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II.6. MISE EN ŒUVRE ET FINANCEMENT

Le financement de la foresterie vient traditionnellement de trois sources: d’allocations des ressources publiques nationales, de l’aide publique au développement et du secteur privé commercial. Des sources de financement sans but lucratif se développent également, principalement pour appuyer des activités environnementales et de conservation ou des activités de groupes communautaires.

Le secteur concernant les ressources génétiques forestières est traditionnellement sous-financé et fortement dépendant des investissements et programmes publics. Des besoins importants sont identifiés dans ce Plan d’action, mais ils n’ont pas pu être chiffrés. Cette initiative appartient désormais aux acteurs nationaux et sous-régionaux qui pourront utilement identifier une institution ou un mécanisme ayant un rôle moteur dans l’application et la mise en œuvre d’éléments précis du plan d’action sous forme de programmes de travail ou de projets. Les participants à l’atelier de Ouagadougou ont reconnu la difficulté d’obtenir des financements publics plus importants du fait des politiques globales d’ajustement structurel mises en place dans nombre de pays.

Les considérations relatives aux ressources génétiques forestières sont encore peu connues de l’opinion publique des pays développés alors que la compréhension de certains concepts majeurs, tels que ceux d’amélioration génétique ou de sélection d’espèce et de provenance, reste parfois négativement interprétée. Quelques thèmes majeurs pourraient servir de cadre général et de support aux éléments du plan et pourraient attirer l’attention de bailleurs de fonds potentiels. Ces thèmes pourraient inclure, entre autres, l’aménagement durable des forêts tropicales sèches, la lutte contre la désertification, la conservation et le développement de la diversité biologique.

Les actions concernant les ressources génétiques forestières sont des opérations à long terme, même si elles requièrent parfois des mesures d’urgence. La continuité de ces actions devrait donc être examinée dès le début par les partenaires et des assurances suffisantes devraient être obtenues pour le suivi des opérations dans le temps. Cela suppose une limitation initiale des ambitions lorsque les possibilités et les capacités de réponse des institutions nationales sont encore limitées. Le plan devrait donc être appliqué de manière progressive selon les capacités et les priorités des pays et des institutions nationales.

Les activités mentionnées dans le plan d’action ont une vocation sous-régionale et supposent donc l’existence d’une institution, d’un mécanisme ou d’une entité nationale ou sous-régionale ayant la capacité et la volonté d’assurer un rôle moteur dans la mise en œuvre de certaines des activités. Bien qu’initialement les objectifs techniques puissent apparaître limités et dépendants des capacités de réponse aux niveaux nationaux, l’ampleur de la tache de coordination ne doit pas être sous-estimée. Rappelons qu’il n’y a à l’heure actuelle aucun programme de coopération sur les ressources génétiques forestières commun à l’ensemble des pays de la zone sahélienne et Nord-soudanienne et que seuls quelques rares projets forestiers associent pays anglophones et francophones.

Les experts nationaux réunis à Ouagadougou ont pris note des efforts de l’IPGRI en vue de la mise en place d’un programme régional sur les ressources génétiques forestières en Afrique sub-saharienne (SAFORGEN), initiative qu’ils ont fortement soutenue. Ils ont confirmé en cela les conclusions et recommandations de l’atelier de formation sur les ressources génétiques forestières tenu en mars 1998 à Ouagadougou, durant lequel des propositions avaient été émises concernant les thèmes prioritaires et les modalités de fonctionnement d’un tel réseau de coopération spécialisé. Lors de l’atelier de septembre 1998, les participants ont recommandé que ce programme régional, lorsqu’il sera mis en œuvre et opérationnel, joue un rôle majeur dans la coordination générale des efforts de recherche forestière dans la sous-région.

Les éléments du plan d’action identifiés par les pays ne se limitent pas seulement aux activités de recherche mais embrassent un vaste champ de préoccupations et d’intérêts. La mise en œuvre des éléments du plan devrait donc impliquer de nombreux partenaires concernés par les questions relatives aux ressources génétiques forestières: en particulier, les gouvernements nationaux, les autorités locales et régionales, les organisations régionales et internationales (tant intergouvernementales que non gouvernementales), la communauté scientifique, le secteur privé, les communautés locales et l’ensemble des forestiers.

Pour mobiliser une participation et un soutien aussi vastes que possible, il faut communiquer la Situation des ressources génétiques forestières de la zone sahélienne et Nord-soudanienne et le Plan d’action sous-régional aux principaux organismes internationaux, régionaux et nationaux s’occupant des questions forestières et de diversité biologique.


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