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3 - Organisation d'une étude de filière de produits agricoles


3.1 - La délimitation de la filière étudiée
3.2 - La collecte de l'information
3.3 - L'analyse de l'information
3.4 - La formulation d'un diagnostic
3.5 - Recommandations

3.1 - La délimitation de la filière étudiée


3.1.1 - L'ampleur de la filière globale en fonction des produits agricoles retenus
3.1.2 - L'ampleur retenue de la filière

Cette phase consiste à définir précisément les produits à étudier (matière première ou produits finis), à délimiter sur le plan vertical (hauteur), horizontal (largeur) et en volume (épaisseur) l'étendue de la filière et à préciser les espaces géographique et temporel sur lesquels la filière va être décrite4.

Le principe de la filière veut qu'il y ait une progression verticale d'un produit. Cependant, une analyse horizontale doit souvent être envisagée pour étudier l'environnement et le rôle de tous les intervenants sur une action précise, c'est-à-dire ceux qui ont une action directe (comme les producteurs, les commerçants, les transformateurs, etc.), et ceux qui ont une action plus éloignée (banques, ONG, projet, ministères, etc.). D'autre part, le degré de précision et/ou de profondeur dans l'information obtenue à chaque stade de la filière permet de délimiter son «épaisseur» (étude approfondie de la manière de travailler des commerçants avec description des autres activités qu'il assure, la charge familiale qu'il a et qui expliquera l'utilisation de ses bénéfices, ou bien analyse de l'environnement uniquement national, régional ou international du produit, etc.).

3.1.1 - L'ampleur de la filière globale en fonction des produits agricoles retenus

Il y a plusieurs types de matières premières produites-commercialisées-consommées. Tout d'abord, les deux grands types habituellement retenus sont les produits de rente (exportés) et les produits vivriers (en général consommés dans le village et plus largement dans le pays). Aces deux catégories, il faut ajouter une autre classification: les produits bruts, semi-transformés et transformés. Cependant, tout produit sera transformé avant de finir chez le consommateur final.

Lorsqu'on se lance dans une étude de filière, il est important d'avoir une vision claire de ces cinq catégories pour bien maîtriser la hauteur totale (ou longueur) de la filière (productionÆconsommation finale). Il est bien évident que la filière d'un produit vivrier brut ou semi-transformé comme le mil ou le sorgho sera particulièrement courte puisqu'il n'y aura pas de transformation industrielle du produit et que celui-ci sera consommé localement (villages, villes et capitale du pays). Par contre, une étude de la filière du coton sera beaucoup plus longue car il y aura plusieurs niveaux de transformation (égrenage, filature, tissage, teinture, confection pour la fibre plus broyage et raffinage pour la graine), la vente sur les marchés internationaux et un consommateur final beaucoup plus disparate et exigeant que le consommateur de mil.

3.1.2 - L'ampleur retenue de la filière

L'ampleur de la filière étudiée sera déterminée:

Tout cela doit être perçu avant de démarrer l'étude de filière.

3.2 - La collecte de l'information


3.2.1 - L'information bibliographique
3.2.2 - L'information sur le terrain

Une étude de filière doit se faire à partir d'une information précise et détaillée pour chaque stade de la filière considérée. Cette information peut venir de différentes sources dont les deux principales sont: l'information bibliographique et l'information obtenue sur le terrain.

3.2.1 - L'information bibliographique

Selon le produit et l'ampleur retenue de la filière, l'expert en charge de l'étude doit déterminer les organismes ou les entreprises auprès desquels il trouvera des documents qui lui seront utiles. Pour le cas d'un produit agricole, il y a quatre sources principales d'informations bibliographiques:

Tableau 1: Coût du transport de la pomme de terre Sikasso/Abidjan (septembre 1995)

Éléments de coûts

Prix global

Prix ramené à l'unité, FCFA

% Ramené
au prix vente

Achat de 40 tonnes à 150 FCFA/kg

6.000.000

150 /kg

60%

Frais d'acheminement au Mali

373.250

9,33 /kg

4%


- Location camion de 30 tonnes

300.000

1 /sac



- Frais de manutention

30.750

50 /sac



- Frais phytosanitaires Mali

2.500




- EMACI

10.000




- Frais de route Sikasso/Zégoua

15.000




- Douane de Zégoua (taxe illicite)

15.000



Frais d'acheminement en C. Ivoire

547.500

13,70 /kg

5%


- Douane de Pogo (taxe illicite)

450.000

15 /kg



- Frais phytosanitaires

2.500




- Convoyage Pogo/Abidjan

95.000

2,37 /kg


Total frais d'acheminement

920.750

23 /kg


Prix de revient Abidjan

6.920.750

173 /kg


Marge brute négociant

3.079.250

77 /kg

31%

Prix de vente Abidjan

10.000.000

250 /kg

100%

Source: Filière Fruits et Légumes au Mali - Noëlle Terpend - AGSM-FAO - 1995
Cette recherche documentaire est souvent menée de pair avec la recherche sur le terrain: lorsqu'un rendez-vous est pris chez un de ces fournisseurs d'information, l'expert obtiendra à la fois des renseignements de vive voix grâce à une interview des responsables et la documentation écrite qui existe sur ce sujet.

3.2.2 - L'information sur le terrain


3.2.2.1 - L'interview
3.2.2.2 - La visite de terrain

L'information sur le terrain est sans aucun doute la plus importante à obtenir car elle permet de bien comprendre les tenants et les aboutissants de la filière étudiée. Elle permet de vérifier et d'actualiser les informations bibliographiques et surtout d'aller plus en profondeur dans la compréhension, à un stade donné de la filière.

Cette information s'obtient en rencontrant tous les acteurs de la filière étudiée, qu'ils soient directement actifs dans la filière comme les producteurs, les commerçants, les transformateurs, les transporteurs ou les consommateurs, semi-actifs comme les banquiers, les administrations, ou en retrait comme les bailleurs de fonds ou les ONG.

Pour collecter cette information, deux possibilités complémentaires sont offertes à l'expert: l'interview et la visite de terrain.

Tableau 2: Différentiel du prix du café en Côte d'Ivoire (1984/85)

Stade de commercialisation

Prix à la tonne


Détaillés

Globaux

Prix au producteur


190.000


- Frais de ramassage

13.042



- Manutention et entreposage

1.095



- Rémunération

1.375



- Transport cerises

PM



- Sacherie

1.020


Total 1

16.532


Valeur cerises entrée usine


206.532

Equivalent café vert (53%)


389.683


- Financement achat intérieur

4.059



- Décortiquerie

29.695



- Triage

5.663



- Transport tout venant

PM



- Entrée magasin

629



- Loyer magasin

PM



- Frais de calibrage

4.809



- Sacherie neuve

12.034



- Frais généraux

2.747



- Tiers détention

1.225



- Assurance intérieure

903



- Frais de financement

PM


Total 2

61.764


Valeur loco magasin


451.447


- Sortie magasin

629



- Commission de transit

1.446



- Camionage à quai

2.906


Total 3

4.981


Valeur à quai


456.428


- Douane

80.500



- Taxe de port

609



- Acconage

2.769



- Crédit enlèvement

161



- Rémunération exportateur

2.850


Total 4

86.889


Valeur FOB


543.317

Source: Caisse de stabilisation dans Le café en Côte d'Ivoire de Noëlle Terpend7

3.2.2.1 - L'interview

L'interview nécessite une bonne organisation; l'expert doit tout d'abord:

3.2.2.2 - La visite de terrain

La visite de terrain apporte une information très pratique à l'expert chargé d'analyser un système. Il constate visuellement l'organisation et les problèmes rencontrés par l'acteur visité. Ainsi une visite sur des périmètres maraîchers permet de visualiser le système d'irrigation et de voir les problèmes qu'il génère, la visite d'une usine d'égrenage du coton permet de mieux comprendre la nécessité d'un approvisionnement régulier, mais dosé, de l'usine afin d'éviter le stockage trop long et l'encombrement des machines, la visite d'un poste frontalier permet de mieux percevoir la difficulté d'avoir des statistiques fiables à l'importation et l'exportation des produits;

L'apport de la visite de terrain est important pour la bonne compréhension de la filière par l'ex-pert et pour son analyse à partir de réalités constatées par lui-même.

3.3 - L'analyse de l'information


3.3.1 - L'analyse fonctionnelle
3.3.2 - L'analyse géographique et l'analyse des flux
3.3.3 - L'analyse commerciale
3.3.4 - L'analyse organisationnelle
3.3.5 - L'analyse économique et financière
3.3.6 - L'analyse politique
3.3.7 - L'analyse sociologique

L'analyse des informations obtenues doit se faire à plusieurs niveaux. Comme il a été dit dans le souschapitre 2.2, l'étude de filière permet d'analyser plusieurs strates d'informations: les fonctions, les aspects géographiques, commerciaux, organisationnels, économiques et financiers, politiques et sociaux. Elle permet de mettre en évidence les synergies, les relations de coopération et/ou d'influence, les noeuds stratégiques, les lieux de pouvoir et de décision, les goulets d'étranglement et les liaisons intersectorielles, ainsi que la progression des coûts. Tout ceci doit apparaître dans l'analyse de filière, ce qui veut dire que les questionnaires et les informations recherchées doivent permettre de faire ce type d'analyse.

3.3.1 - L'analyse fonctionnelle


3.3.1.1 - La fonction et le rôle de chacun des agents de la filière
3.3.1.2 - La fonction et le rôle de chacun des circuits étudiés

3.3.1.1 - La fonction et le rôle de chacun des agents de la filière

Le consultant doit décrire et analyser le rôle de chacun des acteurs qui entre dans la filière qu'il étudie, que ce soit des acteurs directs ou indirects et selon le degré de précision qu'il s'est fixé pour répondre aux termes de références.

Cette description et cette analyse doivent partir de:

C'est à partir de cet ensemble d'informations que le rôle de chaque acteur pourra être bien appréhendé. Par exemple, dans le cadre des SADA, pour bien comprendre le rôle des grossistes sur les marchés, il faut non seulement avoir l'avis du grossiste lui-même, mais aussi ceux du fournisseur qui vient de l'extérieur du marché et du détaillant qui s'approvisionne auprès du grossiste. Il est aussi important d'avoir l'avis de l'Administration et des banques.

3.3.1.2 - La fonction et le rôle de chacun des circuits étudiés

La filière étudiée est composée d'ensembles et de sous-ensembles (chapitre 2). Chacun d'entre eux a son rôle dans la filière et une organisation spécifique. Ce rôle et cette organisation doivent être décrits plus ou moins minutieusement en fonction des besoins de l'étude.

Dans le cadre des SADA, par exemple, si l'on aborde l'ensemble «approvisionnement», il faut que chaque circuit d'approvisionnement de produits arrivant sur le marché soit décrit avec ses acteurs, ses problèmes, son importance. Lorsqu'on aborde l'ensemble «distribution», par exemple, il faut expliquer le rôle de cet ensemble dans l'approvisionnement des villes, analyser le circuit pris par les produits, les acteurs, les problèmes, le financement, etc.

3.3.2 - L'analyse géographique et l'analyse des flux


3.3.2.1 - La situation de la filière dans un contexte géographique
3.3.2.2 - La situation de la filière dans l'organisation des flux

3.3.2.1 - La situation de la filière dans un contexte géographique

Situer la filière étudiée dans un contexte spatial est très important car cela permet à l'expert de mieux comprendre certains avantages et certains problèmes qui en découlent. Lorsque la filière du produit est longue, il y a beaucoup de chance pour que les problèmes soient également multipliés, ainsi que les coûts et le nombre des acteurs. Mais il peut y avoir des intérêts à l'existence de cette filière: la production ne peut être effectuée que dans une zone précise mais éloignée des centres de consommation, de transformation ou d'expédition; la main-d'oeuvre est moins chère que proche des centres de consommation; le climat est particulièrement adapté à la production de ce produit, etc.

Dans le cadre des SADA, la situation géographique des lieux d'approvisionnement a une influence directe sur le prix et la qualité des produits. Une production de tomates située dans la périphérie de la ville sera beaucoup plus rentable pour son producteur et les prix de vente pourront être plus faibles que des tomates provenant d'un périmètre maraîcher situé à 300 km de la ville. D'autre part, le niveau de perte sera très inférieur à celui des tomates provenant d'un lieu éloigné; la qualité du produit sera également différente: l'un sera frais et brillant, l'autre sera flétri et terne après plusieurs heures ou jours de voyage. Dans ce cas, les problèmes des deux filières d'approvisionnement ne seront pas les mêmes et les solutions pour y remédier mettront en oeuvre des coûts et des moyens très différents.

3.3.2.2 - La situation de la filière dans l'organisation des flux

L'organisation de la filière dépend de l'organisation des flux des produits. En effet, dans la plupart des pays de l'Afrique de l'Ouest, les échanges s'organisent dans le cadre de marchés hebdomadaires. Sur une région, province ou département, chaque jour de la semaine correspond à un marché dans un village précis. Les commerçants organisent généralement leur travail en fonction de ces jours de marché. Le circuit d'un produit peut donc dépendre en partie du calendrier de ces marchés: par exemple, en Guinée, des commerçantes partent de Macenta le jeudi pour assister au marché de Koïma le vendredi, puis repartent pour le marché d'Irié qui se tient le samedi et assistent au marché de Sérédou le dimanche pour retourner à leur domicile dans la soirée et présenter leurs produits sur le marché de Macenta le lundi. Ces marchés en cascade imposent un circuit détourné, plus long et plus coûteux, par exemple pour un produit venant de Koïma qui se vendra à Macenta. D'autre part, des marchés comme Kankalabé, Niono, Guékédou, Mamou, Sinko sont des passages obligés d'une grande partie des filières de produits de la Guinée. Les produits transitent par ces marchés parce qu'ils constituent des lieux d'échanges importants entre deux régions, entre deux pays. La noix de cola, qui approvisionne Conakry, risque de prendre une voie détournée entre la zone de forêt et la capitale: elle peut transiter par Niono ou Labé selon les circuits imposés par les grands flux d'échanges.

Il est donc important, dans l'analyse d'une filière, de comprendre l'organisation des principaux flux des produits du cru.

3.3.3 - L'analyse commerciale


3.3.3.1 - Les transactions
3.3.3.2 - L'organisation des marchés
3.3.3.3 - Le comportement des opérateurs
3.3.3.4 - La fixation des prix
3.3.3.5 - La concurrence
3.3.3.6 - L'adaptation des produits aux besoins des consommateurs

L'analyse commerciale permet de mieux cerner les transactions, l'organisation des marchés, le comportement des acteurs, la fixation des prix, la concurrence, l'adaptation des produits aux besoins du consommateur, etc.

3.3.3.1 - Les transactions

Dans le cadre des SADA, il est important de savoir, par exemple, si dans le cadre des transactions, le grossiste fait l'avance du produit aux détaillants, car ce système expliquera pourquoi le grossiste ne paye qu'une partie du produit lorsque le producteur le livrera. Il touchera le solde lorsque le produit aura été vendu au consommateur. Ces systèmes d'avance sur produit existent beaucoup sur le marché de bétail d'Abidjan, ce qui provoque d'ailleurs une fragilisation de la filière qui se répercute jusqu'au Mali et au Burkina Faso (zone de production). Il en est de même au Sénégal où la filière bétail est très appauvrie par des avances en bétail que les éleveurs ont faites aux négociants et qui n'ont jamais été remboursées, provoquant une diminution des mises en marché par les éleveurs.

Le nombre de transactions dans une filière permet aussi d'expliquer en partie le coût final du produit. Plus il y en a et plus les marges s'accumulent pour former le prix au consommateur.

3.3.3.2 - L'organisation des marchés

L'organisation des marchés peut être analysée à plusieurs niveaux, par exemple:

3.3.3.3 - Le comportement des opérateurs

Le comportement des opérateurs va également jouer sur la filière. Si ces derniers sont très spécialisés sur le produit étudié, ils pourront proposer des produits de qualité, bien stockés, à des prix compétitifs car les volumes embrassés seront importants. Si les commerçants restent multiproduits, et cela sur des produits très divers, avec une attitude opportuniste, ils ne pourront offrir que des produits de qualité médiocre, ils ne pourront servir régulièrement leur clientèle et ils auront un système d'approvisionnement non structuré et souvent plus coûteux. Bref, faute d'un comportement professionnel de la part des acteurs, la filière sera non rentable ou très désorganisée, fragile, très coûteuse, etc.

Tableau 3: Matrice des difficultés rencontrées par les entreprises agro-alimentaires maliennes


FRUITEMA

SOMACO

COMATEX

ITEMA

HUICOMA

SUKALA

IBG

AFB

TAMALI

ULB

SONATAM

Importations













· frauduleuses


X

X

X

X

X

X




X


· déclarées


X

X

X

X







Action. déficients ou gênants


X

X

X


X






Financement

X

X










Dette

X









X


Emballages





X

X






Marché difficile

X








X

X


Concurrence forte



X

X




X




Matériel vétusté



X







X


Coût de l'énergie




X








Approvisionnement difficile





X


X


X

X


Situa. financière difficile

X


X

X

X

X


X


X


Marketing déficient






X

X





Clientèle à problèmes








X




Source: Étude sectorielle - Transformation des produits agricoles du Mali - Les entreprises industrielles - Noëlle Terpend - Juin 1992

3.3.3.4 - La fixation des prix

L'analyse des critères de fixation des prix permet de définir ce qui est le plus important dans le produit et sa filière pour les intervenants successifs: ce peut être les volumes différents mis sur le marché selon les époques de l'année (cas des céréales, du bétail, des fruits et légumes), ce peut être la qualité (noix de cola, beurre de karité, sumbala), ce peut être l'origine, ce peut être le manque de financement dans la filière, etc.

L'analyse de l'ensemble de ces critères (qui, ici, ne sont pas exhaustifs) permet de cerner l'environnement commercial du produit étudié.

3.3.3.5 - La concurrence

Il est important d'analyser la concurrence pour cerner l'impact qu'elle peut avoir sur les prix et l'organisation de la filière.

Il faut arriver à percevoir le degré de cette concurrence, c'est-à-dire si elle est forte ou si elle n'existe pratiquement pas. C'est le cas, par exemple, en Côte d'Ivoire, où la société SABIMEX est l'importateur presque exclusif de pommes de terre et peut donc décider (pendant la période de non production africaine) de pratiquer les prix qu'elle veut.

Il faut également percevoir si cette concurrence joue pour ou contre l'organisation et la transparence de la filière. Par exemple, une concurrence trop forte peut être source de désorganisation de la filière, chaque opérateur essayant de jouer tous les rôles à la fois pour arriver à vendre.

3.3.3.6 - L'adaptation des produits aux besoins des consommateurs

Il est important de savoir si le produit vendu au consommateur est bien adapté à ses besoins. Si l'adaptation est bonne, les ventes devraient être importantes; si le produit ne correspond pas à la manière dont le consommateur vit, il sera peu ou pas utilisé. C'est par exemple le cas du maïs au Burkina Faso. Le Gouvernement voudrait développer la consommation de ce produit car la production est bonne et peut être augmentée. Il est actuellement vendu principalement en grain, alors que les consommateurs, et surtout ceux des villes, le consommerait plus s'il se présentait sous forme de farine prête à l'emploi. Il aurait alors la même facilité d'utilisation que le riz, tout en étant moins cher.

Il faut également analyser si les conditionnement utilisés sont adaptés au pouvoir d'achat des populations. Un sac de 50 kg de maïs ne peut être acheté par les petits revenus. Par contre, l'achat à la tine entraîne un surcoût qui pourrait être évité si la vente se faisait par sac de 10 kg, par exemple.

3.3.4 - L'analyse organisationnelle


3.3.4.1 - L'organisation générale de la filière
3.3.4.2 - L'organisation de sous-systèmes spécifiques

3.3.4.1 - L'organisation générale de la filière

D'une filière bien ou mal organisée dépendra le volume de production, le niveau des prix et le niveau de consommation. Une partie de la filière peut être mal organisée et gêner considérablement l'amont ou l'aval. Dans ce cas, la filière est fragile et risque d'éclater. C'est le cas, par exemple, au Togo, des filières café et cacao où un maillon important de la filière doit être supprimé: l'OPAT. La disparition de la société d'État, qui s'occupe d'organiser la commercialisation et qui fournit le financement de la campagne, va entraîner l'élimination des crédits de campagne. Les banques prêteuses qui obtenaient les garanties nécessaires en prêtant à l'OPAT, ne pourront plus assurer le même service de prêt à une multitude de petits commerçants qui n'offriront pratiquement aucune garantie. Sans financement, les deux filières sont vouées à la disparition.

D'une filière mal organisée dépendra également le volume de mise en marché. C'est le cas des céréales dans les pays du Sahel. Cette filière, beaucoup moins bien organisées que la filière coton, n'a jamais permis aux producteurs de considérer le mil ou le sorgho comme des produits de rente: les prix de vente ne sont pas connus avant la mise en production et les producteurs ne sont pas assurés de vendre s'ils produisent beaucoup plus que leur propre consommation. Le résultat de cette situation est un déficit chronique dans la partie nord des pays du Sahel qui n'est souvent pas compensé par une mise en marché suffisante par la partie sud de ces mêmes pays.

D'autre part, une filière de produit où les différents types d'opérateurs (collecteurs, grossistes, revendeurs) interviennent tous sur les même marchés et auprès des mêmes fournisseurs est nuisible le plus souvent à la fluidité du marché, à la qualité des produits et à la formation des prix. On peut également trouver des filières où des opportunistes (spéculateurs) interviennent lorsque le marché est porteur. Ils désorganisent le marché et souvent cassent les prix des produits. La filière est alors en danger car les prix de vente ne permettent plus de couvrir les frais engagés par les opérateurs professionnels et/ou spécialisés. Ce fut le cas, par exemple, pour la filière bétail en provenance du Mali ou du Burkina Faso dès après la dévaluation du franc CFA en janvier 1994. N'importe qui achetait quelques animaux sur les marchés à bestiaux et les faisait évacuer sur Abidjan. Les prix obtenus étaient alors très intéres-sants, mais les consommateurs ne pouvaient plus faire face à la flambée des prix. L'évacuation des animaux devenait également anarchique et tout cela se faisait aux dépens des animaux eux-mêmes.

3.3.4.2 - L'organisation de sous-systèmes spécifiques

Comme indiqué au sous-chapitre 2.1, la filière d'un produit est composée d'un ensemble de sous-systèmes qui ont chacun leur propre organisation. Prenons l'exemple d'un marché de capitale (comme Ouagadougou, Abidjan, Bamako, Dakar, etc.) ayant une organisation propre qui, si elle est bien faite, facilitera les transactions et le volume des échanges. Le marché de Ouagadougou, refait à neuf il y a quelques années est par exemple équipé d'un certain nombre de parkings pour mobylettes. Les consommateurs déposent leur moyens de transport dans le parking, payent entre FCFA 25 et 50 et vont tranquillement faire leurs courses sans se préoccuper des voleurs. Le marché est composé de deux niveaux et de plusieurs portes d'accès. Le rez-de-chaussée reçoit principalement les produits périssables et alimentaires (viande, poisson, légumes, fruits, condiments, etc.) alors que le premier étage reçoit les tissus et les vêtements. Cette organisation permet à tous les utilisateurs du marché (opérateurs, consommateurs, fournisseurs) de gagner du temps.

A Bamako, le marché central a été détruit il y a plusieurs années mais n'a toujours pas été reconstruit. Le centre ville de la capitale malienne est inabordable pendant la journée car les marchands se sont réfugiés dans les rues et sur les trottoirs, rendant la circulation infernale.

De ces deux exemples de marchés, il est bien évident que le marché de Ouagadougou est mieux organisé et apporte un mieux-être aux consommateurs et aux fournisseurs, ce qui a une répercussion directe sur les volumes d'achat et de vente.

Un marché trop sale, mal abrité des intempéries, mal équipé pour les camions, etc. entraînera son abandon par les consommateurs et, petit à petit, pas les vendeurs et, par conséquent, une désorganisation des filières.

3.3.5 - L'analyse économique et financière


3.3.5.1 - Le coût de la filière
3.3.5.2 - La rentabilité financière de la filière
3.3.5.3 - La rentabilité économique
3.3.5.4 - La transparence des prix
3.3.5.5 - L'innovation technique

L'analyse économique et financière de la filière est particulièrement importante car elle permet de déterminer la progression des coûts et la rentabilité de la filière. C'est en calculant cette rentabilité que l'on pourra déterminer si la filière est à encourager et à développer ou bien s'il faut l'abandonner à ce qu'elle est.

3.3.5.1 - Le coût de la filière

L'ensemble des coûts de la filière forme le prix de revient de cette filière. C'est auprès de chaque intervenant, et surtout des opérateurs économiques (producteurs, commerçants, transporteurs, banquiers, transformateurs, que l'on obtient ces coûts. Ils sont formés par:

Dans le cadre de la filière fruits et légumes au Mali5; on a pu ainsi reconstituer le coût du transport de la pomme de terre de Sikasso à Abidjan en obtenant le tableau suivant:

Dans les filières café, cacao et coton de Côte d'Ivoire, le Gouvernement ivoirien a pendant longtemps publié un différentiel de prix qui permettait de connaître les coûts de revient autorisés pour chaque intermédiaire. Le tableau 2 présente un exemple.

Très souvent, ces coûts sont approximatifs et ponctuels; cependant ils permettent de les situer sur une échelle de valeur, ce qui autorise un niveau d'analyse suffisant.

On peut faire une analyse de coûts au niveau de chaque transaction importante de la filière et ainsi déterminer les transactions les plus importantes sur le plan de l'augmentation des coûts, et enfin analyser l'opportunité de ces coûts par rapport au reste de la filière. Par exemple, dans la filière haricot vert de contre-saison au Mali (comme dans d'autres pays de la sous-région), on s'aperçoit très vite que le tronçon le plus coûteux de la filière d'exportation vers les pays européens est le transport aérien. En 1995, ce coût de transport représentait 46 pour cent du prix de revient total du produit rendu marché de Rungis6.

La détermination d'un tel goulot d'étranglement permettra de chercher des solutions de rechange moins coûteuses. Cela a été le cas pour la mangue que l'on essaye désormais de transporter par bateau au départ d'Abidjan.

3.3.5.2 - La rentabilité financière de la filière

La détermination de ces coûts de revient, lorsqu'ils sont rapprochés des prix de vente, permet de mieux situer la rentabilité strictement financière de la filière.

Cette rentabilité peut être étendue à toute la filière dans son ensemble, ou bien morcelée par transaction, et par fonction. Par exemple, au niveau des SADA, une analyse fine de la fonction de collecteur permet de voir que la rentabilité est plutôt médiocre: on s'aperçoit que les collecteurs qui vont chercher des produits sur les marchés hebdomadaires travaillent avec des marges très faibles et qui sont parfois négatives dès qu'un problème se pose (panne de camion entraînant la détérioration d'une partie de la cargaison). D'autre part, ces collecteurs payent généralement leur transport (transport du passager) qui vient s'ajouter au coût de transport du produit. Si le fonds de roulement du collecteur est trop faible (ce qui est souvent le cas), il ne peut pas acheter beaucoup de produits et le coût du transport du voyageur pèse très fortement dans le prix de revient du produit. Ce poids sera d'autant diminué si le collecteur achète des quantités plus importantes par voyage. La rentabilité d'une telle fonction est donc particulièrement fragile.

Ce même type d'analyse de rentabilité peut être fait à d'autres niveaux de transaction ou de fonction en aval de la filière.

3.3.5.3 - La rentabilité économique

La rentabilité économique d'une filière est une vision plus large que la simple rentabilité financière. Elle fait entrer d'autres critères que ceux strictement financiers.

En effet, une filière de produit (que ce soit de produit de rente ou de produit vivrier) implique un certains nombres d'opérateurs qui ont à leur charge une famille, qui vivent dans une région et qui génèrent des demandes de services dans leur village ou dans leur ville. Cette filière peut être à la limite d'une rentabilité financière intéressante mais peut entraîner une rentabilité économique beaucoup plus positive sur l'ensemble d'un village ou d'une région.

Prenons le cas de la pomme de terre au Mali dans la région de Sikasso. Ce produit pousse pendant la saison sèche qui a longtemps été considérée comme une saison inactive pour les producteurs car les cultures vivrières poussent en période des pluies. Le marché de la pomme de terre est porteur; la demande existe tant dans les grandes villes du Mali (Bamako entre autre) que dans les pays limitrophes. La rentabilité économique de ce produit est devenue importante car toute la région de Sikasso produit de la pomme de terre, ce qui permet aux paysans de percevoir des revenus pendant la période sèche (et de garder ainsi le maximum de produit vivier dans leur grenier), de générer une activité commerçante sur le marché de Sikasso et les marchés environnants, de générer des transports sur Bamako, Ségou, Mopti, Abidjan, etc. et de fournir une activité économique intéressante sur ces marchés de consommation. On peut donc en déduire que la rentabilité économique de la pomme de terre est assurée.

3.3.5.4 - La transparence des prix

L'analyse de la transparence des prix va permettre d'étudier plus en profondeur le degré de concurrence qui s'établit sur le produit.

Dans la plupart des pays de la sous-région, des efforts ont été faits pour améliorer cette transparence grâce aux Systèmes d'information des marchés (SIM) qui sont chargés de collecter, analyser et diffuser très largement les prix des produits alimentaires sur les principaux marchés d'un pays.

Ces collectes de prix permettent aussi de suivre, d'une manière plus précise, l'évolution de la situation économique d'un produit. Au Burkina Faso, par exemple, la diffusion des prix des céréales par le SIM permet au dispositif de pilotage de la politique céréalière de percevoir très rapidement les débuts de crise alimentaire.

3.3.5.5 - L'innovation technique

L'innovation technique va permettre de modifier les coûts des produits et les quantités produites et/ou consommées. Il est important, dans le cadre d'une analyse de filière, de connaître les recherches qui sont menées, tant sur le plan génétique que sur le plan technique de transformation. Un produit trans-formé bien adapté à la demande du consommateur peut voir ses ventes exploser sur les marchés.

3.3.6 - L'analyse politique


3.3.6.1 - Le niveau d'insertion de la filière dans une politique d'État existante
3.3.6.2 - L'attitude du Gouvernement vis-à-vis de la filière
3.3.6.3 - La mise en place ou non de réglementations et le niveau de volonté d'application des règles

3.3.6.1 - Le niveau d'insertion de la filière dans une politique d'État existante

Dans la plupart des pays de l'Afrique de l'Ouest, le secteur agricole est coordonné et soutenu par une politique gouvernementale. En Guinée, au Mali, au Burkina Faso, par exemple, des Lettres de politique de développement agricole (LPDA) ont été rédigées en concertation avec les Gouvernements et les bailleurs de fonds. Tout le monde a adhéré aux grandes lignes de ces politiques et chaque volet est mis régulièrement en oeuvre.

Lorsqu'on analyse la filière d'un produit, il est important de connaître et de faire l'analyse des politiques gouvernementales qui soutiennent la filière directement ou indirectement.

Au Burkina Faso, par exemple, la production et la commercialisation du maïs sont soutenues par un Programme de pilotage de la politique céréalière (PPPC) qui oriente, coordonne et soutient tout ce qui touche à la production de mil, sorgho, maïs, riz. Ce Programme entre dans le dessein plus vaste de la LPDA qui a été rédigée au début des années 90.

Au Mali, la production de pommes de terre est soutenue par le Programme de relance des exportations agricoles (PREA) qui englobe tous les produits d'exportation: bétail, fruits et légumes, poisson, riz, oléagineux (karité, sésame), produits de cueillette. Ce Programme est l'un des neuf programmes définis dans le Schéma directeur du secteur développement rural (SDSDR).

3.3.6.2 - L'attitude du Gouvernement vis-à-vis de la filière

En-dehors de replacer la filière dans un contexte plus vaste de politique agricole définie, il faut également analyser l'attitude des autorités par rapport à la filière étudiée. Les grandes lignes de ces politiques ont souvent été définies il y a quelques années en arrière et, depuis, les gouvernements et les hommes ont changé; l'économie du pays aussi a évolué. Il est donc nécessaire d'analyser le comportement des autorités vis-à-vis de la filière et de ses acteurs au moment où l'étude de filière est en cours. Le programme peut avoir varié sous l'effet conjugué de différents facteurs; il peut également accuser un retard important faute de financement ou de volonté politique.

Par exemple, au Mali, le PREA, qui ne fut pas à l'ordre du jour dans l'immédiat après la publication des LPDA, fut soudainement une priorité dès que la dévaluation du FCFA fut réalisée. Les exportations en général, et de bétail en particulier, prenant des proportions très importantes, il était urgent de connaître à fond chacune de ces filières et de dynamiser le secteur exportation.

3.3.6.3 - La mise en place ou non de réglementations et le niveau de volonté d'application des règles

Toujours dans le cadre de ces politiques soutenant un secteur économique particulier, de simples modifications ou de nouvelles réglementations sont approuvées. Toujours pour le Mali, dès après la dévaluation du FCFA, des réglementations simplifiant l'exportation de bétail ont été mises en place. Cependant, si la volonté politique de les appliquer était forte au niveau de l'Organisation malienne du bétail et de la viande (OMBEVI), l'application n'a pas été suivie d'une manière aussi soutenue par les services de la douane et de la police le long des routes et à la frontière. Les tracasseries administratives ont malheureusement continué pour les exportateurs.

C'est le même problème en Guinée où l'approvisionnement de la ville de Conakry en denrées alimentaires d'origine locale resta une priorité, mais où les services de police, de douane et de conditionnement continuent à imposer des taxes illicites aux commerçants le long des routes. Interpellé par plusieurs rapports d'expertise qui demandaient la disparition des barrages routiers, le Ministère de l'intérieur répondit que ces barrages n'existaient pas. Effectivement, selon les textes, ils n'étaient pas autorisés. Cependant, la volonté politique de faire appliquer les textes n'est pas suffisante, et l'approvisionnement de Conakry en est particulièrement pénalisé.

3.3.7 - L'analyse sociologique

Dans une analyse de filière, il est important de comprendre ce qui sous-tend les difficultés non seulement économiques des opérateurs, mais aussi sociales. En Afrique, en particulier, le domaine social est très important pour l'individu et sa survie. Sans une analyse sociologique, beaucoup de problèmes restent inexpliqués et font l'objet de recommandations inapplicables.

Par exemple, dans les filières de produits alimentaires locaux ou importés, il est important de savoir si la relève des commerçants est assurée, et de quelle manière. En discutant avec ces commerçants, on s'aperçoit que lorsqu'ils ont choisi un de leur enfant pour prendre leur suite, ils l'enlèvent très tôt de l'école pour le mettre derrière le comptoir de leur magasin. L'enfant apprend son travail auprès de son père et la tradition se poursuit sans réelle modernisation. Cette manière de procéder explique l'immobilisme du commerce informel que l'on continue à surnommer commerce «traditionnel» à juste titre.

De la même manière, le commerçant recrutera son personnel dans sa propre famille (grande famille) alors qu'il n'est pas formé, plutôt que d'engager un jeune diplômé, plus performant, mais dont il se méfiera du savoir et des connaissances.

De même, l'utilisation des bénéfices et l'évaluation de leur réinvestissement dans l'affaire qui les a générés doit prendre en compte les besoins familiaux de l'opérateur économique: la famille à charge est grande, les obligations financières vis-à-vis de cette famille et de ses événements marquants (funérailles, mariages, baptêmes, ramadan) sont importantes, et les bénéfices sont souvent entièrement utilisés pour financer ces obligations.

Beaucoup d'exemples de ce type peuvent être cités qui viennent s'inscrire indirectement dans le déroulement d'une filière.

3.4 - La formulation d'un diagnostic


3.4.1 - La mise en évidence du diagnostic fait par les différents acteurs
3.4.2 - La formulation d'un diagnostic final

Après une analyse plus ou moins précise et large de l'information selon les besoins de l'étude, il faut formuler un diagnostic sur la filière étudiée qui résume et coordonne l'ensemble des analyses faites précédemment.

Pour aider à la formulation de ce diagnostic, il est important de prendre en compte l'appréciation des acteurs de la filière.

3.4.1 - La mise en évidence du diagnostic fait par les différents acteurs

Lors des discussions qui ont eu lieu avec les différents acteurs de la filière étudiée, le point de vue de ces opérateurs est ressorti ainsi que la vision qu'ils ont de la filière et de leur rôle, l'appréciation des problèmes rencontrés et la manière de les résoudre. Toutes ces informations sont très importantes à analyser. Elles permettent aux praticiens de la filière d'apporter leur propre diagnostic de la filière.

3.4.2 - La formulation d'un diagnostic final

A partir de l'analyse de l'information telle qu'elle est décrite au sous-chapitre 3.3 et du diagnostic émis par les acteurs de la filière, l'expert a dans les mains tous les informations nécessaires pour formuler un diagnostic et faire des recommandations. Dans ce diagnostic, l'expert doit résumer la situation de la filière en fonction de ses points forts et de ses points faibles. Une matrice peut également figurer à ce niveau qui permettra de résumer et de lire plus facilement le diagnostic.

3.5 - Recommandations


3.5.1 - La hiérarchisation des contraintes
3.5.2 - Quelques conseils

3.5.1 - La hiérarchisation des contraintes

Le diagnostic effectué va permettre de mettre en évidence les contraintes de la filière. C'est à partir de celles-ci que se feront les recommandations.

Une deuxième matrice permettra de résumer ces contraintes et de mettre en évidence celles qui se retrouvent le plus souvent, ou bien celles qui sont de véritables goulots d'étranglement pour la filière dans son ensemble.

Un exemple de matrice est donné dans la page suivante. Cette matrice a été réalisée dans le cadre d'une étude sur les entreprises industrielles de l'agro-alimentaire au Mali. Elle résume un certain nombre de contraintes constatées et permet de voir rapidement les problèmes qui se retrouvent au niveau du plus grand nombre d'entreprises.

A partir de cette matrice, l'expert pourra hiérarchiser les contraintes et formuler des recommandations et un calendrier pour les mettre en place. Cette hiérarchisation peut se faire selon différents critères:

3.5.2 - Quelques conseils

Le principal conseil que l'on peut donner aux experts chargés d'une étude de filière, c'est de rester très pratique et pas trop ambitieux dans les recommandations. Trop d'études proposent des solutions inadaptées aux réalités africaines, sociales et économiques. Il faut donc partir des propres recommandations des opérateurs pour essayer de rester proche du terrain et des choses réalisables.

Dans ces recommandations doivent figurer les objectifs visés, les résultats à obtenir et les actions à mener. Un calendrier réaliste des actions à entreprendre doit également être proposé. Un coût doit être évalué pour chacune des actions à mener.


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