pu être très élevées les autres années.

Sierra Leone

Crevettes: elles atteindraient 2200 à 2500 t entre 1988 et 1990 (tableaux 13). De très grosses incertitudes persistent sur l'ensemble des chiffres fournis comme en témoigne la divergence de ceux issus de 2 sources différentes pour la Sierra Leone en 1980 et 1983. Par ailleurs, il est probable que les captures de la flottille débarquant à Las Palmas ne concernet pas seulement la Sierra Leone, mais aussi le Libéria et la Guinée-Bissau.

Deux stocks distincts sont exploités. Parapenaeus longirostris (crevette profonde) fournit des captures inférieures à 100 t. Ces crevettes sont essentiellement exploitées par les chalutiers internationaux transbordant pour Las Palmas auxquelles il faudrait ajouter la capture d'un tiers de la flottille étrangère pour laquelle il n'existe pas de statistiques.

Penaeus spp. (crevettes côtières) est exploitée à un niveau de 2100 à 2300 t de 1988 à 1990, avec une répartition à peu près équivalente entre les captures des flottilles internationale et nationale.

Céphalopodes: les déclarations sur l'origine des captures débarquées à Las Palmas indiqueraient une augmentation importante de l'effort de pêche des céphalopodiers internationaux dans les eaux sierra-léoniennes depuis 1985. De 3000 t cette année-là, les captures seraient passées à 15000 t en 1990, à peu près également partagées entre poulpes et seiches. Une telle abondance de poulpe dans les eaux où les prospections océanographiques n'en révèlent que de faibles quantités en regard de la seiche obligent à considérer ces chiffres avec prudence.

Poissons: les seules statistiques disponibles concernent la flottille de Las Palmas qui débarque jusqu'à 12369 tonnes en 1990. Les captures de poissons par les pêcheries industrielles évolueraient dans la fourchette de 7000 à 24000 t avec un niveau soutenu (20000–25000 t ces 4 dernières années). On notera une dominance des captures soviétiques et sierra-léoniennes jusqu'en 1986. A partir de 1987, la flottille étrangère débarquant à Las Palmas aurait une position dominante (10000 à 12000 t), alors que la flottille soviétique ne pêche plus en Sierra Leone en 1990. L'incertitude totale demeure quant aux captures de la flottille sierra-léonienne de 1987 à 1990. Les sciaenidés (Pseudotolithus spp.) constituaient la plus importante famille exploitée jusqu'en 1984, avec un niveau variant de 1500 à 3000 t. Les captures de pomadasidés (dont notamment Brachydeuterus auritus) apparaissent très variables (100 à 10000 t) mais sont intégrées dans la catégorie “autres démersaux” à partir de 1985 dans les statistiques de Las Palmas. Avant 1986, les captures de sparidés et de polynesidés restaient le plus souvent inférieures à 2000 t, mais les prises de sparidés se situeraient à un niveau de 5000–6000 t depuis le développement de la flottille internationale débarquant à Las Palmas.

5.2.2.3 Les efforts de pêche

La possibilité de considérer le nombre total de bateaux par pays, comme un index brut de l'estimation de l'effort de pêche, doit être prise avec une grande précaution étant donné que nombreux sont les bateaux qui peuvent avoir en même temps des autorisations de pêche pour différents pays. La sommation du nombre de bateaux autorisés à pêcher dans l'ensemble de la zone peut provoquer une surestimation de la capacité de pêche dans la zone.

Les données disponibles sur l'effort de pêche ainsi que sur les PUE, pour l'ensemble de la région sont limitées. Les séries historiques disponibles sont assez courtes, mais il existe néanmoins une bonne désagrégation par strate spatio-temporelle pour la flottille espagnole céphalopodière et crevettière et pour la flottille internationale débarquant à Las Palmas (efforts en heures et en jours de pêche/pays/mois).

Le groupe recommande que la collecte de données à partir de différentes sources: livres de bord, données d'observateurs et autres, soit mise en vigueur.

Analyse par flottille

Flottille céphalopodière: l'activité des céphalopodiers en zone 34.3.14 (Guinée-Bissau, Guinée) estimée en jours de pêche montre une évolution saisonnière assez marquée (fig. 3a), avec un schéma relativement semblable pour les flottilles espagnoles et coréennes: le maximum d'activité annuelle se situe de février-mars à juillet-août. Cette période correspond aux mois où les seiches montrent les meilleurs indices d'abondance dans la zone.

La figure 3a montre aussi clairement, qu'à partir de 1989, la flottille espagnole a montré une activité dominante par rapport à la flottille Corée + Complaisance.

Flottille crevettière:

GUINEE-BISSAU: la flottille espagnole exploitant la crevette profonde a une activité relativement soutenue pendant toute l'année avec cependant un maximum d'avril à juin et en octobre-novembre.

SIERRA LEONE: la flottille internationale montre une activité saisonnière marquée mais à périodicité fluctuante selon les années (fig. 3b): concentrée de juin à décembre en 1987 et 1988, elle est à son maximum d'avril à août en 1989 et de janvier à avril puis de juillet à décembre en 1990.

5.2.2.4. Prises par unité d'effort

Les PUE ne seront considérées que pour les flottilles pour les quelles il existe une donnée d'effort précise:

Flottille céphalopodière division 34.3.13

Seiche: les indices d'abondance fournis en kg/jour montrent (fig.4a) sur la période 1987/90 une saisonnalité bien marquée avec des hauts rendements variant de là 1, 7 t/j de mars-avril à juillet-août. Alors que ces valeurs maximales sont à peu près équivalentes pour la flottille espagnole et pour la flottille internationale (Corée + Complaisance), les valeurs minimales observées pendant le second semestre diffèrent notablement, témoignant sans doute de stratégies divergentes: 200 à 400 kg/j (Corée + complaisance) contre 600 à 1000 kg/j (Espagne).

PUE annuelles de seiche et poulpe en division 34.3.13

 SEICHEPOULPE
FLOTTILLE19871988198919901987198819891990
Espagne854672123912161755282194
Corée + Compl.7587025861025536653753669

Poulpe: si les rendements obtenus avec la seiche sont semblables dans les 2 flottilles, les PUE pour le poulpe sont très divergentes (fig. 4b). Les rendements annuels très modestes (< 200 kg/j) de la flottille espagnole corroborent les connaissances que l'on a d'une espèce à faible productivité dans les eaux de Guinée: un cycle annuel avec un pic d'abondance de mars à mai se dégage clairement de 1987 à 1990.

Au contraire, la flottille Corée + Complaisance en registre des rendements annuels situes entre 500 et 750 t/j, qu'il paraît peu probable d'obtenir en Guinée.

Les fortes PUE mensuelles sont obtenues de fortes janvier à mars ou de août à octobre-novembre et sont très complémentaires des fortes valeurs obtenues avec la seiche. Il est probable qu'une partie de cette flottille, très opportuniste, exploite le stock de seiche de Guinée pendant le premier semestre et se déplace pendant la seconde partie de l'année vers le Nord de la division 34.3.1, attirée par les hauts rendements attendus avec le poulpe (depuis 1988) dans les eaux du Sénégal et de la Gambie.

Conclusion: dans une optique d'évaluation des stocks de seiche de Guinée, les PUE espagnoles sont certainement les plus fiables. La série historique est cependant encore trop limitée.

Flottille crevettière

Crevettes côtières de la Sierra Léone:

PUE annuelles de crevettes côtières de la division 34.3.3

FLOTTILLE198219831987198819891990
Complaisance220244 172199161180

Les données mensuelles 1982–83 de PUE des navires de la SFC basée à Freetown (Willman et Frielink, 1987) permettent une comparaison avec celles de la flottille basée à Las Palmas (1987 à 1990). Les navires étant de tonnage comparables, on constate entre les deux périodes une diminution manifeste des rendements. Il n'apparaît pas de saisonnalité évidente à travers l'évolution mensuelle des indices d'abondance (fig. 4a).

Crevettes profondes de Guinée-Bissau (voir figures en Annexe 4)

Stables de 1987 à 1989 (350 kg/j), les rendements ont enregistré une croissance spectaculaire en 1990, avec plus de 700 kg/j. Cette dernière valeur doit cependant être considérée avec précaution, jusqu'à ce qu'un traitement plus élaboré soit réalisé (Ramos et al., Annexe 4), car une part des captures peut avoir été effectuée dans les eaux du Sénégal où les densités en gamba sont plus élevées. Le cycle annuel montre clairement des rendements maximums en mai-juin puis octobre-novembre, et minimums de juillet à septembre.


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