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INTRODUCTION


PLAN GÉNÉRAL
HISTORIQUE DU DOCUMENT
COMPOSITION DU DOCUMENT
LIMITES DE LA ZONE CONSIDÉRÉE
CONVENTIONS LEXICOLOGIQUES ET TAXONOMIQUES


PLAN GÉNÉRAL

Les ressources génétiques forestières, qui représentent la valeur des variations héréditaires entre ainsi qu’à l’intérieur des espèces ligneuses, sont un patrimoine primordial nécessaire à la permanence des forêts et au maintien de leur productivité. Elles constituent un composant essentiel de la diversité biologique des écosystèmes forestiers.

Les forêts des zones sahélienne et Nord-soudanienne comprennent des forêts claires et denses, les plantations, des réserves naturelles, et des formations de savanes et de steppes. Elles fournissent une vaste gamme de biens et services essentiels à la vie des communautés rurales ainsi qu’au développement des économies locale et nationale. Les arbres et buissons contribuent à la production de bois de construction, de bois de feu, de fourrage, d’aliments, d’huiles essentielles, de gommes, résines et latex, de médicaments, ainsi qu’à la fourniture d’ombrage. Ils favorisent également la protection du sol et la régulation des eaux, et contribuent à des valeurs esthétiques, éthiques, culturelles et religieuses fondamentales.

Ces forêts sont situées dans des zones où dominent une production agricole de subsistance et de nombreux troupeaux. L’évolution de l’utilisation du sol, surtout au cours des 20 à 30 dernières années, en liaison avec une succession d’années de sécheresse et une croissance importante de la population, ont bouleversé les systèmes forestiers et agroforestiers. En particulier, l’expansion de l’agriculture, la récolte soutenue de bois de feu et l’intensification des pâturages ont conduit en de nombreux endroits à une forte pression sur les forêts et par conséquent sur les ressources génétiques qu’elles contiennent.

HISTORIQUE DU DOCUMENT

Les conséquences des pressions anthropiques et des variations climatiques sur l’intégrité des ressources génétiques des forêts et des arbres de la zone sahélienne ont été peu décrites ou analysées de manière systématique. Néanmoins, elles sont suffisamment inquiétantes pour faire l’objet d’une préoccupation croissante tant au niveau des Etats que des institutions internationales.

Vu l’urgence du problème en Afrique sahélienne ainsi que dans d’autres régions du monde, la FAO souleva la question des ressources génétiques forestières en vue d’en discuter de façon approfondie avec les représentants des Etats membres lors de la treizième session du Comité FAO des forêts (COFO) en mars 19971.

1 Voir aussi FAO. 1997b, FAO. 1997c et FAO. 1998a.

Après discussion, le Comité des forêts décida “qu’il était urgent d’agir de manière concertée pour renforcer les activités nationales, régionales et internationales dans le domaine de la conservation et de l’utilisation durable des ressources génétiques forestières, pour aider les pays à renforcer leurs capacités et pour appuyer les échanges d’informations, de données d’expérience et de savoir-faire”(extraits du rapport de la treizième session du Comité2). “Les efforts dans ce domaine, qui reposent sur les principes de la souveraineté nationale sur les ressources, comme indiqué dans les Principes forestiers et dans la Déclaration de Rio, devraient être d’origine nationale dans la mesure où les actions les plus appropriées varient selon les circonstances écologiques, sociales et économiques, les cadres institutionnels et financiers et les besoins et priorités des pays concernés”. COFO ajoutait enfin que “la FAO, conjointement avec les Commissions forestières régionales et les pays qui en feraient la demande, devrait prendre l’initiative en organisant des colloques régionaux et sous-régionaux sur les ressources génétiques forestières pour compléter ceux déjà organisés pour les zones boréales et tempérées en 19953”.

2 Rapport de la Treizième Session du Comité des forêts, Rome, Italie, 10-13 mars 1997. Document COFO-97/REP. FAO, Rome, Italie.

3 Service canadien des forêts et FAO. 1996; Rodgers et al., 1996.

Suivant ces diverses recommandations, la FAO prit un certain nombre de dispositions pour aider les pays à organiser, en concertation et en collaboration avec d’autres organismes, une série de colloques régionaux et sous-régionaux en vue de développer des plans d’action relatifs à la conservation et à l’utilisation durable des ressources génétiques forestières.

En septembre 1997, la FAO, l’Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI) et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIRAF) ont uni leurs forces pour aider les pays de l’Afrique sahélienne à organiser un atelier sous-régional sur la conservation, la gestion, l’utilisation durable et la mise en valeur des ressources génétiques forestières.

Deux consultants, Messieurs B. Kigomo4 et A. Niekiéma5, provenant d’institutions de la sous-région, ont visité plusieurs pays pour discuter du processus en 1997 et 1998. Chaque pays invité avait préparé à l’avance un rapport national faisant le point sur l’état des ressources génétiques forestières dans le pays. La forme et le contenu de ces rapports avaient été décidés en concertation avec les pays et harmonisés de manière à ce que d’une part tous les aspects liés aux ressources génétiques forestières soient étudiés et, d’autre part, pour faciliter l’élaboration d’une synthèse régionale par la suite6. Sur la base de douze rapports reçus à la mi-août 1998, un projet de synthèse avait été préparé par Dr O. Eyog Matig (Cameroun), consultant à l’IPGRI, pour une présentation aux participants à l’atelier de travail.

4 Kigomo, B.N. 1998b.
5 Nikiéma, A. 1998.
6 Voir le détail du format recommandé pour la rédaction des rapports nationaux en annexe 12.

L’atelier sous-régional s’est déroulé au Centre national de semences forestières de Ouagadougou (Burkina Faso) du 22 au 24 septembre 19987. L’objectif était d’aider les pays de la sous-région à dresser l’état de leurs ressources génétiques forestières, d’élaborer et de proposer des actions prioritaires et de formuler des recommandations sur le suivi et une mise en œuvre immédiate. Les participants ont examiné et commenté le projet de synthèse régionale, et formulé un certain nombre de remarques. Ils ont aussi discuté et adopté un projet de Plan d’action sous-régional sur les ressources génétiques forestières ainsi que des moyens et instruments pour sa mise en œuvre. Les résultats de ces travaux sont synthétisés dans le présent document.

7 Voir Compte-rendu de l’Atelier au paragraphe II-7 et Sigaud et al. 1998.

L’atelier sous-régional avait aussi été préparé lors d’une session de formation sur les ressources génétiques forestières organisée par l’IPGRI avec la collaboration de la FAO, du CIRAF et d’autres partenaires internationaux, régionaux et bilatéraux, à l’intention des pays francophones de l’Afrique sub-saharienne. Cette session de formation8, la première de ce type dans la région, a pu inviter la quasi-totalité des points focaux nationaux des pays francophones chargés de la rédaction du rapport national. Les participants ont proposé d’organiser un programme de recherche sur les ressources génétiques forestières en Afrique sub-Saharienne, qui a été développé par la suite à Ouagadougou en septembre 1998.

8 Le compte-rendu de l’atelier de formation est disponible dans la publication “Vers une approche régionale des ressources génétiques forestières en Afrique sub-saharienne”, A.S. Ouédraogo and J.M. Boffa, editors. IPGRI, 1999.

COMPOSITION DU DOCUMENT

Ce document est constitué de deux parties:

- une partie décrivant la Situation des ressources génétiques forestières de la zone sahélienne et Nord-soudanienne. L’information technique a été fournie par les pays grâce aux rapports nationaux préparés avant l’atelier. La première synthèse des rapports des pays préparée par Dr O. Eyog Matig et examinée par les experts nationaux à Ouagadougou a été revue et complétée avec les sources d’information mentionnées ci-dessus. Les contributions des participants à l’atelier, et les données des rapports nationaux reçus après l’atelier sont aussi inclus dans la version finale. Les données générales sur les forêts et les arbres du Sahel, utilisées en particulier dans la première partie de l’ouvrage, ont été extraites de la Situation des forêts du monde9 ainsi que d’autres ouvrages mentionnés dans les références bibliographiques.

9 Situation des forêts du monde. FAO, 1999.

- une partie consacrée à la compilation au niveau sous-régional des espèces d’arbres et d’arbustes considérées comme prioritaires au niveau national ainsi qu’à la description des actions identifiées également comme prioritaires au plan régional par les participants de l’atelier de Ouagadougou. Cette partie constitue le Plan d’action sous-régional sur les ressources génétiques forestières de la zone sahélienne.

LIMITES DE LA ZONE CONSIDÉRÉE

Pour une meilleure harmonisation des initiatives actuelles ou prévues en Afrique sur les ressources génétiques forestières, les actions se sont focalisées par zones éco-géographiques à l’intérieur desquelles les conditions naturelles, économiques et sociales sont susceptibles de présenter des ressemblances. Cette approche facilitera l’identification, dans une zone donnée, de problèmes et d’opportunités communes à plusieurs pays.

L’initiative couverte dans ce document n’a pris en considération que les données concernant les zones à pluviométrie moyenne annuelle supérieure ou égale à 300 mm et inférieure ou égale à 1 000 mm. Les informations portant sur les domaines saharien, guinéen forestier et soudano-guinéen ont été exclues de l’analyse.

Ce document concerne les pays faisant intégralement partie de la zone ouest-sahélienne (Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) et de la zone est-sahélienne (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Somalie et Soudan)10. En outre, un certain nombre de pays bordant le golfe de Guinée et possédant une proportion significative de forêts sèches ont été inclus dans l’analyse. Il s’agit en particulier du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Nigeria et du Togo, dont les formations forestières de la partie nord ont des faciès comparables à ceux du domaine sahélo-soudanien ou Nord-soudanien.

10 Du fait d’informations fragmentaires et de l’absence de rapport national à jour, quatre pays (Cap Vert, Djibouti, Guinée Bissau et Somalie) ne sont pas inclus dans les tableaux de données relatives aux ressources génétiques.

La carte en annexe 3 représente l’ensemble des formations ligneuses tropicales sèches de l’Afrique septentrionale ainsi que les limites de la zone considérée dans ce document.

CONVENTIONS LEXICOLOGIQUES ET TAXONOMIQUES

Les noms scientifiques de certaines espèces, qui ne faisaient pas l’objet d’un consensus entre rapports nationaux, ont dû être harmonisés au cas par cas. C’est le cas d’Acacia albida ou Faidherbia albida (appelé dans ce rapport Faidherbia albida), de Butyrospermum paradoxum subsp. parkii ou Vitellaria paradoxa (le nom retenu est Vitellaria paradoxa) et de Cassia siamea ou Senna siamea (appelé ici Senna siamea). Le travail de vérification des noms scientifiques des espèces ne s’est pas étendu à tous les taxons, et un certain nombre d’espèces peuvent ainsi être décrites sous plusieurs appellations. Un index des noms latins, anglais et français est donné en annexe 2.



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